Le palmier à huile et l’huile rouge
Contextualisation de l’étude
Le Cameroun est un pays côtier d’Afrique centrale, avec six pays frontaliers. Il est composé de 10 régions administratives. Au sein de ces régions, on dénombre de nombreux départements eux-mêmes découpés en arrondissements. Plus de 250 ethnies y cohabitent, chacune avec leurs traditions, leurs coutumes et leur dialecte. Les ethnies sont délimitées selon des zones géographiques : un village peut regrouper plusieurs ethnies mais une ethnie peut se trouver sur plusieurs villages voire départements. Quand un Camerounais parle de son identité, il décline d’abord le village dont il est originaire, quicorrespond à son appartenance ethnique. Cette appartenance se transmet de génération en génération, les enfants des couples aux origines ethniques différentes sont de l’ethnie du père. Cette identité ethnique est omniprésente au Cameroun, à l’origine aussi de certaines rivalités entre les différents groupes. Les dialectes sont tellement nombreux que l’anglais et le français, héritages de la colonisation, sont les langues officielles du pays. Elles sont maitrisées et utilisées par les Camerounais, et le Cameroun se dit un pays bilingue. Yaoundé est une ville multiethnique, y résident les membres des ethnies de Yaoundé mais la capitale accueille également de nombreuses ethnies différentes en raison de la migration des provinciaux. Yaoundé est donc une ville multiculturelle très riche, où l’on peut rencontrer les principales ethnies du Cameroun. A Yaoundé, cette multi-culturalité se traduit par une diversité alimentaire remarquable et une plac primordiale occupée par la cuisine camerounaise dans l’alimentation des ménages. Cette diversité alimentaire repose sur une production agricole diversifiée : de nombreux tubercules et racines comme le manioc et la patate douce, des céréales comme le maïs, des légumineuses comme l’arachide et le niébé, des légumes feuilles servant de base au plat ou bien de condiments, ainsi qu’une grande palette de fruits etlégumes tropicaux de l’ananas à la banane plantain. (Minader, 2012). Ces produits locaux servent à élaborer de nombreux plats camerounais qui ont généralement une origine ethnique précise, mais non systématique.
Le palmier à huile
Le palmier à l’huile est de la famille des palmacées. L’espèce présente en Afrique est Elaeis guineensis. Grâce à la recherche scientifique, du matériel végétal a été sélectionné pour donner des fruits produisant davantage d’huile. Au Cameroun, on trouve 3 types de matériaux végétaux : le matériel sélectionné : le plus performant étant le type tenera, hybride du type dura et du type pisifera, les palmeraies sélectionnées sont plantées uniquement avec ce matériel le matériel « tout-venant » : ce matériel provient de la descendance du matériel sélectionné, récupéré par les petits planteurs et multiplié par les petits planteurs eux-mêmes le matériel sauvage : palmiers dits « naturels » que l’on continue de trouver à l’état sauvage, de type dura En 2010, la culture du palmier à huile concernait plus de 112 000 Ha du sol camerounais. (Tableau 1, Minader, 2012) Environ 60% de cette surface sont des palmeraies industrielles et les 40% restants sont gérés par les petits planteurs villageois. Les surfaces de plantations de palmiers « tout-venant » et « naturels » gérés par ces petits planteurs ne sont pas estimables facilement.
L’huile de palme
Le palmier à huile est cultivé pour produire l’huile de palme, issue du fruit du palmier. Il permet également de produire de l’huile de palmiste issue de l’amande du fruit, ainsi que du vin de palme issu de la sève élaborée du palmier. (Ndjogui et al., 2014) Incontestablement, le palmier à l’huile bat le rendement à l’hectare de tous les autres oléagineux. Avec un rendement moyen mondial de 3,8 t/ha il produit dix fois plus d’huile à l’hectare que le soja. (Rival et al., 2013). D’après les chiffres de l’USDA (2016), la production d’huile de palme s’élève aujourd’hui à 65,5 millions de tonnes, ce qui représente 35% de toutes les huiles végétales produites. C’est également l’huile la plus consommée au monde. Les premiers producteurs d’huile de palme sont l’Indonésie puis la Malaisie avec des productions s’élevant respectivement à 12 et 13 millions de tonnes par an. La production cumulée de ces deux pays représente 87 % de la production totale d’huile de palme. Le Cameroun se place loin derrière avec 327000t d’huiles produites en 2010. (Tableau 1) (MINADER, 2012). On y rencontre deux types d’acteurs : les agro-industries et les petits planteurs. Les plantations industrielles approvisionnent les huileries des agro-industries. On discerne également 2 types de petits planteurs : ceux encadrés par les agro-industries auxquelles ils livrent au moins une partie de leurs régimes et les indépendants dont 100% de la production est traitée artisanalement par les petits planteurs eux-mêmes ou par des artisans. (Ndjogui et al., 2014)
Consommation d’huile de palme rouge industrielle et artisanale
D’après les chiffres de la deuxième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM) réalisée en 2001 (Tableau 2), l’huile de palme rouge est l’huile la plus consommée par les Camerounais. Elle représente 5% des dépenses des ménages, et 10,6% des apports énergétiques. Les chiffres donnés par cette enquête montrent que les Camerounais consomment 7kg d’huiles rouges par an et 9,2kg d’huiles totales. L’huile de palme rouge représente alors environ 60% de leur consommation d’huile. C’est une huile très appréciée dans de nombreux plats camerounais (Cheyns et al., 2005). De nouvelles enquêtes ECAM ont été réalisées mais les résultats n’ont pas encore été publiés.
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Table des matières
Table des illustrations. Liste des abréviations et sigles Remerciements Introduction Contextualisation de l’étude Le Cameroun, le palmier à huile et l’huile rouge Le Cameroun : un carrefour ethnique Le palmier à huile. L’huile de palme Etude sur les utilisations de l’huile rouge : les « impliqués » Le métaprogramme GloFoodS Le projet Qualipalm, la thèse de Doris NANDA et les objectifs spécifiques de l’étude Etude sur les utilisations de l’huile rouge Elaboration de la méthodologie de l’étude Approche utilisée et échantillonnage Enquête auprès des ménagères et des restauratrices Enquêtes auprès des vendeurs d’huile rouge. Traitement et analyse des données Présentation des données : description des différentes variables Outils d’analyse de données et statistiquesRésultats de l’étude Caractéristiques des échantillons. Les ménagères. Les restauratrices Consommation d’huiles des ménages de l’échantillon Consommation globale d’huiles de l’échantillon. Consommation d’huiles selon les caractéristiques des ménages. Décryptage de la filière huile rouge au Cameroun Relations commerciales entre vendeurs et consommateurs d’huile rouge et dénomination de l’huile Relations commerciales entre vendeurs et consommateurs d’huile rouge et dénomination de l’huile Qualités d’huile recherchées Utilisations de l’huile rouge : plats réalisés par les ménagères Variété de plats et utilisations de l’huile rouge . Plats réalisés par les ménagères. Plats réalisés en fonction des caractéristiques des ménagères Huiles utilisées pour réaliser les différents plats. Liens entre les ménagères, les plats et l’utilisation des huiles Comparaison avec les restauratrices Pratiques de consommation. Pratiques d’approvisionnement Utilisations de l’huile rouge : plats réalisés par les restauratrices. Discussion Conclusion Bibliographie Annexes Qualités d’huile recherchées Utilisations de l’huile rouge : plats réalisés par les ménagères. Variété de plats et utilisations de l’huile rouge Plats réalisés par les ménagères Plats réalisés en fonction des caractéristiques des ménagères Huiles utilisées pour réaliser les différents plats Liens entre les ménagères, les plats et l’utilisation des huiles Comparaison avec les restauratrices. Pratiques de consommation Pratiques d’approvisionnement Utilisations de l’huile rouge : plats réalisés par les restauratrices. Discussion. Conclusion Bibliographie Annexes
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