L’angoissant problème de l’eau a depuis longtemps été le souci majeur des populations du Sud et du Sud-Ouest de Madagascar. Malgré les tentatives coûteuses et des études souvent reprises, le problème demeure entier et la pénurie n’a peut-être jamais été si accentuée. Actuellement, une nouvelle campagne de forages est en cours de préparation pour l’alimentation en eau des populations. Or, on ne dispose pas des éléments de synthèse souhaitables pour connaître avec précision l’état actuel des ressources naturelles ou aménagées, notamment en ce qui concerne la localisation et les aspects quantitatifs et qualitatifs. Le manque de continuité dans les études et travaux et la documentation éparse risquent de nous amener à reprendre des travaux et des études inutiles. Il faut donc que la synthèse des données recueillies soit menée très rapidement pour qu’elle puisse être utilisée avant le démarrage des études car de ce travail découlera logiquement le programme à entreprendre.
PARTIE NORD MANGOKY
Généralités
La région du Menabe correspond à 1’ex-préfecture de Morondava, regroupant les Fivondronana de Belo-sur-Tsiribihina, Miandrivazo, Morondava, Mahabo et Manja. Ces cinq Fivondronana regroupent 44 Firaisana issus du redécoupage de 23 ex-cantons.Elle couvre une superficie de plus de 54.000 km² pour une population estimée à plus de 529.000 habitants en 2003, soit une densité moyenne de 9,7 habitants/km², inférieure de moitié à la moyenne de la province (20,4 hab./km2) et atteignant à peine le 1/3 de la densité moyenne nationale (28,7 hab./km²).
Cadre géographique
La région du Menabe se situe dans la partie Sud-Ouest de Madagascar dans le centre du bassin sédimentaire de Morondava. Elle est délimitée à l’Ouest par le Canal de Mozambique, à l’Est par le Plateau de Tsiandava, au Sud par le fleuve Mangoky et au Nord par le fleuve Tsiribihina. Elle se trouve à 600km au Sud-Ouest d’Antananarivo en suivant la RN7 (AntananarivoAntsirabe) puis la RN34 (Miandrivazo-Malaimbandy) et enfin la RN35 (MalaimbandyMorondava). La région peut se diviser en trois zones : les zones côtières, les plaines et les plateaux. Ces trois zones sont limitées à l’Est par des collines et montagnes.
Les zones côtières
Le littoral est formé de mangroves ayant une importance capitale pour la population vivant de la cueillette, en particulier : la chasse aux crabes, l’utilisation de bois de chauffe et de construction (habitations, mâts de pirogues à voile …). Les mangroves couvrent pratiquement la totalité de la surface du littoral.
Les plaines
On rencontre de vastes étendues de plaines utilisées comme champs de cultures irrigués artificiellement et/ou celles se contentant des précipitations (haricot, pois du cap, lentille …). Elles bordent généralement les grands fleuves (Tsiribihina, Mangoky) et les rivières (Andranomena, Morondava, Kabatomena, Maharivo, Lampaola, …).
Les plateaux
Les plateaux de Bemaraha et de Besabora, situés en hauteur, zones agropastorales, sont à cheval sur les sous-préfectures de Belo-sur-Tsiribihina et de Miandrivazo du Nord au Sud, se prolongent au Sud en plein milieu de la sous préfecture de Mahabo en passant par Malaimbandy.
Les collines et les montagnes
Dans la partie centrale, les collines forment les Massifs de Bemaraha-Tangorombohitr’i Makay et d’Ankilizato, le massif et le plateau calcaire de Manja. Ces massifs s’étendent en direction du Nord-Est Sud-Ouest en fléchissant vers l’Est. Les montagnes se trouvent sur la bordure occidentale du « Plateau central de Madagascar » et se prolongent dans la direction du NordEst Sud-Ouest.
Population
La population de la région est à majorité d’ethnie Sakalava, il reste quand même une zone de migration de population formée des gens des Hautes-terres, du Sud Est et de Vezo. Les deux Fivondronana de Morondava et de Belo-sur-Tsiribihina sont les plus peuplés, Avec une densité de 17 hab/km², le Fivondronana de Morondava est de loin le plus peuplé de la région. Seul centre urbain important ayant quelque poids économique au niveau de la région, le Firaisana de Morondava (1.409 hab/km²) concentre les activités artisanales, agro-industrielles, de pêche et portuaires. Belo-sur-Tsiribihina se situe en seconde position, mais le suit de loin (8,5 hab/km²). Son poids démographique est dû à l’installation massive d’une population immigrée d’agriculteurs sur les terres alluvionnaires de part et d’autre du fleuve Tsiribihina, malgré l’enclavernent du Fivondronana et 1’échec des aménagements du lac saisonnier du Bemarivo. L’évacuation des produits se fait par le fleuve Tsiribihina. Dans les Fivondronana de Miandrivazo et de Mahabo où les densités de population moyennes sont faibles (5 à 6 hab/km²), les zones de forts peuplements se situent essentiellement dans les Firaisana traversés par la route nationale qui relie Antsirabe à Morondava. Au niveau des chefs-lieux de Fivondronana, alors que Miandrivazo ne compte guère plus de 3.000 habitants, Mahabo est un centre urbain secondaire notable qui en compte plus de 12.000 habitants pour un Firaisana d’une superficie de 20 km², soit une densité de 627,8 hab./km².
Enfin, le Fivondronana de Manja situé au Sud-Est, en raison du mauvais état de la route qui relie son chef-lieu au Fivondronana de Morondava, voit sa partie Nord se dépeupler, jusqu’au Firaisana de Manja qui comptait 8.830 habitants en 1981 contre 10.800 en 1989. La population se concentre dans les Firaisana du Sud : Ankiliabo, Beharona et Andranopasy qui totalisent 61,4% de la population. Pour ce Fivondronana, l’enclavement est à son comble en saison des pluies.
Besoins et consommation d’eau
La quantité d’eau disponible a été obtenue en calculant la différence entre le volume d’eau nécessaire et le volume d’eau réellement disponible ; le volume d’eau qui fait défaut a été estimé à 35,5 litres environ par jour et par famille. Ainsi, il est difficile de satisfaire la demande en eau particulièrement pendant la saison sèche. La consommation d’eau à usage domestique est généralement peu importante : entre 2 et 22 litres par personne et par jour, c’est-à-dire 7 ou 8 litres en moyenne. La distance moyenne à parcourir jusqu’aux sources d’eau les plus proches est de 350 m, ce qui n’est pas pratique pour aller puiser de l’eau. La distance maximum est de 1km. En résumé, les statistiques montrent qu’il est urgent d’exploiter les ressources en eaux souterraines dans la zone d’étude à tous les points de vue.
Santé publique
A Madagascar, comme dans la majorité des pays Africains, les infrastructures sanitaires ne sont pas encore développées, ce qui explique la prévalence des maladies endémiques et des mortalités (surtout infantile). Dans la zone d’étude, la couverture en formation sanitaire et en personnel médical ou paramédical, concentrée pour la plupart en milieu urbain et suburbain, dissimule un sous équipement flagrant des zones rurales. Effectivement, seuls les habitants des villes et de certains villages importants ont accès aux hôpitaux publics, centres ou postes de santé. Cependant, il est difficile de se rendre à l’hôpital qui se trouve à 10,5 km en moyenne, et même si l’on peut s’y rendre, soit il n’y a pas suffisamment de médicaments disponibles, soit les villageois ne peuvent pas les payer. De plus, l’éducation sanitaire des populations n’est pas conduite de façon suivie. Les maladies d’origine hydrique telles que: diarrhées, dysenteries, typhoïdes, amibiases, hépatites, bilharzioses, parasitaires et même épidémiques (choléra) sont courantes à cause de la médiocrité de l’hygiène, de la manque d’éducation en matière de santé publique et surtout de la mauvaise qualité de l’eau consommée. Le taux de propagation de la diarrhée, l’une des principales maladies d’origine hydrique, qui est de 73,3 % en moyenne est alarmant.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. CADRE D’ETUDE
I.1 PARTIE NORD MANGOKY
I.1.1. Généralités
I.1.2. Cadre géographique
a. Les zones côtières
b. Les plaines
c .Les plateaux
d .Les collines et les montagnes
I.1.3. Population
a. Besoin et consommation d’eau
b .Santé publique
c. Sources d’eau
d. Situation actuelle des systèmes d’adduction d’eau
I.1.4. Economie
a. Agriculture
b. Elevage
c. Autres activités
I.1.5. Contexte géologique
I.1.6. Facteurs climatiques
a. Les vents
b. Les températures
I.1.7. Cadre tectonique et structural
I.1.8. Géomorphologie
I.1.9. Végétation et occupation du sol
I.1.10. Réseau hydrographique
I.1.11. Contexte hydrogéologique
I.2. PARTIE SUD MANGOKY
I.2.1. Localisation et topographie
I.2.2. Population
.a. Santé publique
.b. Utilisation des ressources en eau
.c. Sources d’eau
I.2.3.Activités économiques
a. Elevage
b .Agriculture
c. Autres activités
I.2.4. Infrastructures
I.2.5. Végétation
I.2.6. Climat et pluviométrie
I.2.7.Hydrographie
I.2.8. Géologie
I.2.9. Série stratigraphique et faciès
I.2.10. Tectonique
I.2.11.Potentiel de développement des ressources en eaux souterraines
II. Mise en place de la base de données des deux régions
II.1. Présentation du logiciel GWW
II.2. Les différentes applications
II.3. Exploitation de GWW
II.3.1.Stockage des données
II.3.2.Représentation des tests et analyses
a. Diagrammes et Graphes
b. Cartes thématiques
II.3.3.Calcul
II.3.4. Commandes Make Random et Gridding
III. Base de données Nord Mangoky
III.1 Fivondronana Miandrivazo
III.1.1. Diagrammes de Piper
III.1.2. Compositions chimiques et diagrammes de Schoeller
III.2. Fivondronana Belo-sur-Tsiribihina
III.2.1.Diagrammes de Piper
III.2.2. Compositions chimiques et diagrammes de Schoeller
III.3. Fivondronana Morondava
III.3.1. Diagrammes de Piper
III3.2. Compositions chimiques et diagrammes de Schoeller
III.4.Fivondronana Mahabo
III.4.1. Diagrammes de Piper
III.4.2. Compositions chimiques et diagrammes de Schoeller
IV. Base de données Sud Mangoky
IV.1. Fivondronana Toliary II
IV.1.1. Ampasikibo
IV.1.2.Analamisampy
IV.2. Fivondronana Sakaraha
IV.2.1.Ampihamy
IV.2.2.Tranokaky
IV.3. Fivondronana Morombe
IV.3.1.Ampoza
IV.3.2.Analatelo
IV.3.3.Basibasy
IV.3.4.Belitsaka
IV.3.5.Mangotroka
IV.3.6.Manoy
IV.3.7.Sihanaka
IV.4. Fivondronana Ankazoabo Atsimo
IV.4.1.Berenty Betsileo
IV.4.2.Tandrano
V. Notions d’hydrogéologie
V.1.Origine de l’alimentation des eaux souterraines
V.2. Chimie des eaux.
V.2.1.Dissolution et attaque chimique
V.2.2 Caractéristiques physico-chimiques des eaux
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE