Le Moyen Âge, période sombre et grossière

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Le Moyen Âge, période sombre et grossière

S’aviser à identifier le premier auteur à avoir employé l’expression de « Renaissance » reviens à s’aventurer sur un terrain glissant car la paternité originelle de ce terme se trouve être largement discutée (Pernoud, 1979). Plusieurs auteurs se réfèrent cependant au peintre et historien de l’art Giorgio Vasari (1511-1574), ce qui n’est pas anodin puisque ce dernier l’a en effet utilisé pour faire apparaître le Moyen Âge comme un entre-deux lorsqu’il le définit comme « une longue nuit entre deux époques de lumières, l’Antiquité et la Renaissance » (Brouquet, 2018). L’invention de la Renaissance en tant que période s’est vu être attribuée à l’historien de l’art suisse Jacob Burckhardt (1818-1897), mais aussi à Jules Michelet (1798-1874) (Febvre, 1993).
Il est intéressant de noter que l’oeuvre de Michelet marquera profondément notre vision du Moyen Âge. Alors qu’il traite d’abord d’un Moyen Âge de fêtes, de lumière, d’exubérance, il convient de noter que lorsqu’il s’empare de la notion de « Renaissance » il tend à dévaloriser le Moyen Âge chrétien qu’il décrit comme un « état bizarre et monstrueux, prodigieusement artificiel ». Michelet définit la Renaissance comme le « passage au monde moderne », ce qui est encore la définition admise de cette période. Bien que Michelet soit l’un des premiers à s’être intéressé de nouveau aux sources et à retracer l’histoire de ceux que l’on a oublié, on note cependant que le Moyen Âge de Michelet « sort autant de son imagination que des documents d’archives » (Le Goff, 2014). Le terme « renaissance » existait déjà pour désigner la renaissance des arts ou la renaissance des lettres.Les historiens contemporains ont depuis théorisé d’autres renaissances comme la « renaissance carolingienne » ou encore la « renaissance du XIIe siècle ». Ces termes ne se sont pas imposés dans l’usage courant comme l’a fait la Renaissance avec un grand « r » des XVe et XVIe siècles. Sa singularité semble relever du « double mouvement » théorisé par Michelet. Ce « double mouvement » désigne le « dépouillement par les hommes, en deux ou trois générations, d’une vêture médiévale devenue pesante et désagréable à leurs épaules, et [le] revêtement, dans une lumière nouvelle, d’une blanche robe printanière […] bien plus qu’un goût nouveau pour les lettres et les arts » (Febvre, 1993).
Dans tous ses usages et ses acceptions, c’est la redécouverte de la culture, des lettres et des arts de l’Antiquité qui caractérisent la Renaissance. Or, les auteurs latins et grecs étaient déjà bien connus des hommes du Moyen Âge, ils constituaient un élément essentiel du savoir. « La connaissance de ce monde, on la cultivait déjà » (Pernoud, 1979). Un argument d’ordre matériel explique que les textes antiques aient été conservés dans des manuscrits et aient pu traverser un millénaire : en effet, il fallut que des érudits leur attribuent de la valeur et prennent donc la peine de les recopier pour qu’ils puissent en définitive persister à travers les âges. Les oeuvres antiques étaient alors perçues comme des sources dans lesquelles il était possible de puiser des informations. Il est également intéressant de noter que les romains s’inspiraient déjà très largement des grecs car ils avaient constitué de nombreuses copies de leurs ouvrages. Toujours est-il que ce qui caractérise la Renaissance, c’est avant tout la volonté d’imiter le monde ancien, de l’élever au rang de modèle de référence et d’en faire la règle9. Les « anciens » seraient parvenus à s’emparer du « beau », à créer des oeuvres parfaites. Ainsi lorsque le ministre du roi Louis XIV Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) envoie des étudiants des Beaux-arts s’instruire à Rome, il leur demande de « copier exactement les chefs-d’oeuvre antiques sans rien y ajouter ». L’historien de l’art Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) théorise le mouvement « néoclassique » notamment à travers ses Réflexions sur l’imitation des oeuvres grecques (1755) et son Histoire de l’Art de l’Antiquité (1763) qui ont un grand retentissement en Europe Occidentale. De grandes fouilles archéologiques vont aussi contribuer à cet engouement pour l’Antiquité, comme celle du site de Pompéi. Il est également transmis à la population qui se rend dans le British Museum à Londres et au Musée du Louvre à Paris, où de nombreuses oeuvres de l’Antiquité sont exposées.
À l’instar du « double mouvement » de Michelet, la valorisation de l’Antiquité entraîne l’anathème du Moyen Âge car les oeuvres médiévales sont jugées par rapport aux normes classiques. Comme l’a écrit le tout premier ministre des affaires culturelles français André Malraux (1901-1976) : « On préjugeait que le sculpteur gothique avait désiré sculpter une statue classique et que s’il n’y était pas parvenu, c’est qu’il n’avait pas su »(Pernoud, 1979).
Les artistes romans auraient été trop maladroits pour parvenir à faire des sculptures dont on pourrait, par exemple, faire le tour. On partirait du principe que l’art de la sculpture aurait été oublié et que les sculpteurs médiévaux auraient gauchement tenté d’apprendre à sculpter de nouveau sans jamais y parvenir. De la même façon, la peinture et la couleur médiévale faisaient horreur, des fresques romanes ou gothiques furent recouvertes d’enduit, des vitraux furent brisés pour être remplacés par du verre blanc. On peut cependant noter que les roses du transept de Notre-Dame de Paris n’ont pas été détruites car on craignait de ne pas pouvoir techniquement les refaire, « ce qui, entre nous, était rendre un bel hommage aux bâtisseurs du Moyen Âge ! » (Pernoud, 1979). Les historiens médiévistes et les historiens de l’art contemporains valorisent aujourd’hui l’art médiéval, justement pour l’inventivité dont il fit preuve, notamment par rapport à la culture classique qui s’intéresserait trop aux origines, aux sources et aux influences qui conditionneraient une oeuvre. L’artiste fauviste Matisse (1869-1954) aurait dit après avoir vu une exposition de peintures romanes : « Si je les avais connues, cela m’aurait évité vingt ans de travail » (Pernoud, 1979). Il voulait sans doute dire que cela lui aurait apporté une liberté intérieure qui lui aurait permis de faire abstraction plus tôt des poncifs de l’art académique. Ce concept de « Moyen Âge » et les représentations négatives qui lui sont associées ont été reprises par les protestants dans leur lutte contre les catholiques et la papauté, puis par les Lumières au cours du siècle des Lumières (Brouquet, 2018).
Les Lumières et les révolutionnaires du XVIIIe siècle vont reprendre et consolider l’image d’un Moyen Âge sombre et ténébreux. Ils s’inscrivent dans cette continuité idéologique et continuent de valoriser, de réinvestir et de réactualiser l’Antiquité grecque et romaine. On le voit notamment à travers l’essentiel du vocabulaire politique mis en place à cette époque : citoyen du latin civitas (la cité), république du latin res publica (la chose publique), démocratie du grec dêmos (le peuple) et kratos (autorité, pouvoir), politique du grec polis (cité). C’est le philosophe Voltaire (1694-1778) qui est souvent cité pour rendre compte de la vision dévalorisante qu’entretiennent les savants des Lumières à l’égard du Moyen Âge. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’une figure connue et ensuite parce qu’il se trouve qu’il s’est montré particulièrement véhément envers cette période. C’est tout d’abord une visite dans la périodisation de l’histoire mondiale qu’il propose. Cette histoire mondiale se découperait en quatre temps.
Dans Le Siècle de Louis XIV (1751), Voltaire écrit : « Tous les temps ont produit des héros et des politiques ; tous les peuples ont éprouvé des révolutions ; toutes les histoires sont presque égales pour qui ne veut mettre que des faits dans mémoire. Mais quiconque pense, et ce qui est encore plus rare, quiconque a du goût, ne compte que quatre siècles dans l’histoire du monde. Ces quatre âges heureux sont ceux où les arts ont été perfectionnés et qui, servant d’époque à la grandeur de l’esprit humain, sont l’exemple de la postérité » (Voltaire, 1751).
Voltaire utilise le terme « siècle » non pas dans le sens qui apparaissait alors à son époque, et qui désignait une période de cent ans, mais en tant qu’époque où l’histoire humaine est à son apogée. Pour Voltaire , le premier de ces quatre siècles est celui de la Grèce antique, le deuxième celui de César et d’Auguste, le troisième celui qui suit la prise de Constantinople par les Turcs et enfin le quatrième est celui de Louis XIV. Par ailleurs, Voltaire semble estimer que ce dernier âge soit « peut être celui des quatre qui approche le plus de la perfection » (Voltaire, 1751). Cette périodisation est sélective et donc exclusive puisqu’elle laisse les autres époques dans l’ombre, y compris toute la période qui correspond au Moyen Âge. Plus tard son Essai sur les moeurs (Voltaire, 1756) rendra à nouveau compte du mépris général des Lumières à l’égard des « ténèbres » et des « superstitions » médiévales : « L’Europe entière croupit dans cet avilissement jusqu’au XVIe siècle et n’en sort que par des convulsions terribles […] La comparaison de ces siècles avec le nôtre […] doit nous faire sentir notre bonheur, malgré le penchant presque invincible que nous avons à louer le passé aux dépens du présent. »
Aux ténèbres médiévales, sont opposées les Lumières et la Raison. Cependant, fin XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle, un courant philosophique et artistique en opposition avec le rationalisme des Lumières développe un « goût du Moyen Âge ». Il s’agit du courant du Romantisme (Amalvi, 2002).

Le Moyen Âge réhabilité

« Le Moyen Âge, cette pierre brute que les rationalistes du XVIIIe siècle avaient jeté avec mépris au rebut, les créateurs romantiques l’ont débarrassée de sa gangue pour la métamorphoser en diamant brillant de mille feux » (Amalvi, 2002).
Le romantisme est le premier courant intellectuel et artistique à réhabiliter le Moyen Âge à travers ses diverses manifestations (littérature, théâtre, poésie, politique). On le fait généralement commencer en 1798 avec la parution des Lyrical Ballads de Wordsworth et Coleridge en Angleterre. Il émerge à la même époque en Allemagne avec le groupe Iéna, et se développera en France plus tardivement dans les années 1810-1820.
Le romantisme rejette les canons de beauté et les modèles gréco-romains réinvestis par le néo-classicisme ainsi que les Lumières et leur culte de la raison. L’adjectif anglais « romantic » qualifie ce qui est caractéristique au roman et par extension ce qui est lié à la notion d’imagination. Les romantiques ne mettent pas en doute la supériorité de la Renaissance sur le Moyen Âge, ils sont plutôt intrigués par son caractère mystérieux. Le Moyen Âge des romantiques est « clair-obscur » (Brouquet, 2018). En tant qu’époque lointaine, le Moyen Âge va être un moyen pour les romantiques d’exprimer leur goût de l’irrationnel, des forces obscures, du rêve et du surnaturel. En effet, le peu de connaissances que l’on possède de cette époque ne va faire qu’accentuer les fantasmes, et permettre d’appréhender ce passé comme un temps légendaire « où se mêlent les miracles et les actes de sorcellerie, les exploits des chevaliers et les bûchers de l’Inquisition, les croisades et la construction des cathédrales…» (Durand Le-Guern, 2001).
Des auteurs comme Georges Gusdorf (1912-2000) définissent même le romantisme par rapport au lien particulier qu’il entretient avec le Moyen Âge : « L’essence du romantisme s’est formée au cours d’un dialogue avec l’Antiquité et le Moyen Âge, où les écrivains et les théoriciens ont cherché les éléments de leur conscience de soi, dans le style de la continuité ou dans le style de rupture » (Gusdorf, 1993).
A contrario, d’autres auteurs citent le Moyen Âge comme l’une des multiples sources d’inspiration du romantisme. Grâce au Moyen Âge, le romantisme trouve un moyen d’exprimer son goût pour l’exotisme, la nature et l’exaltation de la sensibilité (Amalvi, 2001).
Le Moyen Âge apporte un large panel d’événements, de personnages, de valeurs et d’usages permettant une « exploitation dramaturgique de l’histoire », une diversité de mises en scène (Durand Le-Guern, 2001). Il est alors bien souvent dépouillé de son historicité pour revêtir quasi-exclusivement des attributs merveilleux et fantastiques.
Tandis que la culture classique alors prédominante ne valorise pas les formes d’arts populaires surtout s’ils incluent des éléments du surnaturel, les romantiques vont quant à eux élever au rang d’oeuvre littéraire les contes, les légendes, les poèmes transmis par la culture orale médiévale. Les contes, empreints de merveilleux, sont particulièrement repris en Allemagne. Entre 1782 et 1786 Johann Karl August Musaeus publie Contes populaires allemands. Entre 1812 à 1822, les frères Grimm publient les Kinder-und Hausmärchen (Contes de l’enfance et du foyer), ce sont des ouvrages qui rassemblent en leur sein plus de deux cents contes collectés à travers le pays. En France, on écrit des contes mêlant mythologie scandinave, merveilleux de conte de fées et épopée médiévale.
Les auteurs indiquent que leurs histoires se passent au Moyen Âge. Mais les indices sur la temporalité sont souvent peu précis, voire complètement flous. Les contes renvoient parfois simplement à une temporalité antérieure : « Il y avait une fois, voici déjà bien des centaines d’années10 […] », d’autres indiquent juste le fait que l’histoire se passe au Moyen Âge : « Il était une fois, vers le milieu du Moyen Âge11 […] », bien que d’autres nous plongent d’emblée dans un cadre précis : « En l’an 1358, à compter de la naissance de Jésus Christ, notre cher Seigneur, au joli mois de Mai12 […] ». Situer le récit à cette époque peut être un moyen d’ouvrir le récit au merveilleux dans un cadre non-historique. Mais les indices sont surtout de l’ordre de « traits de couleur » associés spécifiquement au Moyen Âge. (Durand-Le Guern, 2001). Ainsi, des figures lui seront caractéristiques comme le chevalier ou des thèmes comme celui de l’errance13.

Démythifier le Moyen Âge, le travail de la vulgarisation

Aujourd’hui et ce, depuis la Renaissance, des attitudes contrastées continuent à dominer le rapport qu’entretient la société avec le Moyen Âge. D’un côté, notre appréhension envers le Moyen Âge serait le sentiment de familiarité que l’on ressent envers certains de ses restes matériels ou culturels (cathédrale gothique, Jeanne d’Arc). De l’autre, il s’agirait d’appréhender le Moyen Âge en tant que contre-modèle absolu de notre société, dans laquelle il faudrait bannir ce qui est qualifié de « médiéval » voire de « moyenâgeux ». C’est l’Antiquité qui est considérée comme la société la plus proche de la nôtre. Même si cette similitude est avant tout idéologique et partiale (Détienne, 2005). Le Moyen Âge est perçu comme la période archaïque de notre histoire. Les historiens du XIXe siècle consacrent beaucoup de travaux au Moyen Âge. La méthode devient positiviste, les documents d’archives sont classés et analysés. Les historiens du XIXe siècle n’ont pas délibérément falsifié les données ou les interprétations. Mais dans un contexte de consécration et de justification d’un nouvel ordre social où les Républicains laïcs et les royalistes s’opposent, le Moyen Âge devient un nouvel enjeu politico-religieux.
L’Antiquité et la Renaissance sont toujours désignées en tant qu’époques « classiques », elles constituent une des bases principales de l’apprentissage. En France et jusque récemment, l’apprentissage du latin et du grec constituaient une composante essentielle de l’éducation. Les formations en Beaux-arts et en architecture accordent de la même façon une place importante à la culture classique. Au XVIIIe siècle, l’enseignement des collèges est basé sur les humanités gréco-romaines, l’histoire de France n’est pas enseignée. Ce n’est qu’en 1818 que l’histoire de France devient une discipline de l’enseignement secondaire, mais trop peu d’enseignants sont suffisamment bien formés pour pouvoir l’enseigner correctement et quand ils le sont, ils enseignent à Paris ou alors uniquement dans les grandes villes. C’est en 1867 que l’histoire de France devient obligatoire dès l’école primaire. Avec la IIIème République et l’enseignement obligatoire, des programmes et des manuels sont constitués. Le Petit Lavisse, imprimé à des millions d’exemplaires enseigne jusqu’aux années 1950 l’histoire de France aux écoliers comme une histoire collective qui commence avec les Gaulois.
De nos jours, nos programmes scolaires d’histoire n’abordent le Moyen Âge qu’en cinquième, ce qui est pointé du doigt par plusieurs historiens médiévistes. Pour eux, c’est beaucoup trop peu et cela nuit aux élèves ainsi qu’à leur représentation de l’histoire. Or, l’école n’est pas le seul vecteur de savoir et de représentations sur le Moyen Âge. En réalité, des historiens médiévistes décrivent la découverte du monde médiéval comme « largement extrascolaire » (Duthoit, 2010). Dès lors, l’un des principaux moyens pour connaître cette époque passe par la vulgarisation scientifique. Nous avons pu identifier ce qu’il semble être deux outils principaux contemporains de vulgarisation scientifique : les ouvrages produits par des historiens médiévaux et les productions audio-visuelles.

Le travail de vulgarisation

La vulgarisation scientifique peut être définie par le travail de traduction du langage scientifique en langage courant. Les « vulgarisateurs » vont en effet chercher à adapter des données produites par des scientifiques et partagées entre initiés en des formats adaptés à un public plus large, voire au public le plus large possible. Le moyen de prédilection du vulgarisateur est le discours oral. Le vulgarisateur peut mettre en scène les arguments du scientifique et ceux de la doxa sous la forme d’un débat par exemple. Il peut également partir des « idées reçues » afin de mieux pouvoir les démonter. Les idées reçues sont celles reçues par tout le monde, banales, convenues, communes. Dans le cas de l’histoire médiévale, les vulgarisateurs informent sur des aspects plus ou moins méconnus de la période, mais ils procèdent également à un important travail de déconstruction de la « caricature » dont le Moyen Âge fait l’objet. Parmi eux, on compte un nombre important d’historiens médiévistes professionnels.

Par les historiens

« Se débarrasser de ses a priori sur une période que l’on croit connaître parce que le langage courant en a détourné le nom pour désigner tout ce qui est suranné, voir décadent, tel était l’enjeu de cet ouvrage. C’est un exercice certes difficile, tant les idées reçues sur le Moyen Âge ont la vie dure depuis l’époque moderne, au grand désespoir des médiévistes qui enseignent et étudient avec passion cette période » (Verdon, 2014).
« Le plus souvent blâmé, quelque fois admiré, le Moyen Âge est surtout méconnu » (Brouquet, 2018).
En 1944, l’historienne et archiviste Régine Pernoud écrit un livre au titre provocateur23 et en faveur de la valorisation des arts médiévaux : Lumières du Moyen Âge (1944). Elle publiera par la suite Pour en finir avec le Moyen Âge(1979), un pamphlet dont le but est de déconstruire, une bonne fois pour toutes, les grands clichés qui dévalorisent le Moyen Âge. Ce court ouvrage (132 pages) rencontre un important succès auprès du grand public et reste aujourd’hui une oeuvre de référence. Cela dit, on constate que trente ans plus tard, les médiévistes continuent de pointer du doigt cette mauvaise représentation que la société se fait du Moyen Âge : celle d’une période barbare, marquée par la violence, la famine et la peste. D’autres ouvrages continuent le « combat » de Régine Pernoud (Benoit, 2010).
L’ouvrage Le Moyen Âge. Ombres et Lumières(2013) de Jean Verdon traite point par point des grandes idées sur la nourriture du Moyen Âge, des soins, de l’Église, des « faibles », des « puissants », des femmes, ou bien encore de la violence. Il conclut son ouvrage en disant « Certes la vie n’est pas facile au Moyen Âge. Elle ne l’est pas aujourd’hui. […] Toute époque, comme tout homme, est ambivalente » (Verdon, 2013). Il souhaite nuancer le sentiment d’altérité que nous projetons dans la société médiévale et apporter son savoir historique car son but est de rendre son ambivalence à cette époque caricaturée.
Laure Verdon publie Le Moyen Âge. 10 siècles d’idées reçues(2014) où chaque sous-partie est une réponse à une affirmation : certaines exprimées au présent de vérité générale mais toutes pensées comme exemplaires des idées sur le Moyen Âge. En commençant par « Le Moyen Âge est une époque archaïque », jusqu’à « Le Moyen Âge est l’époque des bâtisseurs de cathédrales » en passant par « Seuls les moines possédaient le savoir », « on brûlait les sorcières » ou encore « On était obligés de croire en Dieu », l’historienne nous invite à redessiner mille ans d’histoire en donnant à chaque proposition une réponse courte de moins de dix pages (Verdon, 2014).
Dans l’ouvrage Le Moyen Âge pour tous(2010), l’historienne Christine Duthoit entend expliquer « simplement » l’histoire médiévale au « public curieux de cette époque, et aux besoins des jeunes en études ». Le plan est chronologique, et elle reprend la périodisation « haut » Moyen Âge, Moyen Âge « classique » et Moyen Âge « tardif ». La mise en page est attractive, aérée. Les pages sont décorées d’une fleur de lys dans le coin inférieur. Les mots et les dates importantes sont mis en gras. À la fin de l’ouvrage, l’auteur présente sa bibliographie « indicative ». Elle explicite la façon dont elle l’a constituée et elle fournit des conseils pour l’utiliser et pour éventuellement pousser plus loin les recherches. Elle fournit également neuf cartes qui permettent de se représenter les invasions barbares, l’empire carolingien ou encore la Guerre de Cent ans. Elle finit en défendant l’intérêt commun de la recherche historique sur le Moyen Âge qui « continue de défricher des pans de cette période si proche et si lointaine à la fois, pour nous en restituer l’inestimable patrimoine » (Duthoit, 2010). Dans la conclusion de son ouvrage intitulé Idées fausses et réalités du Moyen Âge (2018), l’historienne Sophie Cassagnes-Brouquet insiste également sur le dynamisme et l’actualité des recherches sur la période médiévale. Elle souhaite que ses lecteurs se rendent compte que la « mémoire de cette longue période » est encore discernable « au détour des chemins de campagne et des rues de la ville » à travers le « nom de la rue parisienne, l’église paroissiale, le château qui domine la plaine […] en passant par un vieux pont, une chapelle ou une halle ». Elle finit en disant qu’il « reste encore bien des choses à découvrir sur ce monde fascinant et nul n’est besoin d’y ajouter des mythes, des légendes ou de fausses croyances ». En effet, son but est bien de confronter ces « mythes », « légendes » et « fausses croyances » aux travaux en sciences historiques. Elle oppose des représentations qui seraient « fausses » à une « réalité », en rendant compte par exemple de la « véritable » bataille de Roncevaux.
Peut-être moins un ouvrage de vulgarisation que de déconstruction, le recueil d’entretiens avec des spécialistes de chaque domaine Le vrai visage du Moyen Âge. Au-delà des idées reçues(2017) s’inscrit dans une démarche très similaire. Il a été publié par l’éditrice Véronique Sales et par l’historien des sciences Nicolas Weill-Parot qui ont eux-mêmes mené les interviews. Les spécialistes interrogés sont des historiens médiévistes. L’idée est encore une fois ici d’ « accéder au vrai par le faux », c’est-à-dire de partir des « fausses idées [qui] foisonnent » autour de cette période, entre légende dorée et légende noire, pour rétablir une forme d’exactitude historique en expliquant la genèse de ces fausses idées et les « persistances » de ces idées malgré les travaux des historiens. Ces idées concernent entre autres le mythe des croisades, le merveilleux des chevaliers, le servage-esclavage, la violence des guerres interminables, l’âge d’or des alchimistes, les secrets des templiers, le manque d’hygiène etc… (Weills-Parot et Sales, 2017). Ce sont des thèmes récurrents dans ce type d’ouvrages. Dès lors, on peut supposer que ce sont effectivement des représentations du Moyen Âge qui existent bien dans les imaginaires collectifs des non-initiés.
Tous ces ouvrages affichent la même aspiration, celle d’apporter des éléments que les sciences historiques ont validés par rapport à des fantasmes et des imaginaires collectifs. Tous les auteurs insistent sur le fait qu’aucune autre période de l’histoire ne cristallise autant de distorsions et d’idées reçues que le Moyen Âge. Certains ouvrages vont alors se focaliser sur la déconstruction des idées reçues. Pourtant, d’autres vont, à l’instar de Christine Duthoit, « simplement » chercher à instruire les curieux sur le Moyen Âge à travers des ouvrages généraux mais également à aborder des aspects plus méconnus de la période. Ainsi, des ouvrages sont dédiés au monde médiéval au prisme du rire, du rythme des saisons, de la vie quotidienne, de la nourriture, des marginaux, des artistes, du corps ou encore du plaisir. Non seulement ces aspects du Moyen Âge sont méconnus, mais ce sont indirectement des arguments concrets contre la légende noire du Moyen Âge. Dans le combat des historiens défenseurs du Moyen Âge, il y a aussi la volonté que cette période soit étudiée pour ce qu’elle est, et non pas par rapport à notre société contemporaine. Au fond, envisager le Moyen Âge en tant qu’inverse absolu, c’est prendre la société occidentale comme étalon unique, c’est-à-dire juger le Moyen Âge par rapport à nos valeurs et nier la spécificité de cette époque. Il s’agirait en somme d’une sorte d’ethnocentrisme.
Il est intéressant de noter que bien que la question de la vulgarisation scientifique chez les historiens semble être sujet à controverses (et semble même être tabou), bien que la restitution des acquis de la Recherche soit une des missions du chercheur, il apparaît que le fait de simplifier son travail s’assimile à l’appauvrissement de la pensée elle-même. En participant, la figure d’expert du chercheur serait mise en péril, son sérieux et la complexité de son analyse seraient remis en question. Cependant, d’autres chercheurs comme Régine Pernoud valorisent le travail de vulgarisation des experts « En tant qu’historienne, je me suis lancée un défi : transmettre dans un langage simple ce que j’avais découvert par des recherches difficiles » (Pernoud, 1998).

Mettre en scène l’histoire à la télévision, le cas de l’émission Secrets d’Histoire

Stéphane Bern (1963-) n’est pas un historien mais une figure médiatique contemporaine connue en France. Ses convictions royalistes, qu’il essaye sans succès de temporiser, et l’enthousiasme dont il fait preuve en tant qu’animateur l’ont peu à peu mis sur le devant de la scène médiatique publique. Ainsi, il oeuvre à la télévision pour faire connaître l’histoire de France. C’est un personnage sympathique, toujours réjoui. Dans ses émissions, il parle toujours avec ferveur et avec un émerveillement presque naïf. Bien qu’il apparaisse sur différents supports audio-visuels, nous nous pencherons sur l’émission qu’il anime depuis 2007 à savoir l’émission télévisée Secrets d’Histoire, diffusée sur la chaîne télévisée France 2 et qui compte à ce jour 126 épisodes. Depuis qu’elle a enregistré une audience satisfaisante pour les producteurs en 2012, un nouvel épisode est présenté chaque mois. Chaque épisode mêle extraits de films, reconstitutions historiques, entretiens avec des historiens, visites de monuments, le tout sur fond de musiques clairement entraînantes sinon épiques. Il s’agit le plus généralement de s’intéresser à la vie d’un personnage historique, souvent à un monarque ou à un empereur. Des épisodes ont également été consacrés au bâti. L’émission entend se focaliser sur des aspects cachés, sur les aspects « secrets » de l’histoire. Il s’agit alors de raconter la vie romantique des personnages, de raconter des anecdotes amusantes. Elle s’intéresse aux « petites histoires plutôt qu’à l’Histoire24 ». Lorsque l’émission traite de la vie d’un personnage historique, elle retrace sa biographie de façon romancée, en le décrivant comme ayant une grande influence sur son époque. Si celui-ci avait une particularité, un trait de caractère forcé, une anomalie ou une spécialité quelconque, l’émission le met volontiers en avant. L’émission diffusée le 11 août 2015 « Aliénor, une reine rebelle au Moyen Âge » met l’accent sur Aliénor d’Aquitaine (1122-1204) mariée d’abord au Roi des Francs Louis VII puis à Henri II de Plantagenêt. Elle fut reine de France puis reine d’Angleterre et mère de dix enfants dont Richard Coeur de Lion. Dès les premières minutes elle est présentée comme « fougueuse, incroyable, séductrice et parfois scandaleuse… »et comme « belle et rebelle ». Tout de suite, elle est décrite comme une femme à la vision moderne dans un monde d’hommes très misogynes. Stéphane Bern nous l’explicite, il va nous « conter son destin » qui prend place dans une histoire ponctuée de « complots et d’intrigues ». L’émission semble cristalliser les craintes des historiens : une histoire romancée, linéaire, consensuelle, où les sources et les documents présentés ne sont jamais explicités. L’émission est très visuelle, elle entraîne le téléspectateur d’images en images, sans que celui-ci n’ait le temps ni de digérer l’information ni de la vérifier. Dans Secrets d’histoire, les faits exposés sont présentés en tant qu’avérés et faisant consensus. C’est ce potentiel danger de simplification et donc cette crainte d’être décrédibilisé en tant que scientifique qui semble être une des raisons pour laquelle les historiens sont souvent réticents à être associés au travail de vulgarisation par d’autres biais que le livre. L’utilisation de l’écriture donne le temps pour pouvoir développer, nuancer, contextualiser. Les personnes qui sont interrogées en tant qu’experts n’apparaissent dans l’émission que par de brèves interventions.

L’observateur face aux vestiges : le médiéviste et le médiévaliste

La période du Moyen Âge ainsi que tout l’imaginaire, toutes les images et toutes les valeurs qui lui sont associées constitue aujourd’hui un univers dans lequel il est possible de puiser pour réinventer sa propre « façon d’être au monde » (Ricoeur). Certains souhaitent lui rester fidèle, lui rendre son historicité et tenter d’écrire ce que fut réellement cette période de l’histoire. D’autres traitent du Moyen Âge plus librement, en le considérant comme une source d’inspiration parmi d’autres. Finalement, ce que nous entendons aujourd’hui par « Moyen Âge » est le fruit des idées que nous avons sur les vestiges matériels qu’il nous reste de cette période. Ces vestiges sont conservés parce qu’ils renferment des valeurs inestimables liées à la mémoire, à l’authenticité et à l’ancestralité. Ces vestiges renvoient à des « mondes qui existaient mais qui n’existent plus et qui sont donc des mondes possibles, des mondes hypothétiques que nous devons imaginer que nous devons imaginer à peu près de la même façon que nous imaginons les mondes hypothétiques projetés par une fiction » (Rider, 2010). Autrement dit, le passé devient un « monde possible » dans lequel on se projette à l’aide de supports matériels : les vestiges (Heinich, 2009 ; Rider, 2010). Par un travail d’imagination, la proposition d’un monde s’impose à l’observateur de vestiges. L’observateur se réapproprie le passé des vestiges si l’on admet que l’appropriation désigne le « processus par lequel la révélation de nouveaux modes d’être donnent au sujet de nouvelles capacités pour se connaître » (Rider, 2010). Les mondes imaginés par les visiteurs sont étranges, ils sont différents de la « conformité » des mondes passés admises par les historiens. Parce que leurs approches du passé diffèrent, la liberté d’imaginer des mondes passés par le biais des vestiges est beaucoup plus grande dans la société en générale que chez les historiens (Rider, 2010).
Dès lors, le terme « Moyen Âge » ne désigne plus seulement une période dans le Temps, qui serait exclusivement investie par les disciplines historiques et dont il faudrait rendre compte de la façon la plus nette et la plus fidèle possible. L’intérêt pour le Moyen Âge transcende le désir d’historicité, le Moyen Âge devient une émanation visuelle. « Le passé est une catégorie esthétique et dramatique à part entière […] Dans quantité d’oeuvres et de pratiques, le passé est présent sans historicité » (Bartholeyns, 2010 : 48-49). La présence du passé dans notre société se manifeste par des processus de création, de réception, d’immersion. Au fond on se rend compte que l’on a affaire à un « passé sans histoire » (Bartholeyns, 2010).
Aujourd’hui, un objet n’est pas « médiéval » parce qu’il a été produit en Europe entre le Ve et le XVIe siècle mais parce qu’il appartient à un ensemble d’objets de « style médiéval ». Relèvent du « style médiéval » aussi bien des objets effectivement issus de l’époque médiévale que des reproductions, des adaptations et des imitations contemporaines. L’importance de l’historicité de l’objet intéresse alors surtout le « médiéviste » c’est-à-dire l’historien spécialiste du Moyen Âge. A contrario, le « médiévaliste », autrement dit un amateur du monde médiéval, considère qu’un objet est médiéval s’il ressemble à d’autres objets de « style médiéval ». Si bien que certains objets issus de créations récentes seront jugés plus « médiévaux » que des objets historiquement conçus au Moyen Âge (Rider, 2010).
L’approche « historiciste » et l’approche « médiévaliste » cherchent toutes les deux à « comprendre d’autres expériences de vie et d’autres valeurs, d’autres possibilités d’être au monde. […] [Le médiévalisme] ne cherche par toutefois à le faire par la projection d’un monde passé et perdu, et par une réflexion sur ce monde, mais par la ranimation de ce monde passé en en intégrant des éléments dans le monde actuel. […] Il fabrique et brandit une épée, pleinement conscient de l’anachronisme de ce qu’il fait – ou ne s’en inquiétant simplement pas – plutôt que d’imaginer l’expérience qui consiste à en brandir une à un moment chronologiquement approprié. » (Rider, 2010 : 42)
Pour désigner la perception du Moyen Âge par les non-médiévalistes, il convient aussi de parler de « le Moyen Âge des Autres » (« The Middle Ages of the Others ») qui comprend toutes les acceptations, souvent contradictoires mais non-exclusives, autour de certains clichés, et d’images qui se révèlent résistantes aux corrections des professionnels du monde médiéval (Honneger, 2010). Au-delà d’une période de l’histoire, le Moyen Âge enserre un ensemble d’idées, de représentations, d’imaginaires et de fantasmes qui génèrent une multitude de nouvelles façons d’ « être au monde ».

Les légendes arthuriennes : la chevauchée d’un mythe à travers le temps

Dans la mythique Bretagne du VIe siècle, le roi Arthur Pendragon règne sur Camelot entouré de ses fidèles chevaliers de la Table ronde, de l’enchanteur Merlin et de sa femme, la reine Guenièvre.
Depuis le XIIe siècle, les aventures des chevaliers de la Table ronde n’ont cessé d’être retravaillées et adaptées au gré des époques. Au XIIe siècle, ces récits étaient écrits par des gens de lettres, à l’attention exclusive de la classe aristocratique. Celle-ci voyait dans les chevaliers arthuriens des modèles de vertu chrétienne qui lui permettait de se démarquer du reste de la population (Blanc, 2016).
Par la suite, les auteurs ont bouleversés la trame initiale de l’univers arthurien en y ajoutant ou en y substituant des personnages, et en y modifiant sa structure narrative. Les reprises et les réadaptations sont nombreuses voire innombrables : « Dans l’étude de l’évolution de l’arthuriana, Geoffroi de Monmouth, auteur du XIIe siècle, a autant le droit de citer que le cinéaste Georges Romero et son film Knightriders (1981), dans lequel les chevaliers enfourchent des motos, ou bien le comic-book Camelot 3000 (1982-1985) de Mike Barr et Brian Bolland qui transpose la légende dans un univers de science-fiction, au début du IVe millénaire » (Blanc, 2017 : 6).
Par rapport aux Etats-Unis, où la culture arthurienne est exportée dès la fin du XIXe siècle, ce n’est que plus tardivement que la France se réapproprie la légende des chevaliers de la Table ronde. En effet, malgré l’existence de textes en ancien français, comme ceux de Chrétien de Troyes au XIIe siècle, la légende de Camelot est oubliée dès le XVe siècle. Lors du regain de popularité que le Moyen Âge suscite au XIXe siècle, c’est en fait la Chanson de Roland, composée à la fin du XIe siècle qui est célébrée et qui devient le grand texte médiéval national (Blanc : 2017).
La légende du roi Arthur jouit d’une popularité beaucoup plus conséquente aujourd’hui : à l’ère du temps jadis, elle était méconnue voire inconnue. Bien qu’issus de la culture anglo-saxonne, des films comme Excalibur37 (1981) ou Monty Python : Sacré Graal38! (1975) ont rencontré un franc succès à leur sortie en France, et demeurent aujourd’hui des références dans la culture populaire. Les Monty Python participent grandement à la désacralisation de la légende arthurienne et de leur quête qui consiste à trouver un objet divin qui se nomme le Graal. Désacralisées, popularisées, les dernières générations d’auteurs ont fait le pari de déplacer la légende hors de son contexte médiéval dans des décors contemporains ou plus étrange encore, dans des décors futuristes. Tel est l’exemple des auteurs de Camelot 3000 qui mettent en scène des chevaliers du VIe millénaire après notre ère, où messire Gauvain est sud-africain, messire Galaad japonais et où sire Tristan réapparaît dans un corps de femme pour entretenir une relation amoureuse avec dame Iseult (Figure 7). La place des femmes dans les légendes arthuriennes a également changé. Ainsi, dans le film Le roi Arthur39 (2004)
Guenièvre apparaît sous les traits d’une guerrière (Figure 7). Tout le monde peut à présent s’assoir à la Table ronde. L’idéal chevaleresque contemporain n’est alors pas déterminé par un droit de naissance mais par la volonté idéaliste d’accéder aux honneurs par la qualité de son travail. Cet idéal n’est d’ailleurs pas sans renvoyer à l’idée très moderne qu’un individu peut par la force de sa volonté et de ses efforts transcender sa modeste condition sociale et la servitude inhérente à celle-ci (Blanc, 2016).

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Table des matières

Introduction
1. Un sujet de discorde qui suscite l’intérêt
2. Historique de l’objet et état de l’art
3. Présentation du corpus
4. Approche et définitions
5. Problématique générale et hypothèses
6. Annonce de plan
Chapitre 1 – Reconstruire le Moyen Âge
1.1 Rétrospective de l’histoire du Moyen Âge
1.1.1 La périodisation de l’Histoire
1.1.2 Le Moyen Âge, période sombre et grossière
1.1.3 Le Moyen Âge réhabilité
1.2 Démythifier le Moyen Âge, le travail de la vulgarisation
1.2.1 Le travail de vulgarisation
1.2.2 Par les historiens
1.2.3 Mettre en scène l’histoire à la télévision, le cas de l’émission Secrets d’Histoire
1.2.4 Youtube, un nouvel outil de diffusion de savoirs
1.3 Conclusion
Chapitre 2 –Imaginer les Moyens Âges
2.1 Quel(s) Moyen(s) Âge(s) ?
2.1.1 Au-delà de la « période historique »
2.1.2 L’observateur face aux vestiges : le médiéviste et le médiévaliste
2.1.3 Jouer et reconstituer : deux approches pas si proches
2.2 S’inspirer pour créer
2.2.1 Les légendes arthuriennes : la chevauchée d’un mythe à travers le temps
2.2.2 La fantasy
2.2.3 Le Moyen Âge, star du cinéma
2.2.4 Conclure une liste inachevable
2.3 Conclusion
Conclusion
Références bibliographiques

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