Le mouvement féministe dans le monde

Les années qui viennent de s’écouler ont été marquées par un vif débat autour des notions d’égalité, de différence et d’identité sexuelle. En fait, du point de vue de la nature, les hommes et les femmes sont plus proches les uns des autres que les uns ou autres de toute autre chose .La « Guerre des sexes » durera tant que les hommes et les femmes ne se reconnaîtront pas comme des semblables . C’est-à-dire tant que se perpétuera la féminité. Mais l’idée de l’égalité entre les êtres humains, quelque soit leur sexe, ne fait d’ailleurs pas l’unanimité aujourd’hui dans toutes les sociétés. C’est ce qui a permit le développement de la violence dans chacune des sociétés.

Le mouvement féministe dans le monde

Le concept genre : terminologie 

Le terme ‘gender’ est apparu pour la première fois en 1972, dans un ouvrage d’Ann Oakley : ‘[…] le mot ‘sexe’ se réfère aux différences biologiques entre mâles et femelles : à la différence corrélative entre leurs fonctions procréatives. Le ‘genre’, lui, est une question de culture : il se réfère à la classification sociale en ‘masculin’ et ‘féminin’ .

« Selon Joan W. Scoot,« le ‘genre’ est trop souvent incompris et caricaturé ».

Le terme « genre » a maintenant dépassé la signification essentiellement grammaticale qui permettait de classer les substantifs en masculin, féminin, ou neutre. On ne l’utilise pas pour décrire les caractéristiques sexuelles qui permettent de déterminer les mâles et les femelles, mais plutôt pour cerner les rôles sexuels définis socialement, les attitudes et les valeurs que les communautés ou les sociétés considèrent comme appropriées à un sexe ou à l’autre.

On a d’abord parlé de « rapports sociaux de genre », puis on a utilisé, en raccourci, le terme « genre ». L’analyse des rapports sociaux de genre permet de mettre en valeur et d’expliquer le déséquilibre général que l’on peut constater dans les relations entre les hommes et les femmes (– l’importance des rôles sexuels dans le partage du pouvoir, la prise de décision, la division du travail, tant au sein du ménage que dans la société).

Les rapports sociaux de genre dirigent notre attention sur tous les éléments acquis du processus de socialisation : notre définition, les interactions attendues et acceptables entre les hommes et les femmes.

Cette division du travail par la société renvoie aux ‘rôles selon le genre’ : ce sont les rôles déterminés par le sexe, mais selon une classification sociale et non pas biologique. Par exemple, si l’éducation d’un enfant ou la préparation des repas est considérée comme des rôles féminins, il s’agit d’une classification sociale, donc de rôles selon le genre, et non pas déterminée par les lois de la biologie.

Par opposition,’les rôles sexuels’ réfèrent ainsi à une occupation ou à une fonction pour laquelle il faut absolument appartenir à un sexe spécifique. Par exemple, la grossesse est un rôle sexuel féminin puisque seulement les femmes peuvent devenir enceintes. Le sexe renvoie ici à l’état de mâle ou de femelle, dans le sens biologique du terme.

Les représentations sociales des femmes et des hommes renvoient à des stéréotypes dans les rôles selon le genre. Le stéréotype est ainsi ce portrait des rôles sociaux traditionnellement dévolus aux femmes et aux hommes, et que l’on retrouve de façon constante dans les médias et la littérature. Le stéréotype concourt à la division traditionnelle du travail basée sur le genre, en la représentant comme ‘normale’ et ‘naturelle’. Les stéréotypes présentent souvent une division du travail plus limitative réductionniste par rapport à ce que l’on retrouve dans la vie de tous les jours.

Le concept de division du travail selon le genre implique un schéma de société dans lequel on accorde un ensemble de rôles différents aux hommes et aux femmes, sur la base du genre. On peut raffiner ce concept en y ajoutant la notion de division du travail selon le genre, où l’inégalité se manifeste dans la rétribution du travail. La discrimination envers les femmes à ce niveau implique que les femmes héritent des tâches les plus lourdes et des activités non rémunérées, alors que les hommes bénéficient des revenus et des autres produits de ce travail.

La finalité de l’approche est l’égalité de genre qui signifie l’absence de discrimination basée sur le sexe dans la répartition des ressources et des bénéfices, et dans l’accès aux services. Ce concept peut être évalué selon qu’il y a égalité des chances ou égalité des retombées. La convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) peut être considérée comme un énoncé sur ce que devrait signifier le principe de l’égalité des genres, dans tous les aspects de la vie et dans tous les secteurs de l’économie.

Le Petit Larousse définit l’équité comme la vertu de celui qui possède un sens naturel de justice, respecte le droit de chacun. L’équité signifie aussi ‘avoir une part’ dans quelque chose. C’est donc une composante importante de l’égalité. Techniquement, l’égalité devant la loi peut exister (et existe souvent) sans que ceux que désigne comme égaux bénéficient concrètement de ses avantages.

L’équité de genre vise à s’assurer que les politiques ou les interventions de développement ne laissent pas les femmes dans une situation pire, économiquement ou sur le plan des responsabilités, sociales, que celle précédant l’intervention. Cette approche tente de quantifier l’équité, de la rendre visible, par des indicateurs qui révèlent le coût humain de nombreuses activités : l’approvisionnement en énergie, en eau, etc.

Cette approche vise à assurer que les femmes bénéficient d’une juste part dans la répartition tant des résultats que des responsabilités, d’un traitement égal devant la loi, d’un accès égal aux services sociaux, à l’éducation, d’un salaire égal à travail égal. Dans le cas contraire, on parle d’inégalité de genre.

L’inégalité structurelle de genre existe là où la discrimination de genre est présente dans le système social et pratiquée même par les institutions publiques. Cette inégalité sera accentuée si elle est soutenue par des règles administratives et des lois plutôt que seulement par la coutume et la tradition.

La discrimination de genre signifie que l’on accorde un traitement différent aux individus sur la base de leur appartenance à l’un ou à l’autre sexe. Selon les types de société, cela peut impliquer une discrimination systématique envers les femmes au niveau de la distribution des revenus, de l’accès aux ressources et de la participation à la prise de décision.

L’application du concept genre suppose une sensibilisation au genre (ou aux questions de genre). Cette dernière peut être définie par la capacité à reconnaître les problèmes types de genre et, plus précisément, à reconnaître les perceptions et les intérêts spécifiques des femmes qui émanent de leur position sociale et des rôles qui leur sont traditionnellement dévolus. La sensibilité aux questions de genre peut facilement être confondue avec le concept de « conscience de genre » qui a cependant un sens plus fort : la conscience de genre permet de reconnaître les problèmes types de genre qui demeurent généralement occultés pour ceux qui ont un point de vue plus conventionnel sur ces questions. Nous définissons donc la sensibilité au genre comme une prémisse à l’acquisition de la « conscience de genre » qui implique une vision plus analytique et critique des disparités entre les hommes et les femmes.

La « conscience de genre » implique la capacité à identifier les problèmes issus de l’inégalité et de la discrimination liées au genre, même quand ceux-ci ne sont pas évidents ou sont même occultés – c’est-à-dire qu’ils ne font par partie de l’explication généralement admise du problème et de son origine. La conscience de genre suppose donc un degré déjà important de conscientisation.

Enfin, les « questions de genre » (gender issues) font référence à des situations particulières où l’inégalité des genres est reconnue comme telle et considérée comme indésirable ou injuste.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Généralités sur les femmes
Chapitre 1 : Le mouvement féministe dans le monde
Chapitre 2 : Approche sociologique du genre féminin à Madagascar
Chapitre 3 : La situation de la femme malgache à l’heure de la modernité
Partie II : Manifestation de la violence
Chapitre 4 : L’instruction scolaire et domination féminine
Chapitre 5 : typologies de la violence
Partie III : Analyses et suggestions
Chapitre 6 : Les solutions préconisées
Chapitre 7 : Les rôles de sociétés pour l’éradication des violences féminine
CONCLUSION

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