Le moi et l’espace dans Les Hommes qui marchent

Le nom d’auteur

  Il apparait en haut de la première de couverture au dessus du titre. Selon Genette le nom d’auteur peut revêtir trois conditions principales ; l’onymat : l’auteur utilise son vrai nom c’est-à-dire son nom d’état civil ; l’anonymat : le texte reste anonyme sans nom d’auteur et le pseudonymat : l’auteur utilise un faux nom, inventé ou emprunté.Dans le cas de notre corpus il s’agit bien d’onymat ; l’auteure, Malika Mokeddem utilise son vrai nom. Genette fait remarquer que l’utilisation de son véritable nom pour un auteur est un choix « Après tout, signer une œuvre de son vrai nom est un choix comme un autre».L’auteure de notre corpus a donc l’intention d’être reconnue comme l’écrivain des Hommes qui marchent, son nom joue un rôle important dans la réception de cette œuvre. Il désigne l’identité de l’écrivaine.

Sous-titre, indication générique

  Certaines œuvres comportent, outre leur titre, un sous-titre et plus particulièrement une indication générique comme par exemple roman ou poésie. Voici ce que Genette dit à propos de cette indication : « L’indication générique est une annexe du titre, plus ou moins facultative et plus ou moins autonome selon les époques ou les genres, et par définition rhématique, puisque destinée à faire connaître le statut générique intentionnel de l’œuvre qui suit ». L’indication générique est rhématique, elle indique donc la forme de son texte. Sur la première de couverture de l’édition Cérès le sous-titre roman est absent mais la page de titre et la quatrième de couverture le mentionnent ce qui est un choix éditorial sur lequel nous reviendrons. L’indication générique « roman » annexe du titre désigne la forme du texte qui suit et le classe dans le registre de la fiction.

Intertitres

  Les intertitres, désignant les parties d’une production écrite, à la différence du titre, ne sont accessibles, en général, qu’aux lecteurs du texte. Ils ne sont pas toujours présents dans une œuvre et leur forme varie d’une époque à une autre, d’un type d’écrit à un autre. Genette distingue trois types d’intertitres : les thématiques qui indiquent le thème comme « Une petite ville », les rhématiques qui indiquent la forme comme « Chapitre premier » et les mixtes qui combinent les deux types comme « Chapitre premier/Une petite ville ». Il fait remarquer que dans les récits de fiction, la tradition classique qui consiste en l’utilisation d’intertitres rhématiques s’oppose à celle qu’il qualifie de plus récente et de plus populaire qui recourt à une intitulation thématique et mixte. Notre corpus se divise en chapitres numérotés par chiffres romains de I à XIV, cette division, rhématique selon Genette, n’est pas sans rappeler la division d’un roman classique bien que notre corpus soit récent. Cette désignation par numérotation de chapitres pourrait signifier une volonté de l’auteure de rendre neutres les chapitres en refusant de les intituler

Première de couverture, illustration

  Sur la première de couverture de notre corpus se trouve en haut le nom de l’auteure, Malika Mokeddem, avec juste en dessous le titre, Les Hommes qui marchent et en bas le logo de l’éditeur et le nom de la collection « Contemporains en poche ».Ces données textuelles sont mises en forme sur un fond iconique qui est l’illustration de couverture.Nous constatons l’absence d’indication générique sur la première de couverture, bien qu’elle figure sur la page du titre avec la mention « roman ». Ce terme reviendra aussi sur la quatrième de couverture dans un commentaire du texte. Ce choix éditorial pourrait signifier une incitation du lecteur à lire la quatrième de couverture et ainsi attiser sa curiosité.Bien que Genette n’ait pas étudié l’illustration dans son ouvrage Seuils, il la considère comme faisant partie intégrante du paratexte : « Le plus souvent, donc, le paratexte est lui-même un texte : s’il n’est pas encore le texte, il est déjà du texte. Mais il faut au moins garder à l’esprit la valeur paratextuelle qui peut investir d’autres types de manifestations : iconiques (les illustrations), matérielles (tout ce qui procède, par exemple,des choix typographiques, parfois très signifiants, dans la composition d’un livre), ou purement factuelles. ». Nous choisissons donc d’intégrer l’illustration dans cette étude afin de voir le sens qu’elle apporte au paratexte. L’illustration sur la première de couverture de notre corpus est une photographie d’une scène de la vie nomade. L’image se compose de deux plans. Au premier plan, un groupe d’hommes est assis par terre dans un paysage saharien et semble faire une halte. Au second plan, des dromadaires, appartenant probablement à ces hommes, sont au repos. La scène se situe dans un décor désertique et est baigné de soleil.La superposition du titre avec l’illustration suggère que le thème de texte est le nomadisme et le désert. Et confirme que le titre, étudié plus haut, « Les Hommes qui marchent » fait bien référence aux nomades et à leur marche à travers les étendues de sable.

Le désert, cadre spatial des événements

 L’espace romanesque se définit selon Jean-Yves Tadié comme « l’ensemble des signes qui produisent un effet de représentation ». L’espace dans le texte est différent de l’espace dans son sens commun. C’est un ensemble de signes qui donne l’illusion d’un véritable espace, une représentation. Afin de pouvoir aborder et étudier la spatialité dans un texte littéraire, Jean-Pierre Goldenstein propose de se poser trois questions : « Où se déroule l’action ? Comment l’espace est-il représenté ? Pourquo a-t-il été choisi ainsi de préférence à tout autre ? » . Nous allons tenter de répondre à ses trois questions afin de cerner le cadre spatial des événements dans Les Hommes qui marchent. Comme nous le suggère déjà le péritexte avec le titre Les Hommes qui marchent et la première de couverture, l’intrigue romanesque se situe dans le désert algérien ; précisément et en majeure partie à Kénadsa : « Kénadsa est un gros bourg de l’ouest du désert, à une trentaine de kilomètres de Colomb-Béchar. C’est là que le petit train noir, venant d’Oran, finissait sa course entre dunes et terrils ». Kénadsa est un bourg isolé, situé entre le Sahara algérien et le Tell. C’est à cet endroit que Zohra, la grand-mère de Leila s’établira avec sa famille, ne pouvant plus poursuivre son périple de nomade à cause des épidémies et de la menace de la guerre. C’est dans un quartier de Kénadsa, ksar El Djedid, que nait Leila : « C’est donc en octobre 1949, dans ce ksar El Djedid, cet endroit calciné et sans âme, ce quartier de rebut, que naquit par une nuit de pleine lune le premier petit-enfant de la famille. Une fille ! ». Kénadsa est aussi le lieu de naissance de l’auteure la même année, ce qui souligne la référentialité de ce lieu et atteste le caractère autobiographique du roman. Outre l’évocation de Kénadsa comme lieu de l’intrigue, d’autres lieux, d’autant plus importants ont été cités comme « espaces » où se déroule l’action comme la maison, la dune de sable, l’école, la ville de Béchar. Ces lieux sont tous situés dans le désert, nous aborderons certains d’entre eux de façon détaillée plus loin dans ce chapitre. Maintenant que nous avons répondu à la question « où se déroule l’action ? » nous allons passer à la question « comment l’espace est-il représenté ? ». Il est donc question d’étudier la représentation, la description de l’espace dans notre corpus. Le désert y est décrit de différentes manières, il est un espace paradoxal. Ainsi, dans l’histoire de Djelloul, l’ancêtre de Leila, il est décrit comme cauchemar : « Djelloul se sentait devenir étranger aux siens. Et il avait peur. La peur tordait ses entrailles. […]suffocation. ». Pour Djelloul le désert est un lieu aride, un lieu de désolation et de solitude. P

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Etude du paratexte et du pacte de lecture
Introduction
1.1 Analyse du péritexte
1.1.1 Péritexte auctorial
1.1.2 Péritexte éditorial
1.2 Analyse de l’épitexte
1.3 Le pacte de lecture des Hommes qui marchent
Conclusion
Chapitre II : Etude de l’instance narrative et du personnage principal dans l’autofiction
Introduction
2.1 L’autofiction en question
2.1.1 Le concept d’autofiction
2.1.2 Quelle acception choisir pour aborder Les Hommes qui marchent ?
2.2 Etude de l’instance narrative
2.2.1 Le narrateur dans Les Hommes qui marchent
2.2.2 Le point de vue de la narration
2.3 Etude du personnage de Leila
2.3.1 Qu’est ce qu’un personnage littéraire ?
2.3.2 Analyse sémiologique du personnage de Leila
Conclusion
Chapitre III : Le moi et l’espace dans Les Hommes qui marchent 
Introduction
3.1 Le nomadisme et le désert
3.1.1 Le désert, cadre spatial des événements
3.1.2 Zohra, personnage symbole du désert
3.1.3 La quête de soi de Leila dans le désert
3.1.4 La dune personnage ?
3.2 L’exil intérieur et l’exil géographique
3.2.1 L’exil intérieur
3.2.2 L’exil géographique
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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