LE MODELE RMSM DE LA BANQUE MONDIALE
(Le modèle macroéconomique standard de la BM)
LA PROGRAMMATION FINANCIERE
La programmation financière met l’accent sur une gestion efficace de la demande globale. Elle insiste aussi sur des mesures destinées à développer les ressources et à promouvoir l’épargne et l’investissement. La série de travaux pratiques de programmation financière fait largement appel aux méthodes d’analyse quantitative pour mesurer l’efficacité des instruments des politiques monétaires, budgétaire et de balance des paiements dans la réalisation des objectifs de politique économique. Cette série de travaux pratiques doit également permettre aux participants d’appliquer les méthodes d’analyse étudiées à la situation réelle de leur propre pays ou à les aider à préparer un programme financier pour leur pays.
Origine de l’élaboration des modèles de programmation financière : crises de la dette
La faiblesse de l’épargne domestique
L’une des caractéristiques des PED est que leur épargne intérieure est faible alors que leurs besoins d’investissements sont forts. En effet, les agents économiques consomment une part très importante de leur revenu et ceci au détriment de la part consacrée à financer l’investissement. En plus, on constate une faiblesse des recettes publiques car la mise en place d’un système efficace de collecte est à la fois complexe et coûteuse. Enfin, l’assiette de l’importation est étroite en raison de la faiblesse des revenus des ménages et des bénéfices des entrepreneurs. De tout ce qui précède, il en résulte que les fonds destinés à l’investissement sont faibles alors que les besoins en sont considérables. Par conséquent, l’Etat est dans l’obligation de recourir à l’épargne extérieure pour compléter son épargne, afin d’atteindre ses objectifs de développement et de croissance rapides.
Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979
Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979, en portant le prix du baril de pétrole de trois dollars à près de quarante dollars, ont fortement pénalisé les PED, surtout les pays d’Afrique subsaharienne. La cause a été que ces pays ont été, dans leur très grande majorité, importateurs nets de pétrole. De plus, alors que le coût des importations de ces pays augmentait, les matières premières, qui constituent l’essentiel de leurs exportations voyaient leur cours stagner ou même baisser pour certaines.
Dans cet environnement défavorable, de nombreux pays avaient choisi la voie de l’endettement extérieur. Cependant, décider de faire appel à l’épargne étrangère équivaut, pour un pays, à autoriser délibérément l’apparition de déséquilibres dans son économie. Ces déséquilibres se concrétisent notamment par un déficit de la balance des paiements extérieurs courants. Ainsi, l’intervention de plus en plus marquée des organisations internationales dans la définition même des politiques économiques des PED a été motivée par la croissance des déséquilibres dans ces pays. En d’autres termes, pour rétablir les grands équilibres économiques des PED, les bailleurs, en particulier le FMI et la BM ont élaboré des modèles spécifiques à ces pays appelés « les modèles de programmations financières des institutions internationales ».
Définitions et objectifs de la programmation financière
La programmation financière est un cadrage macro-économique du FMI et de la BM dans les PED auxquels ils interviennent. Ce cadrage est une traduction chiffrée des programmes d’ajustement structurel. Cette traduction chiffrée des politiques économiques vise essentiellement à vérifier le respect des grands équilibres macro-économiques. Un programme financier consiste en un ensemble cohérent de mesures de politique économique qui concernent essentiellement la monnaie, les finances publiques et la balance des paiements. Ces mesures visent à atteindre certains objectifs économiques sur une période de court et moyen termes. La tâche qui consiste à fixer les objectifs économiques, à sélectionner les instruments de politique économique et à quantifier l’ordre de grandeur approprié des variables- instruments nécessaires pour atteindre les objectifs s’appelle « la programmation financière ». Elle est fondée sur l’hypothèse qu’il existe une relation relativement stable entre les différentes variables de l’économie. L’objectif principal de ce programme d’ajustement est donc, à court et à moyen terme, de corriger le déficit de la balance des paiements tout en maintenant un taux de croissance et une stabilité des prix acceptables, sans pour autant recourir à des mesures restreignant les échanges et paiements extérieurs. L’objectif à long terme est d’assurer la viabilité de la croissance et de la balance des paiements.
Techniques d’établissement d’un programme financier et utilisation des méthodes économétriques
En principe, plusieurs techniques peuvent être utilisées pour établir un programme financier. Si l’on dispose de statistiques suffisantes ainsi que de moyens de traitement informatique des données, on pourra construire un modèle économétrique de grande envergure. Si le modèle est suffisamment fiable –c’est-à-dire si les tests statistiques sont significatifs et si la simulation indique que le modèle permet de suivre correctement l’évolution économique de la période choisie comme échantillon, on pourra l’utiliser pour préparer un programme financier.
La méthode consistera à fixer les objectifs à atteindre au cours de la période spécifiée, sur la base des valeurs prévues pour les variables exogènes. Les valeurs requises des instruments de la politique économique pourront alors être calculées à l’aide du modèle. Les valeurs calculées des instruments de politique économique seront sujettes aux diverses erreurs associées à ce type d’analyse, à savoir celles qui tiennent aux données statistiques utilisées, à la spécification du modèle, à la méthode d’estimation et à la prévision des variables exogènes. De plus, la stabilité des relations de comportement, qui assurent la liaison entre les variables utilisées dans le modèle, n’est pas toujours vérifiée, même durant la période d’observation. Cela est particulièrement vrai dans les économies en développement qui connaissent des changements structurels rapides. En dernière analyse, une part de jugement devra intervenir dans la décision finale concernant les valeurs exactes des instruments de politique économique. Autrement dit, quand on a recours aux techniques économétriques et étant donné les imperfections des données statistiques et l’importance de certains événements exceptionnels (sècheresse, inondations, etc.), les projections économétriques peuvent se révéler insuffisantes pour envisager des mesures concrètes de politique économique. Elles doivent donc être complétées par l’expérience et le jugement si l’on veut obtenir des valeurs réalistes. Certains pays utilisent la programmation financière même lorsque leur situation économique est satisfaisante. Toutefois, il est indispensable de mettre en œuvre une programmation financière lorsque, par exemple, l’utilisation interne des ressources ou l’absorption réelle (la somme de la consommation et des investissements réels, tant privés que publics) tend à dépasser le revenu réel d’un montant supérieur au montant prévu, ou que l’on se trouve en présence de hausses excessives des prix, d’importants déséquilibres des paiements ou d’un problème d’endettement extérieur.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chap 1 : LE MODELE RMSM DE LA BANQUE MONDIALE
Section 1 :LA PROGRAMMATION FINANCIERE
1 origine de l’élaboration des modèles de programmation financière :crises de la dette
1.1. La faiblesse de l’épargne domestique
1.2. Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979
2 Définitions et objectifs de la programmation financière
3 Techniques d’établissement d’un programme financier et utilisation des méthodes économétriques
Section 2 :LE MODELE DE HARROD-DOMAR
1 Le modèle de Domar
2 Le modèle de Harrod
Section 3: LE MODELE RMSM DE LA BANQUE MONDIALE
1 Les comptes nationaux
1.1. Les équations de comportement
1.1.1. Les variables exogènes
1.1.2. Les variables endogènes
1.2. Effet revenu et terme de l’échange
1.3. Le cas de l’épargne saturée
2 La balance des paiements
2.1. Le compte courant et le compte de capital
2.1.1. Le compte courant (CURBAL)
2.1.2. Le compte de capital (NETCAP)
2.2 L’endettement extérieur (GAPFIL)
2.2.1. Amortissement ou remboursement
2.2.2. Intérêts de la dette
2.2.3. Acceptabilité de la dette
2.3. Le choix des paramètres
2.3.1. L’efficacité de l’investissement
2.3.2. Les élasticités des importations
2.3.3. Le taux marginal d’épargnes
3 Dynamique et autre interprétation du modèle
3.1. Dynamique du modèle
3.1.1. Investissement
3.1.2. Les importations
3.1.3. La consommation et les importations des biens de consommation
3.2. Récapitulation des équations fondamentales et « autre méthode d’interprétation »
3.2.1. Détermination du premier déficit (saving gap)
3.2.2. Détermination du second déficit (trade ou foreign gap)
3.2.3. Détermination des politiques économiques appropriées
3.3. Limites et critiques du modèle de base
3.3.1. Critiques du modèle de déficit financier d’Harrod-Domar
3.3.2. Limites du modèle RMSM
Chap 2 : LE MODELE, APPLIQUE AU CAS DE MADAGASCAR
Section 1 :LES SECTEURS ECONOMIQUES ET LEURS COMPTES1
1 Les Comptes nationaux
1.1. Les identités comptables
1.2. Les équations de comportement
1.2.1. Comptes nationaux (en volume)
1.2.2. Secteur extérieur
1.2.3. Finances publiques
1.2.4. Le secteur monétaire
1.2.5. Equations des prix et taux d’intérêt
2 Bouclages du modèle
Section 2 :ESTIMATIONS ET SIMULATIONS DU MODELE
1 Estimations des paramètres
1.1. Conditions d’identification
1.2. Les méthodes d’estimation
1.2.1. Les moindres carrés indirects
1.2.2. Les doubles moindres carrés
2 Analyse de la situation économique de Madagascar
3 Prévisions économiques pour 2007
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIES
RESUME
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIES
RESUME