LE MODELE DE SEPARATION MERE/NOUVEAU-NE TROIS HEURES CHEZ LE RAT

LE MODELE DE SEPARATION MERE/NOUVEAU-NE TROIS HEURES CHEZ LE RAT

Activité motrice

Juvéniles

Des rats des trois groupes expérimentaux, âgés de 32, 33 ou 34 jours ont été placés dans un actimètre pendant 24 heures pour enregistrer leur activité motrice.Les animaux des trois groupes expérimentaux ont eu une activité motrice globale similaire sur les 24 heures. En revanche, l’analyse des résultats exprimés par tranche horaire montre que les rats S étaient significativement plus actifs que les rats NS et M en fin d’après-midi de 17h à 20h et en tout début d’après-midi de 12h à 15h, et significativement moins actifs dans le premier tiers de la nuit de 20h à 24h.Les rats des deux groupes contrôles NS et M ont un rythme circadien conforme à ce qui peut être attendu chez des rats « normaux », c’est à dire une activité plus soutenue en période nocturne qu’en période diurne. Les résultats laissent donc supposer que la séparation maternelle néonatale que nous avons effectuée entraîne une modification du rythme circadien, avec, comparé aux animaux contrôles NS et M, une hyperactivité le jour et une hypoactivité la nuit. Leur rythme circadien serait par conséquent en quelque sorte inversé. Il est intéressant ici de noter qu’une inversion du rythme circadien est fréquemment trouvée chez des patients déprimés (NATHAN et al.(1995)).Les données relevées dans la littérature montrent que la séparation mère/nouveau-né conduit à l’hyperactivité des jeunes rats séparés en période diurne.Les mêmes auteurs n’ont pas étudié les animaux en période nocturne.
C’est ainsi que ARNOLD et SIVIY (2002) montrent que des rats mâles Sprague- Dawley âgés de 15 jours préalablement séparés de leur mère tous les jours pendant 3 heures de J2 à J14 sont, lorsqu’ils sont placés pendant 10 min dans un open-field « non stressant », significativement plus actifs que les rats contrôles. Ils associent cela à une sensibilité accrue au stress de nouveauté, qui serait due à une sensibilité accrue de leur axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Même si les conditions d’expérimentation sont bien différentes des nôtres, nos résultats concordent avec les leurs, puisque nos rats juvéniles S étaient significativement plus actifs que les rats NS et M de 17h à 20h, c’est à dire dans la première tranche horaire juste après les avoir placés dans l’actimètre
(environnement nouveau pour eux). KEHOE et al. (1996) ont, eux, travaillé sur un modèle de séparation maternelle d’une durée de une heure de J2 à J9, chez des rats Sprague-Dawley. Ils ont également deux groupes d’animaux contrôles : des rats non séparés et des rats manipulés (pesés).
Agés de 26 jours, les rats manipulés et les rats séparés étaient significativement plus actifs que les rats non séparés, lorsqu’ils étaient placés pendant 10 min dans un actimètre. KEHOE et al. expliquent cela par un tonus dopaminergique supérieur des rats séparés par rapport aux rats non séparés et manipulés. Ces résultats vont plutôt dans le même sens que les nôtres, mais encore une fois le protocole de séparation et les conditions expérimentales sont très différents, ce qui rend difficile toute comparaison directe des résultats.

Comparaison aux adultes

L’équipe de Valérie DAUGE a déjà analysé l’activité motrice des adultes de ce modèle de séparation (LAMOURAUX et al. (soumis)). Aucune différence significative n’a été montrée, chez les adultes, entre les trois groupes expérimentaux, que ce soit pour l’activité motrice globale sur 24 heures ou pour le rythme circadien. Les rats juvéniles séparés, âgés de 32, 33 ou 34 jours, avaient quant à eux une inversion de leur rythme circadien (hyperactivité le jour et hypoactivité la nuit). Cette modification disparaîtrait donc entre J34 et l’âge adulte, et leur rythme circadien redeviendrait « normal » au passage de l’adolescence à l’âge adulte.

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Table des matières

TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
I. CONTEXTE
II. JUSTIFICATION DU DEVELOPPEMENT DE MODELES DE SEPARATION MERE/NOUVEAU-NE CHEZ L’ANIMAL
III. LE MODELE DE SEPARATION MERE/NOUVEAU-NE TROIS HEURES CHEZ LE RAT
A. Données de la littérature
B. Le modèle de séparation mère/nouveau-né trois heures étudié dans le laboratoire de Valérie DAUGE DEUXIEME PARTIE : OBJECTIFS
TROISIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. ANIMAUX, MATERIEL ET METHODES
A. Animaux et protocole de séparation
B. Mesure de l’activité motrice dans un actimètre
C. Evaluation d’un comportement d’exploration dans un contexte stressant : test de l’open-field
D. Evaluation d’un comportement d’anxiété dans le test du labyrinthe en croix surélevé
E. Evaluation du comportement d’appétence dans le test de la consommation d’eau sucrée
F. Evaluation des effets renforçants de la morphine dans le test de la préférence de place conditionnée
G. Produits utilisés
H. Analyses des données
II. RESULTATS
A. Effet de la séparation maternelle sur la croissance pondérale des ratons
B. Effet de la séparation maternelle sur l’activité motrice mesurée pendant 24 heures dans un actimètre
C. Effet de la séparation maternelle sur le comportement d’exploration évalué dans le test de l’open-field
D. Effet de la séparation maternelle sur le comportement d’anxiété évalué dans le test du labyrinthe en croix surélevé
E. Effet de la séparation maternelle sur le comportement d’appétence évalué dans le test de la consommation d’eau sucrée chez les rats juvéniles
F. Effet de la séparation maternelle sur la sensibilité aux effets renforçants de la morphine, évaluée dans le test de la préférence de place conditionnée
G. Effet de la séparation maternelle sur la consommation d’eau sucrée chez les rats adultes
III. DISCUSSION
A. Poids
B. Activité motrice
1. Juvéniles
2. Comparaison aux adultes
C. Open-field
1. Juvéniles
2. Comparaison aux adultes
D. Labyrinthe en croix surélevé
1. Juvéniles
2. Comparaison aux adultes
E. Consommation d’eau sucrée chez les juvéniles
1. Juvéniles
2. Comparaison aux adultes
F. Test de la préférence de place conditionnée
1. Juvéniles
2. Comparaison aux adultes
G. Consommation d’eau sucrée chez les adultes
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE