LE MODEL DE CULTURE SARRA-H
Présentation
Système d’Analyse Régional des Risques Agro-climatiques, Habillé (SARRA-H) est un modèle particulièrement adapté à l’analyse d’impact du climat sur la croissance des céréales sèches et du rendement potentiel en milieu tropical du mil, sorgho, maïs et riz pluvial. Selon ALHASSANE et al. (2013), SARRA-H est:
﹣ un modèle déterministe et modulaire;
﹣ un modèle de croissance des cultures à l’échelle de la parcelle;
﹣ un modèle basé sur des relations simples et robustes;
﹣ un modèle vérifié en milieu tropical.
Il est adapté à des analyses allant de la parcelle à la région. Le model de culture SARRA-H intègre trois grands processus au sein d’une même boucle journalière (figure 1) : Il s’agit d’un Bilan Hydrique: approche réservoirs; d’un Bilan Carboné: approche grande feuille et la Phénologie: approche degrés jours et photopériodisme (BARON, 2013) .
Domaines d’applications
Selon ALHASSANE et al. (2013), le modèle de culture SARRA-H est utilisé dans plusieurs domaines d’applications. Il s’agit en effet de :
﹣ Analyser les risques climatiques de la parcelle à la région sur le rendement et la biomasse tant pour la variabilité climatique que dans le changement climatique (contexte de sécurité alimentaire) ;
﹣ Suivre l’état des cultures en cours de saison et prédire les rendements potentiels (contexte de système d’alerte précoce) ;
﹣ Analyser l’adaptation de stratégies paysannes à son environnement (contexte de résilience) à savoir une adaptation des variétés locales et variétés modernes (photopériodisme, répartition des biomasses); une adaptation des stratégies de semis et estimation des risques (semis précoces/tardifs, simulation des dates de semis, mortalité juvénile); une stratégie d’autosubsistance ou d’intensification (niveaux de fertilité d’optimum à très faible); et enfin une optimisation de la ressource en eau (irrigation de complément, observée, protocoles d’irrigations…) .
GENERALITES SUR LES CULTURES
Généralités sur le maïs
Origine et classification
Le maïs (Zea mays) est la seule plante cultivée d’importance dont l’ancêtre sauvage ne soit pas connu avec certitude (CIRAD-GRET, 2002). Cultivé depuis des millénaires en Amérique centrale, il aurait été domestiqué dans la région centrale du Mexique à partir de téosinte local (CIRAD-GRET, 2002). Le maïs aussi appelé blé d’inde au Canada, est une herbacée tropicale annuelle de la fàmille des graminées largement cultivée comme céréale pour ses grains riches en amidon, mais aussi comme plante fourragère (ZIBA, 2013).
Cycle végétatif
Après la levée, la plantule se développe et croît exponentiellement jusqu’au stade 6 à 8 feuilles où la croissance devient linéaire. Les phases de croissances dépendent surtout de la température. Soixante à quatre-vingt-quinze (60 à 95) jours après le semis, la panicule (inflorescence mâle) apparait au sommet du plant de maïs. Ensuite les soies (inflorescences femelles) apparaissent et sont prêtes pour la fécondation 5 à 8 jours après l’apparition des fleurs mâles (panicules) (ZIBA, 2013). Les fleurs, autre caractéristique qui distingue le maïs des autres graminées, sont unisexuées et regroupées en inflorescences mâles et femelles composées d’épillets de deux fleurs. Après la fécondation, les grains se remplissent de réserves, la demande en amidon pour le remplissage des grains est élevée et surtout en cas de stress, ce remplissage se fait aux dépens des tiges et des feuilles. Ils passent par le stade laiteux (80 % d’humidité), pâteux (50 %), rayable à l’ongle (35 à 38 % d’humidité).
Facteurs écologiques
Le maïs est une plante de soleil donc de lumière et de chaleur. Son développement nécessite une température relativement élevée et régulière. Les températures optimales de développement se situent entre 26°C et 34°C, en deçà et au-delà il y a un effet de frein sur son développement avec un blocage des stades de développement pour les températures inférieures à la température de base (ici à 8°C) ou la mortalité de la plante pour des températures supérieures à 44°C. Si la température est inférieure à 50 C, cela peut inhiber la germination (DAO, 2014). La somme de températures nécessaire au cycle complet de la plante est une caractéristique liée à la variété. La somme des températures semis maturité avoisine 1 500 °C pour les variétés précoces (90 jours) et 2000 oC pour les variétés tardives (120 jours).
La culture du maïs peut se faire durant toute la saison à condition que l’eau soit disponible. C’est l’un des facteurs essentiels du rendement. La satisfaction des besoins en eau est particulièrement importante lors de la phase de reproduction, le développement des appareils reproducteurs définissant le nombre de grains donc le potentiel de rendement, et la phase de remplissage des grains. Durant cette période la plante absorbe 45 % de ses besoins en eau. Au Burkina Faso, on estime ces besoins en eau à environ 5,2 à 5,5 mm par jour jusqu’au 60ème jour (floraison), 6 mm par jour du 60ème au 90ème jour et moins de 4 mm après 90eme jour, soit une somme minimum de 618 mm d’eau pour tout le cycle (SEMPORE, 2008). Enfin le maïs étant plus sensible au manque d’eau, il réduira d’autant plus sa production de biomasse, par régulation stomatique des feuilles, lors des périodes de stress hydrique. Le maïs est une espèce plus exigeante en eau mais aussi plus sensible au manque d’eau.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LITTERATURE
1. LE MODEL DE CULTURE SARRA-H
1.1. Présentation
1.2. Domaines d’applications
II. GENERALITES SUR LES CULTURES
11.1. Généralités sur le maïs
11.1.1. Origine et classification
II.1.2. Cycle végétatif
II.1.3. Facteurs écologiques
11.1.4. Culture du maïs au Burkina Faso
11.2. Généralités sur le sorgho
II.2.1. Origine et classification
11.2.2. Cycle végétatif
II.2.3. Facteurs écologiques
II.2.4. Culture du sorgho au Burkina Faso
DEUXIEME PARTIE: MATERIELS ET METHODES
1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. Situation géographique
1.2. Climat et pluviosité
1.3. Relief et sols
1.4. Végétation
1.5. Caractéristiques économiques
II. METHODES
11.1. Choix des villages et des producteurs
II.1.1. Choix des villages
11.1.2. Choix des producteurs
11.2. Fiches d’enquêtes
11.3. Présentation du suivi des cultures
II.4. Estimation des rendements
II.5. Estimation de la variabilité
11.6. Enquêtes de terrain supplémentaire
11.7. Analyse de données
TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSION
1. RESULTATS
1.1. Analyse de la variabilité des rendements
1.1.1. Analyse des rendements du maïs et du sorgho
1.1.2. Quantification de la variabilité intra villageois
1.1.3. Rendements du maïs et du sorgho de l’ensemble des parcelles
1.2. Analyse des facteurs intervenant dans le processus d’élaboration des rendements
1.2.1. Les sols
1.2.1.1. Répartition des sols par village
1.2.1.2. Profondeur des sols
1.2.2. Fertilité définie des parcelles par les producteurs de chaque village
1.2.3. Analyse des pratiques culturales sur les parcelles de maïs et de sorgho
1.2.3.1. Travail de sol
1.2.3.2. Le type de travail de sol
1.2.3.3. Mode de traction
1.2.3.4. La fumure organique et minérale
1.2.3.5. Dates de semis et de sarclage pour l’année 2014
1.2.3.6. Dates de semis et de sarclage pour l’année 2015
1.2.3.7. Contrôle des mauvaises herbes
1.2.4. Pluviométrie
1.2.4.1. Pluviométrie par village
1.2.4.2. Pluviométrie par pluviomètre de chaque village
1.3. Analyse des rendements en fonction de certains facteurs
1.3.1. Rendement par rapport aux variétés de maïs
1.3.2. Rendement et type de sols
1.3.3. Rendement et fertilité définie des parcelles
1.3.4. Rendement et cumul pluviométrique
II. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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