Le mobilier et son aménagement
Les matériaux acoustiques
L’architecture de la bibliothèque a une influence sur le son. En effet, les espaces ouverts, les hauts plafonds et les mezzanines apportent du bruit. Au contraire, les espaces cloisonnés empêcheront le bruit de circuler et rendront la bibliothèque silencieuse (Kherchaoui, 2018). Les mezzanines ont le problème de diffuser le son dans l’ensemble du bâtiment. Elles sont présentes dans deux bibliothèques que j’ai choisie pour mes entretiens, chacune a sa manière pour limiter les nuisances. A la bibliothèque d’Uni Mail, la mezzanine se trouve au-dessus de l’accueil, les personnes peuvent entendre les conversations entre bibliothécaires et étudiants. Cependant, l’espace se trouvant sur la mezzanine est le coin presse, qui n’est pas une zone de travail. Pour ce qui est du Learning Hub de l’EM Lyon, des éléments recouverts de textile technique pendent au plafond pour absorber le bruit, ainsi que des dalles collées au plafond. De plus, l’accueil est reconnaissable grâce un arbre à palabre qui empêche le son de se diffuser (Kherchaoui, 2018).
Les plafonds et les murs
Différents matériaux peuvent être posés au plafond pour diminuer le bruit. Il existe différents plafonds acoustiques de type minéral, métallique, en bois ou en dalles (Le Goff, 2014, p.352). Des tissus tendus peuvent être installés aux plafonds (Kherchaoui, 2018). Les éléments suspendus recouverts de textile technique comme c’est le cas au Learning Hub de l’EM Lyon. En outre, des panneaux acoustiques peuvent être installés, comme à Chevreul et au Learning Hub de l’EM Lyon. Pour la responsable de l’accueil et de la médiation de Chevreul, Madame Maggiore, cela est « efficace, mais pas suffisant ». Madame Rousseau, responsable des Learning Hubs à l’EM Lyon, affirme que bien que le textile technique soit un matériel onéreux, il est important d’en mettre suffisamment car « pas assez est contre-productif ». Ces panneaux acoustiques peuvent être aussi installés aux murs surtout lorsqu’il y a des murs peints et des murs en béton ainsi que du verre et du métal qui sont des amplificateurs de son, contrairement aux tapisseries, qui sont phoniquement absorbantes (Miribel, 2015, p.175-176). Dans les escaliers de la bibliothèque universitaire de Chevreul, les murs sont en béton et la façade est vitrée, de ce fait l’endroit est très bruyant avec de la résonance. Des panneaux acoustiques ont été installés sur les murs ainsi que sur chaque palier des escaliers pour réduire le bruit.
(Source : Elise Pelletier, 2019) Il est aussi possible d’installer des murs végétaux comme c’est le cas à la bibliothèque Webster se trouvant dans le campus Sir-George-Williams de l’université de Concordia à Montréal au Québec qui en compte neuf. (Source : Living walls, 2020) Cela permet à la fois de réduire le bruit (Miribel, 2015, p.179), diminuer l’anxiété (Borzykowski, 2015, p.151), mais aussi rendre la qualité de l’air meilleure (Roach, 2018).
Les sols
L’isolation phonique est importante, elle permet de limiter les bruits de pas que font les usagers lorsqu’ils se déplacent dans la bibliothèque ainsi que les mouvements des chaises et autres mobiliers. Le liège, le linoléum, les tapis et les moquettes sont de bons matériaux absorbants (Miribel, 2015, p.176) (Ledoux, 2006, p.137). De plus, il existe des chapes acoustiques et des sous-couches pour les revêtements de sol qui peuvent être installées sous un parquet par exemple (Le Goff, 2014, p.353). Ces souscouches peuvent être en PVC (Miribel, 2015, p.177). En outre, il existe aussi les planchers en bois debout, « […] le bois est coupé en tranches dans l’épaisseur du bois et non en planches dans la longueur, sur une hauteur d’environ 8 cm. » (Miribel, 2015, p.177). La moquette est très présente en bibliothèque, quatre des cinq bibliothèques choisies pour mes entretiens ont de la moquette. Il s’agit de la bibliothèque d’Uni Mail, la bibliothèque universitaire de Chevreul, le Learning Hub de Lyon et la bibliothèque de l’IHEID. Les responsables en sont tous très satisfaits et indiquent que cela absorbe parfaitement les bruits. La bibliothèque de Chevreul a, quant à elle, du linoléum qui fonctionne bien comme isolant phonique. Pour ce qui est de l’espace La Ruche dans l’université de Poitiers, ce sont des dalles en caoutchouc de 2,5 mm d’épaisseur qui sont efficaces. Les livres ont aussi un rôle dans l’absorption du son (Miribel, 2015, p.176). Madame Rousseau, responsable des Learning Hubs à L’EM Lyon, l’a mis en avant durant notre entretien. En effet, dans son établissement, il n’y en a pas. Les étagères de documents peuvent donc être disposées afin d’atténuer le bruit. En installant par exemple, des places de travails proche des étagères. Pour terminer, l’insonorisation doit être pensée en fonction des espaces. En effet, les espaces silencieux n’ont pas besoin d’être insonorisés, car ils ne produiront pas de bruit. Cependant, les endroits qui seront bruyants tels que les imprimantes, l’accueil, les escaliers doivent être pourvus de dispositifs anti-bruit pour éviter d’amener le bruit dans les espaces silencieux (Kherchaoui, 2018). Cela permet aussi de limiter les coûts qui peuvent être importants. De plus, il peut être intéressant de demander l’avis d’un acousticien afin d’être bien aiguillé sur le sujet comme cela a été fait pour l’espace La Ruche à l’université de Poitiers ou au Learning Hub de l’EM de Lyon qui se sont entourés de divers spécialistes.
La signalétique
« La signalétique a pour fonction d’orienter, d’informer, de manière institutionnelle et fonctionnelle, et d’identifier. » (Miribel, 1998). Elle peut prendre différentes formes à différents endroits tels que sur les murs, sur les portes, accrochée au plafond ou encore sur les tables. Elle joue un rôle important dans la bibliothèque, elle permet aux étudiants de trouver ce dont ils ont besoin. Une mauvaise signalétique peut provoquer un sentiment d’inquiétude (Luca & Narayan, 2016). De plus, une signalétique manquant de clarté peut entraîner du bruit en raison des nombreux déplacements des étudiants. Il existe différents types de signalétique définit par Luca et Narayan (2016) et traduit par Beudon (2017) : • La signalétique directionnelle permet aux usagers de se déplacer à l’intérieur de la bibliothèque ; • La signalétique de localisation se rapporte à l’emplacement des documents ; • La signalétique pédagogique utilisée pour expliquer comment fonctionne la bibliothèque ; • La signalétique injonctive a pour but de faire respecter les règles en vigueur au sein de la bibliothèque ; • La signalétique informative donne, comme son nom l’indique, des informations concernant la bibliothèque ; • La signalétique ludique et complice qui a pour but de donner à la bibliothèque une ambiance plus accueillante. De plus, la signalétique doit regrouper les quatre points suivants (Service du livre et de la lecture, 2016, p.219-220) : La visibilité La signalétique doit être positionnée de manière à être visible au bon endroit sans devoir la chercher (Service du livre et de la lecture, 2016, p.219). La lisibilité « La signalétique doit être vue sans être lue. » (Miribel, 1998). Certains points doivent être respectés pour que la lisibilité soit bonne. Pour commencer, la hauteur des lettrages en fonction de la distance. C’est de l’ordre d’un centimètre de hauteur pour un mètre de distance (Miribel, 1998). « Ce qui signifie qu’un panneau qui doit être vu de 10 mètres, par exemple, doit comporter des lettres (ou une image) d’une hauteur de 10 centimètres. » (Miribel, 1998). Ensuite, le contraste des couleurs, qui doit être au minimum de 70% entre le texte et le fond (Lancelin, 2014, p.379).
Certaines couleurs sont universellement utilisées et cela doit être respecté. En effet, le rouge est synonyme d’interdiction, le jaune pour mettre en avant quelque chose d’inhabituel et mettre en garde, le vert permet de guider les personnes, notamment pour les sorties de secours en cas d’incendie, et pour finir, le bleu, moins utilisé en bibliothèque, est associé à l’obligation (comme pour le code de la route) (Valotteau, 2015, p.102-103). De plus, il est recommandé de ne pas utiliser plus de six couleurs selon la norme ISO 9241-8 (Lancelin, 2014, p.380) Dans la bibliothèque universitaire de Chevreul à Lyon, la signalétique a été pensée pour être lisible pour tout le monde, en faisant attention aux personnes avec des handicaps visuels et intellectuels, avec une écriture noire sur un fond blanc. Simplicité et intelligibilité La signalétique doit être comprise par tous. Utiliser des pictogrammes à la place du texte est préférable, dès que cela est possible. La norme ISO 7001 : Symboles graphiques – Symboles destinés à l’information du public donne les symboles pouvant être utilisés. D’autres pictogrammes peuvent être utilisés, mais il est préférable de le compléter avec un petit texte afin de le rendre compréhensible pour tous (Lancelin, 2014, p.379). Le Learning Hub de l’EM Lyon utilise beaucoup de pictogrammes pour montrer ce qui est autorisé ou non.
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Table des matières
Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction
1 2. Contexte
2.1 Présentation de l’Infothèque
2.2 Historique de l’Infothèque
2.3 Projet de la nouvelle bibliothèque
2.4 Contraintes du bâtiment
3. Méthodologie
4. État de l’art et entretiens
4.1 Les usagers
4.1.1 Les types d’usagers
4.1.2 Les étudiants
4.1.2.1 Le design thinking
4.1.3 Les enseignants
4.1.4 Les autorités supérieures
4.1.4.1 Les contraintes du bâtiment
4.1.4.2 Les contraintes financières
4.2 L’organisation des espaces
4.2.1 Le zonage
4.2.2 L’intensité des espaces
4.3 Le mobilier et son aménagement
4.3.1 Le type de mobilier
4.3.2 L’aménagement
4.3.3 La diversité du mobilier
4.3.4 L’atmosphère
4.3.5 La flexibilité
4.4 Les matériaux acoustiques
4.4.1 Les plafonds et les murs
4.4.2 Les sols
4.5 La signalétique
4.6 Les couleurs
4.6.1 Les couleurs chaudes et froides
4.7 La luminosité
4.7.1 La lumière artificielle
4.7.2 La lumière naturelle
Silence et bruit – cohabitation des usages en bibliothèque académique Sophie BASSIN v
4.8 Les odeurs
5. Recommandations
6. Synthèse et conclusion
Bibliographie
Guide de visite
Guide d’entretien
Tableau récapitulatif des entretiens
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