Le médecin généraliste face à son handicap

Le sujet de la santé est omniprésent dans la société actuelle. Elle concerne aussi bien le caractère physique, mental que social. Elle est considérée comme un droit fondamental de l’être humain quel que soit ses caractéristiques ou différences. La santé relève bien souvent de nombreuses questions en termes de financement. Contrairement à la majorité des pays, la prise en charge de la santé en France via la sécurité sociale est un véritable luxe.

Ce système de santé repose sur la sécurité sociale, ainsi que des complémentaires contractées par les patients eux-mêmes afin d’améliorer leur remboursement de soins. Les arrêts maladies sont indemnisés par l’assurance maladie. Les médecins lorsqu’ils sont malades et qu’ils nécessitent des soins bénéficient également de l’assurance maladie et d’une complémentaire. Seulement il est préférable d’avoir en parallèle une prévoyance leur permettant de percevoir une rémunération pendant un arrêt de travail car l’assurance maladie ne prend pas en charge ce type de régime libéral. En effet les prévoyances permettent de compenser les pertes de revenus de la personne assurée ou du foyer dans certaines circonstances (décès, incapacité, invalidité). La prévoyance est une protection sociale qui complète donc celle du régime obligatoire permettant d’éviter des drames financiers comme une liquidation de cabinet médical en ce qui concerne cette profession .

Définitions

• D’après le dictionnaire LAROUSSE en ligne : infirmité ou déficience, congénitale ou acquise.
• D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2015 : « Le handicap n’est pas simplement un problème de santé. Il s’agit d’un phénomène complexe qui découle de l’interaction entre les caractéristiques corporelles d’une personne et les caractéristiques de la société où elle vit. Pour surmonter les difficultés auxquelles les personnes handicapées sont confrontées, des interventions destinées à lever les obstacles environnementaux et sociaux sont nécessaires ».
• Traduction de l’anglais : hand in cap : main dans le chapeau initialement ; l’expression signifiait répartir l’équité lors d’échange de bien de valeur différente en monnayant une somme d’argent.
• D’après la loi française (3) : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. » .

Les étudiants, internes en médecine 

En médecine, les étudiants s’investissent de façon majeure et parfois inconsidérée au détriment de leur vie privée et parfois de leur santé dans cette période de formation rigoureuse. Le médecin est considéré comme une élite, certains étudiants pensent que le docteur n’a pas besoin d’un pair, ne fait jamais d’erreur, n’est jamais malade. On se rend compte par ailleurs que pendant le premier cycle des études médicales, certaines caractéristiques sont souvent récompensées comme le fait d’être autonome, d’avoir un jugement indépendant et le sacrifice de soi, cependant ceci peut amener à l’isolement, à la concurrence et parfois à la mise en danger des étudiants.

Aux ÉTATS-UNIS

Les chiffres 

Nous ne pouvons estimer de façon exacte le nombre d’étudiants handicapés. Une étude aux États-Unis publiée dans le JAMA Network (9) a été mené afin de s’en rapprocher. Cette étude s’intéressait à la prévalence de l’auto-déclaration d’un handicap des étudiants en médecine et les capacités des facultés à mettre en place des aménagements. Il en résultait que parmi les 89 écoles répondantes, 1547 étudiants handicapés avaient été identifiés, ce qui représente 2,7% des étudiants inscrits en médecine. On retrouvait que plus de 70% des difficultés étaient liés à des problèmes psychiatriques et le reste aux problèmes sensitivomoteur.

Ce pourcentage est supérieur aux estimations précédentes de 0,3% mais reste inférieur à celui de la population général de 19% (10) en effet devant la peur d’une certaine stigmatisation, les auteurs envisageaient fortement une sous déclaration de la part des étudiants.

Déclaration de son handicap

Au cours d’un autre travail américain, les auteurs mettaient en évidence la préoccupation des étudiants quant à la confidentialité de leur santé (11). Ceci pouvait être un obstacle à la mise en place de soins lorsque la maladie était stigmatisante en termes de capacité médicale. Une certaine « culture du silence » était mise en évidence. Le danger à terme était la non-reconnaissance de trouble en début de carrière et ainsi la mise en jeu de la santé de nombreux patients à qui ils étaient confiés. Ils concluaient à mettre en place un défi professionnel difficile entre préserver la confidentialité des informations médicales et une obligation déontologique de signaler des pairs atteints de symptômes graves pouvant avoir des préjudices .

Dans U.S NEWS, une étude américaine (12) affirmait que les étudiants étaient plutôt atteint de troubles mentaux que de déficit sensorimoteur. Ils insistaient sur le fait que dissimuler son handicap représentait plutôt un inconvénient malgré qu’il existait des discriminations au décours de certaines déclarations. Ils montraient l’intérêt du choix d’une école adaptée au besoin propre à chacun afin de bénéficier d’avantages (temps supplémentaire, stéthoscope adapté, aide motrice…) en termes d’accès à la formation au même titre qu’un étudiant sans atteinte, et l’intérêt de réévaluer la situation afin d’être au plus près des besoins. Ils pointaient du doigt le piège de non déclarer, malgré la stigmatisation potentielle au décours, du fait qu’il n’y avait pas d’adaptation rétrospective possible et que certains aménagements nécessitent un temps de mise en place.

Afin d’éviter ce genre de situation de sous déclaration il existe aux USA une loi datant de 1990 : Americans with Disabilities Act (ADA) qui consiste à interdire la discrimination des personnes handicapés (13) , d’autant plus pour les établissements faisant parti d’un programme recevant des fonds fédéraux pour la recherche comme les universités. Aux états unis il existe des critères d’éligibilités avec des normes standardisées permettant l’acceptation des étudiants au programme ; cependant certains critères d’admission peuvent être discriminant et faire invalider une inscription si le handicap ne rentre pas dans les catégories « acceptables ».

Ainsi il a été réalisé dans une étude aux USA un recensement de l’application de cette loi ADA par les écoles avec la mise en place d’aménagements raisonnables en faveur de l’étudiant handicapé afin de se conformer à la loi pour l’accès de tous à la formation. (14) Il en résultait une faible participation des écoles aux aménagements avec pour conséquence une violation de la loi. Le principal frein à se conformer à cette loi était le coût de ces agencements spécifiques.

Association

L’UCSF (University of California San Francisco) aux états unis est le principal défenseur des étudiants en situations de handicap (10) L’AAMC ( Association of American Medical College) en partenariat avec l’UCSF, soutient l’accès des étudiants handicapés aux sciences médicales dans les cycles supérieurs. Ils mettent en place des services s’adaptant aux besoins spécifiques des étudiants (15) . Leur permettant d’accéder aux études médicales et par conséquent diminuer la pénurie de médecin. Par ailleurs on se rend compte que la communication et la prise en charge sont facilitées avec les patients eux-mêmes handicapés. Un ancien président de l’association AAMC avait mis en avant le fait que les médecins devaient ressembler à leurs patients pour une meilleure prise en charge et adhésion de soins (sexe, langage, ethnie mais aussi en termes de handicap). Il semblait que les patients se sentaient mieux compris.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. PRESENTATION ET ETAT DES LIEUX
II. DEFINITIONS
III. QUELQUES CHIFFRES
IV. PUBLICATION DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE
V. LES ETUDIANTS, INTERNES EN MEDECINE
a) Aux ÉTATS-UNIS
i. Les chiffres
ii. Déclaration de son handicap
iii. Association
b) En France
i. Les facultés
ii. Les associations
iii. Document officiel
MATÉRIEL ET MÉTHODE
I. OBJECTIF DE L’ETUDE
II. TYPE D’ETUDE
III. METHODOLOGIE
a) Critères d’éligibilité
b) Recrutement
c) Effectif
d) Questionnaire
IV. ENTRETIEN
a) Préparation des entretiens
b) Déroulement
c) Matériel
V. RETRANSCRIPTION
a) Données
b) Mise en place d’un tableau
RÉSULTATS
I. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
a) Recrutement
b) Sexe et âge
c) Mode d’exercice
d) Lieu de l’entretien et kilométrage
e) Tableau de synthèse
II. LA PATHOLOGIE
a) Les différents types de maladie
b) Date diagnostique et retard diagnostique
c) Symptômes et difficultés
d) Prise en charge
e) Observance
III. LES ADAPTATIONS
a) Scolarité, stage et cabinet
b) Choix ECN
c) Ergonomie matérielle mise en place
IV. ASPECTS FINANCIERS
a) Les coûts
b) Mutuelle
c) Prévoyance
d) Remplaçant
e) Assurance facultative
V. ASPECT RELATIONNEL
a) Avec les médecins
b) Regard des autres/ des patients
c) Prise en charge de confrère ou de patients avec la même atteinte
VI. VISION ET MESSAGES CLES DES MEDECINS
DISCUSSION
I. FAITS PRINCIPAUX
a) Objectif principal
II. FORCE ET BIAIS DE L’ETUDE
a) Sujet
b) Sélection
c) La population
d) L’entretien
e) Mesure
III. LITTERATURE
a) L’adaptation
b) La concordance
c) La relation
d) Grand public
IV. PERSPECTIVES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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