ETUDE DE LA SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DE LA SOCIETE DIOLA
ย ย Aujourdโhui lโรฉtude de la sociรฉtรฉ Diola occupe une place importante dans notre recherche car elle nous permettra de mieux la connaitre. Pour nous, il nโexiste pas dโรฉtude systรฉmatique sur lโorigine de cette population de la basse Casamance. En effet, pour mieux connaitre la Casamance, nous sommes intรฉressรฉs aux ouvrages des auteurs tels que Thomas Louis Vincent, Christian Roche, Paul Diรฉdhiou qui ont beaucoup รฉcrit sur la Casamance. Selon Makhtar Diouf, du fait du legs colonial, la Casamance reste une partie du Sรฉnรฉgal qui sรฉpare la Gambie ancienne colonie britannique, du reste du Sรฉnรฉgal. Il prรฉcise que la Casamance est situรฉe entre la Gambie au nord et la Guinรฉe Bissau au sud et selon cet auteur cโest le mauvais dรฉcoupage gรฉographique qui alimente dรจs fois le sentiment de certaines populations de la ยซ Basse-Casamance qui se sentent hors du Sรฉnรฉgal qui nโont de frontiรจre avec une autre rรฉgion du Sรฉnรฉgal ยป. Ainsi, selon Christian Roche, la sociรฉtรฉ Diola a beaucoup รฉvoluรฉe, mais elle a gardรฉ ses valeurs ancestrales, telles que la vie sociale et les coutumes ; elle est souvent attachรฉe au boekin, cโest-ร -dire une croyance basรฉe sur un objet comme arbre, une pierre ou une termitiรจre (le fรฉtiche). Il souligne que tout est structurรฉ autour dโune famille composรฉe de lโhomme et de la femme. Lโhomme sโoccupait du labour des riziรจres, de la cueillette du vin de palme et quant ร la femme, elle sโoccupait du repiquage, de la rรฉcolte et du travail domestique. Cela veut dire que chez les Diola, il y a des travaux spรฉcifiques pour les hommes et pour les femmes. Aux dires de Christian Roche, le couple jouissait dโune certaine autonomie mais restait liรฉ aux parents, oncles, frรจres et cousins de la grande famille de type africain. Cela traduit que les Diola vivaient en sociรฉtรฉ autour dโune grande famille dirigรฉe par un chef. Ils (les diola) sont divisรฉs en plusieurs sous-groupes tels que les diola du Fogny, du Blouf, du Kalounay. Les villages sont scindรฉs en plusieurs quartiers qui appartiennent au mรชme clan reconnu par la prรฉsence de boekin ou fรฉtiche, matรฉrialisรฉ par une pierre dressรฉe qui marque la limite dโune concession, dโune famille, dโun village. Les Diola conservent leur unitรฉ, histoire et leur cohรฉsion sociale et cela a conduit ร une adhรฉsion ร un type de sociรฉtรฉ dรฉnommรฉ ยซ bukut ยป. Cโest une cรฉrรฉmonie dโentrรฉe dans le bois sacrรฉ rรฉservรฉe exclusivement aux hommes cโest-ร -dire aux jeunes garรงons. J M, Girard citรฉ par Christian Roche รฉcrit en ce sens : ยซ lโinitiation enchaรฎne dรฉfinitivement et complรฉtement lโindividu au groupe initiatique, fait de lui un homme ร part entiรจre, reflet obรฉissant et fidรจle ร la communautรฉ ยป. Le stage initiatique en milieu diola est marquรฉ par la croyance. Il regroupe les jeunes qui doivent subir lโรฉpreuve dans leurs localitรฉs respectives et sont accompagnรฉs par les anciens, cโest ร dire ceux qui ont dรฉjร subi lโรฉpreuve dans le bois sacrรฉ oรน ils sont nourris ร la tradition : ils ne se lavent pas les mains, le repas nโest pas servi dans des bols, mais sur des feuilles des rรดniers dont il est formellement interdit de monter au public. Ce qui justifie que la sociรฉtรฉ diola est restรฉe dans sa culture ancestrale enseignรฉe par leurs ancรชtres. Sur le plan des cultures (alimentations), selon Christian Roche la vie paysanne en Casamance et particuliรจrement chez les Diola, est marquรฉe par la riziculture, le riz constitue lโaliment de base. La nourriture du Diola composรฉe en particulier du riz รฉtait souvent accompagnรฉe de quelques lรฉgumes tels que le manioc, lโigname, le chou, le jaxatu (lโaubergine vert) et qui ressemble ร une tomate par lโaspect du fruit et ร lโaubergine par le port de la plante. En dehors de cette culture du riz, les Diola exploitent la forรชt qui en offre dโรฉnormes quantitรฉs de boissons et de produits alimentaires. Sur le plan culturel, Christian Sina Diatta rรฉvรจle que le peuple Diola a dans sa culture des indices de similitude linguistique avec dโautres civilisations africaines. Sโagissant du lien social, il ajoute que la parentรฉ linguistique de la langue diola avec certaines langues africaines semble รชtre un indice de contacts avec dโautres groupes ethniques au cours de lโhistoire ; et elle peut aider ร une classification linguistique et ร lโรฉtude de la parentรฉ probable entre certains peuples africains. Par cette position, lโauteur veut nous montrer lโimportance de la langue, car celle-ci permet de connaรฎtre les liens entre les groupes.
ORIGINE DES DIOLA
ย ย Plusieurs recherches ont รฉtรฉ menรฉes pour connaรฎtre lโorigine des Diola, mais ces recherches se heurtent souvent ร plusieurs difficultรฉs comme le dรฉficit total de sources pour mieux connaรฎtre et prรฉciser lโorigine exacte des populations diola de la Casamance. Selon Christiane Roche cette absence de sources est liรฉe ร plusieurs facteurs. Dโabord le manque de griots traditionnels qui dรฉtiennent des informations et qui sont chargรฉs de les divulguer, ensuite les Diola aiment conserver leurs secrets pour ne pas รชtre connus par le colon 128 . Cette mรฉconnaissance des Diola est liรฉe, selon lui, ร la disposition des villages indรฉpendants les uns des autres, ce qui explique cette situation. Certains auteurs comme Dr Maclaud, Amadou Mapatรฉ Diagne et Paul Pelissier ont dรฉmontrรฉ que les Diola proviennent du Saloum, du Gabou et subissent des migrations dโOuest en Est, dans une rรฉgion situรฉe entre la Casamance et le Rio Cacheu oรน lโimplantation Diola de la basse Casamance est plus ancienne. Pour ces auteurs, ils (les Diola) connaissent des dรฉplacements du Nord vers lโOuest ร partir du XVI siรจcle et progressaient vers lโEst et le Nord- Ouest. Nous pouvons noter que les Diola se trouvent sur un territoire situรฉ entre la Gambie au nord et la Guinรฉe Bissau au sud dans une rรฉgion du Sรฉnรฉgal situรฉe au sud de ce pays. Avec un pourcentage de 5% de la population sรฉnรฉgalaise, les Diola sont essentiellement implantรฉs en Casamance oรน ils pratiquent la pรชche et la riziculture. Cependant, ils sont divisรฉs en plusieurs sous-groupes. Bref les Diola sont originaire de lโAfrique de lโOuest. Ils sont รฉtablis en Gambie, en Guinรฉe Bissau et au Sรฉnรฉgal. La plupart des Diola vivent au Sud du Sรฉnรฉgal plus prรฉcisรฉment en Casamance. Ce sont traditionnellement des cultivateurs et des rรฉcolteurs de riz. Ils rรฉcoltent aussi le vin de palme. Les Diola cultivent รฉgalement des produits agricoles comme les haricots, les arachides et ce nโest tout. Ils pratiquent la chasse, la pรชche, le louage. Lโautosuffisance est un aspect primordial. Ils sont indรฉpendants dโeuxmรชmes. Les hommes et les femmes vivent sรฉparรฉment.
LE SOL ET LE SOUS-SOL, LA POLITIQUE, LโECRITURE ET LA SCIENCE
ย ย Selon Etienne Drioton et Jacques Vandier, trois รฉtapes forment le sous-sol รฉgyptien : ce sont : ร lโรฉpoque primaire, nous notons, comme le mentionnent ces auteurs, la prรฉsence des roches schisto-cristallines, puis ร lโรฉpoque secondaire, il y a lโapparition des roches grรฉseuses oรน sโaccumulent les dรฉbris et ร lโรฉpoque tertiaire, ils dรฉcrivent lโinstallation des couches calcaires dans lesquelles se trouvent des coquilles. Jacques Vandier et Etienne Drioton pensent quโactuellement les roches schisto-cristallines se trouvent presque exclusivement dans le dรฉsert arabique et aux environs de la premiรจre cataracte ; les roches grรฉseuses affleurent de part et dโautre du Nil en Nubie et en Haute Egypte, jusquโร Esneh. Sur le plan politique, lโarmรฉe รฉgyptienne est composรฉe dโunitรฉs, de piquiers et dโarchers, surtout des Nubiens.175Sous lโAncien Empire, lโEgypte nโa pas de troupes pertinentes, rien que les contingents chargรฉs des missions techniques comme la protection des caravanes ramenant des minerais prรฉcieux, la police des marges dรฉsertiques, la garde de palais. Dans cette situation, des armรฉes bien รฉquipรฉes et disciplinรฉes sont organisรฉes avec des commandements rรฉgionaux et des contingents regroupรฉs sous le signe de quatre grands dieux que sont Amon, Rรช, Ptah et Seth177. Lโadministration de lโEgypte est issue directement de la nรฉcessitรฉ de contrรดler un peuple trรจs dense de paysans178. Cette administration trรจs spรฉcialisรฉe et hiรฉrarchisรฉe et les fonctionnaires sont chargรฉs de veiller sur des champs, des troupeaux, des bateaux, des soldats, des relations avec les pays รฉtrangers. En plus, les employeurs de la cour sโoccupaient des affaires et des fonds publics confondus avec les biens de la couronne sous lโAncien Empire, mais sous le Moyen Empire, une certaine dรฉcentralisation sโopรจre, poursuivie sous le Nouvel Empire pour contrรดler les nouveaux domaines annexรฉs par la guerre avec des raffinements supplรฉmentaires de lโadministration. Cโest le pouvoir central qui contrรดle tout en Egypte. Ainsi, selon cet auteur, lโinvention de lโรฉcriture a libรฉrรฉ les forces vives de la sociรฉtรฉ et lโa fait accรฉder ร un stade supรฉrieur dโorganisation, cโest lโรฉcriture qui favorise la capitalisation et la diffusion des idรฉes, la cohรฉsion et le dynamisme du corps social. Les Egyptiens ont inventรฉs lโรฉcriture appelรฉe le hiรฉroglyphe. Cette รฉcriture รฉtait dโabord des simples dessins exprimant la chose reprรฉsentรฉe ou son contenu ; et le passage ร lโalphabet a รฉtรฉ facilitรฉ plus tard chez les grecs182. On รฉcrivait sur du papyrus fabriquรฉs ร partir dโun roseau du Nil qui servait aussi ร la fabrication de pirogues, de voiles, de nattes, des paniers, de sandales, de pagnes. Quant ร la science, les Egyptiens la distinguent par son caractรจre empirique, mais profond et ses formules pour calculer la surface dโun rectangle, dโun triangle, dโun cercle, de mรชme la mรฉdecine avait dรฉcouvert la circulation du sang bien avant le XVI siรจcle europรฉen et il y avait des formules pour traiter beaucoup de maladies jusquโaux factures des vertรจbres et cela avec une mรฉthode rigoureuse, clinique, de diagnostic . Selon Joseph KI-ZERBO, ยซ le calendrier รฉgyptien est le seul calendrier intelligent que les hommes avaient inventรฉ ยป.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
1- Contexte
2 – Justification
3 – Problรฉmatique
4- Revue critique de la littรฉrature existante
5 – Mรฉthodologie et plan
PREMIERE PARTIE: ETUDE DE LA SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DE LA SOCIETE DIOLA
CHAPITRE 1: LES DIOLA DU SENEGAL
I- ETUDE DE LA SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DE LA SOCIETE DIOLA
II- ORIGINE DES DIOLA
III – LE CADRE DE VIE
CHAPITRE 2: UNE ETUDE BREVE DE LA SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DE LA SOCIETE EGYPTIENNE
I- LA SITUATION GEOGRAPHIQUE ET LA SOCIETE
II- LE CLIMAT, LA NATURE ET LES ACTIVITES QUI LUI SONT LIEES
III- LE SOL ET LE SOUS-SOL, LA POLITIQUE, LโECRITURE ET LA SCIENCE
CHAPITRE 3 : LES TABOUS DU MARIAGE EN EGYPTE ANCIENNE ET CHEZ LES DIOLA
I- LES RELATIONS DE PARENTE
II – LES MARIAGES INTERDITS EN EGYPTE ANCIENNE ET CHEZ LES DIOLA
III-La cรฉlรฉbration du mariage et la vie dโun couple en Egypte ancienne et chez les Diola
DEUXIEME PARTIE: LE MARIAGE ET SES EFFETS
CHAPITRE 1: QUELQUES CEREMONIES RITUELLES AVANT LE MARIAGE
I- Les fianรงailles
1- Le consentement mutuel des futurs รฉpoux
2 – La demande en mariage
3 – Le versement de la dot
II- LES CEREMONIES FAMILIALES AVANT LE MARIAGE
1-Les cรฉrรฉmonies socioculturelles avant le mariage
2- La construction de maison
3- Lโรขge et la circoncision
CHAPITRE 2: LA SITUATION DANS LE MARIAGE
I- LA PROCREATION
1 – Les rรจgles matrimoniales
2- Lโinceste
II- LA STERILITE DANS LE MARIAGE
1- Le cas de La stรฉrilitรฉ et de la virginitรฉ de la femme
2- Lโadultรจre dans le mariage
III- LES MARIAGES MONOGAMIQUE ET LES MARIAGES POLYGAMIQUES
1- La monogamie
2- La polygamie
CHAPITRE 3: LE DIVORCE, LES CAUSES ET LES CONSEQUENCES
I- LE DIVORCE
II- LES CAUSES DU DIVORCE
III- LES CONSEQUENCES DU DIVORCE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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