Depuis quelques années nous constatons que la visite médicale prend un essor considérable dans notre pays vu l’arrivée sans cesse croissante de nouveaux laboratoires sur le marché du médicament sénégalais. Dès lors, les laboratoires déjà implantés se devaient soit de renforcer leurs forces de ventes pour faire face à la nouvelle concurrence ou de recruter de nouveaux visiteurs médicaux pour assurer la promotion des nouvelles références médicamenteuses. Ce travail de visiteur médical était dévolu à l’origine à des personnes ayant reçu la plupart du temps une formation commerciale plus à même d’assurer toute activité de vente. Cependant, ces cinq dernières années, nous avons constaté une arrivée massive dans ce métier de jeunes Pharmaciens, Médecins, Dentistes et même Paramédicaux (Inf., SFE, etc…). Ainsi, nous a-t-il paru opportun, de faire connaître la visite médicale , ses principes, son organisation ; de rechercher les motivations qui font venir à cette profession les jeunes Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens Dentistes ; d’évaluer leur parcours dans la visite médicale et aussi de sonder leur intention de faire carrière dans cette profession.
L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
L’industrie pharmaceutique découvre, fabrique et commercialise les médicaments à usage humain, qui sont prescrits par les Médecins, infirmiers, sage-femmes et délivrés par les Pharmaciens. C’est une industrie largement mondialisée, mais seuls les grands pays industrialisés ont aujourd’hui les moyens financiers et l’environnement scientifique et médical pour développer de nouveaux médicaments. Ces grands pays sont aussi les premiers consommateurs de médicaments de même que l’ensemble des produits de santé, en raison de leur niveau de vie élevé et de l’existence de systèmes de santé performants. L’industrie pharmaceutique est soumise à une réglementation très stricte dont l’essentiel figure dans le code de la santé publique (autorisation de mise sur le marché, contrôle de la publicité, prix fixés par l’Autorité Administrative).
Comme dans la plupart des industries, les activités essentielles sont regroupées dans trois grandes familles professionnelles :
La recherche et le développement,
La production,
La commercialisation.
La visite médicale est un des principaux métiers de la famille de la commercialisation.
Marché Mondial du Médicament
Le marché pharmaceutique mondial c’est-à-dire, le total des achats de médicaments dans le monde s’élevait à moins de 200 milliards de dollars en 1990. en 1999, ce marché est estimé entre 337,2 et 350 milliards de dollars (en prix producteur). L’Amérique du Nord, le Japon et les cinq premiers marchés européens (respectivement Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Espagne) représentent à eux seuls entre 74% et 79% de ce marché mondial en valeur pour moins de 15% de la population.
Au Sénégal, le marché du médicament ne cesse d’évoluer. En effet, il est passé de 17 Milliards de F CFA en 1993 à 28 Milliards de F CFA en 1995. En 2002, le marché s’estime au 4ème trimestre à environ 52 milliards de F CFA.Ce qui démontre une nette propension à l’expansion.
Les principaux marchés pharmaceutiques
Les principaux marchés pharmaceutiques dans le monde (en % du marché mondial) sont les Etats Unis (40%) puis le Japon, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume Uni, le Brésil, l’Espagne, la Chine et le Canada.
A l’inverse du marché pharmaceutique mondial, les premiers pays exportateurs de médicaments sont européens. En effet, l’Allemagne, le Royaume Uni, la France et la Suisse devancaient les Etats-Unis en 1998. La place des Etats-Unis (1er pays pharmaceutique mondial) dans ce classement s’explique par l’implantation directe dans le monde entier des firmes américaines. Le Japon par contre peu présente directement sur les marchés étrangers, exporte peu et la balance commerciale en médicament du Japon est ainsi déficitaire. Le Sénégal importe généralement les médicaments sur son territoire principalement de la France 3ème exportateur mondial de médicaments.
Les importations du Sénégal étaient de :
11,1 Milliards dont 84% de la France en 1993,
16,4 Milliards dont 78% de la France en 1994,
17,1 Milliards dont 84% de la France en 1995.
45,5 Milliards dont 80% de la France en 2003.
Il existe tout de même une production locale représentant 10 à 12% du marché pharmaceutique sénégalais, ceci du fait de 3 (trois) fabricants implantés (PARKE DAVIS, AVENTIS, VALDAFRIQUE).
Les principaux groupes pharmaceutiques : classement et stratégie
Actuellement, la tendance est à la fusion et de plus en plus les grands laboratoires s’allient pour former de puissantes multinationales comme le montrent les exemples récents des Américains de PFIZER-PARKE DAVIS ; mais également de RHONE POULENC (France) et ROUSSEL (Allemagne) qui ont donné AVENTIS, les Anglais GLAXO-WELCOME et SMITH KLINE BEECHAM pour donner G.S.K., SANOFI-SYNTHELABO.
Ainsi, du fait de ces alliances, les classements des groupes pharmaceutiques selon les ventes réalisées en 2002 s’en trouvent profondément modifié.
1)PFIZER (USA) 10,4%
2) G.S.K. (R.U.) 7%
3)MERCK & CO (USA) 5%
4)JHONSON & JHONSON (USA) 4,6%
5)AVENTIS (FRANCE) 4,5%
Avec la fusion imminente de Sanofi et Aventis nous assisterons à la naissance du futur troisième groupe mondial. Au Sénégal, le classement des Laboratoires selon les ventes réalisées en 2002 est le suivant :
1)AVENTIS
2)BMS UPSA
3)SANOFI SYNTHELABO
4)NOVARTIS
5)GLAXO SMITH KLINE
6)PFIZER
7)ROCHE
8)SHERING PLOUGH
9)INNOTECH INTERNATIONAL
10)SOLVAY PHARMA
La stratégie des groupes pharmaceutiques depuis le début des années 90, consiste à un rapprochement des grands groupes mondiaux. Ces rapprochements ont pour but d’atteindre une taille critique permettant de réaliser des économies d’échelle, d’avoir une plus forte présence sur les marchés et de faire face à la pression exercée sur les prix du médicament (notamment en Europe par les pouvoirs publics). Les fusions-acquisitions peuvent avoir également pour objectif : l’acquisition de nouvelles technologies (acquisition de firmes de biotechnologies), l’introduction dans un nouveau domaine thérapeutique ou sur un nouveau segment (automédication par exemple), l’acquisition d’une force de vente ou de distribution, l’implantation dans un pays étranger ou sur un continent. Ces opérations de fusion-rachats sont particulièrement onéreuses et supposent des retours rapides sur investissement et par conséquent un ciblage sur les produits les plus rentables. Ceci est le cas des thérapies Anti-SIDA, particulièrement lucratives sur le marché des pays développés à condition que les compagnies pharmaceutiques conservent longtemps la maîtrise de leurs créations et que les pays pauvres ne puissent pas « casser les prix » en récupérant les médicaments sous formes génériques. La réglementation instaurée à partir de 1994 sous l’égide de l’Organisation Mondiale de Commerce (O.M.C.) garantit aux Laboratoires la jouissance commerciale exclusive de leurs découvertes pendant vingt ans. Pour y accéder, les entreprises tierces et notamment celles des Etats du Tiers-Monde, sont donc théoriquement obligées d’acheter des licences au prix fort. Cette stratégie qui consiste à gagner davantage de l’argent a conduit les grands groupes à abandonner de nouvelles fabrications et des recherches sur la malaria, la maladie du sommeil ou d’autres affections tropicales, spécifiques à certains zones de la planète dont les populations sont réputées peu solvables.
Circuit administratif du médicament
Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) (11-20-21)
Aucun médicament ne peut être commercialisé au Sénégal s’il n’a pas obtenu au préalable un visa délivré par le Ministre de la Santé. Les conditions relatives aux visas des spécialités pharmaceutiques ont été définies par le Décret n° 67-008 du 04 Janvier 1967. Au Sénégal, c’est par le biais de la Direction de la Pharmacie que les visas sont accordés. Aucun médicament ne peut être vendu au Sénégal s’il n’est pas accepté ou mis sur le marché dans son pays d’origine. Etant donné que la France est notre premier fournisseur, dès lors les médicaments en provenance de ce pays sont assujettis à une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivré par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (A.F.S.S.A.P.S.). Ce qui signifie qu’ont été réalisées les études qui ont permis de s’assurer de sa qualité, de sa sécurité et de son efficacité. Les laboratoires étrangers autres que ceux de la France commercialisant leurs spécialités au Sénégal sont soumis à la même réglementation. C’ est ainsi le cas des laboratoires venant d’Inde, de la Belgique, de la Tunisie, etc…qui commercialisent des génériques à coûts accessibles pour nos populations. L’obtention d’une AMM délivrée par le Ministre de la Santé est assujettie à l’évaluation d’un dossier complet sur ce médicament.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Généralités sur le Sénégal, L’Industrie Pharmaceutique et la visite médicale
I. Généralités sur le Sénégal
I-1 Situation géographique
I-2 Données administratives
I-3 Données démographiques
I-4 Données sanitaires
I-5 Système de santé au Sénégal
II. L’industrie pharmaceutique
II.1 Le marché mondial du médicament
II.2 Les principaux marchés pharmaceutiques
II.3 Les principaux groupes pharmaceutiques
II.4 Circuit administratif du médicament
II.5 Distribution du médicament
III. La visite médicale
III.1 Généralités
III.2 Organigramme des Laboratoires Pharmaceutiques
III.3 Le Visiteur Médical
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE
II. CADRE DE L’ETUDE
III. METHODOLOGIE
III.1 Population et échantillonnage
III.2 Critères d ‘inclusion
III.3 Critères d ‘exclusion
III.4 Déroulement de l’étude
III.5 Analyse des données
IV. Résultats de l’enquête
V. Commentaires
CONCLUSION
Résumé
Bibliographie
Annexes