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LA SITUATION DE LโEMPLOI ET LES FACTEURS EXPLICATIFS DU CHOMAGE
La situation de lโemploi
Le but de ce chapitre est de mettre en exergue la situation nationale de lโemploi en tenant compte de la crise socio-politique qui persiste dans le pays depuis le dรฉbut de lโannรฉe 2009 en analysant, dโune part, les secteurs les plus touchรฉs par la crise et dโautre part, les dรฉsรฉquilibres sur le marchรฉ du travail tels que le chรดmage et le sous-emploi.
Les effets socio-รฉconomiques de la crise
Depuis le dรฉbut de lโannรฉe 2009, Madagascar traverse deux types de crises : dโune part, la crise financiรจre mondiale qui affecte la situation macroรฉconomique voire sociale du pays. Dโautre part, la crise socio-politique qui amplifie ces complications dans tous les domaines. Ce qui nous amรจne ร analyser briรจvement dโabord en premier, les retombรฉes de la crise financiรจre mondiale et aborder ensuite celles de la crise politique.
Impacts de la crise financiรจre mondiale au niveau macroรฉconomique ร Madagascar
Comme tous les pays dโAfrique, Madagascar ne peut pas รฉchapper aux mรฉfaits de la crise financiรจre mondiale. Dโaprรจs les rรฉsultats รฉconomiques et financiers pour lโannรฉe 2009, deux agrรฉgats sont remarquablement en baisse tels que les taux de croissance et les investissements publics. Le premier est, en 2009, de 0.6% contre 7.9% prรฉvu initialement10. Cette baisse rรฉsulte de la crise รฉconomique mondiale et de la conjoncture politique qui continuent de secouer le pays. En effet, avec lโarrรชt des financements extรฉrieurs, plusieurs projets ont รฉtรฉ mis en suspension ou en veilleuse. Lโabaissement du deuxiรจme est dรป ร lโamputation de 571,9 milliards Ariary, cโest-ร -dire de 29,6% du montant prรฉvu. Cette diminution a fait baisser lโinvestissement total ร 3329,7 milliards Ariary. Ce dernier constitue seulement 18,7% du PIB. Malgrรฉ cela, lโinflation a รฉtรฉ contenue ร 9,5% en 2009.
Sur le plan commercial, la crise a frappรฉ amplement la balance des paiements de Madagascar. La crise financiรจre mondiale a fortement baissรฉ les exportations. Les importations ont connu รฉgalement connu une trรจs forte baisse ร cause de la conjoncture politique. Donc un dรฉficit de transaction courante. Cette situation a conduit ร une dรฉprรฉciation de notre monnaie nationale. Il en a rรฉsultรฉ รฉgalement la baisse des investissements. En effet, une grande partie des matรฉriels et des รฉquipements sont ร importer. Les prix de ces biens ont ainsi fortement augmentรฉ, empรชchant les entreprises locales dโinvestir, faute de moyens financiers suffisants. De plus, les Investissements Directs Etrangers ont baissรฉ. La crise politique nโa pas incitรฉ les entreprises รฉtrangรจres ร venir ร Madagascar. Les rรฉserves en devises ont รฉtรฉ affectรฉes par la crise.
De plus, le ralentissement de la croissance รฉconomique sur trois principaux marchรฉs d’exportation (Europe, รtats-Unis et Chine) a une incidence sur la demande de produits en provenance de la rรฉgion de Madagascar.
Les consรฉquences de la crise politique ร Madagascar
Pour bien expliciter les effets de la crise politique sur lโรฉconomie ร Madagascar, une analyse dโimpacts sur les agrรฉgats macroรฉconomiques a รฉtรฉ dโabord abordรฉe, suivie ensuite dโune analyse par secteur dโactivitรฉs. Mais prรฉalablement, une brรจve prรฉsentation du contexte รฉconomique et social avant la crise dans le pays se rรฉvรจle nรฉcessaire pour bien mettre en รฉvidence les changements occasionnรฉs en situation de crise.
๏ Contexte รฉconomique avant la crise politique de 2009
Aprรจs la crise postรฉlectorale de 2002 qui a entraรฎnรฉ une paralysie totale de l’รฉconomie : fermeture de la plupart des entreprises franches, perte d’emplois, problรจmes d’approvisionnement en รฉnergie, baisse du nombre de touristes รฉtrangers (61 674 en 2002 contre 170 208 en 2001 et 160 071 en 2000)11, Madagascar a connu une reprise de lโรฉconomie en gรฉnรฉral. La situation รฉconomique du pays sโest amรฉliorรฉe et ceci avait un impact rรฉel sur le niveau de dรฉveloppement humain. En effet, compte tenu des efforts faits par le gouvernement pour la rรฉalisation des Objectifs du Millรฉnaire pour le Dรฉveloppement (OMD), le pays a basculรฉ dans la catรฉgorie des pays ร dรฉveloppement humain moyen, soit un indice de 0,533 (143รจme sur 177) pour 2007/2008 contre 0,499 en 2005. Le taux de croissance du PIB passait de 4,6% en 2005, ร 4,9% en 2006, ร 6,5 % en 2007 et ร 7,2% en 200812. Cette croissance รฉconomique a รฉtรฉ surtout tirรฉe par les performances de quelques secteurs de lโรฉconomie tels que lโexpansion des Investissements Directs Etrangers dans les mines, les activitรฉs industrielles en zone franche, la construction, les services financiers, les tรฉlรฉcommunications mobiles et le transport.
En fait, ces derniรจres annรฉes, le pays reรงoit dโimportants flux dโInvestissements Directs Etrangers (IDE). Aprรจs un triplement en 2006, le flux dโIDE a triplรฉ de nouveau en 2007 pour atteindre 997 millions de dollar EU, ce qui place Madagascar au 88รจme rang mondial des pays rรฉcipiendaires13. En 2007, Madagascar est classรฉe en 4รจme position des pays bรฉnรฉficiaires dโIDE en Afrique Subsaharienne, juste derriรจre la Tunisie. En outre, les IDE reprรฉsentaient 17.5% du PIB en 2007, soit le double de celle de 2006. Ces flux massifs dโIDE sont principalement concentrรฉs dans le secteur minier ร lโinstar des industries extractives telles que les sociรฉtรฉs QIT Minerals Madagascar S.A. (QMM) dans la rรฉgion dโAnosy, et Sheritt International dans la rรฉgion de Moramanga.
Grรขce ร une politique monรฉtaire prudente et ร la maรฎtrise du dรฉficit budgรฉtaire (4,5% du PIB), la croissance รฉconomique a รฉtรฉ accompagnรฉe par une maรฎtrise de lโinflation qui part de 11,4% en 2005, ร 10,8% en 2006, ร 8.3% en 2007 et ร 8.1% en 200814.
โข Impacts sur lโรฉconomie nationale
Cette reprise au sein de lโรฉconomie malgache a รฉtรฉ interrompue depuis le changement de rรฉgime dans la Grande Ile, en mars 2009. Une longue crise menace lโรฉconomie de Madagascar. En termes dโemploi, le Bureau international du travail (BIT) ร Madagascar estime que des dizaines de milliers dโemplois ont รฉtรฉ perdus dans la Grande Ile depuis le dรฉbut de la crise politique dans ce pays. Et des dizaines de milliers dโautres risquent encore dโรชtre supprimรฉs si le pays ne retourne pas vite ร lโordre constitutionnel. En effet, le partenariat รฉconomique avec dโautres pays comme les Etats-Unis ont รฉtรฉ remis en cause. Le taux de croissance est de ร 0,6% pour lโannรฉe 200915, et pour lโannรฉe 2010, ce taux est estimรฉ ร plus de 2%.
๏ Le secteur primaire
Le secteur agricole regroupant l’agriculture, l’รฉlevage, la pรชche et la sylviculture serait le secteur le moins touchรฉ directement par la crise. Ceci s’explique sans doute par le fait que ces activitรฉs sโexercent surtout en milieu rural. En 2009, le secteur primaire a connu un taux de croissance de 2,5% par rapport ร 2008 et ce, malgrรฉ le gel des financements extรฉrieurs pour la promotion des cultures de contre saison et pour lโagri business. Quant ร lโagriculture proprement dite, elle a obtenu un taux de croissance de 3,5% par rapport ร 2008. Dans le sous-secteur halieutique, la conjoncture mondiale a eu un impact important sur la filiรจre crevettiรจre. En effet, les pays importateurs ont รฉtรฉ les premiรจres victimes de la crise financiรจre, les obligeant ร rรฉduire leurs importations. Quant ร lโรฉlevage bovin, les projets ont รฉtรฉ suspendus pour manque de financement.
En ce qui concerne le secteur de lโagri- business, plusieurs investisseurs รฉtrangers qui y opรจrent ont diminuรฉ leurs investissements en 2009 ร cause de lโinstabilitรฉ politique dans le pays. Pourtant, certains dโentre eux ont dรฉjร beaucoup investi dans ce domaine pour ne citer que la plantation ร grande รฉchelle de Jatropha. En termes dโemplois, les 10 000 emplois crรฉรฉs dans le cadre de lancement de ces activitรฉs sont maintenant perdus pour ne citer que les activitรฉs menรฉes par un opรฉrateur anglo-saxon travaillant dans le Sud ร travers la culture de Jatropha sur la surface de 30 000 ha16.
๏ Le secteur textile โ les entreprises franches
Le secteur secondaire a connu une forte baisse dโactivitรฉ. Son taux de croissance est passรฉ de 11,1% en 2008 ร -0,2% en 2009. Les industries locales ont vraiment souffert. La crise a รฉtรฉ fortement ressentie dans les sous-secteurs tournรฉs vers lโexportation. Notamment, des entreprises franches ont fermรฉ, engendrant un accroissement du chรดmage. Il sโagit en particulier du textile qui enregistre un taux de croissance nรฉgatif de plus de -3,2% par rapport ร 200817.
Ces entreprises franches dans le pays gรฉnรจrent 100 000 emplois directs, ce qui signifie quโavec la fin de lโAGOA et le dรฉpart de toutes les entreprises franches y affรฉrentes de Madagascar, ces 100000 personnes deviennent automatiquement des chรดmeurs. Outre les emplois directs, les zones franches gรฉnรจrent รฉgalement 400 000 emplois indirects : sous-traitants, petits fournisseurs, etc.
๏ถ Impacts directs et indirects de la rupture de lโAGOA sur les entreprises franches
La crise politique commenรงant en 2009 ร Madagascar se rรฉvรจle comme le principal motif conduisant ร la suspension du pays de bรฉnรฉficier des accords de l’AGOA par l’Administration amรฉricaine. En considรฉrant tous les domaines susceptibles de toucher les entreprises franches ร Madagascar, comme les entreprises de restauration, gargotiers, transport, sous-traitant de confection, au minimum prรจs de 1 500 000 personnes sont victimes de lโexclusion de Madagascar des accords de lโAGOA. Par ailleurs, les entreprises concernรฉes prรฉparent leur dรฉlocalisation gรฉnรฉralement vers lโInde, lโรฎle Maurice ou le Vietnam18.
En fait, les commandes ont รฉtรฉ dรฉjร rรฉduites bien avant la suspension de l’AGOA, plus prรฉcisรฉment, les commandes ont connu une baisse depuis le dรฉbut de la crise financiรจre internationale qui s’est enclenchรฉe en 2008. Selon le GEFP ou Groupement des Entreprises Franches et partenaires, les commandes amรฉricaines ont baissรฉ de 18% de Janvier ร Novembre 2009 par rapport ร la situation de 2008 pour la mรชme pรฉriode et respectivement une baisse de prรจs de 5% est enregistrรฉe pour le cas des commandes europรฉennes.
Ainsi, les activitรฉs dans les entreprises franches surtout dans la branche textile-habillement enregistrent un ralentissement suite ร la suspension de Madagascar dans lโAGOA. La majoritรฉ d’entre elles sont en train de liquider les commandes, dรฉjร en baisse. Bref, les chรดmages techniques abondent dans les entreprises franches qui, soit tournent au ralenti, soit sont en arrรชt dโactivitรฉs. Dans un rapport datรฉ d’octobre 2009, la Banque Mondiale a prรฉvu une sรฉvรจre rรฉcession รฉconomique avec plus de 50 000 emplois supprimรฉs pour lโannรฉe 2010 dans les entreprises franches.
๏ Le secteur du tourisme
Selon le communiquรฉ de lโOffice National du tourisme de Madagascar, le secteur tourisme a un poids trรจs important sur lโรฉconomie en termes dโemplois directs (25 340) et de rentrรฉes de devises (393 millions dollar EU en 2008)19. En outre, ร Madagascar, le secteur tourisme contribue ร gรฉnรฉrer des revenus pour les prestataires spรฉcialisรฉs, les artisans, les transporteurs, les agriculteurs et les communautรฉs locales qui ont dรฉveloppรฉ des services spรฉcifiques pour les touristes. Si la crise politique perdure, les prรฉvisions ne montrent pas de bonnes performances dans le secteur tourisme.
Le nombre de visiteurs non-rรฉsidents arrivรฉs aux frontiรจres sโรฉlevait ร 228.784 en 2004 et atteignait 344.348 en 2007 selon Ministรจre de la Culture et du Tourisme. Pour lโannรฉe 2008, le Ministรจre responsable a enregistrรฉ 375 010 touristes รฉtrangers, soit une hausse de 8,9% par rapport ร 2007. Cela confirme le rรดle accru du secteur tourisme dans lโรฉconomie. Cependant, une baisse de 55,37% du nombre de touristes est enregistrรฉe durant les neuf premiers mois de lโannรฉe 2009, ce qui est due certainement aux incertitudes engendrรฉes par la crise socio- politique depuis le dรฉbut de cette annรฉe.
Par ailleurs, le secteur privรฉ du tourisme a notรฉ un taux dโannulation proche de 100% pour le premier trimestre 2009 et des taux dโoccupation infรฉrieur ร 10% au niveau des hรดteliers (contre 30% ร 40% ร la mรชme pรฉriode en 2008) et des mises en veilleuse de confirmation de circuit allant jusquโen octobre 2009 au niveau des tour-opรฉrateurs. Les consรฉquences immรฉdiates sont la fermeture provisoire de certains รฉtablissements hรดteliers et la mise au chรดmage technique dโau moins 50% des effectifs toutes filiรจres confondues. La situation des restaurateurs et des centres de formation en restauration est aussi alarmant eu รฉgard au couvre-feu et aux relรจvements rรฉcents des prix des PPN. A court terme, cโest la programmation mรชme de la destination Madagascar dans les brochures des tour-opรฉrateurs internationaux qui risque dโรชtre compromise et hypothรจquerait cette saison 2010.
Tableau 2 : Evolution des emplois directs gรฉnรฉrรฉs par le secteur tourisme ร Madagascar Dans ce tableau, on constate que dans la pรฉriode 2006-2008, le secteur tourisme gรฉnรจre
de lโemploi tant que pour les hรดtels et/ou les restaurants que les entreprises de voyage et de prestation touristique. Ceci de faรงon croissante. Or, en 2009, on constate une certaine stagnation des emplois directement gรฉnรฉrรฉs par le secteur tourisme.
Bref, la crise a entraรฎnรฉ une consรฉquence nรฉfaste dans les secteurs liรฉs au tourisme en gรฉnรฉral pendant la saison 2009 et laisse dรฉjร planer des incertitudes pour 2010.
๏ Amplification du secteur informel
Globalement, constat est fait ร Madagascar la paupรฉrisation de la population sโempire. En effet, le secteur informel oรน les travailleurs pauvres se rรฉfugient connaรฎt un ยซ essor ยป sans prรฉcรฉdent. Les marchands informels ne cessent dโaugmenter en nombre. Le centre-ville est actuellement devenu un gigantesque marchรฉ aux puces ou tous les objets inimaginables sont proposรฉs ร la vente, allant des vรชtements usagรฉs aux appareils รฉlectromรฉnagers dโoccasion, en passant par les menus indรฉlicatesses. Pour tout dire, les rues de la Capitale sont devenues des grandes surfaces ร ciel ouvert. A cause de la crise sociopolitique, bon nombre dโentreprises ont dรป fermer leurs portes ou, au mieux, ont รฉtรฉ contraintes de diminuer leur production. Ce qui a entraรฎnรฉ des licenciements massifs de quelques milliers dโemployรฉs. Une situation qui a engendrรฉ ร son tour, non seulement lโabondance des marchands ร la sauvette, et lโagrandissement du secteur informel en gรฉnรฉral.
โข Impact social de la crise
Lโexplosion du secteur informel mentionnรฉ prรฉcรฉdemment, le phรฉnomรจne dโรฉmigration, lโaggravation de lโinsรฉcuritรฉ sont autant des consรฉquences de la crise sur la vie sociale ร Madagascar. Faute de la perte dโemploi, plusieurs personnes ne peuvent plus rรฉpondre aux besoins essentiels, ร cause de la baisse du pouvoir dโachat. Le niveau dโรฉducation se dรฉgrade et la santรฉ de la population est menacรฉe. En outre, lโรฉmigration sโest particuliรจrement amplifiรฉe car au cours de lโannรฉe 2009 les candidatures aux emplois ร lโรฉtranger ont pris de lโampleur. Le Liban, les Seychelles, lโIle Maurice Mayotte sont les principales destinations. Il est รฉvident que la crise politique constitue une des raisons dโรฉmigrer รฉtant donnรฉ le nombre des chรดmeurs et lโinsuffisance dโemplois dans le pays.
๏ Incidence sur lโรฉducation et la santรฉ
Au niveau de l’รฉducation, les impacts se manifestent essentiellement par une hausse de l’abandon scolaire (passant de 37,5%20 en 2005 ร 36,2%21 en 2008, soit une estimation de 1, 3 points de baisse pour lโannรฉe 2008) due aux difficultรฉs financiรจres gรฉnรฉrรฉes par la baisse des activitรฉs pendant la pรฉriode de crise. Un autre problรจme plus grave se passe en milieu rural. Puisque les parents d’รฉlรจves ne peuvent plus se permettre de payer le salaire des enseignants, ces derniers n’ont d’issue que de s’adonner ร des activitรฉs plus rรฉmunรฉratrices pour vivre au dรฉtriment de leurs missions pรฉdagogiques.
L’on ne peut porter de jugement sur ces choix รฉtant donnรฉ qu’eux mรชme n’ont pas vraiment le choix. Seulement, les consรฉquences qui en rรฉsulteraient ร long terme seraient davantage l’affaiblissement dans le niveau d’instruction rural qui n’est dรฉjร pas รฉlevรฉ et donc davantage moins de chance de sortir de la pauvretรฉ pour les gรฉnรฉrations futures.
Dans le domaine de la santรฉ, l’impact de la crise est une aggravation de la situation existante dรฉjร peu reluisante se traduisant par lโaggravation des maladies endรฉmiques, la diminution alarmante de la frรฉquentation des centres de santรฉ notamment par la population des rรฉgions enclavรฉes.
๏ Incidence sur le bien รชtre
La consรฉquence la plus manifeste est sans doute la diminution croissante du pouvoir d’achat de la population. La satisfaction des besoins fondamentaux est devenue un luxe. Par ailleurs, faute d’entretien et de rรฉhabilitation, la dรฉtรฉrioration dรฉjร avancรฉe des infrastructures socioรฉconomiques est aggravรฉe. A tout cela s’ajoute l’insรฉcuritรฉ surtout en milieu rural comme le vol de bลufs.
Aprรจs cette analyse des impacts de la crise sur lโรฉconomie en gรฉnรฉral, il est question de mettre en รฉvidence la situation de lโemploi au niveau national ร travers lโanalyse des Indicateurs Clรฉs du Marchรฉ du Travail (ICMT).
Contexte de lโemploi en tenant compte de la crise
Ce constat de la situation de lโemploi au niveau national en tenant compte de la situation de crise va รชtre rรฉalisรฉ ร travers lโanalyse des ICMT puisque ces derniers permettent dโapprรฉcier les enjeux de lโemploi, de la formation et de la pauvretรฉ en mettant en รฉvidence, la participation de la main dโลuvre, lโemploi par secteur, lโemploi par situation, le chรดmage, etcโฆ Ils constituent donc une base solide permettant de rรฉsoudre les questions clรฉs relatives ร la sous- utilisation de la main-dโลuvre et au dรฉficit de travail dรฉcent. Toutefois, il est ร souligner que seuls les indicateurs essentiels du marchรฉ du travail ร savoir le taux dโactivitรฉ, le taux dโoccupation, la situation dans la profession, lโemploi par secteur, le taux de chรดmage ainsi que le taux de sous-emploi ont รฉtรฉ retenus conformรฉment aux besoins de lโรฉtude.
Taux dโactivitรฉ
La dรฉfinition de ce taux est dรฉjร mentionnรฉe prรฉcรฉdemment donc il nโest plus nรฉcessaire de la rรฉpรฉter.
๏ Prรฉcision sur le taux dโactivitรฉ
A Madagascar, en 2010, le taux dโactivitรฉ sโรฉlรจve ร 63,7%. En dโautres termes, sur dix individus, รขgรฉs de 5 ans et plus, six individus et plus sont dรฉjร insรฉrรฉs, ou veulent sโinsรฉrer dans le marchรฉ du travail. Si lโon se restreint aux individus de 15-64 ans pour la population potentiellement active, conformรฉment aux recommandations du BIT, le taux dโactivitรฉ atteint 90,2%.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : LE MARCHE DU TRAVAIL ET LE CHOMAGE : UN ECLAIRAGE THEORIQUE
CHAPITRE I : LES CONCEPTS THEORIQUES DU MARCHE DU TRAVAIL
I-1-Les analyses traditionnelles du marchรฉ du travail
I-1-1-Lโapproche nรฉo โ classique
I-1-2-Lโanalyse keynรฉsienne
I-1-3-Lโapproche marxiste
I-1-4-La courbe de Phillips
I-2-Les analyses plus contemporaines du marchรฉ du travail
I-2-1-Les rigiditรฉs endogรจnes du marchรฉ du travail
I-2-2-Les rigiditรฉs exogรจnes du marchรฉ du travail
CHAPITRE II : LE CHOMAGE
II-1-Dรฉfinitions et mesures du chรดmage
II-1-1-Dรฉfinitions
II-1-2-Mesures
II-2-Typologie et formes du chรดmage
II-3-Causes du chรดmage
II-4-Consรฉquences du chรดmage
PARTIE II: ANALYSE DU CHOMAGE DURANT LA CRISE POLITIQUE DE 2009 โ 2013
CHAPITRE III: LA SITUATION DE LโEMPLOI ET LES FACTEURS EXPLICATIFS DU CHOMAGE
III-1-La situation de lโemploi
III-1-1-Les effets socio-รฉconomiques de la crise
III-1-2-Contexte de lโemploi en tenant compte de la crise
III-2- les facteurs explicatifs du chรดmage ร Madagascar
CHAPITRE IV: LES PROGRAMMES DโACTIONS POUR RESORBER LE CHรMAGE A MADAGASCAR
IV-1- Politique Nationale de lโEmploi
IV-1-1-Les objectifs prioritaires de la PNE
IV-1-2-Les axes dโorientation stratรฉgiques de la PNE
IV-2-Le programme national de soutien ร lโemploi (PNSE)
IV-2-1-Les objectifs et les axes stratรฉgies du PNSE
IV-2-2-Les composantes du PNSE
IV-2-3-Les bรฉnรฉficiaires-cibles du PNSE
IV-3-Des mesures urgentes
CONCLUSION
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
BIBLIOGRAPHIE
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