Le marché de l’emploi, ses acteurs

Le marché de l’emploi, ses acteurs

La tendance à la spécialisation dans tous les domaines et la diversification des métiers dans le domaine de l’architecture impliquent également des changements sur le marché du travail ainsi que sur les méthodes de recrutement.

Nous assistons depuis quelques années à une reconfiguration des marchés de l’emploi, tant dans les pays du Nord que du Sud. Signalons d’abord l’avènement d’une économie du savoir, dans laquelle les compétences techniques, organisationnelles et scientifiques prennent l’ascendant sur le travail physique. La créativité et la capacité à réagir rapidement aux changements conditionnent de plus en plus la croissance économique. (Voirol-Rubido & Hanhart, 2015).

Comme le montre le recueil prospectif « Métiers d’avenirs, états des lieux du secteur de la construction » du Forem en 2013, cette instabilité est aussi fortement présente dans le domaine de la construction. Plusieurs facteurs jouent un rôle dans les mutations relatives au secteur. On remarque notamment ; Des facteurs technologiques tels que l’évolution des matériaux, l’augmentation des performances en isolation, les nouvelles techniques en HVAC (heating, ventilation and air-conditioning, en français : chauffage, ventilation et climatisation), l’automatisation de nombreux procédés par la robotique mais aussi l’intelligence artificielle, Des facteurs économiques comme les besoins sociétaux, les incitants fiscaux, les aides financières, la concurrence, la sous-traitance et la spécialisation d’entreprises, Des facteurs réglementaires c’est-à-dire les changements dans les législations Européennes et Belges comme la mise en œuvre de la réglementation sur les performances énergétiques qui a créé avec elle le responsable PEB, Des facteurs sociétaux/démographiques/culturels comme le vieillissement de la population et les familles monoparentales qui peuvent accentuer les besoins en crèches, logements, sociaux, maisons de repos et en résidences services. C’est évident la combinaison de ces différents facteurs qui entraine des modifications dans le secteur de la construction. (Le Forem, 2013) .

Des compétences professionnelles

La mutation du secteur, la difficulté d’insertion professionnelle et l’extension des systèmes éducatifs depuis plus d’un demi-siècle posent aussi la question de l’adéquation entre les compétences acquises en formation et celles requises sur le marché du travail. Il convient de s’interroger sur la manière de remédier au décalage entre les compétences requises et celles offertes sur le marché du travail. (Voirol-Rubido & Hanhart, 2015).

Pour tenter de comprendre comment arriver à une meilleure adéquation entre ces compétences acquises en formation et requises sur le marché du travail, le concept de compétence se doit d’être explorer.

Pour Lefeuvre (2013), dans son chapitre sur les compétences professionnelles dans le dictionnaire des concepts de la professionnalisation, il ne pas simple de définir le concept de compétence. Cependant, il est impossible de s’en passer dans le monde du travail et de la formation. La mutations du travail entrainant avec elle, l’évolution du concept de compétence et son application dans les domaines de l’enseignement et de la formation.

Dans un premier temps, Perrenoud en 1995, définit les compétences comme « des savoir-faire de haut niveau, qui exigent l’intégration de multiples ressources cognitives dans le traitement de situations complexes ». C’est-à-dire comme la capacité de traitement d’une classe de problèmes, d’un ensemble de situations de même structure appelant des décisions et des actions de même type au prix d’accommodations mineures pour faire face à une variété de situations semblables. La compétence mobilise de multiples ressources cognitives d’ordres différents : schèmes de perception, de pensée, d’action, intuitions, suppositions, opinion, valeurs, représentations construites du réel, savoirs, le tout se combinant dans une stratégie de résolution de problème au prix d’un raisonnement, d’inférences, d’anticipations, d’estimation des probabilités respectives de divers événements, de diagnostic à partir d’un ensemble d’indices, etc. (Perrenoud, 1995)

L’outil référentiel de compétences

En ce qui concerne la formation en architecture à l’Université de Liège, un référentiel de compétences a été mis en place afin de donner une ligne directrice globale et cohérente pour l’ensemble des cours et afin d’axer correctement le développement de l’étudiant. (Tardif et al., 2006) Il semble donc important de comprendre en quoi consiste ce dispositif, comment il fonctionne. Sa pertinence est confortée quand on sait que l’absence de référentiel favorise une hypertrophie des connaissances disciplinaires au détriment du développement des compétences (Tardif, 1996).

Un référentiel entendu comme système de référence peut tout d’abord être compris comme étant fixé une fois pour toute, prescriptif, généralisable et normatif ou comme étant un repère au sens large, un cadre sur lequel il est possible ou non de se baser. (Figari, 1994) C’est plutôt dans ce deuxième sens que le référentiel de compétences au sein de l’université sera entendu.

Perrenoud, en 1998, définira le référentiel de compétences comme « la clé de voute d’une bonne organisation curriculaire fondée sur la description précise des pratiques professionnelles de référence comme base de leur transposition didactique en un plan de formation ». Pour Rey, en 2010, il s’agit du « cahier des charges de la formation ». Cette approche sera complétée par Postiaux en 2014, dans le Dictionnaire des concepts de la professionnalisation, qui indique que le référentiel de compétences est un descriptif plus ou moins précis des compétences attendues d’un étudiant à la fin d’une formation ou d’une partie de formation. Il vise à décrire le profil d’un étudiant à la sortie d’une formation.

Pour Tardif en 2017, tout référentiel de compétences doit développer la détermination de la trajectoire de développement de chaque compétence ainsi que la délimitation des apprentissages critiques, souvent nommés «incontournables», celle-ci assurant que la boulimie des connaissances sur laquelle insiste Perrenoud (2001) ou les listes kilométriques de connaissances soient remplacées par des choix réfléchis à partir d’un examen attentif de ce qui est requis par la mise en œuvre judicieuse et éthique des compétences. (Poumay et al., 2017) .

Référentiels de compétences interuniversitaires (ARES)

Dans le cadre de la formation en architecture en vue de l’obtention d’un Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme, deux référentiels de compétences interuniversitaires sont mis en place et sont complémentaires. Un premier référentiel a été développé pour l’ensemble du cycle menant au grade de bachelier en architecture et un second pour articuler le cycle menant au grade de master en architecture.

Ces deux référentiels de compétences ont été établis à partir des référentiels de compétences des 4 facultés d’architecture en fédération Wallonie-Bruxelles (Liège, Bruxelles, Tournai et Louvain) afin d’en dégager une synthèse et d’en ressortir un document visant à unifier les formations.

Tout comme le référentiel de la faculté d’architecture de l’ULiège, ils se déclinent en 4 compétences principales. Celles-ci se traduisent en plusieurs sous-éléments. «D’une façon générale, le grade de master en architecture sera décerné à l’étudiant qui aura développé, de manière autonome, des compétences à toutes les échelles de la composition spatiale au travers d’une démarche par le projet. En outre, il aura acquis des savoirs hautement spécialisés dans les différents champs disciplinaires et sera capable de mener une démarche scientifique rigoureuse. Il sera apte à̀ pratiquer les divers métiers de l’architecture et de continuer à développer de nouvelles compétences tout au long de sa vie notamment au travers de la formation continue ou des filières de recherche fondamentale et/ou appliquée.» (Référentiel de compétences interuniversitaire, master en architecture, ARES).

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Table des matières

INTRODUCTION
CONTEXTES
ÉTAT DE L’ART 
1. PROFESSION ARCHITECTE ET MÉTIERS DE L’ARCHITECTURE
2. LE MARCHÉ DE L’EMPLOI, SES ACTEURS
3. DES COMPÉTENCES PROFESSIONNELLES
4. L’OUTIL RÉFÉRENTIEL DE COMPÉTENCES
CONCLUSION
PROBLÉMATIQUE 
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
MÉTHODOLOGIE 
ANALYSE DES RÉFÉRENTIELS DE COMPÉTENCES ARES ET ULIÈGE 
RÉFÉRENTIEL DE COMPÉTENCES DE FACULTÉ D’ARCHITECTURE DE L’ULIÈGE
RÉFÉRENTIELS DE COMPÉTENCES INTERUNIVERSITAIRES (ARES)
ANALYSE DES DONNÉES
QUESTIONNAIRE À DESTINATION DES ÉTUDIANTS DE BACHELIER
QUESTIONNAIRE À DESTINATION DES ARCHITECTES
ANALYSE DES OFFRES D’EMPLOI
ANALYSE CROISÉE DES RÉSULTATS OBTENUS DANS LES QUESTIONNAIRES ET L’ANALYSE D’OFFRES D’EMPLOI 
PRODUIRE DES DOCUMENTS RELATIFS AUX PROJETS EN FONCTION DES NORMES ET PROCÉDURES
ASSURER UNE GESTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIÈRE DU BUREAU
COMMUNIQUER EFFICACEMENT AVEC DIFFÉRENTS INTERLOCUTEURS
POSSÉDER DES CONNAISSANCES TECHNIQUES
EFFECTUER UN SUIVI DE CHANTIER
QUALITÉS PERSONNELLES ET AUTRES SOFT SKILLS
MAITRISER L’OUTIL INFORMATIQUE
MAITRISER L’ASPECT BUDGÉTAIRE D’UN PROJET
CONCEVOIR, EXPLOITER UNE MÉTHODOLOGIE DE PROJET
PRENDRE CONSCIENCE DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU PROJET
INTÉGRER UN PROJET DANS UN CONTEXTE
ACQUÉRIR DE L’EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE PAR LA PRATIQUE
FAIRE PREUVE DE CAPACITÉS DE SYNTHÈSE ET D’ANALYSE
EXPRIMER ET PRÉSENTER UNE DÉMARCHE ARCHITECTURALE
DÉVELOPPER UNE CULTURE ARCHITECTURALE ET GÉNÉRALE
EXPLOITER UNE DÉMARCHE ARTISTIQUE
TRAVAILLER EN ÉQUIPE
CONCLUSION
CROISEMENT DES ANALYSES AVEC LE RÉFÉRENTIEL ET PISTES DE RÉGULATION DES CONTENUS
PROPOSITION D’UNE 5ÈME COMPÉTENCE
FAMILLES DE SITUATIONS
TRAJECTOIRES DE DÉVELOPPEMENT
COMPOSANTES ESSENTIELLES
PROPOSITION FINALE DE RÉGULATION DU RÉFÉRENTIEL
CONCLUSION

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