Le maraichage et les dynamiques urbaines

L’horticulture est une activité économique fondamentale au Sénégal et constitue un levier de développement dans certaines localités. Elle joue un rôle essentiel dans le secteur de l’agriculture mais aussi dans la satisfaction des besoins alimentaires dans le pays. La production n’a pas cessé d’augmenter depuis les indépendances jusqu’à nos jours. Les études réalisé par l’ISRA en 1992 montre que le maraichage était depuis longtemps dans une bonne dynamique, « Les statistiques officielles nous apprennent que le volume de production était de 23.000 tonnes en 1960, il est actuellement de l’ordre de 122.000 tonnes » (ISRA, 1992). En 2013 la production a atteint la barre des 700 000 tonnes ; essentiel de la production provient de la zone des Niayes. Contrairement aux autres secteurs agricoles la production maraichère est en constante augmentation et ceux malgré les nombreuses difficultés et problèmes qui l’affecte.

En effet malgré que la majorité de la population sénégalaise s’activent dans le secteur agricole. Les crises successives du secteur primaire, principales sources d’approvisionnement en produits alimentaires des populations est l’une des causes majeures de la progression de la pauvreté. Les contre-performances de l’agriculture sénégalaise encouragent les importations des produits alimentaires. L’économie sénégalaise est marquée par de fortes importations de produits alimentaires céréales fruits légumes etc. L’essentiel des produits agricoles exportaient sont l’arachide et les produits horticoles. Le Sénégal n’exporte actuellement qu’une faible partie de sa production de fruits et légumes à l’étranger. Mais l’exportation des produits horticoles augmente de façon fulgurante et ouvrent des opportunités pour tous les acteurs du secteur. Ce potentiel export qui souffre encore de plusieurs faiblesses est loin d’égaler ceux des pays maghrébins. . C’est dans ce cadre que dans le Plan Sénégal Emergent, Le PRACAS vise à renforcer les performances du secteur horticoles en termes de qualité et de quantité mais aussi trouver des solutions aux nombreux problèmes qui affectent le secteur maraicher.

Malgré ces performances, le secteur horticole est affecté par de nombreux contraintes et difficultés qui sont liés à des facteurs naturelles et anthropiques. La disponibilité de l’eau est l’un des premiers entrave au maraichage malgré la multiplication des forages et des puits, l’eau n’est pas disponible en quantité suffisante surtout en saison sèche. La baisse de la pluviométrie entraine une baisse d’approvisionnement des nappes phréatiques qui peut aussi entrainer la salinisation de ces eaux comme dans le Gandiol. La substitution des eaux de pluie ou des puits par les eaux usées affecte la qualité de la production. Les terres de culture sont affectées par trois phénomènes. L’ensablement des terres qui du fait de la proximité des zones de culture et des dunes sables; la salinisation des terres et la baisse de la fertilité qui est lié en grande partie aux pratiques culturales. Ces contraintes sont combinées aux difficultés de production et de commercialisation dans le secteur du maraichage.

L’agriculture urbaine et péri-urbaine a longtemps été un moyen d’approvisionnement des zones urbaines face à la faiblesse et aux difficultés des systèmes de production rurale. Les zones de production maraichère dans les zones urbaines comme Dakar, Thiès ou SaintLouis jouent un rôle important dans l’amélioration de la fourniture des produits maraichers en zone urbaines. Mais l’expansion rapide des centres urbains menace le développement de l’agriculture urbaine surtout le maraichage. Aujourd’hui on assiste à de très fortes dynamiques urbaines dans les villes africaines ce qui laisse peu de place pour les activités agricoles. Les besoins en espaces pour les logements et le développement du secteur tertiaire engendrent de fortes pressions sur l’agriculture urbaine surtout au niveau du foncier. La compétition entre l’agriculture et l’urbanisation pour l’occupation de l’espace se soldent souvent par la disparition des espaces agricoles au profit de l’habitation. Ainsi, l’intégration des activités agricoles périurbaines apparait comme une réponse à la pauvreté, un compromis pour concilier les objectifs d’amélioration de l’offre alimentaire et l’extension urbain. La croissance extrêmement rapide des villes du tiers-monde fait que les espaces maraichers périurbains sont elle aussi menacés.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION 

Contexte

Alors que les interactions et interdépendances sont de plus en plus marquées entre les villes et la campagne de multiples dynamiques conduisent à revisiter les relations villes campagnes. Une délimitation franche n’est plus possible aujourd’hui, c’est la proximité des zones à vocation agricole et des centres urbains qui modèlent le paysage. De nouvelles dynamiques dans les relations villes campagnes se développent, ces dynamiques ne remet pas en question les relations villes campagnes traditionnelles qui se limitent à des échanges de bien et la migration des ruraux vers les villes mais elles intègrent de nouvelles relations qui sont en rapport avec le foncier, les secteurs d’activités et le monde vie. Par rapport au foncier on note que les villes qui ont épuisé leurs réserves foncières se tournent vers les zones rurales. Les zones urbaines grignotent de plus en plus sur les espaces rurales pour poursuivre leurs extensions démesurées. Cette pratique est plus facilement observable en Afrique à cause de son intensité et de la rapidité du phénomène. Les terres de cultures sont de plus en plus menacées par l’avancée des villes surtout des villes macrocéphales. Le Sénégal n’échappe pas à cette dynamique d’autant plus les conflits fonciers entre collectivités locales se sont multipliées. C’était en générale entre un maire et un président de communauté rurale mais avec l’acte de 3 de la décentralisation cette opposition se fait entre deux maires dont l’un gère une commune qui garde tous les aspects de sa ruralité. On peut donner l’exemple de la ville de Thiés qui grignotent sur les terres agricoles de la commune de Fandéne. Et les politiques actuelles tendent à favoriser cet état de fait dans tout le Sénégal. On peut se demander comment atteindre l’autosuffisance alimentaire si on sacrifie les terres agricoles pour l’expansion des villes.

L’autosuffisance alimentaire qui a été longtemps prôné par l’état du Sénégal est devenue une nécessité après la crise de 2008. Cette crise mondiale qui a sérieusement affecté notre pays au point de créer des émeutes. Cette crise qui est liées à la flambée des prix du pétrole concernée surtout les denrées alimentaires. C’est pourquoi les différents gouvernements ont établi des politiques ambitieux visant à ne plus dépendre des importations de denrées alimentaires. Le riz occupe un volet important car elle constitue aliments de base des habitudes culinaire des sénégalais. Mais ces politiques agricoles touchent toutes les filières, le maraichage et l’arboriculture ont largement bénéficié des politiques Agricoles comme la GOANA ou le Plan REVA. Actuelle le PSE accorde une importance particulière à l’horticulture. Le PRACAS prévoit la mise en place de 100 à 150 fermes agricoles intégrées, notamment dans le domaine du maraichage et de l’arboriculture des cultures céréalières et de l’aviculture. A terme, l’objectif est de réorganiser la production maraichère et des produits agricoles en générale autour des agropoles afin de développer la transformation et l’agroalimentaire. Cet intérêt pour le développement de l’horticulture est en partie lié à son fort potentiel d’exportation. L’horticulture offre de grandes possibilités tant par la variété des produits maraichers qu’au niveau de la production annuelle. Le développement de l’exportation des produits horticoles est devenu une manne financière et un moyen de développement local. Les produits phares qui sont exportés sont la tomate, le melon, la mangue, la pastèque, le haricot vert auxquelles on peut ajouter l’oignon, la courge le piment l’asperge, les herbes aromatiques la patate douce la banane la papaye etc. si toutes les conditions étaient réunis ce volume serait plus important.

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 

Notre zone d’étude est la commune de Keur Moussa qui appartient à l’arrondissement du même nom ; elle se situe dans le département de Thiès à l’ouest de la région de même nom. Cette commune où dominent les activités agricoles est encerclée par des espaces urbains. Elle est située à 20 Km de Thiès et à 50 km de Dakar, on note aussi d’autres espaces urbains à proximité, la commune de Pout se trouve à l’intérieur de la commune. La commune de Keur Moussa couvre une superficie de 222 Km² ; elle s’étend sur 17 Km du Nord au Sud et 10 Km sur l’axe Est-Ouest. De cette superficie il faut y enlever la commune de Pout de même que les forêts de Pout, Thiès, Sébikotane et de Diass. Elle est limitée au Nord par les Communes de Diender et de Mont Rolland, à l’Est par la commune de Thiès et la Commune de Fandène, au Sud par les Communes de Diass et de Notto Diobass et à l’Ouest par les Communes de Yenne et de Sangalkam.

Keur Moussa était un village compris dans la communauté rurale de Pout, elle est devenue chef-lieu de communauté rurale avec l’érection de Pout en commune suite à la réforme du 10 Octobre 1990. Elle est le siège de l’arrondissement de Keur Moussa qui regroupait la CR de Fandene, la CR de Djender et Keur Moussa. keur Moussa fut érigé en commune à avec l’entrée en vigueur de l’acte 3 de la décentralisation qui transforme toute les communautés rurales en commune. C’est la communalisation intégrale. La commune de keur Moussa compte plusieurs villages et hameaux. Mais selon le dernier Recensement administratif des villages de Keur Moussa en 2014, la commune compte 38 villages officiels répartie en trois zones selon le PLD 2010-2015 de la commune Keur Moussa.

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Table des matières

Introduction Générale
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
II. PROBLEMATIQUE
III. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre 2 : Dynamique de la population
Chapitre 3 : Situation socio-économique
DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE DU MARAICHAGE DANS LA COMMUNE DE KEUR MOUSSA
Chapitre 1 : Caractérisation des exploitations maraichères
Chapitre 2 : Les moyens de production, les spéculations et les circuits de commercialisation
Chapitre 3 : Rôle et fonction du maraichage dans la commune
TROISIEME PARTIE : LES DYNAMIQUES URBAINES ET LES IMPACTS SUR LES ACTIVITES MARAICHERES
Chapitre 1 : Les dynamiques urbaines dans la commune de Keur Moussa
Chapitre 2 : Les impacts de l’urbanisation sur le maraichage
Chapitre 3 : Analyses et perspectives du maraichage
Conclusion
Bibliographie
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des photos
Liste des Cartes
Tables des matières
ANNEXES

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