Le macro zooplancton dans le GOLFE du SAINTLAURENT

LE MACROZOOPLANCTON

LE MACROZOOPLANCTON

Le macro zooplancton regroupe les organismes zooplanctoniques dont la taille est supรฉrieure ร  20 mm (Parsons & Takahashi 1973, Sieburth et al. 1978, Lenz 2000). Il est subdivisรฉ en diffรฉrents groupes d’organismes dont les principaux sont les cnidaires (ex. : hydromรฉduses, siphonophores, scyphomรฉduses), les ctรฉnophores, les mollusques (ex.: ptรฉropodes, hรฉtรฉropodes), les crustacรฉs (ex.: euphausiacรฉs, amphipodes hypรฉridรฉs, mysidacรฉs, dรฉcapodes) et les chaetognathes (Pierrots-Bults 1997). Selon les rรฉgions, la dominance de certains de ces groupes a souvent รฉtรฉ observรฉe. En effet, les euphausiacรฉs et les amphipodes hypรฉridรฉs dominent la communautรฉ macrozooplanctonique des mers du Nord (Norvรจge, Groรซnland, Islande et la portion Ouest de la mer de Barents) (Hirche et al. 1994, Dalpadado et al. 1998). Les rรฉgions arctiques Canadiennes sont, quant ร  elles, caractรฉrisรฉes par de fortes abondances d’amphipodes hypรฉridรฉs et de chaetognathes (Longhurst et al. 1984, Sameoto 1984, Hudon et al. 1993). Les euphausiacรฉs et les organismes gรฉlatineux sont รฉgalement trรจs prรฉsents au large de la cรดte Ouest de la Colombie-Britannique et les euphausiacรฉs semblent รชtre le principal groupe dominant (Fulton & LeBrasseur 1984, Simard & Mackas 1989, Mackas 1992, 1995, Mackas et al. 1997, Mackas 1998).

De nombreux facteurs abiotiques et biotiques ainsi que les processus รฉcologiques font varier la composition spรฉcifique, l’abondance et la distribution des diffรฉrents groupes macrozooplanctoniques (Angel 1997). Par exemple, Dalpadado et al. (2003) ont montrรฉ que les changements de la biomasse zooplanctonique de la mer de Barents รฉtaient liรฉs ร  la pression de prรฉdation ainsi qu’ร  des facteurs environnementaux comme l’advection des masses d’eau. Selon Smeide et al. (2003), les masses d’eau dรฉterminent รฉgalement largement la composition macrozooplanctonique dans la mer de Barents, tout comme les saisons, l’aire gรฉographique (latitude et longitude) et la profondeur. La distribution du macro zooplancton dans les mers nordiques et plus spรฉcifiquement des euphausiacรฉs et des amphipodes, semble รฉgalement varier en fonction de la distribution des masses d’eau mais aussi en fonction des espรจces prรฉdatrices (Dalpadado et al. 1998). Ces derniรจres apparaissent donc รชtre un facteur dรฉterminant dans la composition spรฉcifique, l’abondance et la distribution des espรจces macrozooplanctoniques dans les รฉcosystรจmes marins.

LE MACROZOOPLANCTON DANS LE GOLFE DU SAINTLAURENT

Dans l’estuaire maritime et le golfe du Saint-Laurent, le macrozooplancton est trรจs abondant puisqu’il reprรฉsente environ 10 ร  20% de la biomasse totale zooplanctonique observรฉe dans cette rรฉgion (123 kg km-2 de masse humide selon Harvey et al. (2002ยป. Malgrรฉ son abondance, le macrozooplancton du Saint-Laurent a trรจs peu รฉtรฉ รฉtudiรฉ. Quelques listes taxonomiques rudimentaires sont disponibles (Runge & Simard 1990, de Lafontaine et al. 1989, BruneI et al. 1998) et quelques รฉtudes ont รฉtรฉ faites sur de riches agrรฉgations de krill observรฉes dans la partie nord du GSL (par ex. Berkes 1976, Sameoto 1976, Berkes 1977) et ร  la tรชte du chenal Laurentien (par ex. Simard et al. 1986, Simard & Lavoie 1999, Lavoie et al. 2000, Cottรฉ & Simard 2005). Une รฉtude sur la distribution et sur les variations interannuelles de l’abondance des principaux groupes macrozooplanctoniques (amphipodes hypรฉridรฉs, chaetognathes, mysidacรฉs, ctรฉnophores et cnidaires) dans l’estuaire maritime (EM) et le nord-ouest du golfe du Saint-Laurent (NOGSL) a rรฉcemment รฉtรฉ effectuรฉe par Descroix et al. (2005). Cette รฉtude a montrรฉ que le mysidacรฉ Boreomysis arctica reprรฉsente l’espรจce dominante dans chacune des deux rรฉgions et que son abondance varie peu entre les saisons et les annรฉes. La faible variabilitรฉ de cette espรจce dans l’EM et le NOGSL, s’expliquerait par le fait qu’elle vit en permanence dans la couche profonde qui reprรฉsente un environnement stable en terme de schรฉma de circulation, de tempรฉrature et de salinitรฉ (Descroix et al. 2005).

Par contre, si on regarde les autres groupes 4 macrozooplanctoniques, il semble que l’EM et le NOGSL soient caractรฉrisรฉs par deux groupes faunistiques distincts. Deux espรจces d’euphausiacรฉs (Meganyctiphanes norvegica et Thysanoessa raschii) semblent caractรฉriser la communautรฉ macrozooplanctonique de l’EM. Leurs abondances dans cette rรฉgion sont respectivement 6 et 15 fois plus รฉlevรฉes que dans le NOGSL. D’un autre cรดtรฉ, la communautรฉ macrozooplanctonique du NOGSL semble รชtre dominรฉe par les chaetognathes, les amphipodes hypรฉridรฉs et les siphonophores. Ces groupes apparaissent deux fois plus abondants dans le NOGSL que dans l’EM. De telles variations inter-rรฉgionales semblent รชtre liรฉes aux diffรฉrents schรฉmas de circulation et aux diffรฉrents rรฉseaux trophiques trouvรฉs dans les deux rรฉgions. La circulation estuarienne et l’arrivรฉe tardive de la floraison phytoplanctonique printaniรจre de l’EM favoriseraient l’accumulation d’espรจces herbivores ou omnivores comme les euphausiacรฉs alors que la circulation de la gyre d’Anticosti et la forte floraison phytoplanctonique observรฉe au dรฉbut du printemps permettant l’apparition de gros copรฉpodes caractรฉrisant le NOGSL, favoriseraient l’accumulation des espรจces carnivores comme les chaetognathes, les amphipodes hypรฉridรฉs et les siphonophores (Descroix 2004).

De plus, d’importantes variations interannuelles de l’abondance des espรจces macrozooplanctoniques, exceptรฉ pour les mysidacรฉs, ont รฉtรฉ observรฉes entre 1998 et 2001 dans l’EM et le NOGSL. Dans le NOGSL, les espรจces arctiques comme Thysanoessa raschii, Themisto libellula et Aglantha digitale, l’espรจce borรฉo-arctique Themisto abyssorum et l’espรจce Sagitta elegans ont รฉtรฉ plus abondantes en 1998 qu’en 2000 et 2001. Par contre dans l’EM, elles semblent avoir รฉtรฉ moins abondantes en 1998 qu’en 2000 et 2001 (Descroix et al. 2005). Cette variabilitรฉ semble coรฏncider avec la variabilitรฉ interannuelle des paramรจtres physiques, particuliรจrement des propriรฉtรฉs thermiques de la couche intermรฉdiaire d’ eau froide, surtout dans le NOGSL (Descroix 2004). Descroix et al. (2005) ont suggรฉrรฉ que l’augmentation de l’ advection d’ organismes macrozooplanctoniques dans l’EM, pourrait รชtre liรฉe aux fortes entrรฉes d’eau froide, provenant du courant du Labrador via le dรฉtroit de Belle Isle dans le golfe du Saint-Laurent.

Invasion de l’amphipode hypรฉridรฉ Themisto lihellula dans le golfe du Saint-Laurent Depuis le dรฉbut des annรฉes 1990, la composition spรฉcifique du macrozooplancton dans l’EM et le NOGSL a subi d’importantes modifications. L’apparition dans le golfe du Saint-Laurent (GSL) de l’amphipode hypรฉridรฉ d’origine arctique Themisto libellula fait partie de celles-ci (Harvey et al. 2005). En effet, une recherche bibliographique remontant au dรฉbut des annรฉes 1900 ainsi que l’analyse d’รฉchantillons de zooplancton rรฉcoltรฉs pendant les annรฉes 1980 dans diffรฉrentes rรฉgions du GSL et dans l’EM, ont conduit ร  la conclusion que T libellula รฉtait absent des eaux du systรจme marin du Saint-Laurent avant les annรฉes 1990 (M. Harvey, donnรฉes non publiรฉes), exceptรฉ pour un certain nombre de juvรฉniles qui a รฉtรฉ occasionnellement observรฉ dans la partie nord-est du GSL, prรจs du dรฉtroit de Belle Isle (Bousfield 1951 , Huntsman et al. 1954, Hoffer 1971). Cette conclusion appuie l’ observation faite par Bousfield (1951) selon laquelle le dรฉtroit de Belle-Isle reprรฉsente la limite la plus au sud de la distribution de T libellula le long de la cรดte est du Canada. ร€ l’ opposรฉ, les diffรฉrentes missions ocรฉanographiques effectuรฉes annuellement par l’Institut Maurice-Lamontagne (Pรชches et Ocรฉans Canada) ont montrรฉ que T libellula est devenu un rรฉsident ร  temps plein et trรจs abondant dans le SMSL depuis le dรฉbut des annรฉes 1990 avec une abondance moyenne annuelle variant entre 0,17 et 16 ind. m -2 entre 1994 et 2005 (Harvey et al. 2005). De plus, ces รฉtudes ont montrรฉ que T libellula habite en permanence dans la couche intermรฉdiaire d’ eau froide (CIF) oรน les eaux ont une tempรฉrature infรฉrieure ร  3ยฐC (M. Harvey, donnรฉes non publiรฉes).

Cette expansion gรฉographique de T libellula dans le SMSL pendant les annรฉes 1990 coรฏncide avec l’observation faite par Drinkwater et Gilbert (2004) selon laquelle, en moyenne, la tempรฉrature au coeur de la CIF dans les annรฉes 1990 รฉtait la plus froide des cinq derniรจres dรฉcennies. De plus, depuis 1996, les variations interannuelles de l’abondance moyenne de T libellula observรฉes dans le SMSL sont positivement corrรฉlรฉes avec le volume d’eau froide provenant du plateau du Labrador et entrant dans le GSL ร  travers le dรฉtroit de Belle-Isle pendant l’hiver (Starr et al. 2002, Harvey et al. 2004). Ces deux observations renforcent l’hypothรจse selon laquelle T libel/ula a รฉtรฉ introduit dans le GSL par le dรฉtroit de Belle Isle pendant l ‘hiver et que sa survie a รฉtรฉ facilitรฉe par le fait que les annรฉes 1990 ont connu la CIF la plus froide des cinq derniรจres dรฉcennies. Un autre facteur pourrait avoir contribuรฉ ร  l’expansion gรฉographique de cette espรจce dans le SMSL. L’espรจce T libellula รฉtait apparemment plus abondante sur le plateau du Labrador durant les annรฉes 1990 que durant les annรฉes 1980. En effet, une rรฉcente รฉtude comparant les contenus stomacaux de l’omble chevalier du plateau du Labrador sur une pรฉriode de 18 ans, de 1982 ร  1999, montre que T libel/ula รฉtait quatre fois plus abondant pendant les annรฉes 1990 que pendant les annรฉes 1980 (Dempson et al. 2002, J. B. Dempson, Pรชches et Ocรฉans Canada, St. John’s, Terre-Neuve, comm. personnelle).

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Table des matiรจres

LISTE DES FIGURES
LISTE DES T ABLEAUX
LISTE DES ABREVIATIONS
1. INTRODUCTION GENERALE
1.1. LE MACROZOOPLANCTON
1.2. LE MACROZOOPLANCTON DANS LE GOLFE DU SAINT-LAURENT
a) Gรฉnรฉralitรฉs
b) Invasion de l’amphipode hypรฉridรฉ Themisto libellula dans le golfe du Saint- Laurent
1.3. LE TROPHODYNAMISME
1.4. OBJECTIFS DE L’ร‰TUDE
2. FEEDING ECOLO GY AND PREDATION IMPACT OF THE INVASIVE SPECIES
THEMISTO LIBELLULA (AMPHIPODA, HVPERIIDEA) IN THE ST. LAWRENCE
MARINE SYSTEM, CANADA
ABSTRACT
INTRODUCTION
MATERIELS AND METHODS
Field sampling
Stomach content analysis
Data analysis
RESULTS
Size distribution ofThemisto libellula
Spatial f eeding pattern
Diel feeding pattern
Stomach content analysis
Daily ingestion rate
Predation impact
DISCUSSION
Population structure
Feeding ecology
Daily ration
Predation impact
3. CONCLUSION GENERALE
4. Rร‰Fร‰RENCES BIBLIOGRAPlIIQUES

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