Le littoral : un territoire occupé de longue date

 LE LITTORAL : UN TERRITOIRE OCCUPE DE LONGUE DATE

La conquête du littoral trouve une origine désormais lointaine. En effet, 2004 a marqué le 800 ème anniversaire de l’extension jusqu’à la mer du royaume de France, donnant naissance à ce qui deviendra l’actuel domaine public maritime.

A l’avènement de Philippe Auguste, en 1180, le royaume est toujours réduit à l’ue de France, de l’Oise à l’orléanais : « trente lieues de l’est à l’ouest et quarante du midi au nord ». Enclavé, les accès au littoral appartiennent au riche comté de Flandre,au roi d’Angleterre Suzerain de la Normandie à la Guyenne, au Comté de Toulouse et au royaume d’Arles dont dépend la Provence. L’extension du royaume, et son ouverture sur la mer, débutent en 1204 sous Philippe Auguste qui déplorait que « les Français ne connaissent point les voies de la mer ». Il annexe la Normandie, reprise au roi d’Angleterre Jean sans Terre, qui rentre pour la première fois dans le domaine royal. Elle ne deviendra définitivement française qu’en 1450, après la guerre de cent ans. L’extension continue avec Louis VIII qui, en montant sur le trône en 1223, incorpore dans le domaine royal l’Artois et le Boulenois. Ces territoires lui avaient été donnés en apanage par sa mère Isabelle de Hainault qui les avaient reçus en dote à son mariage avec Philippe Auguste. Poursuivant les conquêtes de son père sur les anglais, il annexe le Poitou, la Saintonge et l’Aunis en 1224. L’ouverture du royaume sur la Méditerranée résulte du traité de Paris en 1249, à la suite de la croisade des Albigeois. Le comté de Toulouse qui s’étend jusqu’au Languedoc est annexé au royaume de France. Peu avant, Saint Louis avait acheté aux moines de l’abbaye de Psalmodi des terres marécageuses près de Nîmes qu’il fait aménager à partir de 1248. Le port d’Aigues-Mortes, situé à l’intérieur des terres sur les rivages d’une immense lagune, premier port du royaume sur la façade méditerranéenne, sera utilisé pour le départ des 7e et 8e croisades avant de s’ensabler. Les provinces de Bretagne et de Provence seront rattachées par donation à la couronne :

• En 1532, le parlement breton, réuni à Vannes, se résout à solliciter « l’union perpétuelle du pays et duché de Bretagne avec le royaume et la couronne de France», sous réserve de ses anciens privilèges;
• par disposition testamentaire, Charles III fait du Roi de France, Louis XI, le comte de Provence. Cet acte est ratifié par les Etats de Provence en 1486 qui proclament l’union de la Provence à la couronne.

La Guyenne deviendra française en 1453 après la guerre de cent ans, la Corse en 1768 et Nice, cédé par le Piémont, en 1860. Le principe de l’inaliénabilité du domaine du Roi et donc de sa partie maritime fut proclamé pour la première fois par une ordonnance du 3 mars 1566, rendue par le dauphin Charles. Alternativement violé ou respecté, il ne fut irrévocablement établi qu’en février 1566, par l’ordonnance de Moulins, grâce aux efforts du chancelier Michel de L’Hôpital.

C’est cependant au 17e siècle que sera établi le domaine public maritime de la couronne. L’ordonnance sur la marine de Colbert, d’août 1681 définit dans son article 1er du titre VII du livre IV que: “Sera réputé bord et rivage de la mer tout ce qu’elle couvre et découvre pendant les nouvelles et pleines lunes, et jusqu’où le grand flot de mars se peut étendre sur les grèves”. Puis elle précise à l’article 2 : “Faisons défense à toutes personnes de bâtir sur les rivages de la mer, d’y planter aucun pieux, ni de faire aucun ouvrage, qui puisse porter préjudice à la navigation sous peine de démolition des ouvrages, de confiscation des matériaux et d’amendes arbitraires”.

Cette réglementation a été conçue dans les soucis de protection de la navigation et du commerce, de fixer les devoirs des gens de mer et d’établir les règles de police des ports, côtes, rades et rivages de la mer, ainsi que des parcs et pêcheries. La constitution de 1791 déclara « domaine national » le domaine de la couronne. Apparaissent alors des idées pour gérer ces espaces dans l’intérêt de la nation, et non plus dans le seul souci du respect des droits de l’Etat propriétaire. Pour Proudhon, dans son traité du domaine public (1833), “le domaine de propriété est un domaine de profits immédiatement revenant à son maître, tandis que le domaine public n’est, pour le gouvernement, qu’un domaine de protection, destiné à en garantir la jouissance à tous les individus qui peuvent en avoir besoin”. Ces idées seront reprises dans des réglementations ultérieures, notamment dans le décret du 9 janvier 1852, complété par les décrets d’arrondissement du 4 juillet 1853 et du 19 novembre 1859. C’est la base du droit relatif à la pêche maritime en France dont les principes reposent sur la liberté, la gratuité, la conservation de la ressource, le contrôle en mer et à terre.

Après la deuxième guerre mondiale, de nombreux espoirs sont mis dans l’exploitation des ressources potentielles de la mer, alimentaires, énergétiques et minières. Le contenu du Domaine Public Maritime est modifié par la loi 63-1178 du 28 novembre 1963 qui lui adjoint le sol et le sous-sol de la mer territoriale. Sa limite au rivage est précisée par la jurisprudence du Conseil d’Etat (affaire Kreitmann -12 octobre 1973) “ au point jusqu’où les plus hautes mers peuvent s’étendre, en l’absence de perturbations exceptionnelles “.

La loi 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral réincorpore au domaine public maritime, dans les Départements d’Outre Mer, la zone des cinquante pas géométriques, les anciens” 50 pas du Roy “, bande large de 81,20 mètres comptés à partir de la limite haute du rivage et qui, en 1955, avait été déclassée dans le domaine privé de l’Etat. L’objectif était de faciliter l’évolution de cet espace, souvent occupé de façon anarchique et illégale. Elle a été complétée par la loi du 30 décembre 1996 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur de la zone des 50 pas géométriques dans les départements d’outre-mer afin d’assurer une préservation durable des parties encore naturelles et de faciliter l’évolution de celles qui font souvent l’objet d’une occupation sans titre .

Le littoral apparaît donc comme un espace très convoité, et ce, depuis des siècles, avant même l’apparition du tourisme ou de toutes considérations environnementales.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : LE CADRE DE LA RECHERCHE — LES LITTORAUX
1.1 Le littoral : un territoire occupé de longue date
1.2 Vers une définition des termes
1.3 Le littoral : une réalité économique
1.3.1 Un indicateur de développement ayant une forte influence sur les espaces littoraux : la construction.
1.3.2 Des initiatives et des mesures multi scalaires pour l’espace littoral les réponses de la collectivité,
1.3.3 La position du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Ecologie
PARTIE 2 : DES DUNES ET DES HOMMES
2.1 Les dunes
2.1.1 Les caractéristiques géomorphologiques des littoraux dunaires
2.1.2 Les différents types de dune
2.2 Définition des bornes de la recherche
2.3 Multifonctionnalité de cet espace
2.3.1 Le couple usages/usagers au sein des milieux dunaires
2.3.2 Conflits d’usage et dégradations de l’environnement
2.3.3 Les acteurs de la gestion des milieux dunaires
2.3.4 Les enjeux de la protection des milieux dunaires
PARTIE 3 : QUELLE GESTION POUR QUELLE DUNE ?
3.1 La vocation des milieux dunaires
3.1.1 Les massifs dunaires comme milieux naturels
3.1.2 Les massifs dunaires comme milieux artificialisés
3.2 Les mesures réglementaires de la gestion des massifs dunaires l’apport de la loi littoral
3.2.1 Les espaces remarquables (article L 146.6)
3.2.2 Les coupures d’urbanisation (article L 146.2)
3.2.3 Les espaces proches du rivage (article L 146.4.11)
3.2.4 La bande des 100 mètres (article L 146.4.111)
3.2.5 La loi littoral le zonage réglementaire
3.3 Les mesures de gestion
3.3.1 La gestion conservatoire des dunes naturelles
3.3.2 La gestion des dunes naturelles
3.3.3 La gestion des dunes artificialisées
3.4 Etude de cas : La gestion des milieux dunaires de la commune de Sainte Cécile (Côte d’Opale, Pas de Calais)
3.4.1 La gestion du front de dune
3.4.2 La gestion du revers de la dune
CONCLUSION

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