Le lavage broncho alveolaire dans l’inflammation des voies aeriennes

Voies aériennes inférieures

Elles assurent le transport de l’air jusque dans le parenchyme pulmonaire depuis les bronches souches jusqu’aux bronchioles terminales. Successivement on a :
– La trachée thoracique
– Les bronches
– Les bronchioles

La trachée

La trachée est un long tuyau d’environ 12cm sur 2,5cm de diamètre, s’étendant du cartilage cricoïde jusqu’à sa bifurcation en deux bronches souches principales. Lamuqueuse trachéale en plus du rôle de conditionnement de l’air inspiré(réchauffement et humidification) a également un rôle de barrière contre les poussières et particules nuisibles.

Les bronches lobaires

Les bronches se divisent en deux pour donner deux nouvelles bronches plus petites. Le tronc souche droit en trois pour donner trois bronches lobaires correspondants aux trois lobes pulmonaires droits. La bronche principale gauche se divise pour donner deux bronches lobaires correspondant aux deux lobes pulmonaires gauches.

Les bronches segmentaires

Les bronches lobaires se divisent en bronches segmentaires correspondant à la systématisation du parenchyme pulmonaire. On note pour chaque poumon, plusieurs segments dépendant d’une bronche segmentaire du même nom. Les bronches sont constituées de cellules basales, de cellules ciliées, de cellules caliciformes et de muscle lisse sous la dépendance du système nerveux végétatif.

Les bronchioles

Elles ont un diamètre inférieur à 1mm. Elles ont une lumière festonnée. Les bronchioles sont des conduits aériens dépourvus de cartilage ; elles sont situées au-delà des bronches, ce qui explique que, leur calibre est plus étroit que celui des bronches. L’armature est caractérisée par l’absence, par définition, d’éléments cartilagineux. Les fibres musculaires lisses sont désormais organisées en un anneau concentrique, capable de régler le calibre des conduits : le muscle de Reissessen(Figure 3).

INNERVATION BRONCHIQUE

L’innervation des voies aériennes est relativement complexe ; elle fait intervenir des mécanismes cholinergiques et adrénergiques connus depuis de nombreuses années, mais un contrôle non cholinergique et non adrénergique (NANC) a été mis en évidence plus récemment chez l’homme. Les neuromédiateurs des systèmes cholinergiques et adrénergiques sont bien connus [acétylcholine, (ACH), adrénaline, noradrénaline]. En ce qui concerne le NANC, un grand nombre de peptides semblent entrer en ligne de compte, car retrouvés au niveau des terminaisons nerveuses pulmonaires : le Peptide Intestinal vasoactif (Vasoactive Intestinal Peptide VIP), la Substance P (SP), et les tachykinines, le Peptide relié au gêne de la calcitonine (Calcitonin Gene Related Peptide CGRP) et le Neuropeptide Y (NPY).

Système cholinergique

C’est le plus important système de contrôle neurologique du tonus et des sécrétions bronchiques. Les voies efférentes empruntent le nerf vague (X) jusqu’au relais ganglionnaire situé dans la paroi bronchique. Des fibres post ganglionnaires courtes rejoignent les cellules musculaires lisses ou les glandes à innerver. Une bronchoconstriction est la réponse uniforme de la trachée aux bronchioles après stimulation du X cette réponse est potentialisée par les inhibiteurs de la cholinestérase et inhibée par l’atropine qui est un antagoniste des récepteurs muscariniques. In vitro, sur des bronches humaines l’ACH stimule la sécrétion des glandes sous-muqueuses. Les récepteurs du système cholinergique sont :
– soit de type nicotinique, situés au niveau des neurones ganglionnaires et dont l’activation est bloquée par l’hexaméthonium
– soit de type muscariniques, retrouvés sur les muscles lisses bronchiques, les
glandes sous-muqueuses et les cellules épithéliales bronchiques. La libération d’ACH au niveau des neurones ganglionnaires semble être régulée par des afférences adrénergiques mais aussi par la libération in situde neuropeptides ; ainsi, il existerait une modulation du tonus cholinergique par les deux autrescomposants de l’innervation des voies aériennes. L’existence d’un bronchospasme en réponse à une stimulation de récepteurs laryngés, œsophagiens et de la muqueuse nasale a été constatée chez l’homme. Le bronchospasme, induit par le Dioxyde de soufre (SO ,) l’ozone ou d’autres stimuli, est inhibé par les anticholinergiques. Au cours d’autres tests de provocation bronchique (allergènes, histamine), l’efficacité de ces produits est partielle, suggérant l’intervention d’autres mécanismes. Le système cholinergique bronchoconstricteur doit jouer un rôle dans l’obstruction bronchique qui caractérise l’asthme. Cette hypothèse est confirmée par le fait que de nombreux stimuli qui induisent un bronchospasme chez l’asthmatique stimulent le système cholinergique bronchique.

Système adrénergique

Les fibres nerveuses du système sympathique sont issues des six premiers segments de la moelle épinière thoracique. Elles font relais dans le ganglion stellaire avant de pénétrer dans le poumon par le hile pour se mêler aux rameaux parasympathiques. Chez l’homme, cette innervation existe essentiellement au niveau des glandes sous-muqueuses et des vaisseaux artériels bronchiques. Des études récentes et plus spécifiques ont montré la pauvreté de l’innervation adrénergique des muscles lisses bronchiques. L’effet bronchodilatateur de la stimulation adrénergique semble dépendre du tonus vagal de base et cela est d’autant plus vrai lorsque ce tonus est anormalement important. Les substances antagonistes des bêta-récepteurs n’ont aucun effet sur le tonus cholinergique chez le sujet normal. Bien que l’innervation sympathique des muscles lisses bronchiques ne soit pas un facteur important de régulation du tonus bronchique, la stimulation des récepteurs adrénergiques des muscles lisses bronchiques semble beaucoup plus directement concernée par ces phénomènes de régulation. Les études de réceptologies et d’autoradiographie ont mis en évidence ces récepteurs alpha et béta-adrénergique au niveau des muscles lisses bronchiques de poumons humains leurs densités augmente de la trachée aux bronches distales. Les cellulesbéta adrénergiques essentiellement de type béta-2 ont été retrouvées sur un grand nombre de cellules pulmonaires : les cellules musculaires lisses bronchiques, les cellules épithéliales, les cellules glandulaires et les cellules de Clara.
In vitro, les béta 2-agonistes sont de puissants bronchodilatateurs et stimulent la sécrétion de mucus. Ils inhibent la libération des médiateurs mastocytaires et n’ont pas d’effet sur la libération d’anions superoxyde par les éosinophiles de cobayes. On rapporte des résultats contradictoires quant à leur rôle de prévention de l’augmentation de la perméabilité vasculaire. En revanche, ils semblent moduler la neurotransmission cholinergique.
Les catécholamines circulantes semblent jouer un rôle dans la régulation du tonus des voies aériennes. L’adrénaline est un puissant bronchodilatateur chez l’homme sain et chez l’asthmatique ; elle inhibe l’effet bronchoconstricteur de l’histamine.
L’adrénaline agit comme une véritable hormone circulante et pourrait jouer un rôle protecteur contre les agents broncho constricteurs. La possibilité d’une anomalie du système adrénergique dans l’asthme a été étayée par de nombreuses expériences montrant une diminution d’activité de ce système bronchodilatateur chez l’asthmatique, les bêta-bloquants sont susceptibles d’entrainer des bronchospasmes levés par l’atropine. Cet effet illustre l’interférence permanente entre les systèmes cholinergiques et adrénergiques dans le contrôle du tonus des voies aériennes.
Ces anomalies du système béta-adrénergique ont peu d’implications cliniques, et la « résistance » aux béta-agonistes utilisés seuls dans le traitement de l’asthme aigu est expliqué par l’inflammation bronchique contribuant à entretenir l’obstruction.

Système non adrénergique et non cholinergique

Il comprend une composante bronchodilatatrice et une composante broncho constrictrice.

Système inhibiteur non adrénergique

C’est le seul système bronchodilatateur chez l’homme. Son existence fonctionnelle a été démontrée chez l’homme après stimulation in vivo, les systèmes adrénergiques et cholinergiques ayant été bloqués. Des reflexes d’origines laryngée peuvent entrainer sa mise en action chez l’animal et chez l’homme. Enfin, le NANC inhibiteur interviendrait dans la régulation de la sécrétion du mucus. Le Vasoactive Intestinal Peptid (VIP) entraine une relaxation du muscle lisse bronchique in vitro, qui n’est pas modifié par les substances antagonistes des systèmes cholinergiques et adrénergiques. Il a été localisé dans le poumon humain sur les terminaisons nerveuses, adjacentes au muscle lisse bronchique, autour des glandes sous-muqueuses, sur les vaisseaux bronchiques et pulmonaires. De même, il existe des récepteurs au VIP dans tout le poumon.Invitro,il est 50 fois plus actif que l’isoprotérénol (agoniste béta 2) et semble agir directement sur le muscle lisse bronchique. Il inhibe la sécrétion de macromolécules à partir de préparations de bronche humaine mais stimule les transferts hydro-ioniques à travers l’épithélium canin. Le VIP ou les peptides apparentés peuvent être détruits par les enzymes libérées par les cellules de l’inflammation dans l’asthme, et cette dégradation favoriserait l’action des nerfs cholinergiques dans le sens d’une réponse bronchospastique exagérée. L’absence de terminaisons nerveuses VIP-ergiques a été rapportée chez l’asthmatique.
Le dosage plasmatique du VIP est possible et au cours d’une attaque d’asthme, sa concentration plasmatique est significativement inférieure à celle mesurée chez des sujets sains. Le NANC inhibiteur exercerait une modulation de l’effet cholinergique plutôt qu’un effet bronchodilatateur direct [33].

Système bronchoconstricteur non cholinergique

Il existe chez le cobaye une part de bronchoconstriction électro – provoquée non inhibée par l’atropine in vitro.Ce mécanisme est reproduit par la substance P (SP) et d’autres tachykinines, et est inhibé par leurs antagonistes. Sur des bronches humaines, ce phénomène est retrouvé de façon très inconstante.In vitro, la SP est bronchoconstrictrice par effet direct sur le muscle lisse bronchique. In vivo, la SP n’induit aucun effet sur le tonus de base des voies respiratoires. Cependant il faut souligner que la SP subit une dégradation enzymatique rapide par les enképhalines, et est incapable de traverser l’épithélium bronchique intact.
L’utilisation de la capsaïcine, qui vide les terminaisons nerveuses en SP, induit chez l’homme et l’asthmatique une toux et une bronchoconstriction de même intensité. D’autres tachykinines semblent être importantes pour la régulation du tonus bronchique ; il s’agit des Neurokinines A et B, retrouvées sur les terminaisons nerveuses au contact des voies aériennes et qui semblent moduler l’expression des récepteurs à la SP. Leur inhibition in vivochez l’asthmatique induit une bronchoconstriction. Le Calcitonin Gene-Related Peptide(CGRP) est un peptide codé par le même gène que celui situé dans les cellules C de la thyroïde et codant pour la calcitonine.In vitro, le CGRP est beaucoup plus bronchoconstricteur que la SP, c’est d’ailleurs le plus puissant agent bronchoconstricteur connu ; il est insensible à l’action des antagonistes des autres agents bronchoconstricteurs, suggérant l’existence de récepteurs spécifiques.

ELEMENTS D’HISTOCYTOLOGIE PULMONAIRE

VOIES AERIENNES SUPERIEURES 

La structure histologique de la paroi des voies aériennes est très bien adaptée à la conduction car elle permet d’associer rigidité, flexibilité et extensibilité. Elle est formée de différentes couches dont la composition et la répartition varient de la trachée à la bronchiole afin de s’adapter au mieux au diamètre des voies aériennes et à leur fonction (Figures 4, 5).

LES POUMONS

Les poumons sont enserrés dans une formation anatomique spécialisée. Il s’agit de la plèvre composée d’un double feuillet dont l’un attaché aux poumons (viscéral) glisse sur l’autre, attaché à la paroi thoracique (pariétal). L’espace intra pleural contient un liquide pauvre en protéines et la distance entre les deuxfeuillets est d’environ 5 à 10 µ (Figure 8). La rétraction élastique naturelle des poumons entraine dans l’espace intra pleural une pression négative par rapport à la pression atmosphérique, cette pression est aussi celle des structures voisines, médiastin et œsophage. On a pu montrer que la pression intra œsophagienne est sensiblement égale à la pression pleurale [15].

MECANISMES DE CONTRACTION DU MUSCLE LISSE BRONCHIQUE

Le muscle lisse des voies aériennes est réparti tout le long de l’arbre trachéo- bronchique depuis la trachée jusqu’aux bronchioles terminales. Cependant, sa quantité diffère selon l’endroit de l’arbre bronchique que l’on étudie ; elle va d’une simple lame au niveau de la trachée jusqu’à êtrecirculaire au niveau des bronchioles. Les faisceaux de protéines contractiles s’insèrent sur des points.
Les corticoïdes agissent en inhibant le métabolisme des leucotriènes et des prostaglandines.d’ancrage appelés corps denses qui sont dispersés sur le sarcolemne.
Lors de la contraction de la CMLVA, deux voies aboutissant à la libération cytoplasmique de calcium sont activées :
– celle prépondérante du couplage pharmaco mécanique qui met en jeu le métabolisme des phosphoinositides avec formation d’Inositol Phosphate 3 (IP3) et du Diacyl Glycérol (DAG) qui permettent la libération du calciumintracellulaire
– celle du couplage électromécanique qui ouvre les canaux calciques permettent ainsi l’influx du calcium extracellulaire [55, 58].

Couplage pharmaco-mécanique

Ce mécanisme de couplage joue un rôle majeur dans le muscle lisse des voies aériennes. Les étapes qui relient l’interaction messager extracellulaire à l’augmentation de la concentration intracellulaire en calcium libre sont les suivantes. L’activation du récepteur dissocie une protéine G qui permet l’activation d’une enzyme, la phospholipase C qui catabolise les phosphoinositides (IP) membranaires. Au cours de ce catabolisme duphosphatidylinositol diphosphate (IP2) puis triphosphate (IP3) est formé. L’IP3 libère alors le calcium stocké dans des compartiments intracellulaires[17] en se fixant à un récepteur couplé à un canal calcique dans la membrane du réticulum sarcoplasmique. Cette augmentation de la concentration d’IP3 n’est que transitoire car l’IP3 est ensuite dégradé, notamment en IP4. Au cours du catabolisme des phosphoinositides membranaires, en plus de l’IP3, est formé de diacylglycérol (DAG). Le DAG est le ligand physiologique d’une protéine intracellulaire juxta membranaire, la protéine kinase C (PKC). La PKC a peu d’effet direct sur la concentration calcique intracellulaire. Par contre, elle pourrait jouer un rôle sur la sensibilité des protéines contractiles à l’ion calcium.

PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INFLAMMATION BRONCHIQUE AU COURS DE L’ASTHME

L’inflammation est une réponse immédiate à toute agression menaçant l’organisme. Elle a été dépistée par CELSE (médecin romain) il y a deux mille ans. Il l’a qualifiée en quatre mots: douleur, rougeur, chaleur, tumeur.
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires. Il se manifeste par des crises de dyspnée sifflante, souvent nocturnes et réversibles et qui disparaissent spontanément ou sous l’effet d’un traitement. C’est un syndrome multifactoriel, dont la manifestation est fonction de facteurs acquis souvent liés à l’environnement, des facteurs spécifiques tels que l’allergie, la pollution ou le tabac qui s’associent à d’autres non spécifiques.
L’hyperréactivité bronchique (HBR) et l’inflammation bronchique sont des constantes dans cette maladie.

REPONSE DES VOIES AERIENNES AUX STIMULI PROINFLAMMATOIRES

Les sujets présentant une hyperréactivité bronchique, en réponse à des stimuli très divers (physiques, chimiques ou pharmacologiques) présentent une obstruction bronchique aigüe excessive ou démesurée par rapport à celle des sujets normaux (Figure 13). L’hyperréactivité bronchique est une anomalie fonctionnelle respiratoire fréquemment associée à l’asthme. Plusieurs populations cellulaires sont impliquées dans la physiopathologie de l’hyperréactivité bronchique, du muscle lisse bronchique, système nerveux autonome, cellules de l’inflammation, épithélium ou vaisseaux bronchiques. Beaucoup de ces cellules produisent des médiateurs qui induisent une obstruction bronchique ou servent de messager intercellulaire.

CELLULES DE L’INFLAMMATION

Mastocytes

Situés dans la lumière bronchique, l’épithélium bronchique et la sous-muqueuse, leur membrane porte des récepteurs du fragment Fc des IgE des IgG, des prostaglandines (PG), des récepteurs sympathomimétiques et muscariniques. Ils contiennent différents médiateurs : histamines, ECF, NSF…Ils sont impliqués dans la réponse immédiate aux allergènes et à l’exercice, en l’initialisant. Leurrôle dans la réponse tardive de l’HRB semble faible.

Polynucléaires éosinophiles (PNE)

Dans l’asthme, la réaction locale est caractérisée par l’afflux d’éosinophiles : on parle communément de « bronche desquamative à éosinophiles », ce qui traduit l’importance des altérations de l’épithélium de revêtement, lesquelles influencent la survenue et la pérennisation de l’hyperréactivité bronchique. Or, ces dégâts tissulaires sont liés, pour une part importante, à la capacité d’agression del’éosinophile.
Dans la maladie asthmatique, il existe dans le sang périphérique un pourcentage accru d’éosinophiles hypodenses, présumés activés. Les éosinophiles sont aussi en nombre accru dans le liquide de LBA, les produits d’expectoration et le tissu bronchique [81]. Leur nombre dans le sang et le liquide de LBA est corrélé à la sévérité de la maladie [10].
Les éosinophiles activés libèrent de multiples médiateurs liés au granule ou résultant d’une activation membranaire. Les protéines du granule de l’éosinophile, notamment la major binding protein (MBP), sont localisées sur les sites d’altération épithéliales [27].
L’éosinophile génère aussi des dérivés de l’acide arachidonique comme le PAF, le LTB4, et le LTC4 [79]. Ils interviennent donc dans les phénomènes de bronchoconstriction et dans l’augmentation de la perméabilité vasculaire. En effet il sécrète de nombreuses cytokines (IL-1, IL-3, IL-5, IL-6, IL-8, GM-CSF, TGF, TNFĮ, MIP1, IL-4, et RANTES) [13, 37].
L’IL-3, le GM-CSF et l’IL-5 sont des facteurs de croissance pour l’éosinophile.
L’IL-5 permet aussi une survie prolongée par l’inhibition de l’apoptose de l’éosinophile.
Les chimiokines particulièrement impliquées dans l’attraction des éosinophiles sur le site du conflit allergénique sont essentiellement le RANTES, le MCP-3,l’éotaxine et le MCP-4, les éosinophiles sont situés dans la paroi bronchique (leur infiltration muqueuse permet de différencier l’asthme de la BPCO d’un point de vue histologique). Ils possèdent des récepteurs au fragment Fc des IgE. Leurs médiateurs provoquent des dégâts épithéliaux.
Inhibés par des corticoïdes ce sont probablement les cellules clés de la maladie asthmatique.

Cellule épithéliale (CE)

Le rôle de la cellule épithéliale bronchique dans l’asthme n’est plus confiné au simple processus de défense vis-à-vis des agents extérieurs. Elle est précocement lésée et la desquamation de l’épithélium est corrélée à l’hyperréactivité bronchique. Cette cellule est également capable de libérer certains médiateurs chez l’asthmatique : l’acide 1,5-hydroxyéicosatétranoïque (1,5-HETE), des facteurs myorelaxants comme la PGE2 [45], du GM-CSF. Récemment, il a été démontré une expression accrue de la NO-synthase inductible par la cellule épithéliale de l’asthmatique, non observée chez le sujet sain [38]. Le NO est bronchodilatateur physiologiquement [39], mais lorsque sa production est excédentaire, il peut avoir des effets délétères sur l’asthme puisqu’il augmente le flux bronchique sanguin et l’exsudation plasmique dans les voies aériennes et d’autre part, peut être transformé en espèces radicalaires.
La cellule épithéliale exprime également un certain nombre de molécules de surface telles que l’HLA-DR, l’ICAM-1et le CD23, ce dernier n’étant exprimé que chez l’asthmatique.

Les plaquettes

Les plaquettes possèdent des récepteurs aux IgE, contiennent de la sérotonine, de la Thromboxane et des produits de la lipoxygénase.

Les lymphocytes

Il existe deux types de lymphocytes :
– les lymphocytes B, impliqués dans la sécrétion des IgE
– les lymphocytes T qui jouent un rôle de pérennisation de la réponse inflammatoire.

Les basophiles

Les granulocytes basophilesou polynucléaires basophiles (ou plus simplement « basophiles») sont des leucocytes (cellules sanguines de la lignée blanche), ayant un rôle dans le système immunitaire. On les appelle polynucléaires en raison d’une erreur historique : de par le caractère lobé de leur noyau (deux lobes en général), on a longtemps cru que ces cellules possédaient plusieurs noyaux. Le qualificatif de « basophile » vient aussi d’une caractéristique visible en microscopie optique : après ajout des colorants vitaux usuels, ces cellules se colorent en bleu (leurs grandes inclusions cytoplasmiques fixent les colorants bleus). Les autres granulocytes sont les granulocytes neutrophiles et éosinophiles. Les basophiles sont les plus rares (0,5 à 1 %, et même 0 % chez certaines personnes) des granulocytes. Les inclusions cytoplasmiques contiennent de nombreuses molécules chimiques, et en particulier histamine et héparine (à la différence des mastocytes, ils ne contiennent pas de sérotonine). L’histamine et l’héparine servent à empêcher la coagulation dans les vaisseaux sanguins, mais aussi à augmenter la perméabilité des capillaires sanguins, ouvrant ainsi la voie à la diapédèse.

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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I-RAPPELS ANATOMO-HISTOLOGIQUES SUR LES VOIES AERIENNES
I-1-STRUCTURE MACROSCOPIQUE
I-1-1-L’ARBRE BRONCHIQUE
I-1-2- INNERVATION BRONCHIQUE
I-2- ELEMENTS D’HISTOCYTOLOGIE PULMONAIRE
I-2-1-VOIES AERIENNES SUPERIEURES
I-2-2-LES POUMONS
I-2-3-LE RESEAU CAPILLAIRE
II-1-REGULATION NERVEUSE
II-1-1-LES VOIES AFFERENTES SENSITIVES : Bronchosensibilité
II-1-2-LES VOIES EFFERENTES MOTRICES
II-1-2-1-Le système cholinergique (Parasympathique)
II-1-2-3-Le système NANC
II-2-REGULATION HUMORALE
II-3- MECANISMES DE CONTRACTION DU MUSCLE LISSE BRONCHIQUE
III-PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INFLAMMATION BRONCHIQUE AU COURS DE L’ASTHME
III-1-REPONSE DES VOIES AERIENNES AUX STIMULI PRO-INFLAMMATOIRES
III-2- L’INFLAMMATION BRONCHIQUE
III-2-1-CELLULES DE L’INFLAMMATION
III-2-1-1-Mastocytes
III-2-1-2-Polynucléaires éosinophiles (PNE)
III-2-1-3-Macrophages alvéolaires (MA)
III-2-1-4-Polynucléaires neutrophiles (PNN)
III-2-1-5-Cellule épithéliale(CE)
III-2-1-6- Les plaquettes
III-2-1-7-Les lymphocytes
III-2-1-8-Les basophiles
III-2-2-LES MEDIATEURS DE L’INFLAMMATION
III-2-2-1-Médiateurs granulaires des cellules métachromatiques
III-2-2-2-Médiateurs phospholipidiques
IV- TRAITEMENT DE L’ASTHME
IV-1- TRAITEMENT MEDICAMENTEUX
IV-1-1- BRONCHODILATATEURS
IV-1-1-1- Bêta 2 agonistes
IV-1-1-2- Xanthiniques
IV-1-1-3- Anticholinergiques
IV-1-2- ANTI INFLAMMATOIRES
IV-1-2-1- Corticoïdes
IV-1-2-2- Cromones
IV-1-3- ANTI LEUCOTRIENES
IV-1-4- ANTICORPS MONOCLONAUX
IV-2- IMMUNOTHERAPIES SPECIFIQUES
IV-3- DEVELOPPEMENT DE NOUVELLES CLASSES THERAPEUTIQUES
IV-3-1- ANTI-IGE
IV-3-2- ANTICYTOKINES
IV-4- AUTRES MOYENS
IV-4-1- OXYGENOTHERAPIE
IV-4-2- L’ANTIBIOTHERAPIE
IV-4-3- VENTILATION MECANIQUE ET INTUBATION
IV-4-4- L’ADRENALINE
V- PHYTOTHERAPIE DANS L’ASTHME
VI- LE LAVAGE BRONCHO ALVEOLAIRE DANS L’INFLAMMATION DES VOIES AERIENNES
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I- OBJECTIFS DE L’ETUDE
II-CADRE DE L’ETUDE
III-MATERIEL ET METHODES
III-1- MATERIEL
III-1-1- Matériel de laboratoire
III-1-2- MATERIEL VEGETAL
III-2-METHODOLOGIES
III-2-1-PREPARATION DES EXTRAITS VEGETAUX
III-2-2-PREPARATION DES SOLUTIONS DE TRAVAIL
III-2-3- PROTOCOLES
III-2-3-1- Réactivité trachéale
III-2-3-2- Induction de l’inflammation in vivoet lavage broncho alvéolaire
III-2-3-3- Comptage cellulaire
III-2-3-4-Caractérisation des effets anti radicalaires ou anti oxydants
III-2-3-5- Criblage phytochimique préliminaire
IV- RESULTATS
IV-1- REACTIVITE TRACHEALE A L’HISTAMINE
IV-2- COMPTAGE CELLULAIRE GLOBAL ET DIFFERENTIEL APRES INFLAMMATION INDUITE DES VOIES AERIENNES
IV-3- EFFETS ANTI RADICALAIRES
IV-4- PROFILS PHYTOCHIMIQUES DES EXTRAITS
V- DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNNEXES 

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