LE LAPIN, NOUVEL ANIMAL DE COMPAGNIE

LE LAPIN, NOUVEL ANIMAL DE COMPAGNIE

Spécificités de la peau du lapin

– « Double menton » C’est un pli de peau très développé chez les lapins (essentiellement les femelles gestantes), qui s’étend en région ventrale de l’encolure. Peu de temps avant la mise-bas, la lapine arrache des poils de cette région afin de fabriquer un nid. C’est une zone qui peut être le siège de dermatite suintante.

2- Absence de coussinets plantaires En lieu et place, les doigts et la région métatarsienne sont recouverts de fourrure particulièrement grossière. La peau normale, en région métatarsienne présente : – un stratum corneum étroit avec quelques cellules squameuses qui se détachent. – un épiderme très mince allant jusqu’à 3 couches. – un derme avec des fibres de collagène denses localisées (29). Attention aux risques de pododermatites à ce niveau. Chez le lapin, les griffes sont puissantes et non rétractiles (49) (79).

 Fourrure du lapin

Structure du poil

Les poils sont issus des follicules pileux, invaginations épidermiques situées dans le derme. Ces derniers présentent 3 parties (cf figure 3) : – l’infundibulum généralement commun à plusieurs poils. – l’isthme – le bulbe.
Recouvrant la papille dermique qui la nourrit, la matrice bulbaire est le lieu de production des cellules du poil en multiplication active, qui donnent naissance à une kératine particulièrement « solide » grâce à son faible taux de lipides et à une teneur élevée en sulfure. C’est à ce niveau, également, que les poils acquièrent leur pigmentation. Cette matrice est protégée par 2 gaines : – une gaine épithéliale interne produite par la matrice elle-même qui disparaît au niveau de l’isthme. – une gaine épithéliale externe, invagination de l’épiderme.
Les poils sont constitués, de l’intérieur vers l’extérieur : – d’une médulla qui contient de l’air, des vacuoles de glycogène ou des pigments. – d’un cortex composé de cellules cornéifiées. – d’une cuticule qui assure un rôle de protection par l’assemblage caractéristique de ses cornéocytes, cellules épithéliales anucléées.
La croissance du poil dure approximativement 5 semaines (figure 4) et est dépendante d’une activité cyclique : – une phase de mitose ou anagène. – une phase intermédiaire ou catagène. – une phase de repos ou télogène.

Différents types de poils et leur répartition

Le poil est relativement court chez le lapin nain (hormis l’Angora). Il en existe 3 types : – Le poil de bourre ou duvet ayant un rôle dans l’isolation thermique : court, élastique, il est totalement recouvert de cuticule et est de diamètre constant. – Le poil intermédiaire ou poil tecteur : il couvre hermétiquement le pelage. – Le poil définitif ou jarre : long, cassant, sa pointe est élargie et dépourvue de cuticule. C’est le poil recteur qui oriente le pelage. On a environ 1 jarre pour 4 poils intermédiaires et pour 60 poils de bourre. Il est à l’origine de la diversité des pelages des lapins.
Les vibrisses chez le lapin sont proéminentes : ce sont des mécanorécepteurs intervenant dans la sensibilité tactile. Leur importance s’explique par le fait que les yeux sont latéraux (ce qui offre une large vision panoramique afin de repérer les prédateurs) et ne permettent pas au lapin de visualiser la région de la bouche.

Déroulement des mues

On distingue 2 mues selon l’âge du lapin
Les mues juvéniles : Elles concernent l’animal en croissance. 3 pelages juvéniles vont se succéder : pelage du nouveau-né : à la naissance, le lapereau est nu puis les poils de jarre apparaissent (environ 4 jours après la naissance), suivis quelques jours après, par le sous-poil. Ce pelage ne pèse que 8 à 10g et persiste 4 à 6 semaines. pelage infantile : c’est un pelage léger composé de poils fins bien « implantés » dès 9 semaines. pelage sub-adulte : la mue qui le précède est longue (4 ou 5 semaines). Elle débute en région antérieure et ventrale. Selon la saison de sa production, il sera plus ou moins fourni : 40g en été contre 60g en automne ou hiver. Il est complet au plus tôt à 5 mois d’âge et est remplacé par le pelage adulte audelà de 6 à 8 mois.
 Les mues saisonnières de l’adulte : Elles se déroulent au printemps et à l’automne et débutent au niveau de la tête pour se prolonger vers l’arrière et se terminer sur les flancs. mue du printemps : c’est la plus importante mais elle est lente et irrégulière et fournit un pelage d’été maigre et court (environ 50g). mue d’automne : elle remet en activité tous les follicules pileux en un temps bref et donne naissance à un pelage plus long, stable et homogène (y compris les follicules pileux secondaires qui produisent le duvet) (environ 80g). De plus, en hiver, le réseau de fibres de collagène du derme se resserre et donne un cuir plus fin et plus solide.
 Déterminisme des mues et qualité du pelage : photopériodisme : c’est le facteur le plus important surtout pour ce qui concerne les mues de l’adulte. température : elle intervient indirectement. Si elle est trop élevée, la consommation d’aliments diminue et la qualité du pelage est altérée. hormones : les hormones thyroïdiennes exercent une action stimulante sur la phase anagène contrairement aux oestrogènes et glucocorticoïdes. Nutrition inadaptée, états pathologiques et hygiène médiocre ont des conséquences néfastes sur la fourrure (57) (75).

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIER CHAPITRE : LE LAPIN, NOUVEL ANIMAL DE COMPAGNIE
I- Biologie du lapin : du « lapin des champs » au « lapin des villes »
A- Taxonomie
B- Colonisations territoriales à travers les siècles
1- Premières descriptions
2- Espagne, berceau du développement de la population cunicole
3- Distribution géographique : entre extension mondiale et invasion locale
C- Etapes de la domestication
D- Lapin, nouvel animal de compagnie
1- Lapin de compagnie en clientèle (races représentées)
2- Lapins nains : zootechnie
3- Attrait suscité par ce nouveau compagnon
4- Conditions d’entretien et alimentation
II- Particularités anatomiques, physiologiques et biologiques
A- Interactions avec le monde extérieur
1- Fonctions sensorielles
2- Appareil musculo-squelettique
B- Comportement alimentaire
1- Formule dentaire
2- Digestion chimique
3- Caecotrophie
C- Reproduction chez le lapin
1- Différentiation mâle-femelle et maturité sexuelle
2- Accouplement
3- Mise-bas
D- Particularités hématologiques, biochimiques et urinaires
III- Approche histologique et fonctionnelle de la peau et de ses annexes
A- Structure de la peau
1- Epiderme
2- Membrane basale
3- Derme
4- Tissu conjonctif sous-cutané
B- Spécificités de la peau du lapin
1- « Double menton »
2- Absence de coussinets plantaires
C- Fourrure du lapin
1- Structure du poil
2- Différents types de poils et leur répartition
3- Déroulement des mue
4- Caractéristiques du pelage de quelques races
D- Sécrétions cutanées et marquage territorial
1- Glandes sébacées
2- Marquage du territoire
IV- Conduite de la consultation du lapin
A- Recueil des commémoratifs
B- Examen clinique
1- Examen général à distance
2- Examen rapproché
C- Examens complémentaires utilisables en dermatologie
1- Examens microscopiques de routine
2- Examens de laboratoire
DEUXIEME CHAPITRE : LES TROUBLES CUTANES CHEZ LE LAPIN DE COMPAGNIE : EPIDEMIOLOGIE, SYMPTOMATOLOGIE, DIAGNOSTIC
I- Approche sémiologique des troubles cutanés chez le lapin
A- Certaines affections ont une topographie lésionnelle précise
B- Sémiologie des troubles cutanés chez le lapin
1- Prurit
2- Modifications du pelage
3- Lésions de la peau
Approche étiologique des troubles cutanés chez le lapin
A- Dermatoses parasitaires
1- Dermatoses dues à des acariens (acarioses)
2- Dermatoses dues à des insectes (entomoses)
3- Dermatophytoses
4- Autres mycoses
a- la candidose
b- divers
5- Helminthoses sous-cutanées
B- Dermatoses bactériennes
1- Staphylococcie
2- Nécrobacillose
3- Pasteurellose
4- Spirochétose vénérienne
5- Autres affections bactériennes
6- Affections multifactorielles
a- la dermatite suintante
b- les maux de pattes
C- Dermatoses virales
1- Myxomatose
2- Fibrome de Shope
3- Autres viroses provoquées par des Poxviridae
4- Herpesviroses
D- Affections néoplasiques
E- Dysendocrinies
F- Affections congénitales-héréditaires
1- Albinisme
2- Asthénie cutanée
3- Autres affections
G- Carences alimentaires et intoxications
1- Carences
2- Intoxications
H- Agressions cutanées liées à des facteurs physiques
1- Liées à des variations climatiques
2- Liées à la cohabitation
3- Agressions liées à des troubles du comportement
4- Allergies
5- Facteurs iatrogène
TROISIEME CHAPITRE : MESURES THERAPEUTIQUES ET PROPHYLACTIQUES
I- Thérapeutique chez le lapin
A- Thérapeutique médicale
1- Les différentes voies d’administration
a- thérapeutique locale
b- voie orale
c- voies parentérales
2- Principales classes de médicaments utilisés en dermatologie
a- antiparasitaires
b- anti-infectieux
c- autres médicaments employés en dermatologie
3- Quelques protocoles thérapeutiques
B- Thérapeutique chirurgicale
1- Anesthésie chez le lapin
a- prémédication et tranquillisation
b- précautions particulières lors de l’anesthésie
c- anesthésie fix
d- anesthésie gazeuse
e- surveillance de l’anesthésie
f- soins post-opératoires
2- Chirurgie cutanée
II- Prophylaxie chez le lapin
A- Prophylaxie sanitaire
B- Prophylaxie médicale
CONCLUSION

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