LE LAC ALAOTRA
LโAGRICULTURE DE CONSERVATIONย
Lโagriculture de conservation se construit autour de la mise en ลuvre de trois grands principes de gestion des agro systรจmes : le non labour (perturbation minimale du sol), le maintien dโune couverture vรฉgรฉtale permanente en surface et une rotation des cultures (FAO). Les travaux du sol (labours, sarclages, buttages) sont thรฉoriquement notablement diminuรฉs.
La couverture vรฉgรฉtale peut รชtre constituรฉe de rรฉsidus de la rรฉcolte prรฉcรฉdente ou de vรฉgรฉtaux apportรฉs et รฉtalรฉs sur le sol (couvertures mortes), ou de plantes de couverture occupant le terrain avant la culture principale ou plantรฉes en association (couvertures vives) (Capillon et Sรฉguy, 2002). Lโagriculture de conservation inclue des techniques regroupรฉes dans une ยซ famille de systรจme de culture ยป que sont : le dรฉfriche paillis, le semis sous couverture vรฉgรฉtale (SCV) et les techniques culturales sans labour (TSL). Appelรฉes aussi agriculture de conservation a condition de conserver les 3 principes.
Les avantages thรฉoriques, annoncรฉs ร la fois pour lโรฉconomie de lโexploitation et pour lโenvironnement en gรฉnรฉral font de lโagriculture de conservation un concept porteur pour le dรฉveloppement durable (Serpantiรฉ, 2009). En effet, lโobjectif de ces pratiques culturales est de favoriser ou restaurer lโactivitรฉ biologique dans le sol, en vue de multiples bรฉnรฉfices pour la plantes, la rรฉduction des risques, lโรฉconomie dโinterventions culturales et dโintrants (Sรฉguy et al, 2007), la durabilitรฉ de la production et lโamรฉlioration ร terme de la vie biologique et de la fertilitรฉ des sols. La suppression ou rรฉduction du travail du sol รฉvite sa dรฉgradation du ร la diminution de la matiรจre organique, la perte de la stabilitรฉ structurale, lโappauvrissement biologique et lโรฉrosion (Six et al, 2002 ; Razafimbelo et al, 2006 ). La couverture permanente assure certaines fonctions du travail du sol, le protรจge des intempรฉries et de lโรฉrosion , stimule les processus biologique qui assurent la stabilitรฉ structurale du sol, accroรฎt sa richesse organique et biologique, et optimise la disponibilitรฉ en nutriments par lโaccroissement de leurs flux et la limitation des fuites, confรฉrant une meilleure efficience aux engrais (Billaz et al., 2001 ; Djamen et al., 2005 ; Razafimbelo et al., 2006 ; Sรฉguy et al., 2007 ; Derpsch, 2007 citรฉ par Serpantiรฉ, 2009). Elle assure un effet tampon par rapports aux alรฉas climatiques et pluviomรฉtriques en particulier.
Lโassociation culturale et les successions permettent dโamรฉliorer le profil du sol et de limiter la spรฉcialisation parasitaire. Dโautre part, selon les contextes, les rรฉsultats รฉconomiques des exploitations peuvent se trouver accrus grรขce ร : une รฉconomie dโopรฉrations, de travail, dโรฉnergie fossile, dโengrais et de pesticides, ร une simplification des รฉquipements nรฉcessaires et ร une stabilisation voire augmentation des rendements (Billaz et al., 2001 ; Djamen et al., 2005 ; Derpsch, 2007 ; FAO, 2008 ; Chabierski et al., 2008).
Typologie des exploitationsย
De part la diversitรฉ de milieux biophysiques et de part la complexitรฉ des processus historiques, le systรจme agraire du lac est composรฉ dโune grande diversitรฉ dโexploitation.Une typologie de ces exploitations a รฉtรฉ รฉlaborรฉe en 2007, dans le cadre du projet BV lac par Durand et Nave.Elle se base sur 3 grands critรจres : lโautosuffisance en riz (liรฉe au type de riziculture que pratique lโagriculteur), la diversification des sources de revenus et valorisation qui dรฉpendra du type de terroirs et aux surfaces auxquels lโagriculteur a accรจs ; lโemploi et/ou lโoffre de main dโลuvre.
๏ท Les grands riziculteurs : Type A : Ils possรจdent de grandes surfaces (3 ร 15 ha) de riziรจres irriguรฉes (RI). Leurs rendements sont รฉlevรฉs, ils sont donc autosuffisants en riz et la vente du paddy constitue leur source de revenu (> 4 000 Kar/an). Ils ont accรจs ร la traction attelรฉe, voire motorisรฉe et embauchent plus de 300 H.j/an. Les surfaces de tanety et baiboho (> 4ha) ne sont exploitรฉes que de faรงon secondaire : cultures extensives en travail et en capital ou pรขturages puisqu’ils possรจdent souvent un cheptel important de zรฉbus pour le travail des riziรจres.
๏ท Les agriculteurs ร rendement alรฉatoires : Type B : Ils possรจdent des riziรจres ร mauvaise maรฎtrise de l’eau (RMME) (riziรจres peu amรฉnagรฉes ou infrastructures dรฉgradรฉes) et ont recours ร la main d’ลuvre extรฉrieure. Leurs rendements sont en gรฉnรฉral moins bons mais leurs surfaces leurs permettent d’รชtre encore autosuffisants et de vendre du paddy. Toutefois en cas de trรจs mauvaise annรฉe (accident climatique) les rendements peuvent รชtre nuls. Ces agriculteurs cherchent alors ร sรฉcuriser leurs revenus en cultivant des cultures pluviales pour la vente mais cela reste secondaire : 60 % de la marge brute d’exploitation provient de la vente du paddy. Ce type d’exploitation est caractรฉrisรฉ par une irrรฉgularitรฉ des revenus d’une annรฉe sur l’autre.
๏ท Les agriculteurs autosuffisant exploitant les tanety : Type C : Ils sont autosuffisant en riz avec une surface de RI ou RMME de 1 ร 3 ha. Une petite quantitรฉ de paddy peut รชtre vendue.
Ces agriculteurs mettent en valeur la totalitรฉ de leurs surfaces de tanety et baiboho pour dรฉgager un revenu complรฉmentaire. Certains diversifient leurs productions (petit รฉlevage, charbon de bois…) ou pratiquent une activitรฉ de service hors exploitation parfois ร plein temps dont le revenu reprรฉsente presque 40 % du revenu total et sans ce revenu le solde de trรฉsorerie serait nรฉgatif.
๏ท Agriculteurs diversifiant leur production : Type D : Les agriculteurs de ce type cultivent peu de surface et n’ont accรจs qu’ร 1 ha environ de RMME. Les rendements sont alรฉatoires et ils ne sont pas autosuffisants en riz. Leurs contraintes sur les riziรจres et les faibles surfaces de tanety et baiboho les poussent ร les valoriser du mieux possible : diversification des cultures de rente (maraรฎchage, fruitiers, arachides), SCV, contre-saison, recours au petit รฉlevage trรจs frรฉquent pour valoriser les productions de maรฏs et manioc. Ils vendent รฉgalement leur force de travail en tant qu’ouvrier agricole. L’รฉlevage porcin est important puisque la marge de l’activitรฉ d’engraissement reprรฉsente 70 % de la marge brute d’exploitation.
๏ท Non autosuffisant et ouvriers agricoles : Type E : Il s’agit d’un type constituรฉ de jeunes agriculteurs ou de migrants rรฉcents. C’est pourquoi ils n’ont que peu de surface (1 ha de tanety et/ou baiboho qu’ils cultivent de faรงon intensive pour l’autoconsommation et la vente) et souvent pas du tout de riziรจres. Ils ne possรจdent que des outils manuels et sur ces petites surfaces ils n’ont pas besoin d’embaucher de la main d’ลuvre extรฉrieure mais font parfois appel ร de l’entraide pour les pics de travaux. Le revenu agricole ne couvre pas les besoins de la famille et ils vendent donc leur force de travail en tant qu’ouvrier agricole. Ce type est celui qui a le solde de trรฉsorerie le plus bas, solde qui ne lui permet pas de capitaliser.
๏ท Pรชcheurs pratiquant lโagriculture : Type F : Pour ce type, l’agriculture est presque secondaire, puisque la pรชche reprรฉsente 70 % du revenu, plus de 50 % du temps de travail familial et reste l’activitรฉ pour laquelle la valorisation de la journรฉe de travail est la plus รฉlevรฉe. Ces pรชcheurs cultivent jusqu’ร 1 ha de riziรจre RMME pour leur consommation mais ne sont pas autosuffisants. Ils sont souvent mรฉtayers ou locataires et ne peuvent donc pas toujours adopter de techniques culturales ou des systรจmes de culture qui reprรฉsenteraient un risque pour eux tant que le foncier n’est pas sรฉcurisรฉ.
๏ท Pรชcheurs sans terres ouvriers agricoles : Type G : Ce type ne constitue pas un type d’exploitants agricoles puisqu’ils sont sans terre et sont avant tout pรชcheurs. Ce groupe joue un rรดle clรฉ dans le fonctionnement du systรจme agraire de la rรฉgion รฉtant donnรฉ la forte demande en main d’oeuvre. En effet, il reprรฉsente un rรฉservoir de main d’ลuvre important pour les types qui en ont besoin (A et B principalement).
Analyse systรฉmiqueย
Lโexploitation est considรฉrรฉe comme un systรจme, cโest ร dire une structure finalisรฉe : ยซ ensemble dโรฉlรฉments liรฉes entre eux par des relations lui confรฉrant une organisation en vue de remplir certaines fonctions ยป (Jouve, 1997). Le systรจme dโexploitation est lโunitรฉ รฉconomique qui symbolise lโexploitation agricole. Il est conduit par une unitรฉ de gestion : lโexploitant, qui prend des dรฉcisions selon une stratรฉgie รฉvolutive. Le systรจme dโexploitation peut regrouper un ou plusieurs systรจmes de production.
Un systรจme de production se dรฉfinit comme : ยซ un ensemble structurรฉ de moyens de production (travail, terre, รฉquipement) combinรฉs entre eux pour assurer une productionย vรฉgรฉtale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs et besoins de lโexploitant et de sa famille ยป (Jouve, 1997). Le systรจme de production regroupe les systรจmes de culture et dโรฉlevage.
Un systรจme de culture รฉtant ยซ lโensemble de modalitรฉs techniques mis en ลuvre sur des parcelles traitรฉes de maniรจre homogรจne. Chaque systรจme de culture se dรฉfinit selon la nature des cultures et leur ordre de succession, les itinรฉraires techniques appliquรฉs ร ces cultures (suite logique et ordonnรฉe de pratiques culturales), ce qui inclut le choix des variรฉtรฉs pour les cultures retenues.ยป
Le systรจme dโรฉlevage se dรฉfinit en fonction dโun troupeau ou de fragment de troupeau. Il se caractรฉrise par une suite logique et ordonnรฉe dโopรฉrations techniques dโรฉlevage. (Landais, 1992).
Le fonctionnement de lโexploitation rรฉsulte des interactions qui sโรฉtablissent entre les systรจmes de culture et systรจmes dโรฉlevage et entre ces รฉlรฉments et des facteurs externes, le systรจme de production รฉtant un systรจme ouvert. Ce fonctionnement rรฉsulte รฉgalement des objectifs de lโexploitant qui sont conditionnรฉs par des contraintes externes et internes.
ยซ Le couple exploitation-famille est considรฉrรฉ comme un systรจme ouvert et finalisรฉ, lโagriculteur dรฉcidant de ces choix techniques en fonction de la perception quโil a de ces objectifs, contraintes et atouts, et des relations quโil entretient avec son environnement ยป
Notre รฉtude soulรจve la question de lโadoption de nouvelles techniques qui vont modifiรฉes le fonctionnement de lโexploitation.
Lโinnovation se dรฉfini comme รฉtant lโadoption dโune nouveautรฉ (Chaveau, 1999 citรฉ par Penot 2001). Innover en agronomie consiste donc ร effectuer une modification ou une transformation dโun systรจme technique ou dโun mode dโorganisation, c’est-ร -dire utiliser, modifier, adapter une invention pour la rendre opรฉrationnelle dans un contexte donnรฉe.
Lโinnovation est donc un processus, qui commence par lโadoption et lโappropriation de nouvelles techniques puis รฉventuellement par leur transformation. Les pratiques sont la mise en ลuvre de ses nouvelles techniques.
Une technique ne pourra รชtre adoptรฉe que si elle satisfait un certain nombre de conditions.
Elle doit dโabord apporter un avantage rรฉel ร ceux qui lโadoptent, en comparaison avec le systรจme antรฉrieur. C’est-ร -dire quโelle doit pouvoir permettre de produire dโavantage ou de mieux vendre son produit sans augmenter le travail nรฉcessaire, elle peut permettre dโamรฉliorer la productivitรฉ du travail. Elle ne doit pas induire des charges nouvelles insupportables. Elle doit รชtre compatible avec le systรจme technique en place et sโy introduire en gรฉnรฉrant des bouleversements limitรฉs et progressifs. Lโintroduction de cette technique doit prendre en compte le risque et le minimiser. Elle doit tenir compte la diversitรฉ des systรจmes de production et des diffรฉrentes modalitรฉs dโadoption quโil peut y avoir.
Par consรฉquent une innovation nโรฉmerge que si les conditions techniques sont rรฉunies, si les bonnes personnes sont prรฉsentes, au bon endroit et au bon moment.
Dans le cas des SCV les avantages attendus sont une augmentation de la productivitรฉ du travail et une diminution des coรปts de production. Cependant un surcroit de trรฉsorerie est nรฉcessaire ร lโachat dโherbicide (Jourdain et al, 2001). Evaluer les performances de ces systรจmes demande de prendre en compte une diversitรฉ de modification et nรฉcessite donc lโutilisation dโindicateurs multiples (Loyce et Wery, 2006). Ces indicateurs peuvent รชtre issusย de lโobservation ou de la simulation par modรฉlisation dynamique du fonctionnement de lโagrosystรจme (Boiffin et al, 2001), et des exploitations (Bonnal et al, 2001 ; Stoorvogel et al, 2004).
Afin dโรฉtudier le fonctionnement de lโexploitation et lโeffet que peuvent avoir certaines innovations, nous considรฉrerons dans notre รฉtude lโensemble du systรจme dโactivitรฉ.
En effet, dans le cas des exploitations malgaches il existe de fortes interactions entre lโexploitation agricole proprement dite et le mรฉnage.
Le mรฉnage reprรฉsente une unitรฉ dรฉcisionnelle et gestionnaire, mais aussi une unitรฉ de rรฉsidence, de production, de consommation et dโaccumulation (Gasselin, 2010).
Pour Chia (2005), ยซ l’exploitation agricole ne peut รชtre considรฉrรฉe comme une entreprise, au sens de la thรฉorie รฉconomique classique, car deux institutions encadrent le fonctionnement des exploitations agricoles: le marchรฉ et la famille. De ce fait elle correspond plus ร un systรจme d’activitรฉs dont le fonctionnement tient compte des logiques marchandes et familiales (individuelles et collectives) ยป
Les logiques qui animent le systรจme de production agricole ne peuvent sโapprรฉhender sans rรฉfรฉrence ร un mรฉta-systรจme qui les englobe ร cotรฉ des autres activitรฉs productives de lโexploitant et de sa famille (Paul, 1994). On parle donc de systรจme dโactivitรฉ.
Au sein du systรจme dโactivitรฉ, les diffรฉrentes activitรฉs sont liรฉes entre elles par des liens fonctionnels et par des articulations temporelles et spatiales et chacune a son propre rรดle dans le fonctionnement de lโensemble. Il constitue le vรฉritable domaine de cohรฉrence des pratiques et des choix de lโagriculteur.
Le systรจme de production et notamment lโallocation des ressources familiales (travail, capital financier, capital technique, foncier) ร lโactivitรฉ agricole ne peut pas se comprendre sans rรฉfรฉrences aux autres activitรฉs (Paul, 1994).
Il est donc nรฉcessaire pour comprendre le fonctionnement dโune exploitation agricole dโapprรฉhender lโensemble du systรจme dโactivitรฉ.
Concepts et dรฉfinitions en micro รฉconomie
Lโanalyse รฉconomique de lโexploitation se faits aux diffรฉrents niveaux dรฉcrits (Cf. Analyse systรฉmique). Plusieurs indicateurs sont utilisรฉs pour effectuer cette analyse.
Au niveau exploitation les indicateurs utilisรฉs permettront de comparer les performances รฉconomiques des exploitations entre elles. Mais cโest surtout dans lโobjectif dโรฉvaluer les atouts et contraintes des diffรฉrentes stratรฉgies pouvant รชtre mise en ลuvre sur lโexploitation que nous utiliserons ces indicateurs.
Dรฉfinition de la trajectoire prospective de lโexploitationย
A partir de cette perception commune avec lโexploitant, il est possible dโidentifier les contraintes qui pรจsent sur lโexploitation et de formaliser le ou les objectifs de lโexploitant.
Lโagriculteur dรฉfinit ensuite les moyens ร mettre en ลuvre pour atteindre son ou ses objectifs ร partir de ces ressources et des contraintes de lโexploitation. Grรขce au calcul de la capacitรฉ dโautofinancement, le producteur peut avoir une idรฉe plus prรฉcise de ses moyens financiers et donc de sa capacitรฉ ร investir dans un type de stratรฉgie pour atteindre son objectif.
La stratรฉgie de lโexploitant est prรฉcisรฉe et clairement dรฉfinie grรขce ร nos questionnements.
Des informations peuvent รชtre mises ร la disposition du producteur afin quโil dรฉfinisse au mieux sa stratรฉgie. Ces informations doivent รชtre apportรฉes sur la demande de lโexploitant par le biais de formation (alimentation animale, fertilisationโฆ) et de visites (exploitations similaires, ferme รฉcole) au cours desquelles le conseiller doit se montrer neutre vis-ร -vis des objectifs du producteur. Nous avons apportรฉ ce type dโappui (formations, visites) dans 3 exploitations ce qui ร permis une meilleure dรฉfinition des stratรฉgies des producteurs.
La formalisation de la stratรฉgie de lโexploitant permet de dรฉfinir la trajectoire prospective de lโexploitation. Le raisonnement se fait sur moyen terme (10 ans) afin de pouvoir mesurer les consรฉquences des choix rรฉalisรฉes par lโexploitant. Raisonner sur un pas de temps plus long est difficilement envisageable compte tenu de la multiplicitรฉ des alรฉas pouvant intervenir sur lโexploitation.
Au niveau du systรจme de culture, la rรฉflexion est construite autour de lโรฉvolution du parcellaire. Il sโagit de dรฉfinir si lโexploitant prรฉvoit ou non dโaugmenter la surface cultivรฉe et de quelle maniรจre (mise en culture de terre en propriรฉtรฉ non exploitรฉe, mรฉtayage, location, ou achat de terre), et sโil prรฉvoit dโen vendre ou dโen mettre en location. Sur les surfaces disponibles : quelles rotations seront faites dans les annรฉes ร venir ? Quelles plantations ? Sur quelles cultures lโagriculteur souhaite intensifier en intrant, en main dโลuvre ? Comment prรฉvoit-il de fertiliser ces parcelles ? Quelle seront les consรฉquences prรฉvisibles sur la production ?
Au niveau du systรจme dโรฉlevage, la rรฉflexion se base autour de lโรฉvolution dรฉmographique de chaque troupeau. Nous calculons avec lโagriculteur lโรฉvolution prรฉvisible de la dรฉmographie compte tenu des performances actuelles (prolificitรฉ, taux de mortalitรฉ) et des amรฉliorations, modifications que le producteur souhaite apporter en terme de gestion de la reproduction, de conduite de lโalimentation, de soins sanitaires, dโinfrastructures et dโachat dโanimaux. Il en est dรฉduit la production envisageable pour chaque troupeau (compte tenu de la conduite de lโรฉlevage) : production laitiรจre, production de fumure, vente dโanimaux engraissรฉs ou non, de rรฉformes.
Le lien entre systรจme de culture et dโรฉlevage est fait en dรฉfinissant avec lโexploitant comment il prรฉvoit de gรฉrer les flux physiques entre les diffรฉrents ateliers (fumure, alimentation animale).
Lโรฉvolution des besoins de chaque atelier doivent รชtre identifiรฉs ainsi que lโรฉvolution de lโoffre (en fumure, fourrages, cรฉrรฉales pour lโautoconsommation familialeโฆ). Nous nous plaรงons ร lโรฉchelle systรจme dโactivitรฉ, nous nous intรฉressons donc ร lโรฉvolution des besoins et de lโoffre sur lโexploitation, sur le systรจme dโactivitรฉs off farm et sur le mรฉnage. Les interactions entre ces diffรฉrents niveaux doivent รชtre comprises sur une รฉchelle temporelle.
Propositions techniques et stratรฉgiquesย
La reprรฉsentation de lโexploitation et le scรฉnario validรฉs sont prรฉsentรฉs sous forme de prรฉsentation power point ร lโopรฉrateur encadrant lโagriculteur afin quโune ou plusieurs propositions techniques et/ou stratรฉgiques soient รฉmises.Dans certains cas lโopรฉrateur est prรฉsent dรฉs la 1รจre prรฉsentation du scรฉnario de rรฉfรฉrence ร lโagriculteur. Ceci prรฉsente lโavantage dโaccรฉlรฉrer la dรฉmarche, mais introduit un biais qui est lโintervention parfois non objective de lโopรฉrateur dans la dรฉfinition du scรฉnario de rรฉfรฉrence. Les propositions de lโopรฉrateur (AVSF ou BRL) ont รฉtรฉ faites en prรฉsence ou non de lโexploitant. Il sโest rรฉvรฉlรฉ plus pertinent et plus efficace de les faire en prรฉsence du producteur afin quโil puisse directement les corriger et les valider.A partir de la discussion รฉtablie entre le producteur et lโopรฉrateur, une nouvelle trajectoire prospective de lโexploitation est dรฉfinie.A partir de cette rรฉflexion, un ou plusieurs scรฉnarios avec propositions de lโopรฉrateur sont construits selon la mรชme dรฉmarche que le scรฉnario de rรฉfรฉrence.
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Table des matiรจres
RESUME
ABSTRACT
REMERCIEMENTS
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
GLOSSAIRE
1 CONTEXTE DE LโETUDE
1.1 LโAGRICULTURE DE CONSERVATION
1.2 MADAGASCAR : PRESENTATION DU PAYS
1.3 LE LAC ALAOTRA
1.3.1 Localisation gรฉographique : une zone enclavรฉe
1.3.2 Milieu biophysique
1.3.3 Historique du lac
1.3.4 Typologie des exploitations
1.3.5 Conclusion
1.4 LE PROJET ANR PEPITES
2 PROBLEMATIQUE
3 METHODOLOGIE
3.1 UN ECHANTILLON RAISONNE
3.2 OUTILS ET CONCEPTS MOBILISES
3.2.1 Analyse systรฉmique :
3.2.2 Conseil de gestion et modรฉlisation
3.2.3 Concepts et dรฉfinitions en micro รฉconomie
3.3 DEROULEMENT DE LโETUDE
3.3.1 Dรฉmarche gรฉnรฉrale
3.3.2 Suivi exploitations et entretiens :
3.3.3 Reprรฉsentation des exploitations :
3.3.4 Dรฉfinition de la trajectoire prospective de lโexploitation
3.3.5 Modรฉlisation des exploitations
3.3.6 Propositions techniques et stratรฉgiques
3.3.7 Comparaison des scรฉnarios
3.3.8 Transmission de la dรฉmarche dโaccompagnement
3.3.9 Analyse du fonctionnement des exploitations
3.3.10 Analyse prospective de la trajectoire des exploitations
4 RESULTATS
4.1 COMPREHENSION DU FONCTIONNEMENT DES EXPLOITATIONS
4.1.1 Typologie des exploitations enquรชtรฉes
4.1.2 Les systรจmes de culture
4.1.3 Les systรจmes dโรฉlevage :
4.1.4 Organisation du travail
4.1.5 Modes de gestion de la trรฉsorerie
4.1.6 Conclusion sur le fonctionnement des exploitations
4.2 ANALYSE PROSPECTIVE DE LA TRAJECTOIRE DES EXPLOITATIONS
4.2.1 Evolution de lโeffet des techniques SCV
4.2.2 Evolution de lโintรฉgration agriculture รฉlevage
4.2.3 Evolution des activitรฉs off farm
4.2.4 Effets sur les exploitations des stratรฉgies dรฉveloppรฉes par les producteurs
4.3 DEMARCHE DโACCOMPAGNEMENT DES EXPLOITATIONS
4.3.1 Objectifs de la dรฉmarche
4.3.2 Relation Agriculteur-Modรฉlisateur-Technicien : une dรฉmarche itรฉrative.
4.3.3 Dรฉmarche de mise en ลuvre :
4.3.4 Limites et prรฉcautions ร prendre
4.3.5 Quelles applications possibles ?
4.3.6 Eclaircissements nรฉcessaires et recommandations pour lโopรฉrationnalitรฉ de la dรฉmarche
5 LIMITES DE LโETUDEย
6 DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ANNEXES
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