La déontologie du journalisme
La déontologie préconise de :
i. Publier une information de qualité
-honnête et respectueuse de la vérité
-collectée sans recours à des procédés déloyaux
-fondée sur des faits vérifiés
-présentée de bonne foi
-impartiale, c’est-à-dire présentant les différents aspects d’une situation
ii. Défendre la liberté de l’information
-en veillant à son indépendance à l’égard de tous les pouvoirs
-en exerçant son esprit critique, qui impose de douter méthodiquement de tout
-en distinguant clairement l’information des messages de communication ou de publicité
iii. Respecter les personnes
–en respectant la dignité de la personne humaine
-en faisant preuve de compassion pour les personnes frappées par le malheur
-en respectant l’intimité de la vie privée
-en publiant toute demande légitime de droit de réponse
-en reconnaissant et en rectifiant ses erreurs
iv. Promouvoir la liberté d’expression
-en prenant en considération les observations de ses lecteurs
-en s’interdisant tout discours d’incitation à la haine et la discrimination
v. Renforcer les valeurs qui fondent la démocratie
-en poursuivant, dans la publication de l’information, un but légitime au regard du droit de lecteur d’être informé
-en ne négligeant a priori aucune information de proximité dans tous les domaines de la vie sociale
-en ayant le souci d’éclairer, par information et le commentaire, le jugement du citoyen sur tous les aspects de l’actualité politique générale
-en faisant preuve d’équité, pour considérer tous les citoyens égaux devant la presse comme ils sont devant la loi.
Pour le cas du journalisme économique, il y a une nécessité de rigueur du fait que la science économique est définie comme une science exacte dont les chiffres compte beaucoup. Alors toutes erreurs seront fatales.
Les qualités requises pour un journaliste économique : le dilemme
La Banque Mondiale a constatée que dans le pays en voie de développement, les professionnels des médias manquent de compétence technique pénalisant le journalisme économique. Ainsi, elle organise annuellement des formations pour les journalistes économiques en vue de renforcer leur compétence compte tenu du rôle de l’information dans le développement économique. Comme on l’a vu auparavant le journalisme économique est une partie du journalisme mais traite surtout les informations économiques en général. Le journaliste économique essaie d’éclaircir l’esprit des différents utilisateurs de médias d’une manière plus claire et compréhensible les phénomènes et la science économique. Le journalisme économique est un art de transmettre les messages au profit du public qui y trouvent un intérêt. Plusieurs questions se posent : est-ce qu’une formation en journalisme suffit pour devenir un journaliste économique ? Est-ce qu’une formation en économie suffit pour devenir un journaliste économique ? Ces questions amènent à un grand dilemme. La formation apparaît particulièrement nécessaire en matière de journalisme économique et financier, une discipline manifestement plus difficile. Une analyse déficiente dans ce domaine pourrait entraîner les lecteurs plus clairvoyants dans une réussite totale et risquerait d’induire les autres en erreur. Etant défini un art de transmettre des messages économiques, le journalisme économique demande à la fois une maîtrise des techniques du journalisme mais aussi des connaissances requises à ce propos c’est-à-dire la connaissance en économie. Mais souvent il n’est pas toujours rentable (voir possible) d’engager des journalistes possédant les connaissances requises sauf s’il existe un maximum d’audience. Un journaliste aura du mal à analyser des thèmes économiques s’il ne dispose pas de bases en économie même s’il maîtrise bien les techniques journalistiques. Par exemple un journaliste qui veut écrire un article sur la politique monétaire devrait savoir le concept économique qui régit cette politique. La science économique a ses théories de base alors toute personne voulant traiter un fait économique a besoin d’une formation en la matière pour éviter toute risque de confusion ou d’erreur vue la difficulté qu’elle présente. Par contre, il est à noter qu’un journaliste digne de ce métier possède une faculté de transmettre les messages plus facilement à ces lecteurs. Un économiste est plus habile à traiter les différents patrimoines de la science économique à savoir les théories, les différents auteurs, etc. De plus, les économistes ont tendance à utiliser souvent les jargons propres à l’économie lorsqu’ils traitent des thèmes se rapportant à son domaine. Or, ces jargons sont loin d’être compris par des tiers qui ne disposent pas de connaissances à ce propos. Ce qui rend difficile la compréhension des messages que les économistes veulent transmettre. Par exemple : un économiste sera tenté de dire la propension à épargner des ménages a diminué cette année au lieu de dire les ménages a épargné moins cette année. Donc, un économiste n’ayant pas eu une formation en journalisme ou n’ayant pas l’art de transmettre des messages sera incompris par ses auditeurs. D’où le rôle des journalistes économiques qui leur servent d’intermédiaire compte tenu de leur aptitude à transmettre les informations d’une manière plus perceptible et accessible pour tous et non pour une poignée de personne. On peut dire qu’être économiste ou journaliste ne suffit pas pour traiter les informations économiques, le journalisme économique demande la combinaison des deux et aussi la vocation du métier. Une formation est conseillée pour un meilleur traitement de l’information surtout pour le journalisme spécialisé à savoir le journalisme économique selon la Banque Mondiale. «Marquèz a souligné que les journalistes autodidactes apprennent très vites car ils sont toujours motivés. Il a énoncé trois priorités essentielles dans la formation de journalistes : s’assurer que les étudiants ont à la fois les aptitudes et la vocation du métier ; établir que le journalisme est une discipline non pas spécialisée exclusivement , mais par définition , orientée vers la recherche ; et enfin inculquer une solide déontologie». Le journaliste économique à pour rôle de traiter et de transmettre des messages économiques à qui et pour qui.
Le journalisme économique : une surveillance de la bonne gouvernance
Les informations économiques parues dans la presse peuvent parler des finances publiques, des dépenses de l’Etat, des ressources et des cas de corruption au sein de l’administration publique. Or elles ne seront pas disponibles si le gouvernement ne prend l’initiative de les transmettre aux journalistes. A partir de ces informations économiques, les contribuables pourront savoir la gestion des ressources de l’Etat, la politique économique optée par les gouvernant, les investissements publics, la loi des finances etc. Illustration : « MAP : le Palais des Sports sera aujourd’hui le théâtre d’un grand évènement pour l’avenir économique du pays » « Des objectifs spécifiques chiffrés pour les 5 ans à venir » « …Le MAP ou Madagascar Action Plan ou encore Madagasikara Am-Perinasa prendra en effet le relais du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté. Un DSRP qui a couvert trois années de programme de développement économique. … Par ailleurs, le MAP servira de baromètre à la capacité du Président de la République qui s’y engage sur 8 points essentiels du développement. En l’occurrence la bonne gouvernance, la transformation de l’éducation, de la santé, le développement rural, le secteur privé, l’environnement et la solidarité nationale … Dans le domaine de l’éducation par exemple, le défi de porter en 2012 à 90 % le nombre d’enfants terminant 7 années de scolarisation( au lieu de 55% actuellement) ou encore de porter à 50% le taux des enfants terminant l’éducation secondaire …En matière de développement rural, l’objectif est d’augmenter la production rizicole à 7 millions de tonnes contre 3,42 millions de tonnes actuellement. Ou encore de porter à 1500 milliards d’ariary (au lieu de 530 milliards d’ariary), la valeur des exportations des produits transformés ou non transformés de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche… » C’est un article annonçant le nouveau document sur la politique de développement du gouvernement, ses objectifs et prévisions pour les années à venir. Il est à noter qu’aux Etats-Unis, c’est le « Freedom of Information Act », voté par le congrès en 1966, qui garantit cette présomption que le public a le droit de savoir . En principe, cette législation permet à tout citoyen d’avoir accès à toute information relevant du domaine, à quelques exceptions près étroitement délimitées. Il est évident que cette législation ne peut avoir de succès sans une volonté d’ouverture de l’autorité publique. « Pour les pays en développement, le simple fait d’édicter une loi permettant, pour la première fois, un accès à l’information encourage les gens à rechercher cette information. ». Dans l’exercice de leur profession, les journalistes toutes disciplines confondues rencontrent des problèmes lors des collectes de l’information. Mais notre étude se focalise sur le cas des journalistes économiques
Le monde rural et l’information économique
La réception des informations dans les 22 régions de Madagascar est différente. Si on prend la presse écrite, tous les journaux Malgaches sont édités à Tananarive c’est-à-dire dans la capitale. Par conséquent les personnes vivant dans la capitale sont les premiers informés. Les autres provinces attendent au minimum 24 heures pour disposer des journaux parus dans la capitale la veille. Evidemment, si un investisseur oeuvrant dans la vente de ciment par exemple ne sait pas que le distributeur a annoncé dans les journaux qu’il va y avoir une révision des prix, il sera surpris quand un client lui va faire les remarques. De plus ce retard pénalise les investisseurs dans les régions car ils ne sont pas informés à temps. Donc ils perdent toujours une part du marché devant ses confrères installés dans la capitale. Pour le cas des gens vivant dans le milieu rural, 53% d’entre eux possèdent une radio et 9,7% seulement ont la télévision. La proportion des femmes exposées aux médias dans le milieu rural est de 13,9% pour le journal, 13.7% pour la télévision et 52 ,6% pour la radio. Seulement 7,3% des femmes en milieu rural sont exposées à tous les trois médias contre 45,4% à aucun média. Si on prend les hommes, 13,4% lisent le journal au moins une fois par semaine 14,5% regardent la télé, 60,1% écoutent la radio. 7,6% seulement sont exposés à tous les trois médias et 37,7% à aucun média. Ces chiffres confirment que dans le milieu rural, les gens écoutent plus la radio et lisent moins de journaux. Cette situation est justifiée car ils ne disposent pas assez d’argent pour acheter des journaux et la majeure partie de la population ne sait pas lire ; 58,9% en 2005. 18 D’après ce qu’on a vu précédemment, les informations économiques sont rarement comprises par les gens instruits ou non. Les divers médias diffusent des messages sur l’économie nationale et internationale. Mais les informations émises manquent d’analyse car les journalistes ne font que raconter les faits à l’exception dans la presse écrite qui offre souvent des analyses sur les problèmes économiques. La presse audio-visuelle est largement dominée par les émissions de divertissement. Or 80% des malgaches sont des agriculteurs donc producteurs et vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ils ne disposent pas d’information sur le prix réel de leur produit sur le marché, sur les débouchés, les financements, sur les nouvelles techniques de production pour un bon rendement les condamnant à des techniques traditionnelles, mais aussi sur la santé, et l’éducation. Ces informations sont publiées rarement pour ne pas dire qu’elles n’apparaissent jamais dans les médias. Si elles paraissent, elles sont rédigées en français donc réservées aux auditeurs ou lecteurs privilégiés ayant des niveaux d’instruction plus élevée lésant les petits paysans. Pourtant s’ils peuvent disposer des informations sur leurs activités, ils pourront améliorer leur production augmentant ainsi leur revenu en passant du revenu de subsistance à un revenu optimal améliorant leur niveau de vie et en améliorant leurs techniques de production. Ils pourront aussi vendre directement leur produit aux demandeurs sans passer par les intermédiaires qui les ruinent. De plus la plupart des journalistes économiques se trouvent dans le milieu urbain, leur descente dans le milieu rural se fait rare pour une investigation faute de moyens, ils devront se contenter des informations venant de l’administration publique pour couvrir un sujet économique. Etant donné que Madagascar est un pays exportateur de produits primaires alors les exportateurs ont besoins des informations économiques étrangères. Cas de Colombie : la création d’une station radio commune dans la région de Tomaco en 1994 a permis d’améliorer la qualité des services offerts par l’administration publique, de réduire le nombre de chômeurs, d’acquérir des informations sur la santé, de réduire l’insécurité que vivent les villageois. La station a ouvert des nouvelles opportunités sur le marché en matière d’échange commercial et culturel.
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Table des matières
Introduction
Partie I : Le journalisme et le journalisme économique
A-Le journalisme en théorie
1-Définition du journalisme
a-Le journalisme proprement dit
b-Le journalisme d’investigation
c-Le journalisme d’actualité
d-Le journalisme spécialisé
2-Règles éthiques du journalisme
a- La déontologie du journalisme
b- Les dix commandements du journaliste
c- Les règles professionnelles d’un journaliste
B- Le journalisme économique
1- Le lien entre journalisme économique et les autres genres de journalisme
a- L’utilisation des outils journalistiques
b- Le même objectif à atteindre
c- Le même rôle
2- La spécificité du journalisme économique
a- Son contenu
b-Les qualités requises pour un journaliste économique : le dilemme
c- Les utilisateurs
C- Généralités du journalisme économique
1- Le journalisme économique dans les pays développés
2- Le journalisme économique dans les pays pauvres ou en développement
Partie II : La contribution des médias dans le développement économique
A- L’information économique : un outil nécessaire pour le développement
1- Le journalisme économique : un moteur de croissance
a- Un transmetteur d’information économique
b- Une aide à la décision
c- Un promoteur des marchés
d- Un porte voix des citoyens
e- Une surveillance de la bonne gouvernance
2- Les problèmes rencontrés par les journalistes économiques
a- La censure
b- La rétention d’information
c- Les infrastructures
d- L’asymétrie d’information
e-La difficulté de la Science économique
3- La pauvreté et l’accès à l’information
a- Les pauvres et la presse écrite
b- La télévision et la population démunie
c- Le monde rural et l’information économique
4- Les informations économiques étrangères : un outil indispensable
a- Un repère pour les agents économiques
b- Un facteur d’anticipation
B -Les NTIC au service développement économique
1- L’Internet : une nouvelle forme de journalisme
a- L’Internet : un journalisme continu
b- Différences entre journalisme traditionnel et journalisme continu
c- Les conséquences du journalisme continu
2- L’accès à l’Internet
a- La nécessité d’une infrastructure adéquate
b- Les problèmes liés à l’utilisation de l’Internet
3- Le e-development : un moyen pour le développement économique
a- Le e-development
b- Les conditions de sa réussite
4- La contribution des NTIC dans le développement économique
a- NTIC et le pouvoir public
b- NTIC et éducation
c- NTIC et santé
d- NTIC et commerce
e- NTIC et environnement
5- Les impacts négatifs du non accès à l’information économique
a- Frein à la prise de décision sur la politique économique
b- Facteur de blocage pour les investisseurs
c- Facteur d’accroissement de l’inégalité sociale et de la pauvreté
Conclusion
Annexe
Bibliographie
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