Le jeu à l’école

Introduction

« Le jeu c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, sa vie », cette citation de Pauline Kergomard, qui est la fondatrice de l’école maternelle en France, est révélatrice de ce que fait un enfant. En effet, spontanément l’enfant va jouer et ce dès le plus jeune âge.
Ces propos sont renforcés par le principe 7 de La Déclaration des Droits de l’Enfant, car celui-ci dit : « L’enfant doit avoir toutes les possibilités de se livrer à des jeux et à des activités récréatives, qui doivent être orientés vers les fins visées par l’éducation; la société et les pouvoirs publics doivent s’efforcer de favoriser la jouissance de ce droit. »
Donner une définition du jeu ou de jouer n’est pas une chose aisée, car cela désigne beaucoup de chose, c’est même impossible selon certains auteurs comme Gilles Brougère qui dit que : « Vouloir isoler le jeu d’autres activités qui lui sont proches, et confier cette tâche à la définition est un exercice voué à l’échec. » Malgré tout nous pouvons en trouver quelques-unes notamment celle de Huizinga J. : « Lejeu est une activité volontaire accomplie dans certaines limites fixées de temps etde lieu, suivant une règle librement consentie mais complètement impérieuse, pourvue d’une fin en soi, accompagnée d’un sentiment de tension ou de joie et d’une conscienced’être autrement que dans la vie courante. », et celle de Château J. qui nous dit que le jeu est «une action libre, sentie comme fictive, située hors de la vie courante, dépourvue d’intérêt matériel et d’utilité, bien délimitée dans le temps et dans l’espace, se déroulant sous certaines règles et suscitant des relations de groupe qui accentuent leur étrangeté vis-à-vis du monde habituel. ».
Le jeu a un rôle important dans le développement del’enfant. Jean Piaget associe auxstades qu’il a mis en évidence des jeux, au stade sensori-moteur de 0 à 2 ans, il associe lesjeux d’exercices, au stade préopératoire, il associe le jeu symbolique, au stade des opérations concrètes, les jeux de constructions et au stade des opérations formels, il associe les jeux de règles. De plus, dans le livre Jouer à l’école, les auteurs mettent en évidence plusieurs caractéristiques du jeu : – « Une pratique ancrée dans l’éducation populaire » et en ce sens le jeu va « aider à la construction d’une pensée critique », « développer l’autonomie des personnes et les rendre actrices de leur propre vie », « développer une participation accrue des citoyens de la société ».
– « le jeu, besoin vital pour le développement affectif, psychologique et intellectuel de l’individu, permet de développer l’intelligence : il oblige à réfléchir, pousse à la logique, à la déduction, à choisir et à décider. Lejeu renforce les capacités de concentration et de maîtrise de soi sur le plan affectif. Le jeu développe la maîtrise de son corps (coordination, équilibre, contrôle tonique…) »
– « le jeu est un outil social » « Jouer c’est apprendre des règles, les respecter, c’est donc tenir compte de la réalité des autres. » « Le jeu stimule l’esprit de coopération »
– « le jeu est un objet de culture »
Cela va dans le même sens que le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture qui dit : « L’élève se projette dans le temps, anticipe, planifie ses tâches. Il gère les étapes d’une production, écrite ou non, mémorise ce qui doit l’être. », « Il comprend le sens des consignes », « Pour acquérir des connaissances et des compétences, il met en œuvre les capacités essentielles que sont l’attention, la mémorisation, la mobilisation de ressources, laconcentration, l’aptitude à l’échange et au questionnement, le respect des consignes, la gestion de l’effort. », « Coopération et réalisation de projets », « L’École a une responsabilité particulière dans la formation de l’élève en tant que personne et futur citoyen » , « L’apprentissage et l’expérience des principes qui garantissent la liberté de tous », « Des connaissances et à la compréhension du sens du droit et de la loi, des règles qui permettent la participation à la vie collective et démocratique et de la notion d’intérêt général »
Cela fait référence aux compétences et aux connaissances qu’un élève doit avoir acquis en sortant de l’école.
Cela montre que le jeu et l’école ne sont pas deux entités incompatibles en se sens qu’elles ont des objectifs et des finalités communes. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on se réfère aux nouveaux programmes de l’école maternelle. « 2.1. Apprendre en jouant
Le jeu favorise la richesse des expériences vécues par les enfants dans l’ensemble des classes de l’école maternelle et alimente tous les domaines d’apprentissages. Il permet aux enfants d’exercer leur autonomie, d‘agir sur le réel, de construire des fictions et de développer leur imaginaire, d’exercer des conduitesmotrices, d’expérimenter des règles et des rôles sociaux variés. Il favorise la communication avec les autres et la construction de liens forts d’amitié. Il revêt diverses formes : jeux symboliques, jeux d’exploration, jeux de construction et de manipulation, jeux collectifs etjeux de société, jeux fabriqués etinventés, etc. L’enseignant donne à tous les enfants un temps suffisant pour déployer leur activité de jeu. Il les observe dans leur jeu libreafin de mieux les connaître. Il proposeaussi des jeux structurés visant explicitement des apprentissages spécifiques. »
Ce qui montre bien que le jeu a toute sa place dansles apprentissages, Sabine De Graeve ajoute : « Dans la vie d’un enfant, l’apprentissageet le jeu vont de pair. Apprendre c’est vivre, et, pour l’enfant, vivre c’est jouer. »
Cela prouve bien que l’on peut jouer à l’école maisdans quel but ? Sabine De Graeve montre trois finalités du jeu à l’école :
– La première est que le jeu favorise le développement relationnel et affectif des enfants. En effet, elle nous dit que : « Quand l’enfant joue, il cherche à résoudre des problèmes, à s’adapter à des situations nouvelles, il prend en charge sa « destinée », dans le jeu, il affirme son autonomie. » Cela lui permet de se distancer c’est-à-dire de distinguer le dedans et le dehors, ce qui est du jeu et de l’élève. Cela permet aussi à l’élève d’apprendre à être libre ce qui est très important dans la formation d’un futur citoyen.
– La deuxième est de « favoriser le développement cognitif de l’élève » « le jeu de règle favorise les mécanismes intellectuels, mais assez peu l’acquisition de connaissances sur le monde. Le jeu développe plus les stratégies que les contenus, plus les savoirs être que les connaissances, et agit essentiellement par renforcement positif : erreur possible, nouvel essai, prise de risque. Ainsi des apprentissages sièges dans le développement de capacités de raisonnement : déduction, tactique, stratégie … ». Cela permet à l’enfant de raisonner en mettant en place des stratégies.
– La troisième et dernière : « favoriser l’accès à laculture » « comme pour toute approche socio-culturelle, trois domaine se révèle être des lieux d’apprentissage :
o L’objet jeu en tant qu’objet de médiation entre lesindividus et entre la culture et le joueur ;
o Le joueur en tant qu’acteur lors de l’opération de médiation culturelle ;
o Les contenus sémantiques véhiculés par l’objet jeu,en tant que connaissances sur le monde.
Chacun de ces trois domaines constitue un champ d’apprentissage possible. » Cela inclus de « maîtriser les objets de jeu », « savoir jouer avec les autres », « savoir être joueur » et « acquérir des connaissances par le jeu ».
De plus, d’après Evelyne Vauthier, le jeu « motive l’élève, facilite sa concentration, son recours à la mémoire. » Pendant qu’il joue, « l’élève est actif ». Elle affirme que : « Le jeu change le rapport au savoir et introduit entre les élèves d’une même classe des relations plus saines ; la part de hasard, souvent présente, atténue la crainte de l’erreur, de l’échec, qui paralyse certain ; des qualités de communication, de respect mutuel, de prise en compte des règles, de savoir vivre ensemble se développent. » C’est ce qu’essaye d’inculquer chaque professeur dans le but de former le citoyen de demain : apprendre aux élèves à vivre ensemble, en respectant des règles et les autres. De plus, prendre l’erreur et en faire un moyen d’apprendre est l’un des objectifs à atteindre. De même, elle ajoute que le jeu aide l’élève à « s’exprimer, à clarifier sa pensée, à justifier ses choix, à argumenter, […] l’élève acquiert des méthodes de travail, le sens de l’ordre, de l’enchainement logique, du raisonnement, du travail de groupe. » Elle affirme que le jeu permet la différenciation pédagogique par les règles et les exigences qui peuvent varier. Tout cela est en accord avec l’école d’aujourd’hui qui se veut au plus proche del’élève pour le faire avancer au maximum.
La question du jeu à l’école est accentuée avec l’arrivée du numérique dans les écoles qui est devenu un « enjeu majeur pour l’école et la réussite des élèves » (éduscol : « enseigner avec le numérique »). En effet, le numérique nous propose une autre façon de voir le jeu à l’école au travers des jeux vidéos. L’intérêt des jeux vidéos au travers des jeux sérieux (serious game) est à prendre en considération. Une étude menée par la FERAD nous montre que les jeux sérieux ont beaucoup d’avantages. En effet, on apprend dans ce rapport que les élèves d’aujourd’hui ont une forte capacité visuelle et spatiale, qu’ils préfèrent apprendre en expérimentant. Cela leur permet de développer deux capacité : « l’exploration systématique et l’élaboration de plan complexe ». Cela va dans le sens de l’enseignement des sciences puisque : « Explorer, tester des hypothèses, planifier une tâche, c’est aussi les fondements de la méthode scientifique. » De plus, les jeux agissent sur les émotions, et « les émotions entretiennent des liens importants avec les apprentissages, notamment ceux que l’on appelle lesapprentissages profonds. » On apprend enfin dans ce rapport que les jeux sérieux aident les élèves à avoir une meilleureestime de soi ce qui aide les apprentissages.
Au vu de ce qui est développé ci-dessus, nous pouvons nous demander si le jeu a sa place à l’école, non pas comme unique façon d’apprendre, mais comme une pédagogie alternative qui permet de changer de temps à autre sa façon de faire et peut être de briser la routine de l’école, ainsi que de s’adapter à certains élèves qui en ont besoin. Celui-ci est nettement encré dans les programmes de maternelle mais disparait des programmes en cycle deux et cycle trois, sauf pour l’EPS, où on parle de jeux et sports collectifs par exemple.
Problématique : Le jeu fait parti des programmes decycle 1, serait-il judicieux de le mettre au programme des cycles 2 et 3 ?

Hypothèses 

– Le jeu permet un meilleur apprentissage des notions.
– Cela est vrai à court et long termes.
Pour tester ces hypothèses, j’ai décidé de m’intéresser plus particulièrement à la dictée que je travail quasiment quotidiennement avec mes élèves. Hypothèses de travail : l’utilisation/la manipulation de mots à apprendre dans un jeu permet d’avoir un plus grand nombre de motsretenus lors de la phase d’acquisition à court et long termes.

Descriptions des résultats 

Nous pouvons observer dans le tableau n°1 plusieurs choses :
1) Tout d’abord, que les pourcentages de réussite sont plus élevés lorsque nous prenons uniquement les mots à apprendre par rapportaux dictées complètes (entre 66.6% et 77.7% pour les dictées complètes et entre 85.1% et 86.1% lorsque nous évaluons uniquement les mots à apprendre).
2) Les dictées sont mieux réussies dans l’ensemble lorsque les mots ne sont pas travaillés en classe, surtout chez les CE2 (77.7% pour les dictées sans mots travaillés par le jeu contre 72.7% pour les dictéesavec des mots travaillés par le jeu).
3) Lorsque nous nous intéressons uniquement aux mots àapprendre, le pourcentage de réussite est plus élevé pour les mots qui ont été travaillés par le jeu, surtout chez lesCE1 (86.1% pour les mots travaillés par le jeu et 85.1% pour les mots non travaillés).
4) Lors de la dictée bilan, nous observons que les résultats sont meilleurs pour les mots travaillés par le jeu chez les CE1 (90.7% pourles mots travaillés par le jeu et 89.0% pour les mots non travaillés). Mais nous observons l’inverse pour les CE2 (88.0% pour les mots travaillés par le jeu et 94.7%pour les mots non travaillés).
5) Les pourcentages sont plus élevés pour les dictées bilans (entre 88.0% et 94.7%) que pour les dictées hebdomadaires (entre 85.1% et 86.1%).
Dans le tableau n°2, nous pouvons voir que :
6) deux des CE1 sont à 100% pour les deux types de mots (4 et 5),
7) deux CE1 ont de meilleurs résultats sur les mots travaillés par le jeu (6 et 8),
8) les autres ont de meilleurs résultats sur les mots non travaillés en classe (1, 2, 3 et 7).
Dans le tableau n°3, nous pouvons constater que :
9) un CE2 est à 100% pour les deux types de mots (7),
10) sept CE2 ont de meilleurs résultats sur les mots travaillés par le jeu (2, 3, 5, 6, 8, 9 et 11),
11) seulement trois élèves ont des résultats meilleurs sur les mots non travaillés en classe (1, 4 et 10).
Dans le tableau n°4, nous remarquons que :
12) trois élèves sont à 100% quelque soit le type de mots pour la dictée bilan (4, 5 et 8),
13) deux élèves ont de meilleurs résultats sur les motstravaillés par le jeu pour la dictée bilan (2 et 3),
14) un élève a les mêmes résultats aux deux types de mots : 67% pour la dictée bilan (1),
15) un élève a mieux réussi sur les mots non travaillésen classe pour la dictée bilan (7),
16) nous n’avons pas d’information pour la dictée bilandu dernier élève (6).
Dans le tableau n°5, nous constatons que :
17) un élève a 100% aux deux types de mots pour la dictée bilan (7),
18) un élève a mieux réussi aux mots travaillés par le jeu pour la dictée bilan (3),
19) un élève a aussi bien réussi quelque soit le type de mots : 75% pour la dictée bilan (8),
20) et le reste des CE2 ont moins bien réussi pour lesmots travaillés par le jeu que pour les mots non travaillés pour la dictée bilan.
Dans le tableau n°6, nous observons que :
21) les bons CE1 ont 100% quelque soit le types de motset aussi bien sur les dictées hebdomadaires que sur la dictée bilan,
22) les CE1 moyens ont de meilleurs résultats pour les mots travaillés par le jeu et cela sur l’ensemble des dictées (hebdomadaires et bilan).
23) C’est l’inverse pour les CE1 en difficultés qui réussissent mieux pour les mots non travaillés en classe et cela sur l’ensemble des dictées (hebdomadaire et bilan).
24) Les bons CE2 ont de meilleurs résultats pour les mots travaillés par le jeu pour les dictées hebdomadaires et les mêmes résultats quelque soit le type de mots pour le bilan.
25) Les autres CE2, ceux en difficultés et ceux dans la moyenne, ont de meilleurs résultats sur les mots non travaillés en classe et cela sur l’ensemble des dictées (hebdomadaire et bilan).

Discussions 

Nous voulions montrer que le jeu est une aide pour les apprentissages. Notamment, lorsque nous évaluons une dictée, les mots qui ont été travaillés par le jeu devraient être mieux retenus que ceux qui non pas été travaillés en classe.
Le résultat 1) est en accord avec ce que nous attendions le pourcentage de réussite est bien plus élevé lorsque nous évaluons uniquement les mots travaillés que l’ensemble de la dictée.
Les résultats 2) et 3) font écho au premier résultat que nous attendions qui est : « Le pourcentage de réussite pour les mots travaillés par le jeu sera nettement plus élevé que le pourcentage de réussite des mots non travaillés en classe et ce pour les CE1 comme pour les CE2 quelque soit leur niveau (bons, moyens ou en difficultés). Cela est vrai si nous prenons en compte uniquement les mots à apprendre mais aussi pour les dictées complètes. » Lorsque nous regardons les résultats nous pourrions affirmer que le pourcentage de réussite pour les mots travaillés par le jeu est effectivement supérieur au pourcentage de réussite des mots non travaillés en classe puisqu’il y a une différence de 1% pour les CE1 et 0.5% pour les CE2 en faveur des mots travaillés par le jeu. Or, si nous regardons de plus près, le pourcentage n’est pas nettement plus élevé puisque 1% ou 0.5% dans cette étude ne représente même pas un mot en plus de retenu. La différence est trop peu importante pour que l’on puisse valider cette partie de l’hypothèse. De plus, lorsque nous regardons les résultats pour les dictées complètes, nous observons que c’est l’inverse qui se passe et que les dictées les mieux réussies par l’ensemble des élèves sont celles ne comprenant pas de mots travaillés par le jeu. Nous nous attendions à l’inverse pensant que le nombre de mots connus était corrélé avec la réussite de la dictée.
Les résultats 4) et 5) ne sont pas non plus totalement en accord avec ce que nous attendions. En effet, nous nous attendions à ce quele pourcentage de réussite soit moins élevé pour les dictées bilans que pour les mots travaillés des dictées hebdomadaires. Mais c’est l’inverse qui se passe. De plus, nous nous attendions à ce que les mots travaillés par le jeu soient mieux retenus sur le long terme, pourtant chez les CE2 c’est l’inverse que nous observons et chez les CE1 la différence étant de 1.7%, ce n’est pas suffisant pour en conclure que cela est nettement supérieur. Les résultats étant l’inverse de ce que nous pensions, nous n’analyserons pas la différence entre les mots et les bilans.
Au vu des résultats analysés ci-dessus, nous ne pouvons pas valider l’hypothèse de travail qui est : « : l’utilisation/la manipulation de motsà apprendre dans un jeu permet d’avoir un plus grand nombre de mots retenus lors de la phased’acquisition à court, moyen et long termes. » Mais devons-nous invalider cette hypothèse pour tous les élèves ?
Les résultats 6), 7), 8), 9), 10) et 11) nous montre que sur le cours terme trois élèves (4 et 5 chez les CE1 et 7 chez les CE2) savent apprendre leurs mots efficacement sans avoir recours à des méthodes spécifiques. De plus, la méthode a aidé neuf élèves à avoir de meilleurs résultats (2 CE1 et 7 CE2). Mais cela montre aussi, que la méthode a été inefficace sur sept élèves qui n’ont pas vu leur score s’améliorer.
Les résultats 12), 13), 14), 15), 16), 17), 18), 19) et 20), nous affirme que la méthode a aussi été efficace sur le long terme pour trois élèves et a été inefficace pour douze élèves qui ont des scores inverses à ce que nous attendions ou identiques pour les deux types de mots. Les autres ayant 100% à tout, leurs résultatsne peuvent pas être analysés.
Le reste des résultats nous a permis de voir si la méthode a été bénéfique sur un profil d’élèves. Pour voir cela, nous avons séparé les résultats des bons élèves, des élèves dans la moyenne et des élèves en difficultés en français. Les résultats 21), 22), 23), 24) et 25), nous ont permis de constater que la méthode a été efficace pour les CE1 qui sont dans la moyennes et pour les bons CE2. Pour les autres, soit nous ne pouvons pas savoir puisque les élèves ont très bien réussi toutes les dictées,c’est le cas des bons CE1, soit c’est l’inverse qui c’est produit, c’est le cas des élèves en difficultés quelque soit leur niveau et des CE2 dans la moyenne.
Ces résultats ne coïncident pas avec les résultats que nous attendions étant donné que la meilleur réussite pour les mots travaillés par le jeu devait être la même pour tous les élèves et toutes les dictées.
Le nombre de joueur peut également avoir eu un impact négatif sur l’expérimentation. Le fait d’avoir deux ou trois adversaires, fait qu’il faut être plus rapide que deux ou trois personnes, cela est beaucoup surtout pour des élèves qui ne maitrisent pas totalement la lecture. Si c’était à refaire, le jeu par deux serait une meilleure idée. Le fait de n’avoir qu’un seul adversaire permet de jouer plus facilement et par conséquent de voir plus souvent les mots.
De plus, les groupes de jeu étaient créés par proximité, par conséquent des élèves avec des niveaux différents en lecture se confrontés. Cela aurait été judicieux de faire des groupes de niveau équivalent pour leur permettre d’avoir suffisamment de temps pour décoder le mot avant de jouer.
Deuxième point qui peut avoir faussé les résultats est le travail de mon binôme. Nous travaillons toutes les deux les mêmes dictées, elle commence le lundi et le mardi, je prends la relève pour la fin de la semaine. Or, mon binôme a souvent été absente. Par conséquent, certaines dictées n’ont pas été travaillées en début de semaine car soit le remplaçant ne l’a pas faite, soit nous n’avions pas de remplaçant. Deplus, lorsqu’elle était présente, elle ne travaillait peut-être pas toutes les dictées de la même façon, avec la même rigueur ou la même intensité. Le moment de l’année est aussi à prendre en compte et fera l’objet de mon troisième point.
En effet, la période trois, bien que courte, a été très intense. Nous revenions de vacances de fin d’année qui ne sont pas très reposante avec toutes les fêtes et nous avions beaucoup de chose à faire. Peut-être que choisir une autre période aurait fait varier les résultats.
La dictée en elle-même peut aussi avoir influencé les résultats, nous le développerons dans ce quatrième point. Le fait que les mots soit dans des phrases a été un réel problème pour les élèves. Pour le bien de l’expérimentation, peut-être aurait-il était bien de faire uniquement des dictées de mots mais cela aurait fait contre sens avec l’intérêt d’écrire des mots puisque nous apprenons à écrire des mots pour pouvoir écrire des phrases et que pour donner du sens à l’activité, il faut que les mots soit dans des phrases.
De plus, la difficulté des mots dans les différentes dictées n’était pas équivalente. Certains mots étaient plus connus que d’autres par les élèves, plus fréquents. Certains s’écrivent de la même manière qu’ils se prononcent alors que d’autres non… De plus, c’est mot n’ont pas forcément été choisit parmi les listes proposées dans certaines échelles commel’échelle Dubois Buyse.
Ces mots, les élèves avaient à les apprendre chez eux, pas de travail en classe hormis le jeu « dobble ». Cela a forcément un impact sur la dictée effectuée en classe. En effet, les élèves en fonction du temps qu’ils accordent à apprendre les mots, ont plus ou moins bien appris telle ou telle dictée. S’ils avaient d’autres choses à faire la semaine 1 les mots ont forcément étaient moins bien appris que les semaines où ils n’avaient rien d’autre à faire.
Leur motivation peut aussi être variable d’une semaine à l’autre. L’idéale aurait été de consacrer un temps pendant la classe pour l’apprentissage des mots afin de pouvoircontrôler cette variable.
Le dernier point qui pourrait avoir influencé le résultat de l’étude est le profil même des élèves. En effet, nous avons pu remarquer que le jeu n’a eu aucun effet sur les élèves en difficultés. Hormis tout ce qui a été exposé avant,nous pouvons nous demander si ce jeu était adapté à des élèves en difficultés, si les difficultés de décodage et d’enchainement des actions n’étaient pas trop élevées.
L’expérimentation qui a été menée dans cette classen’a pas été concluante mais devons nous rejeter l’hypothèse : « le jeu permet un meilleur apprentissage des notions. » pour autant ? Pour répondre a cette question, il faudrait voir ce qu’en disent d’autres études.
Pendant mes recherches, je n’ai pas trouvé d’expérience qui démontrait que le jeu n’était pas bénéfique pour les apprentissages au contraire.
Notamment un bilan de l’académie d’Aix-Marseille sur l’utilisation des jeux sérieux au collège et au lycée. Cette expérimentation est basée sur huit jeux différents qui sont testés sur plusieurs établissements. Dans ce bilan, il estmis en évidence que parmi les participants enseignants 86% trouvent que l’utilisation des jeux « apporte une plus-value » à l’enseignement de leur propre discipline et 96% sur l’ensemble des disciplines. « Que ces dernières soient d’ordre didactique ou pédagogique,qu’elles soient imputables àl’ergonomie du jeu, à ses contenus ou aux modalitésd’utilisation, elles sont représentatives du souci principal de tout enseignant : celui d’arriver à faire acquérir à ses élèves savoirs et compétences et de s’en assurer. » cela montre bien qu’il y a beaucoup d’avantages à utiliser le jeu pour les apprentissages. « Les activités autour des jeux sérieux semblent leur permettre de tenir plus souvent une posture d’accompagnateur. Ils apprécient l’arrivée d’une nouvelle ressource leur permettant de diversifier leur pédagogie. Cela paraît extrêmement intéressant à l’heure où la posture de l’enseignant semble devoir dépasser un rôle strict de dispensateur du savoir. » C’est également ce que l’on demande aux professeurs des écoles comme le montre le référentiel de compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation qui nous dit que le professeur des écoles doit : « accompagner les élèves dans leur parcours de formation : participer à la construction des parcours des élèves sur les plans pédagogique et didactique. »
Du point de vue des élèves,« l’expérimentation a permis de confirmer sur le terrain que les usages de jeux sérieux génèrent une plus grande motivation et du plaisir d’aller à l’école. » cela fait écho a ce qu’y a été dit dans l’introduction. De plus, les enseignants ont trouvé que leurs élèves étaient « plus actifs, plus impliqués et désireux de se dépasser, de réussir ». Les professeurs ont reconnus que les jeux ont aidé les élèves au niveau des apprentissages, approfondissement de la réflexion et acquisition de connaissances. Les élèves pensent pour une majorité avoir appris quelque chose et affirment s’être moins ennuyé que dans un cours « normal ».

Conclusion

Dans mon expérimentation, j’ai voulu démontrer que le jeu est bénéfique pour l’apprentissage des élèves. Bien que mon jeu ait un intérêt puisqu’il sert à manipuler des mots afin de les identifier rapidement, ce qui faitécho aux nouveaux programmes de cycle 2 qui nous dit : « Identifier des mots de manière de plus en plus aisée », dans la partie « Exemples de situations, d’activités et de ressources pour l’élève » il est ajouté : « Manipulations et jeux permettant de travailler sur l’identification et la discrimination des phonèmes », cela n’a pas permis à mes élèves de s’améliorer en dictée. Plusieurs causes ont été évoquées. Notamment, le jeu en lui-même qui présente quelques imperfections, le fait que je ne maîtrisais pas toutes les variables partageant la dictée avec mon binôme, le moment de l’année peu propice, la façon de faire la dictée et le profile des élèves qui ne permettait peut-être pas de jouer à ce jeu. J’ai donc dû rejeter mon hypothèse de départ qui était : « L’utilisation/la manipulation de mots à apprendre dans un jeu permet d’avoir un plus grand nombre de mots retenus lors de la phase d’acquisition à court et long termes. »
Néanmoins, les différentes recherches que j’ai effectué montrent un intérêt certains pour l’utilisation du jeu pour les apprentissages scolaires. En effet, le jeu augmente la motivation des élèves, l’élève est actif, il est plus concentré, il a moins peur de l’erreur puisqu’il peut recommencer…
L’arrivée et le développement du numérique a accentué l’envie des jeux à l’école. Les jeux sérieux ont fait leurs apparitions. Que ce soit le bilan de l’académie d’Aix-Marseille oucelui de la FERAD, cela nous montre que le jeu vidéo à sa place dans les apprentissages.Malgré ma recherche qui n’est pas concluante, les autres recherches montrent bien que lejeu a un rôle à jouer dans les apprentissages s’il est utilisé de façon réfléchit et raisonnable.

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Table des matières
Introduction 
Protocole de recueil de données
Matériel 
Règles du jeu
Protocole
Résultats attendus
Les résultats
Descriptions des résultats
Discussions
Conclusion
Bibliographie 
Résumé 
Mots clés
Liste des tableaux
Annexe 1 : résultats de chaque dictée par élève

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