Le genre Enterococcus

Le genre Enterococcusย 

Historique

Les entรฉrocoques ont รฉtรฉ dรฉcrits pour la premiรจre fois en 1899 par deux รฉquipes en parallรจle. L’une de ces รฉtudes fait รฉtat d’une endocardite chez un jeune patient de 37 ans causรฉe par une nouvelle bactรฉrie que MacCallum et Hastings nommeront Micrococcus zymogenes (22). La mรชme annรฉe, Thiercelin caractรฉrise une nouvelle bactรฉrie retrouvรฉe dans les fรจces humaines qu’il dรฉcrit comme des diplocoques parfois organisรฉs en courtes chainettes (23). Il propose le nom d’entรฉrocoque pour rappeler ร  la fois leur morphologie et leur habitat naturel mais ce nom ne sera retenu que prรจs d’un siรจcle plus tard. On sait aujourd’hui que ces deux รฉtudes font vraisemblablement rรฉfรฉrence ร  Enterococcus faecalis. Les entรฉrocoques seront nรฉanmoins longtemps associรฉs au genre Streptococcus oรน ils seront rรฉpertoriรฉs comme ยซย Streptocoques du groupe Dย ยป ou encore ยซย Streptocoques de Lancefieldย ยป. Il faudra attendre 1984 pour que les deux espรจces Streptococcus faecalis et Streptococcus faecium soient phylogรฉnรฉtiquement attribuรฉes au genre Enterococcus devenant par la mรชme les deux premiers reprรฉsentants connus de ce genre bactรฉrien (24). La connaissance du genre Enterococcus s’รฉtoffe avec le temps et le nombre d’espรจces associรฉes a augmentรฉ avec plus de 30 espรจces d’entรฉrocoques diffรฉrentes dรฉcrites en 2012 (25). Actuellement, 57 espรจces diffรฉrentes d’entรฉrocoques ont รฉtรฉ dรฉcrites d’aprรจs le site ยซย List of prokaryotic names with standing in nomenclatureย ยป (LPSN) (26โ€“28).

Caractรฉristiques des entรฉrocoquesย 

Caractรฉristiques gรฉnรฉrales

Les entรฉrocoques sont phylogรฉnรฉtiquement classรฉs dans le phylum des firmicutes. Ce sont des bactรฉries positives ร  la coloration de Gram qui prรฉsentent un faible pourcentage de bases GC dans leur gรฉnome. Les entรฉrocoques sont des cellules en forme de coques souvent associรฉs par paires et parfois en courtes chaรฎnettes, non sporulantes et mรฉsophiles, leur tempรฉrature optimale de dรฉveloppement se situe aux environs de 35ยฐC (25). Ces bactรฉries sont capables de supporter des conditions dรฉfavorables comme de fortes concentrations en NaCl, la prรฉsence de sels biliaires, l’absence prolongรฉe de nutriments ou encore la dessiccation. Ces microorganismes prรฉsentent รฉgalement de nombreuses rรฉsistances aux antibiotiques, qu’elles soient intrinsรจques ou acquises (29).

Les entรฉrocoques peuvent รชtre retrouvรฉs de maniรจre ubiquitaire dans la nature mais le plus souvent associรฉs aux animaux (35). E. faecalis et E. faecium sont les espรจces les plus documentรฉes ร  ce jour. Elles sont dรฉcrites comme รฉtant les espรจces d’entรฉrocoques les plus abondantes dans les fรจces humaines (25). Ces deux espรจces reprรฉsenteraient typiquement environ 0,1 % de la flore microbienne chez l’Homme en bonne santรฉ (36,37) oรน elles occupent alors une place de microorganismes commensaux. Certaines souches d’E. faecalis ont par exemple รฉtรฉ dรฉcrites comme capables d’assimiler le cholestรฉrol ou encore de produire des acides gras ร  longues et courtes chaines (LCFA et SCFA respectivement) reconnus comme bรฉnรฉfiques pour la santรฉ humaine (38โ€“41).

Malgrรฉ leur caractรจre commensal pour l’Homme, les entรฉrocoques sont frรฉquemment dรฉcrits comme des bactรฉries responsables d’infections nosocomiales associรฉes aux soins ou acquises en milieu hospitalier (42). Certaines souches peuvent en effet agir comme des germes opportunistes et รชtre responsables de maladies graves comme des endocardites principalement chez des personnes immunodรฉprimรฉes ou affaiblies (43). D’aprรจs un rapport de juillet 2018 de l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS) basรฉ sur une surveillance รฉpidรฉmiologique couvrant la pรฉriode de 2001 ร  2017, les entรฉrocoques reprรฉsentent en France la deuxiรจme cause bactรฉrienne la plus enregistrรฉe dans le cadre de signalement externe des infections nosocomiales (SIN) avec 9,4% derriรจre l’entรฉrobactรฉrie Klebsiella pneumoniae .

Cette prรฉsence rรฉcurrente en milieu hospitalier peut s’expliquer, au moins en partie, par leurs fortes tolรฉrances aux conditions de leur environnement et leurs rรฉsistances aux antibiotiques รฉnoncรฉes prรฉcรฉdemment. E. faecium a รฉtรฉ classรฉ par l’Organisation Mondiale de la Santรฉ (OMS) comme un agent pathogรจne de prioritรฉ รฉlevรฉe pour la recherche et le dรฉveloppement de nouvelles mรฉthodes de lutte en raison de ses nombreuses rรฉsistances aux antibiotiques, notamment ร  la vancomycine (45).

En plus de leurs fortes capacitรฉs d’adaptation et de rรฉsistance, les entรฉrocoques prรฉsentent une virulence intrinsรจque dont plusieurs facteurs ont รฉtรฉ identifiรฉs particuliรจrement chez E. faecalisย  (46,47). La premiรจre รฉtape du processus d’infection est l’adhรฉsion des cellules bactรฉriennes ร  celles de l’hรดte, pour cela E. faecalis possรจde des protรฉines de surface regroupรฉes sous le nom d’adhรฉsines. On retrouve parmi elles un groupe de protรฉines nommรฉes ยซย substance d’agrรฉgationย ยป ou AG. Ces protรฉines sont ancrรฉes dans la paroi par un motif LPxTG et possรจdent deux motifs RGD (Arg-Gly-Asp). Ces protรฉines permettent l’agrรฉgation bactรฉrienne indispensable ร  la conjugaison de plasmides. Cette agrรฉgation est le plus souvent stimulรฉe en rรฉponse ร  des phรฉromones bactรฉriennes. L’AG peut รฉgalement favoriser l’adhรฉsion de la bactรฉrie ร  la matrice extra cellulaire ou directement aux cellules de l’hรดte. La protรฉine Ace reprรฉsente un autre exemple de protรฉine de surface permettant une adhรฉsion efficace ร  la matrice extracellulaire de l’hรดte, la classant ainsi dans les constituants MSCRAMM (Microbial Surface Components Recognizing Adhesive Matrix Molecules) (48). Un autre acteur, la protรฉine EfaA, constituant d’un transporteur ABC a รฉgalement รฉtรฉ reliรฉ ร  la virulence d’E. faecalis mรชme si la nocivitรฉ attรฉnuรฉe d’un mutant pour cette protรฉine pourrait s’expliquer par une perte de fitness plutรดt que par une perte de virulence directe. D’autres protรฉines comme les pili EbpABC ou la protรฉine Esp joueraient quant ร  elles un rรดle dans la formation de biofilm qui est un facteur important dans le processus infectieux et pourrait avoir un rรดle dans l’adhรฉsion aux cellules de l’hรดte. Le biofilm reprรฉsente chez les bactรฉries une organisation communautaire favorisant la mise en place de communication intercellulaire via le systรจme de Quorum Sensing (QS). Ce QS rรฉgule via le systรจme Fsr des gรจnes รฉgalement impliquรฉs dans la virulence d’E. faecalis comme par exemple les protรฉases sรฉcrรฉtรฉes GelE et SprE qui possรจdent une activitรฉ endopeptidase ร  large spectre. Elles seraient impliquรฉes dans la dรฉgradation des protรฉines de l’hรดte, l’autolyse, le renouvellement des protรฉines de surface, le relargage d’ADN extracellulaire voire la translocation ร  travers des รฉpithรฉliums de l’hรดte (46). En plus de ces protรฉases sรฉcrรฉtรฉes, certaines souches d’E. faecalis sont capables de sรฉcrรฉter une bactรฉriocine de la famille des lantibiotiques appelรฉe cytolysine. Cette derniรจre confรจre un avantage en limitant la compรฉtition avec d’autres espรจces procaryotes mais peut รฉgalement cibler des cellules eucaryotes et serait potentiellement capable d’affecter les cellules du systรจme immunitaire innรฉ de l’hรดte (46). Une autre stratรฉgie pour รฉviter les dรฉfenses immunitaires de l’hรดte est la synthรจse d’une capsule polysaccharidique via les gรจnes cpsC-K ( 48) qui confรจre รฉgalement un avantage en contexte infectieux.

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Table des matiรจres

Introduction
I. Le genre Enterococcus
A. Historique
B. Caractรฉristiques des entรฉrocoques
C. Les souches de rรฉfรฉrence : V583 et OG1RF
II. L’import de substrats
A. Les facilitateurs
B. Les transporteurs actifs primaires : les transporteurs ABC
C. Les transporteurs actifs secondaires
D. Les transports par translocation de groupe : les Systรจmes PhosphoTransfรฉrases PEP dรฉpendent (PTS)
III. Les rรฉgulateurs transcriptionnels
A. Les rรฉgulateurs transcriptionnels de la famille LacI/GalR
B. Les rรฉgulateurs transcriptionnels de la famille RpiR
IV. Le mรฉtabolisme du maltose et des maltodextrines chez diffรฉrents organismes modรจles
A. Escherichia coli
B. Streptococci
C. Enterococcus faecalis
V. Le mรฉtabolisme du gentiobiose et autres ศ•-glycosides chez diffรฉrents organismes modรจles
A. Escherichia coli
B. Streptococcus pneumoniae
C. Enterococcus faecalis
Matรฉriel et mรฉthode
I. Matรฉriel biologique
A. Conditions de culture et souches bactรฉriennes
B. Plasmides
II. Cellules compรฉtentes et transformations par รฉlectroporation
A. Escherichia coli
B. Enterococcus faecalis
III. Biologie molรฉculaire
A. Rรฉactions de polymรฉrisation en chaรฎne (PCR)
B. Electrophorรจse en gel d’agarose
C. Restriction et ligation de fragments d’ADN
D. Purification des fragments d’ADN
E. Extraction de plasmides d’E.coli
F. Extraction d’ADN gรฉnomique
G. Extraction d’ARN totaux
H. Rรฉactions de transcription inverse
I. RACE-PCR
J. Fusion transcriptionnelle
K. Empreintes ร  la DNAse I
L. Sรฉquenรงage du transcriptome entier (RNA-seq)
IV. Constructions de mutants par gรฉnie gรฉnรฉtique et complรฉmentations
A. Mutants par allรจles mutรฉs
B. Mutant de dรฉlรฉtion
C. Complรฉmentations des mutants
V. Mรฉthodes biochimiques
A. Surexpression et purification de protรฉines prรฉsentant une รฉtiquette poly-histidines
B. Phosphorylation de HPr in vitro
C. SDS-PAGE
D. Native-PAGE
E. Retard sur gel
F. Microscale Thermophoresis (MST)
G. Chromatographie sur couche mince (CCM)
H. Dosage des sucres dans le surnageant par HPLC
I. Thermal Shift Assays (TSA)
Rรฉsultats
Conclusion

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