Le Gabon et la CFAD de la CEB
Situation géographique et humaine
Pays de l’Afrique centra’le, le Gabon est situé sur la façade ouest du continent, en bordure de l’Océan Atlantique (annexe 1). La Guinée Equatoriale, le cameroun et la République populaire du Congo sont ses pays limitrophes respectivement au nord ouest, au nord, à l’est et au sud. Avec 267.677 km², ce pays, dont la capitale politique et administrative est Libreville, est divisé en neuf provinces, dont celles de l’Ogooué-Lolo et du Haut-Ogooué (provinces ou sont repartis les permis de le CES). La population du Gabon est estimée à 1.500.000 habitants, ce qui porte la densité de sa population à 5/6 habitants/km² . Le territoire gabonais est recouvert à 80% de forêts , ce qui justifie la présence de nombreux permis forestiers sur l’ensemble du pays.
Installée depuis 1987 dans le sud~est du Gabon, la Concession Forestière sous Aménagement Durable (CFAD) de la Compagnie Equatoriale des Bois (CES), du groupe suisse- Precjous Woods, est la zone dans laquelle l’étude a été réalisée. Il s’agit exactement de la deuxième Unité Forestière d’Aménagement (UFA 2) de Milolé, d’une superficie de 315300 ha, dans laquelle sont situés nos deux sites d’études (le petit baï et la grande saline) (figure 1).
La CFAD, qui est située au sud-est du Parc National de I1vindo, compte 16.170 habitants répartis dans 37 villages, 2 villes et 3 camps forestiers, dont le camp Milolé qui se trouve dans la deuxième Unité Forestière d’Aménagement (UFA 2) de la concession forestière Milolé. Cette UFA 2 qui comprend deux Unités Forestières de Gestion (UFG 1 et l’UFG 2 exploitées respectivement de 2000 à 2004 et de 2005-2009, mais dont l’activité forestière a véritablement pris fin en 2006 pour l’UFG 1 et en 2011 pour l’UFG 2) est périphérique du Parc National de I1vindo qui est très riche en faune sauvage avec des importantes populations d’éléphants de forêt (plus de 1000) qui ont été recensées (Vande Weghe, 2006).
Les activités forestières (constructions des routes pour l’exploitation forestière, l’utilisation de la ressource, etc.) engendrent sans nul doute des conséquences (voie d’accès au braconnage, perturbation de l’habitat…) sur l’environnement et la faune qui fréquentent saisonnièrement le Parc National de I1vindo et la CFAD de la CEB qui lui est frontalière.
Description du milieu abiotique
Géologie et sols
Selon Martin (1981), Drouineau & Nasi (1999), au Gabon on distingue: le socle archéen (nord, nord-ouest et sud-ouest), la couverture sédimentaire protérozoïque (qui comble les dépressions du sode archéen) et la couverture sédimentaire phanérozoïque (du bassin sédimentaire côtier, à l’ouest, aux plateaux Batékés au sud-est). Les sols des hautes terres intérieures sont jaunâtre à rouge et d’une texture argileuse, à l’exception des plateaux Batékés qui ont été recouverts de sable au cours de l’éocène, entre -53 et -34 millions d’années. De ce fait, géologiquement, la concession forestière de la CEB repose dans son ensemble sur le socle sédimentaire protérozoïque. Les sédiments sont de type détritique, chimique et pour certains métamorphiques. La nature et la profondeur des sols au sein de la CFAD varient. Dans notre site d’étude, c’est-à-dire dans la CFAD Milolé de la CEB, les sols sont profonds et présentent un horizon inférieur argilo-sableux et d’un horizon supérieur appauvrit en argile et en fer.
Reliefet Hydrographie
Le Gabon est un pays accidenté. Les altitudes vont de 0 à 300 mètres dans le bassin sédimentaire et la vallée du fleuve Ogooué; de 300 à 600 mètres dans la partie centrale du pays et de 600 à 1000 mètres au nord-ouest (les l\1onts de Cristal), au centre et au sud-est.
De nombreux cours d’eau parcourent le Gabon. Le principal fleuve du pays est l’Ogooué qui prend sa source en République populaire du Congo et traverse le Gabon du sud à l’ouest, sur 1170 km.
Au niveau de la CEB, le relief comprend des plateaux et des collines dont l’altitude varie entre 300 mètres et 700 mètres. Un réseau hydrographique caractérise la CFAD. Il s’agit du fleuve Ogooué qui sert de limite naturelle, et de plusieurs cours d’eau comme la Lékoni, la Sébé, et la Lassio.
Climat
Le climat gabonais est chaud et humide. Les précipitations annuelles moyennes sont comprises entre 1400 et 3300 mm et la température moyenne annuelle oscille de 23 à 26°C, avec des températures minimales qui restent supérieures à 18°C et des températures maximales qui n’excèdent pas 33°C, La zone d’étude, située au cœur du domaine équatorial de type austral, est caractérisée par deux types de saisons (figure 2) :
﹣une grande saison sèche allant de mi-juin à mi-septembre et de décembre à janvier où elle se fait de moins en moins ressentir (ASECNA, 2011);
﹣une saison de pluie marquée de mi-septembre à mi-décembre et qui baisse de février à juin (ASECNA, 2011).
Les précipitations moyennes annuelles observées sont de l’ordre de 1300 mm. Et les températures moyennes mensuelles oscillent entre 21°C et 28°C (Bonneau et al, 2008; Jeanmart, 2004).
Description du milieu biotique
Faune
Les treize (13) parcs nationaux que l’on rencontre au Gabon (annexe 2) contribuent à la conservation des quelques 190 espèces de mammifères, 600 oiseaux, 70 reptiles et 100 amphibiens (Delègue et al, 2001). Parmi la faune emblématique du pays, on retrouve les gorilles (Gorilla gorilla gorilla), les chimpanzés (Pan troglodytes) et les éléphants de forêt (Loxodonta africana cye/otis). Dans le permis de la CEB, les observations faites dans le cadre des inventaires d’aménagement montrent une grande concentration de populations de la grande faune sauvage au sein de la CFAD. Parmi ces populations, on note des espèces vulnérables, menacées ou en danger d’extinction dont : les primates (Gorilla gorilla gori/la, Pan troglodytes, Cercopithecus solatus), les félins et canidés (Panthera pardus, Profelis aurata), les éléphants (Loxodonta africana cye/otis). Bien que la densité des grands singes (Gorilla gori/la gorilla et Pan troglodytes) semble être en baisse (WC5, 2009), éléphants (Loxodonta africana cye/otis) sont fréquemment observés dans de nombreux marigots et baïs de la CFAD (Bonneau et al, 2008) .
Flore
La flore du Gabon compte près de 8000 espèces dont 22% sont endémiques (Delègue et al, 2001). La forêt gabonaise est de type ombrophile sernpervirente. Selon la classification proposée par caballé (1978), elle serait divisée en forêt sempervirente de la zone littorale, forêt sempervirente de la zone centrale, en forêt ombrophile semisempervirente humide mélangée de la zone orientale et savanes, savanes arbustives ainsi que de mangroves. Plus localement, le paysage de la CFAD de CEB regorge des écosystèmes variés et dominés par des peuplements à Okoumé (Aucoumea klaineana), Sorro (Scyphocephalium mannii), Béli (Paraberlinia bifoliata). D’autres types de forêts y sont également représentés avec des espèces telles que l’Andoung (Bikinia spp. et Aphanocalyx spp.), l’Azobé (Lophira alata), etc.
Pour conserver ce massif forestier, 10.000 hectares de réserves d’intérêt particulier ont été identifiés dans la CFAD. Il s’agit entre autres de la vieille forêt primaire riche en caesalpiniaceae dotée d’un fort taux d’espèces endémiques du Gabon et de la forêt sur sol peu profond et les parois rocheuses dans la zone de Milolé frontalière au Parc National de IIvindo.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SYTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE ET CADRE DE L’ÉTUDE
CHAPITRE 1 : SVNTHESE BIBliOGRAPHIQUE
Il. Le Gabon et la CFAD de la CEB
1.1.1. Situation géographique et humaine
1.1.2. Description du milieu abiotique
1.1.3. Description du milieu biotique
12. Historique de la conservation de la nature
1.2.1. Apogée de la conservation de la nature
1.2.2. Evolution du concept.
13. cadre légal de la conservation de la nature
1.3.1. Au niveau international et régional
1.3.2. Au niveau national
14. Clairières et distribution des éléphants d’Afrique
1.4.1. Importance des clairières pour le suivi des éléphants
1.4.2. Généralités et aire de distribution des éléphants d’Afrique
15. La bioacoustique: un nouvel outilpourle suivi des éléphants
1.5.1. Apogée de la bioacoustique
1.5.2. Evolution du concept.
CHAPITRE II : STRUCTURE D’ACCUEIL ET CADRE DE L’EnjuE
Ill. WCS-Gabon et ses projets nationaux en bioacoustique
IL2. Justification de l’étude
11.2.1. Objectifs de l’étude
11.2.2. Intérêt de l’étude
SECONDE PARTIE: PHASE EXPERIMENTALE
CHAPIlRE 1 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE
Ll. Recherches bibliographiques et wébographiques
L2. Collecte des données de terrain
1.2.1. Dispositif expérimental
1.2.1.1. Surveillance acoustique
1.2.1.2. Observations directes
1.2.2. Paramètres observés
1.2.3. Matériel et ressources humaines mobilisés
L3. Traitements et analyses des données
1.3.1. Analyses des données
1.3.1.1. Analyses des données acoustiques
1.3.1.2. Analyses des données d’observations directes
1.3.2. Traitement des données
CHAPIlRE II : RESULTATS
ILL Evaluation de la fréquentation des éléphants dans le petit baï
11.1.1. Fréquentation moyenne mensuelle des éléphants
ILl.2. Fréquentation des éléphants au cours des différentes périodes de la journée
IL2. Evaluation de la fréquentation des éléphants dans la grande saline
11.2.1. Fréquentation moyenne mensuelle des éléphants
11.2.2. Fréquentation des éléphants au cours des différentes périodes de la journée
IL3. Fréquentation des éléphants sur l’ensemble des sites
11.3.1. Fréquentation moyenne mensuelle des éléphants dans les deux sites
II.3.2. les vocalisations enregistrées le jour dans les deux sites
11.3.3. les vocalisations enregistrées la nuit dans les deux sites
II.3.4. Les heures d’affluence des éléphants
IL4. Indices des adivités anthropiques
II.4.1. Détection acoustique des coups de feu dans les deux clairières
11.4.2. Indices anthropiques détectés pendant les observations directes
ILS. Evaluation du comportement des éléphants dans les clairières
II.5.1. Proportion des éléphants observés qui s’enfuient des clairières
11.5.2. Durée moyenne de visite des éléphants dans les clairières
11.5.3. La structure de la population des éléphants
CHAPITRE III : ANALYSES ET DISCUSSION
IILL Evaluation de la méthode de suivi acoustique des éléphants
IIL2. Une fréquentation plus importante des éléphants selon les périodes de la journée dans chacun des sites
IlL3. effets induits des activités humaines sur les fréquentations et/ou le comportement des éléphants dans les clairières
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBUOGRAPHIE
USTE DES ANNEXES
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