Le Fuligule nyroca (Aythya nyroca) dans le lac Tonga (Nord-est de l’Algérie)

Le terme «biodiversité», est proposé en 1988 par Wilson (Wilson et Peter, 1988). Il fait référence à la variété des organismes vivants quelle que soit leur milieu d’origine et prend en compte les diversités intraspécifique, interspécifique et fonctionnelle. La perte de biodiversité est une préoccupation majeure dans le monde de l’écologie, et sa préservation mobilise toujours plus d’individus scientifiques, chercheurs, politiques ou volontaires. Malgré tous, ces efforts nécessitent d’abord une connaissance approfondie de cette richesse biologique, de son fonctionnement et de son rôle dans l’équilibre du monde vivant. Mais pour convaincre notre société de la nécessité de protéger la nature, il faut aussi montrer que celle-ci peut en tirer des bénéfices, autant écologiques qu’économiques. Malheureusement, les changements dans les modes d’utilisation des terres de même que dans les paysages agricoles ont un impact sur la biodiversité et sont souvent perçus comme une des menaces majeures pour le futur (Burgess, 1988 ; Burel et al., 1998 ; Mermet et Poux, 2000). Le prélèvement abusif d’espèces, l’introduction d’espèces exotiques, la pollution, les changements climatiques y contribuent également. Les perturbations humaines modifient les processus naturels de recolonisation ou de restauration et seule une gestion raisonnée des écosystèmes pourra limiter le nombre d’extinction des espèces sauvages (Fresco et Kroonenberg, 1992 ; Balent, 1984).

Dans le concept de « hotspots de la biodiversité » qui constitue l’une des tactiques les plus efficaces pour préserver les régions du monde les plus riches sur le plan de la biodiversité mais aussi les plus menacées, (Myers et al., 2000) comptent 34 hotspots dans le monde avec en deuxième position le bassin méditerranéen. En effet, ce dernier est reconnu comme le deuxième plus grand hotspot du monde et la plus grande des cinq régions de climat méditerranéen de la planète. Il s’étend sur plus de 2 millions de kilomètres carrés, du Portugal à la Jordanie vers l’est, et du nord de l’Italie au Cap-Vert vers le sud. De plus, le bassin méditerranéen est le troisième hotspot le plus riche du monde en diversité végétale (Mittermeier et al., 2004). Environ 150 zones humides ont été inscrites en Méditerranée sur la liste des zones d’importance internationale (Ramsar). Cette région occupe une superficie de 28 500 km² dont 6500 km² de lagune côtière, 12 000 km² de lacs et marais naturels et jusqu’à 10 000 km² de zones humides artificielles (Pearce et Crivili 1994 ; Hecker et Tomas, 1996 ; Costa et al., 1996). Elles ont été considérablement dégradées ou détruites au cours du 20eme siècle (Hecker et Tomas, 1995). Ils demeurent parmi les milieux naturels les plus dégradés et les plus menacés, du fait de leur position de «réceptacle» des eaux qui cumulent de nombreux produits issus des activités humaines (Amigues et Chevassus-au-Louis, 2012).

Zone d’étude 

Présentation du parc national d’El Kal

Le Parc National d`El-Kala (PNEK) (36°52 N, 8°27 E) situé à l’extrême Nord-Est algérien au niveau de la wilaya d’El-Taref, a été créé en 1983 par le décret n° 83-458, classé réserve de biosphère en 1990, regroupe neuf commune entièrement contenus dans la wilaya d’El-Taref (wilaya issue du découpage administratif de l’année 1985). Cette réserve intégrale s’étend sur une superficie de 76 438 ha, soit 26% de l’espace de la wilaya (Figure 1). Le Parc représente un réservoir de la biodiversité méditerranéenne (Stevenson et al., 1988) ; on y trouve 1264 espèces végétales, soit 32% de la flore algérienne et 878 espèces animales, dont les plus emblématiques sont le cerf de barbarie, le lynx caracal, la hyène rayée, le renard roux ou doré et la mangouste. Il renferme de nombreuses espèces rares ou menacées selon les listes IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Fortement boisé (plus de 69% de sa superficie), Le PNEK s’étend sur une bande côtière de 40 km et longe la frontière tunisienne sur 98 km. Plus de 120 000 habitants vivent sur ce territoire. Cette pression humaine sur les espèces faunistiques et floristiques les rend très vulnérables.

Les ressources économiques présentes sur l’espace du PNEK montrent que l’agriculture, le tourisme et la pêche demeurent les principales activités. Cependant, leur organisation dans l’espace et dans le temps laisse apparaître des incohérences défavorables à la conservation de ce milieu naturel : surpâturage, pêche non contrôlée, tourisme balnéaire non régulé et beaucoup d’activités illicites (Bouazouni, 2004).

Ecosystème forestier

Les milieux forestiers de la région d’Annaba – El-Kala au sens large représentent 70% du total. Ils peuvent être décomposés en pelouses et terres agricoles (27 %), en milieu de type matorral (25 %) et en milieux arborés (18,6 %). L’écosystème forestier du PNEK, couvre une superficie de 54000 hectares. Cette forêt est principalement composée de chêne liège (43000 ha), chêne zéen (2716 ha), aulnaie (3000 ha), peupliers et ormes (621 ha), pin maritime (5153 ha) et pin d’alep (20 ha). Les maquis sont répandus (10649 ha). Les peuplements artificiels sont représentés par le pin maritime (500 ha), l’Acacia sp. (1000 ha) et les eucalyptus (8508 ha) (Bentouili, 2007).

Ecosystème marin et dunaire 

Le littoral d’El-Kala s’étend sur environ 50 Km entre le Cap Segleb (ou Cap Roux) et le Cap Rosa. Il est composé de formation corallienne abritant plusieurs espèces de poissons. Cette formation prend des proportions alarmantes en Algérie vue la pêche exhaustive du corail. Les autorités algériennes avaient en effet interdit de pêcher « l’or rouge » pendant dix ans pour lui laisser le temps de se régénérer.

Les fonds marins sont infiltrés par les courants d’eau douce riche en nutriments provenant des lacs côtiers et qui, au fil du temps, ont façonné un monde sous-marin d’une incomparable beauté où foisonne une vie aquatique qui singularise les rivages de la réserve d’El Kala. Le littoral est formé également de plages, de dunes, de falaises de grès et de grottes qui sont des lieux de nidification de nombreuses espèces d’oiseaux. La fixation des dunes littorales, d’une altitude variant entre 20 et 120 m, est tributaire d’une végétation abondante et diversifiée.

Ecosystème lacustre

Les milieux aquatiques terrestres représentent 7% de la superficie de la région d’Annaba – ElKala. Ce chiffre englobe les lacs, les marais, les lagunes, les scirpaies et les ripisylves. En effet trois grands lacs d’importance internationale, sont disposés en arc de cercle autour d’El Kala. Le lac Mellah (eau salé), réserve intégrale de 860 ha (lagune unique en Algérie), est en contact avec la méditerranée par un chenal. C’est un écosystème d’une richesse considérable, car il dispose en plus des apports aquatiques marins (poissons, crustacés), des sources de montagne. Le lac Tonga (eau saumâtre) et le lac Oubeïra (eau douce) sont des lacs poissonneux, plus ou moins profonds et d’une superficie respective d’environ 2600 ha et 2200 ha. Ces zones humides sont situées sur la voie de migration de dizaines de milliers d’oiseaux venant d’Europe et d’Asie pour hiverner, ou pour se reproduire, et certains faire une halte après l’épreuve de la traversée de la Méditerranée avant d’entamer la suivante, la traversée du Sahara. C’est en hiver que la région d’El-Kala prend son importance internationale de centre de biodiversité avec ses lacs considérés comme le plus important site d’hivernage ornithologique du bassin méditerranéen. Cet écosystème lacustre constitue le dernier sanctuaire pour la survie de certaines espèces rares et endémiques. A ce titre le lac Tonga et le lac Oubeïra ont été inscrit, en 1982 sur la liste Ramsar, En novembre 2002, deux autres sites ont fait l’objet d’inscription sur la liste ; la tourbière du lac noir et les aulnaies de Ain-Khiar, en l’occurrence. En 2004, c’est au tour de la lagune d’El-Mellah et du Lac Bleu de figurer sur ladite liste.

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Généralité
1. Zone d’étude
1.1. Présentation du Parc National d’El Kala
1.2. Caractéristique climatique
1.3. Ecosystème forestier
1.4. Ecosystème marin et dunaire
1.5. Ecosystème lacustre
1.6. Les principaux habitats de la région
1.6.1. Les pelouses et terrains agricoles
1.6.2. Le milieu marin
1.6.3. Le maquis à strate arborée dense
1.6.4. La subéraie avec sous-bois
1.6.5. L’habitat aquatique terrestre
1.6.6. Le maquis haut
1.6.7. Le bocage
1.6.8. L’eucalyptaie
1.6.9. Le maquis à strate arborée claire
1.6.10. Le maquis moyen
1.6.11. Les zones urbaines denses
1.6.12. La Pineraie à Pin d’Alep et Pin maritime
1.6..13. La Zeenaie
1.6.14. Les zones à urbanisations dispersée
1.6.15. Le maquis bas
1.6.16. Les zones rocheuses littorales et terrestres
1.6.17. Les scirpaies
1.6.18. Les ripisylves et aulnaies
1.6.19. Les zones rocailleuses
1.6.20. Les oueds à Nerium oleander
1.6.21. La subéraie sans sous-bois
1.7. La flore du PNEK
1.8. La faune de PNEK
1.8.1. Les groupes des Mammifères
1.8.2. Diversité aviaire de la région
2. Site d’étude
2.1. Présentation générale de lac Tonga
2.2. Situation géographique
2.3. Situation administrative
2.4. Caractéristiques physique
2.4.1 Géologie
2.4.2. Pédologie
2.4.3. Dimensions
2.4.4. Bathymétrie
2.4.5. Volume
2.5. Caractéristiques écologiques
2.5.1. La flore du lac Tonga
2.5.1.1. La végétation des forêts
2.5.1.2. La végétation périphérique du Lac
2.5.1.3. La végétation aquatique du lac
2.5.2. La biodiversité faunistique
2.5.2.1. L’avifaune aquatique
2.5.2.2. Les Mammifères
2.5.2.3. L’entomofaune
2.5.2.4. L’herpétofaune et les amphibiens
1.5.2.5. L’ichtyofaune
3. Modèle biologique
3.1. Biologie de l’espèce
3.1.1. Systématique
3.1.2. Caractéristiques biométriques
3.1.3. Description générale
3.1.4. Mâle
3.1.5. Femelle
3.1.6. Juvénile
3.2. Ecologie de l’espèce
3.2.1. Habitat et comportement
3.2.2. Reproduction
3.2.3. Alimentation
3.2.4. Migration
3.2.5. La Population mondiale
3.2.6. Distribution mondiale
3.2.7. Répartition en Algérie
3.2.8. Le déclin mondial
3.2.9. Les menaces
Chapitre II : Etude du rythme d’activité
Introduction
1. Méthodologie de travail
1.1. Le dénombrement
1.2 Le budget temps
1.3. Le grégarisme
1.4 Analyse statistique
2. Résultats et Discussion
2.1. Evolution journalier des activités
2.1.1. Bilan journalier des activités durant la période hivernal
2.1.2. Bilan journalier des activités durant la saison de reproduction
2.1.3. Bilan journalier des activités durant la période après reproduction
2.2. Analyse Statistique Multivariée
2.3. Le grégarisme
2.3.1. La taille de groupe
2.3.1. Le bilan total de de groupementdes individus
2.3.3. Evolution annuelle de l’organisation sociale des individus
2.2.4. Le regroupement des individus dans chaque activité
Conclusion
Chapitre III : Etude du comportement alimentaire
Introduction
1. Méthodologie du travail
1.1. Le comportement alimentaire
1.2. L’intensité alimentaire
1.3. Analyse statistique
2. Résultats et Discussion
2.1. Le budget alimentaire
2.1.1. Le budget temps des rythmes d’activités
2.1.2. Evolution annuelle de l’activité d’alimentation
2.1.3. Le budget temps alimentaire
2.1.4. Evolution annuelle des activités alimentaire
2.1.5. Le Bilan saisonier de budget alimentaire
2.1.6. Evolution journalier des activités d’alimentation
2.1.7. Evolution journalière durant la saison hivernale
2.1.8. Evolution journalière durant la saison estivale
2.1.9. Analyse Statistique Multivariée
2.2. Relation entre type d’alimentation et l’effectif des canards
2.3. L’intensité alimentaire
2.3.1. L’intensité alimentaire de chaque activité
2.2.2. La phase alimentaire et la phase respiratoire selon les comportements
2.2.3. L’intensité alimentaire des activités durant la période hivernal
Conclusion
Chapitre VI : Etude de la stratégie d’hivernage
Introduction
1. Méthodologie
2. Résultats et Discussion
2.1. Dénombrement
2.1.1. Evolution des effectifs du Fuligule nyroca
2.1.2. Evolution spatio-temporelle des effectifs
2.2. Caractérisation de l’habitat
2.2.1. Répartition des effectifs en fonction de la végétation
2.2.2. Répartition des effectifs en fonction de la fréquentation humaine
2.2.3. Distance individus- berge
2.2.4. Distance individus-berge dans chaque site
2.2.5. Associations nyroca autres espèces
2.3. Budget temps
2.3.1. Le bilan total des activités
2.3.2. Evolution des activités
2.3.3. Répartition des activités en fonction de végétation
2.3.4. Distance entre activité des individus et la berge
2.3.5. Relation entre les activités et les paramètres météorologique
2.4. Comportement alimentaire
2.4.1. Le bilan total des activités
2.4.2. Evolution des activités alimentaire
2.4.3. Evolution des activités alimentaire en fonction de la végétation
2.4.4. Pourcentage d’alimentation en fonction de type de végétation
Conclusion

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