Le Fonds Monétaire International

LA GENESE DU FMI 

Le système monétaire international (SMI) est un ensemble de mécanismes et dispositions régissant les relations entre les monnaies de différents pays. Il est composé aussi bien d’éléments économiques (les monnaies de références, les marchés financiers et les régimes de changes) qu’institutionnels (le FMI et la Banque mondiale). Il permet ainsi la résolution des éventuels déséquilibres entre l’offre et la demande de monnaie et le développement harmonieux des échanges commerciaux entre les pays. Ces règles résultent soit d’un accord international soit d’un état de fait.

En fait, le SMI a toujours évolué au cours du temps, le changement a été net depuis la fin du XIX° siècle, époque de la généralisation du monométallisme or, appelé encore étalon-or, jusqu’au début des années soixante dix, époque où on assistait à une certaine multiplicité des régimes de changes à des références variables. Mais entre ces deux périodes, il y a eu le système de l’étalon de change-or ou le gold exchange standard suivi du système du Bretton Woods.

LA CONJONCTURE ECONOMIQUE INSTABLE DE L’ENTRE DEUX GUERRES 

Durant cette période le système monétaire international avait été marqué par l’émergence du système de l’étalon de change-or qui n’a duré, en fait qu’une dizaine d’années pour des raisons bien connues. Ce système fut ensuite suivi et emporté par la crise des années trente.

L’étalon de change-or et sa décadence

Le vécu du système
Précédé par le système étalon-or avant la première guerre mondiale, le système gold exchange standard a été entériné suite aux deux grandes conférences : la conférence de Bruxelles en 1920 et notamment la conférence de Gênes qui a eu lieu deux ans plus tard. Ces conférences ont été motivées par le problème d’insuffisance de l’or par rapport aux besoins du commerce international et surtout par la morosité de l’économie mondiale entre autre européenne après la première guerre mondiale : contraction des échanges extérieurs, l’hyperinflation (particulièrement en Allemagne), et le problème de remboursement des dettes et des réparations imposées aux pays vaincus. Face à cette situation, la conférence de Gênes tente de donner un nouvel ordre au SMI: la mise en place du système de l’étalon de change-or. Celui-ci reposait sur les quatre principes suivants :

i) la liquidité internationale a été élargie, les réserves des banques centrales sont constituées, non seulement par de l’or mais aussi par des devises convertibles en or, en l’occurrence la livre sterling. La Grande Bretagne détenait encore une position économique dominante et donc monétaire et une proportion importante de stock d’or mondial ;

ii) le second principe est que, sur le plan international, la convertibilité-or n’est maintenue qu’entre banques centrales, néanmoins l’or demeure l’un des étalons de référence et toutes les monnaies étaient donc définies directement ou indirectement par un poids du métal ;

iii) troisièmement, à l’intérieur des frontières nationales, l’or ne circulait plus, on observait la disparition de la convertibilité interne en métal des monnaies nationales ;

iv) enfin, selon la conférence, il a été interdit de mener une politique de dévaluation ou de réévaluation par soucis de stabilité de parité. Mais tout ne se passait aussi harmonieux que cela, car le système n’était pas à l’abri de toutes perturbations qui vont le saper.

La décadence du Gold exchange standard 

La livre sterling est la principale composante de la liquidité internationale dans ce système, donc il est clair que l’instabilité du système monétaire britannique va se répercuter directement sur le SMI. C’est exactement ce qui s’était produit. Le 20 septembre 1931, la livre devenait inconvertible par rapport à l’or ; c’est dire de l’incapacité de la livre–monnaie clé- à remplir sa qualité de leader, cette décision marque la fin dudit système. Or, même si le dollar était en position concurrente face à la livre. Les conditions suffisantes pour s’imposer comme monnaie ou devise « leader » lui faisaient encore défaut, en tout cas jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale laissant ainsi le monde nager dans un système monétaire dépourvu de son pilier, c’est-à-dire une monnaie forte. Cet échec s’est traduit par une formation de ce qu’on appelle une «balkanisation monétaire». Il va s’organiser alors dans le monde des zones monétaires érigeant chacune des politiques de protectionnismes exacerbées. La Grande Bretagne forme une zone sterling avec les pays du Commonwealth en août 1932. Il s’était organisé également une zone dollar regroupant les Etats-Unis et quelques pays d’Amérique latine. Du coté de la France, celle-ci et cinq autres pays (la Suisse, la Belgique, l’Italie, le Pays-Bas et la Pologne) se déclarent fidèles à la parité-or et forment le bloc or. Mais ce dernier n’ira pas loin, certes cette zone attire des capitaux mais le maintien de parités élevés a été l’un des facteurs ayant érodé la compétitivité extérieure et donc aggravé le déficit commercial, le ralentissement de l’activité économique et le chômage. Dès la seconde moitié des années trente, les pays européens presque dans son ensemble s’étaient confrontés à des crises aussi bien sur le plan interne que sur les relations économiques internationales.

La crise des années trente : «une politique de chacun pour soi»

L’aspect néfaste de l’absence des règles monétaires permettant d’organiser le commerce sur une base stable du taux de change n’a jamais été aussi évident que dans les périodes de discordes entre les pays. Au cours de cette décennie, en effet, le ralentissement de l’activité économique des grandes économies industrielles avait incité les pays à se protéger en intensifiant les restrictions aux importations (pour freiner la sortie de leurs réserves or et des devises) et à opérer une dévaluation compétitive de leurs monnaies. Mais ces pratiques n’ont fait qu’accentuer le processus de contraction des échanges, de production et de l’emploi au niveau mondial. Ces remèdes se sont révélés inopérants. Aucun pays n’a pu préserver durablement son avantage compétitif et cette politique de « chacun pour soi » a porté un coup terrible à l’économie mondiale en particulier celle de l’Europe : les échanges internationaux ont subitement baissé, de 60% entre 1929 et 1933 , de même que pour l’emploi et le niveau de vie dans un grand nombre de pays.

Bref, l’implosion de l’étalon de change-or s’est traduit par un dérèglement monétaire et a attisé par la suite la pratique exacerbée du protectionnisme et des dévaluations compétitives entre les pays. Ces faits évoqués nous laissent penser que la crise du système monétaire international peut être attribuée à l’absence de réelle coopération entre les nations et surtout à l’absence d’un véritable arbitre supranational capable à la fois de faire respecter les règles du jeu monétaire et d’être une instance de régulation, garantissant un climat de sûreté sur les transactions internationales à l’instar de ce que sera le FMI dans la conférence de Bretton Woods.

LE SYSTEME DE BRETTON WOODS 

Etant donné la dépression économique et le contexte monétaire subversif de l’entre deux guerres qui ont eu leur part dans l’avancée vers la seconde guerre mondiale, refondre et redéfinir le système monétaire étaient alors cruciaux. Il s’est tenu alors, un grand jour, à Bretton Woods, Etat du New Hampshire aux Etats-Unis, du 1er au 22 juillet 1944, une conférence monétaire et financière dont la principale raison a été de créer un nouvel ordre économique et monétaire international après la guerre.

Les propositions

Quarante quatre pays ont été représentés à cette conférence pour statuer sur l’une ou l’autre des deux thèses présentées : le plan White et celui de Keynes dont les contenus se déclinent comme suit :

Le plan Keynes ou le Proposals for an international clearing union
Défendu par la délégation britannique, celui-ci est conduit par l’économiste John Maynard Keynes. Le Royaume-Uni était plutôt préoccupé par le problème de chômage et de l’inflation, alors que le monde s’achemine vers la fin de la guerre, l’économie anglaise était encore dans une situation très critique: inconvertibilité de la livre, épuisement des réserves or et endettement extérieur contracté à l’égard des USA.

Ce plan met donc en avant un mécanisme destiné à relancer l’économie anglaise et celle des autres pays européens en cette période difficile. Pour cela, Keynes préconise l’institution d’une banque centrale supranationale, appelée la « chambre internationale de compensation multilatérale » ou le clearing union, affranchie de toute puissance nationale. Elle émet, dans des limites convenues, sa propre monnaie, le bancor, rattaché à l’or, pour effectuer les règlements internationaux. Il propose également la mise en place d’un mécanisme de compensation multilatérale entre banques centrales dont le rôle serait d’assurer le financement des déséquilibres des balances des paiements, par une mise en connexion quasi automatique entre les pays déficitaires et pays excédentaires. Les seconds financent les premiers par des crédits en bancor. Enfin, ce plan suggérait des taux de change révisables (ajustables) afin de promouvoir les échanges commerciaux particulièrement au sein du Commonwealth. Parallèlement à ce point de vue britannique, le gouvernement américain en avait aussi le sien.

Le plan White
La proposition américaine, menée par Harry Dexter White, rassemble les vues avancées par différents services de l’administration américaine. Elle met l’accent sur la fixité du taux change, le rétablissement du libre échange et la relance du commerce mondial. En effet, ce plan exige le démantèlement des politiques protectionnistes : la baisse des droits des douanes et l’élimination des barrières non tarifaires. Cette délégation veut surtout obtenir le redressement d’une coopération monétaire internationale, en raisonnant que la grande crise des années trente a été provoquée par la surévaluation monétaire, en l’occurrence la livre, ce qui a aboutit à des dévaluations déstabilisantes.

En effet il préconisait l’institution d’un fond de stabilisation monétaire à qui on confère les fonctions d’aider les pays connaissant des problèmes au niveau de la balance des paiements et qui ont du mal à assurer la stabilité de leur monnaie. Cette entité sera en mesure d’octroyer des crédits à partir des cotisations des pays membres. Aussi, proposait-il, en fait, un nouvel système étalon de change-or mais basé cette fois-ci sur une seule devise clé : le dollar. Ainsi, les pays choisiraient une définition de la parité de leur monnaie soit en or, soit en dollar qui aurait un rôle de monnaie internationale et d’instrument de réserve. Cette plate-forme prévoyait également la création d’une banque internationale pour la reconstruction et le développement ou la BIRD pour renflouer la reconstruction des pays, entre autres européens, ruinés par les guerres. Finalement, c’est le plan White qui a été retenu. Ce tournant marque la fin de la domination de la monnaie anglaise et entérine la nouvelle fonction du dollar comme premier moyen de payement international et surtout la naissance du FMI. Ce dernier aura pour mission principale d’être le garant de l’intégrité du système et de faire respecter les règles du jeu monétaire. La BIRD a été également formée et devenue la Banque mondiale qui est l’un des recours internationaux pour le financement des projets de développement notamment pour les pays en développement. Ces deux institutions tendent à converger leurs activités depuis les années quatre-vingt dans les pays en développement. La conférence s’est terminée par l’adoption des statuts des deux institutions.

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Table des matières

INTRODUCTION
Premiere partie : Le Fonds Monétaire International : Généralités
Chapitre premier : LA GENESE DU FMI
Chapitre II : LE FMI : BUTS, OBJECTIFS ET MISSIONS
Chapitre III : LES RESSOURCES DU FMI
Chapitre IV: L’OPERATION DE PRETS DU FMI
Deuxieme partie : La dynamique de la contribution financiere du FMI à Madagascar depuis 1985
Chapitre premier : LA FACILITE D’AJUSTEMENT STRUCTUREL À MADAGASCAR
Chapitre II : LA FRPC A MADAGASCAR
Chapitre III : LES INITIATIVES DE L’ANNULATION DES DETTES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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