Le fonctionnement de l’aménagement du territoire en Allemagne

Au mois de novembre 2007 se tenait à Hambourg le sommet annuel de METREX, réseau des aires et régions métropolitaines européennes, sur le thème de leur engagement contre le changement climatique. La tenue même de ce rendez vous est significative. Elle témoigne que le phénomène métropolitain concerne une grande partie des pays européens – pour ne parler que de l’Europe. Actuellement plus de 60% de la population de l’Europe élargie vit dans quelques 120 aires métropolitaines (METREX, 2008). De nombreux auteurs désignent de nos jours la région métropolitaine comme la forme d’urbanisation prédominante. Par ailleurs, cet évènement traduit l’importance du rôle qu’ont à jouer ces aires métropolitaines dans les grandes problématiques actuelles du développement et de l’aménagement, en particulier le développement durable des agglomérations et des territoires. La formation de tels réseaux d’échange de connaissances et d’expertise atteste de la prise de conscience de ce rôle.

La question métropolitaine est on ne peut plus d’actualité. « Au cours de ce XXIe siècle, les régions urbaines vont devenir le cadre de vie politique, économique et sociale d’une majorité de citoyens dans le monde » (United Nations Commission on Human Settlement, 1996). L’étalement urbain en effet, transforme les villes en régions urbaines. La mondialisation des marchés place les grandes régions urbaines dans une logique de concurrence et de compétition à l’échelle internationale. Le développement de l’économie de la connaissance bouleverse les vecteurs traditionnels de la croissance. Tous ces évènements ont des répercussions sur la ville, économiques bien sûr, mais aussi sociales voire sociétales, et politiques.

En établissant de nouvelles logiques internationales, nationales, régionales et au sein même des villes, ces répercussions ébranlent les modes de « faire la ville » comme ceux de la vivre. Pour André Rossinot, président de la FNAU, Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme, « Le XXIe siècle sera celui des métropoles » (André Rossinot, 2005, p.3). Il sera, de fait, le siècle d’une ville qui n’a jamais autant eu besoin de s’internationaliser et simultanément, de se tourner vers elle-même, ses habitants et son territoire. Les grandes aires urbaines européennes se trouvent donc aujourd’hui confrontées à des enjeux inédits qu’elles doivent apprendre à maîtriser. «Face aux nombreux défis soulevés par le processus de métropolisation, c’est dans la double exigence du renforcement de la performance, de la compétitivité et de l’attractivité du territoire, d’une part, et du maintien de la cohésion sociale et territoriale, de la qualité du cadre de vie et des équilibres environnementaux, de l’autre, que les politiques locales doivent se construire et se renouveler » (FNAU, 2005, p.11). Les services de l’Etat, les Agences d’Urbanisme, et plus généralement l’ingénierie des villes et des territoires ont le rôle d’aider les agglomérations dans cette tâche.

VOUS AVEZ DIT « METROPOLITAIN » ? 

Un caractère définit par les fonctions du territoire

Métropole, région ou aire métropolitaine, métropolisation, coopération métropolitaine… L’actualité de la question métropolitaine fait surgir des termes multiples, au sens renouvelé, parfois galvaudé. Si la métropole désigne traditionnellement la « ville mère », par opposition à ses colonies, c’est l’acception de pôle urbain qui fait sens dans les questions d’aménagement du territoire. Mais cette acception même a été bouleversée à la faveur de la mondialisation des économies et des flux. De la métropole comme capitale politique et économique d’une région à la métropole globale ou ville monde, le terme s’étire, s’adapte aux évolutions, s’utilise à différentes échelles. L’important est de garder à l’esprit que la qualité de métropole n’est pas tant déterminée par la taille d’une agglomération que par ses fonctions. Car  fonctions déterminent la relation qu’entretient une agglomération à la fois avec ses espaces périphériques et avec ses égales et qui en font une métropole.

Hans H. Blotevogel en 2002 distingue trois fonctions métropolitaines de base. Elles peuvent s’illustrer à travers des indicateurs, permettant d’identifier et de mesurer le caractère métropolitain d’une agglomération.
– La fonction de contrôle et de décision, aussi bien en matière politique qu’économique (siège de grands groupes par exemple) ;
– la fonction d’innovation et de compétition (présence d’équipement de recherche et développement, universités, équipements culturels) ;
– la fonction de Gateway ou porte, nœud de communication (infrastructures de transport, médias, congrès).

Outre l’identification de ces indicateurs de fonctions métropolitaines, il existe des signes constants du caractère métropolitain d’une aire urbaine : l’existence d’un réseau urbain dont l’aire urbaine est la tête, une concentration des emplois métropolitains supérieurs, le niveau de rayonnement de l’agglomération, son insertion dans les réseaux européens et mondiaux et, corrélativement à ses fonctions, une population relativement forte.

De l’aire urbaine à l’aire métropolitaine

L’échelle qui nous occupe dans cette étude peut être désignée sous le terme d’aire métropolitaine. Mais l’usage de ce terme est sujet à de nombreuses distorsions qui peuvent prêter à confusion. Aux Etats-Unis le terme de « metropolitain area » définit une agglomération et les zones périphériques qui lui sont liées économiquement. Il correspond en français au terme d’aire urbaine, où la notion de métropole n’apparaît pas .

En France le concept d’aire métropolitaine semble se diffuser depuis l’appel à coopération métropolitaine de la DATAR en 2004. A cette occasion de nombreuses aires urbaines françaises se sont associées entre elles ou avec des agglomérations proches, adoptant le plus souvent une appellation telle qu’aire métropolitaine, espace ou réseau métropolitain ou encore région métropolitaine. Toutes ces appellations peuvent être définies comme une aire urbaine à vocation et/ou ambition métropolitaine, puisqu’elles désignent ces territoires qui veulent renforcer leurs fonctions métropolitaines. En Allemagne c’est le terme de Metropolregion ou Région Métropolitaine qui est utilisé.

L’aire métropolitaine représente un degré de métropolisation intermédiaire, entre la métropole régionale et la métropole globale. La métropole régionale aujourd’hui ne peut plus répondre à un certain nombre d’enjeux qui animent le monde économique, le rayonnement à l’échelle européenne voire internationale est devenu une nécessité pour les grandes agglomérations. Ainsi un certain nombre d’initiatives de construction ou d’affirmation d’aires urbaines qui visent une envergure nationale, européenne voire internationale se développent en Europe et notamment en France et en Allemagne.

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Table des matières

Introduction
Partie I : Contexte et définition des objectifs de l’étude
I. Prérequis : comprendre de quoi l’on parle
1. Vous avez dit « métropolitain » ?
2. Le fonctionnement de l’aménagement du territoire en Allemagne
II. La coopération métropolitaine dans le Val de Loire – Maine
1. Histoire de la Coopération Métropolitaine en France
2. Histoire de la Coopération Métropolitaine en Val de Loire et dans le Maine
3. Genèse de l’espace Val de Loire – Maine
4. Les défis de la construction métropolitaine en Val de Loire – Maine : quels
domaines peuvent nécessiter l’apport de « bonnes pratiques » allemandes ?
III. Objet et objectif de l’étude
1. Un travail centré sur l’expérience allemande de la coopération métropolitaine
2. Définition des objectifs et de l’hypothèse de recherche
3. Présentation de la méthode d’analyse
Partie II : Les Metropolregionen d’Allemagne
I. Coopération métropolitaine en Allemagne : Les « Europäische Metropolregionen »
1. Les Europaïsche Metropolregionen : 11 régions reconnues entre 1995 et 2005
2. Des objectifs multiples imprégnés du contexte territorial allemand
3. Les spécificités des régions métropolitaines allemandes
II. Etude de cas : La Metropolregion Hannover – Braunschweig – Göttingen
1. Présentation de l’espace métropolitain
2. Origine et contexte de la Metropolregion
3. Modalités de mise en place de la Metropolregion
4. Etat d’avancement et situation actuelle
5. Vers la poursuite du processus métropolitain : forces du territoire et défis
III. Etude de cas : La Metropolregion Rhein – Ruhr
1. Présentation de l’espace métropolitain
2. Origine et contexte de la Metropolregion
3. Modalités de mise en place de la Metropolregion
4. Etat d’avancement et situation actuelle
5. Vers la poursuite du processus métropolitain : forces du territoire et défis
Partie III : Vers un transfert d’éléments de réflexion au Val de Loire – Maine ?
I. Une synthèse de l’analyse des Metropolregionen
1. Caractéristiques générales des Metropolregionen d’Allemagne influençant la
réussite du processus de coopération métropolitaine
2. Eléments ressortant de l’étude de deux Metropolregionen
II. Des pratiques à l’usage du Val de Loire – Maine ?
1. Premier défi : Echelle spatiale de coopération et cohérence territoriale
2. Second défi : le rôle de l’Etat
3. Troisième défi : le portage politique et la gouvernance
Conclusion

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