Le financement participatif : un levier de développement économique

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Les raisons d’apparitions

Pour comprendre l’avènement du crowdfunding, il est crucial de comprendre comment les petites et moyennes entreprises (PME) se financent, car ce sont elles principalement qui sont intéressées par le Crowdfunding. Au jour d’aujourd’hui les grandes entreprises ne semblent pas encore concernées par le crowdfunding. (PME Finance, 201412). Cela s’explique par le fait que les montants récoltés sont généralement trop faibles pour attirer l’attention des grandes entreprises sur ce type de financement.
Il existe deux axes à partir desquels les PME se financent. D’un côté il y a l’autofinancement. Il s’agit de l’argent provenant des bénéfices mis en réserve et d’un fonds de roulement positif. Cet argent est utilisé tant pour financer les activités courantes que pour financer l’éventuelle croissance des PME. Si ce type de financement est le plus avantageux pour l’entreprise étant donné qu’elle lui permet de maintenir son indépendance financière, il reste néanmoins souvent insuffisant pour soutenir la croissance d’une PME. Elle fait alors appel au deuxième axe de financement ; le financement externe. Ce type de financement est en particulier utilisé par les start‐ups ou les PME en phase de forte croissance.
Il existe plusieurs sources de financement externe pour les PME. Voici un exemple d’image (figure2) montrant l’importance de chaque source de financement externe pour les PME ayant leur siège dans l’Union Européenne.

Le rôle du crédit bancaire dans le financement des PME.

Il ressort de la figure 2 que le financement bancaire reste de loin la source de financement externe la plus utilisée par les PME. 79% des PME faisaient appel à ce type de financement en 2005. Une enquête publiée par le Centre de Connaissance du Financement des PME (CeFiP) en 2012 confirme cette tendance. 64,5% des PME et 63,1% des micro‐entreprises ont fait appel à un financement bancaire en 2012. Ceci n’est pas étonnant car pour une entreprise qui veut obtenir la meilleure structure de capital possible, il faut, selon la théorie du WACC13 ou coût moyen pondéré du capital, tenter de minimiser le coût du capital. Etant donné que le que le coût de la dette est généralement plus faible que le coût de l’utilisation des fonds propres, la dette permet de minimiser le WACC et donc d’augmenter le rendement sur fonds propres. (Krugman et al, 2008)14 C’est pour cela que la dette est considérée comme une technique de levier importante.
Les banques commerciales jouent donc un rôle essentiel pour le développement de nos PME, et de façon plus générale, pour la croissance et le dynamisme de l’économie du pays. Or c’est justement là que se trouve le problème. De plus en plus de PME ont des difficultés à accéder au financement bancaire. Le constat est encore plus flagrant pour les micro-entreprises, pour lesquelles 23% ont vu leur crédit bancaire refusé en 2012, un chiffre qui est en augmentation depuis 2008. Selon cette même enquête on remarque que la perception des chefs d’entreprise concernant la facilité d’obtenir un nouveau crédit ou d’augmenter un crédit existant n’a pratiquement fait que se dégrader depuis novembre 2008(figure 3).
Par ailleurs, il intéressant d’observer sur la figure 3 que les crédits pour les investissements sont perçus comme plus facile à obtenir que les crédits pour les affaires courantes. Ceci paraît logique étant donné qu’une PME qui investit est probablement en phase de croissance et donc elle est perçue comme moins risquée comparé à une PME qui recherche un crédit pour ses affaires courantes.

Les difficultés d’obtenir des crédits

Les arguments des banques pour refuser un crédit bancaire sont multiples. Les raisons les plus souventcitéessont (CeFiP, 2013):
• Le resserrement des conditions d’octroi de crédits suite aux accords de Bâle.
• Le taux de fonds propres ou d’apports propres trop faible.
• La capacité de remboursement insuffisante.
• Le manque de sûreté.
Pour expliquer la tendance du resserrement des conditions d’octroi de crédit, il faut se référer aux accords de Bâle. L’accord de Bâle I est né en 1988 quand les gouverneurs des Banques Centrales des principaux pays de l’OCDE se sont réunis à Bâle. Leur but était d’établir un niveau minimum de fonds propres pour les banques par rapport aux encours de crédits accordés. C’est ainsi que le ratio de Cooke est né, lequel stipulait que le rapport entre les fonds propres et la totalité des crédits accordés ne pouvait pas être inférieur à 8% (Krugman et al, 200816).
Ce n’est qu’en 2004 que les Accords de Bâle II ont vu le jour. L’objectif était de remplacer les normes mises en place durant Bâle I en ajoutant une nouvelle variable dans l’équation, celle du risque de crédit. Ce nouveau ratio porte le nom de McDonough17.
C’est ainsi qu’on a commencé à procéder au principe de la notation, mieux connu sous le nom anglais de « rating » ou de « scoring ». « Une notation est une évaluation de la solvabilité d’un créancier spécifique, c’est à dire, de la probabilité de voir l’emprunteur rembourser le crédit contracté ». (Commission Européenne 2007).
En général, les PME présentent plus de risques que les grandes entreprises car elles sont plus dépendantes des conjonctures économiques et présentent un taux de survie inférieur. Le risque additionnel se traduit par un rating moins favorable et des conditions d’octroi de crédits plus sévères.
Suite à la crise économique et financière de 2008‐2009, la réforme de Bâle III a été publiée le 16 décembre 2010. Cet accord n’est pas encore mis en œuvre, mais contient des propositions ayant pour but de renforcer le système financier en développant de nouvelles régulations bancaires. L’accord part du principe que la sévérité de la crise est en grande partie la conséquence de la croissance excessive des bilans et hors bilans bancaires par rapport aux fonds propres.
Les accords de Bâle, bien qu’ils soient nécessaires suite aux abus qu’il y a eu avant la crise financière, vont jouer en défaveur des PME. De plus, on constate que les frais et les garanties exigées par les banques ont fortement augmentés. Cette observation est encore plus prononcée pour les petites entreprises. (Cefip, 201318)
C’est ainsi qu’est apparu de nouvelles sources de financement pour les entreprises. Suivant l’évolution du financement participatif, on remarque qu’il existe plusieurs modèles de financement.
1818CeFiP (2013). Baromètre17:accèsdesPMEaufinancementbancaire. Bruxelles.

Modèles et méthodes de financement participatif

Dans la littérature, il existe plusieurs façons de subdiviser les différents types de financement participatif. Ainsi dans ce chapitre nous développerons les principaux types de financement participatif, puis nous parlerons des parties prenantes dans la réalisation de celui-ci.

Les différents types de financement

Suivant l’évolution du financement participatif, on remarque qu’il existe quatre modèles de financement différents. Il s’agit des suivants : le financement par les dons, le financement par les prêts, le financement sans contrepartie financière et le financement avec prise de participation.

Le financement par les dons

Le don simple est un acte altruiste, où les gens donnent de l’argent à un projet sans que le demandeur de fonds n’ait une quelconque obligation de donner quelque chose en échange. Les montants récoltés avec ce type de campagne de crowdfunding sont généralement assez faibles. Malgré ces petits montants, c’est le type de crowdfunding le plus utilisé dans le monde. En effet, 62% des campagnes de crowdfunding sont basées sur le don simple. Les projets soutenus ont collecté un total de 723 millions d’Euros en 2012.On remarque que, contrairement à une collecte de fonds traditionnelle pour une ONG19, la levée de fonds via le crowdfunding fonctionne particulièrement bien, parce qu’elle permet de soutenir un projet en particulier.
Selon Belleflamme et al(2013)20 une levée de fonds qui soutient des organisations sans but lucratif a plus de chances d’atteindre son objectif de financement. Ils observent qu’il est plus facile d’attirer l’attention des donateurs lorsque le projet a pour but le bien commun de la société, contrairement à un but purement financier.

Le financement par les prêts

Le prêt est un modèle de crowdfunding où les investisseurs on l’occasion de prêter leur argent à des personnes en quête de financement pendant une période déterminée. Les emprunteurs sont principalement des entrepreneurs ou des start‐up qui cherchent à financer différents projets. Cela peut être tant des projets sociaux que des projets d’entreprises. Le prêt peut avoir lieu avec ou sans intérêt (typiquement dans le cas de prêts sociaux) et les intérêts peuvent être payés annuellement ou à terme de la période de prêt convenue semblable au prêt bancaire.
Les campagnes de crowdfunding avec prêt réprésentent 44% des montants alloués au crowdfunding à travers le monde. Ce qui en fait le type de crowdfunding qui attire le plus de fonds. Une campagne de crowdfunding basé sur le prêt lève en moyenne 4500 €, ce qui est largement supérieur à une campagne basée sur le principe de donation.
Etant donné que les plateformes ne sont pas des banques, il n’y a aucune garantie de dépôt qui va assure que le prêteur récupère son argent dans le cas où l’emprunteur ne parvient pas à rembourser son emprunt. (Commission européenne, 2013)

Le financement sans contrepartie financière ou « prévente »

Il s’agit du modèle le plus répandu au monde. Il est utilisé pour financer les projets créatifs ou les nouveaux produits des PME et les contributeurs reçoivent des produits ou des services réels liés au projet. Ce modèle permet aux porteurs de projets d’acquérir les fonds suffisants pour la fabrication (produit) ou la réalisation (service) et de réaliser une étude de marché et de tester la demande.
Un représentant de ce modèle de financement participatif est le célèbre site KissKiss Bank Bank21avec son slogan : « Libérons la Créativité !»

Le financement avec prise de participation

Le financement avec prise de participation ou encore appelé « équitécrowdfunding » est le modèle le plus récent. Cela consiste à investir des actions dans une entreprise et alors à devenir actionnaire et à participer aux décisions de l’entreprise. « L’investissement participatif » autrement dit, propose une alternative pour les compagnies qui ont déjà été refusées par les banques et autres investisseurs. Mondialement, les estimations montrent que l’entrepreneuriat et les causes sociales sont les deux catégories qui font le plus souvent appel à ce type de financement. On peut également observer que les campagnes d’equity crowdfunding collectent de loin le plus d’argent par projet, c’est-à-dire 50 000 Euros en moyenne.
En revanche, bien que les plateformes basées sur la prise de participation connaissent la plus forte croissance, leur nombre reste le plus faible. Cela s’explique par le fait que l’equity crowdfunding est le type de financement participatif qui demande de loin le plus de démarches administratives. Il est également le plus complexe, tant pour les investisseurs que pour les plateformes, car le risque est beaucoup plus élevé. Ce modèle fera l’objet d’une analyse pointue dans la pratique.
Pour conclure voici un tableau qui nous donne une idée de la proportion des 4 grands types de crowdfunding tant en nombre de projets financés qu’en montants apportés. Il ressort du tableau que les projets basés sur le don simple dominent de loin le paysage du crowdfunding, bien que les montants apportés soient en moyenne plus faible que les autres modèles. Il est également intéressant de noter que bien que les projets d’Equity crowdfunding représentent une infime partie des projets, les montants récoltés dans ce cadre sont les plus élevés. C’est d’ailleurs le segment qui connaît la plus forte croissance actuellement. (PME, finance 2013).

Les méthodes appliquées au financement participatif

Nous avons déjà vu quels modèles les sites utilisent. Désormais, on va s’intéresser aux méthodes qu’elles appliquent pour traiter les contributions. En matière de mécanisme de financement, on utilise généralement deux méthodes basiques, « garder tout » et « tout ou rien », qui permet aux porteurs de projets de choisir leur méthode parmi les deux (SCHWIENBACHER A et al, 2015). 22

Garder tout

La première méthode s’appelle « garder tout ». Avec cette méthode, l’entreprise peut garder le montant entier qu’elle a encaissé pendant la période du financement même si le montant est inférieur ou supérieur au montant final demandé. Ce sont les organisations sans but lucratif et les projets sociaux tendent à exploiter plutôt ce modèle-ci. Par contre, « garder tout » n’attire pas beaucoup de contributeurs que le « tout ou rien ». Alors ses compagnes sont moins réussies que l’autre (Schwienbacher et al, 2013)

Tout ou rien

L’autre méthode nommée « tout ou rien » est utilisé pour les projets innovants. Le porteur de projet fixe un montant butoir et s’il n’arrive pas à y parvenir, il ne garde pas de contributions. Les montants butoirs sont statistiquement plus élevés que pour la méthode « garder tout », donc ils sont plus difficiles à atteindre. C’est pourquoi on demande au porteur de projet de fournir le maximum d’informations pour attirer les contributeurs.
Ainsi, chaque modèle est soumis à une réglementation spécifique, et les plateformes sont généralement spécialisées dans les différentes modèles et méthodes de levée de fonds. Cependant, il faut noter que le financement participatif présent des avantages et certains risques pour le contributeur.

Les Avantages et risques liés au crowdfunding

Le crowdfunding comporte de nombreux avantages. Pour mieux cerner ceux‐ci, il est utile d’analyser les avantages liés au développement de l’économie d’un pays et des contributeurs qu’ils utilisent, puis d’analyser les différents risques pour les parties prenantes.

Le financement participatif : un levier de développement économique.

Le financement participatif pour le développement du territoire

Le financement participatif est incontestablement un outil de promotion puissant. Une collectivité, ou tout autre animateur du territoire qui accompagne un porteur de projet dans sa campagne d’appel à financement bénéficiera auprès du grand public d’une visibilité de son propre engagement.
Concrètement, l’acteur territorial pourra augmenter sa propre visibilité de différentes manières:
• en figurant parmi les partenaires évoqués par le porteur de projet sur la plateforme de financement ;
• en « labellisant » la page de crowdfunding d’un projet issu de son territoire ;
• en créant et en alimentant ses propres pages sur les plateformes de financement participatif ;
En créant son propre portail Internet de financement participatif ;
• en participant lui-même à la campagne de communication d’un projet situé sur son territoire, via ses réseaux sociaux, ses publications, ses affichages et manifestations, etc.
Cette visibilité, dans un premier temps « numérique », bénéficie par ailleurs de l’effet « boule de neige » propre au web, permettant à la collectivité de propager son action dans les différents cercles de lecteurs et de contributeurs :
• auprès d’un premier cercle d’internautes souvent issus du territoire, habitants et usagers ;
• auprès d’un second cercle de lecteurs, via le bouche-à-oreille, les réseaux sociaux, les médias locaux, les partenaires, le périmètre élargi, intercommunal, voire régional ;
• auprès d’un troisième cercle grand public offrant une visibilité nationale.
Le financement participatif est donc bien un moyen de communiquer auprès de ses administrés et au-delà, de faire connaître ses actions et son territoire.

Un outil pour accompagner les entrepreneurs dans leur développement

Les entrepreneurs et dirigeants d’entreprises rencontrent tous des problématiques pour financer leurs projets. Lorsque cela s’avère pertinent, les structures d’accompagnement ne doivent pas hésiter à les orienter vers le financement participatif qui permet de compléter le cas échéant les interventions des financeurs publics et privés. De nombreuses entreprises ont ainsi réussi à recréer une dynamique économique sur leur territoire, notamment véhiculée par la mobilisation des financeurs et la portée de leur campagne de dons, de prêts ou d’investissement.
Véritable révolution du web 2.0, le Crowdfundingpermet de créer une véritable relation interactionniste dans la sphère entrepreneuriale. Par exemple, En 2014, 152 millions d’euros ont été collectés sur les plateformes françaises. Plus d’un million et demi de Français ont quant à eux déjà soutenu un projet de Crowdfunding.
Par-delà l’aspect du financement participatif, qui est certes l’une des finalités originelles du Crowdfunding, cet outil permet surtout de créer une nouvelle forme d’écosystème pour son projet ou sa marque.
Certes, il ne faudrait pas trop exagérer l’impact disruptif du Crowdfunding, et aller jusqu’à postuler qu’à terme ce dernier serait à même de se substituer aux acteurs traditionnels du monde de la finance. Le Crowdfunding revêt surtout un intérêt pour l’amorçage d’un projet.
Là où des banques, voire des sociétés de capital-risque, risquent d’être potentiellement frileuses pour injecter des liquidités dans un projet ultra-innovant, ce nouveau paradigme permet de pallier cette défiance. En témoigne la réussite de Lima, une start-up innovante ayant créé un boitier à même de révolutionner le Cloud, qui a récolté plus de 1.2 million de dollars sur Kickstarter. 23Cette société a ainsi pu lancer la phase de production grâce au Crowdfunding, et le buzz engendré par sa campagne a permis de faire connaître la marque.
De ce fait, l’économiste autrichien Joseph Schumpeter parlait de « destruction créative »24 quand de nos jours on l’appelle souvent dans le numérique « désintermédiation numérique » ou encore « ubérisation ». Dans les deux cas, ce sont des innovations majeures qui rendent obsolètes des pans entiers de l’activité et détruisent des millions d’emplois. Ce mouvement naturel de l’économie qui n’a rien de nouveau, critiqué par les uns, encensé par les autres, n’est que l’expression d’une société et d’une économie de l’innovation qui avance dans une sorte de jeu à somme nulle. Les emplois détruits dans l’ancienne économie sont reconstitués dans la nouvelle. Il faut aussi noter qu’à la relation top-down qui caractérisait jusqu’alors les logiques entrepreneuriales il permet au contraire de substituer une logique bottom-up. Le backer, à savoir celui qui soutient un projet sur une plateforme comme KissKissBankBank25, n’est pas un simple client passif, il est au contraire protéiforme : il contribue à la Co-construction du projet, à son développement, à son rayonnement sur les réseaux sociaux.
N’en déplaise aux théoriciens des accords de Bâle II et III, avec le crowdfunding, il n’est plus nécessaire de posséder des fonds propres pour prêter, ou de détenir des actifs pour investir, puisqu’il suffit de mettre en contact ceux disposant de ressources avec ceux qui en recherchent. Là encore, cet outil de financement ne possède pas d’argent. Cette révolution crée des conséquences colossales dans le monde numérisé qui se construit sous nos yeux. Elle est porteuse à la fois de grands espoirs pour le financement de l’activité et de grands risques pour ceux et celles qui ne cerneraient pas les règles de son fonctionnement.

Les risques liés au financement participatif.

Lorsqu’il s’agit d’un nouveau moyen de financement des PME, les risques sont présents pour tous les agents.

Risques pour les investisseurs

Lesinvestisseurs font face au plus de risques pendant la période de lancement de processus et une fois le processus fini.
Le risque le plus poignant est celui de la fraude. Dans les systèmes traditionnels de financement, l’entrepreneur est forcé de maintenir une bonne réputation. Agrawal 26dit qu’en cas de rencontre habituelle, même sur internet, le vendeur doit se former une réputation pour signaler contre la fraude par exemple sur eBay ou Airbnb. Mais la quête sur une plateforme d’investissement participatif est souvent faite en une seule fois. De ce fait, le besoin de se comporter conformément à la loi est plus bas et le risque de la fraude augmente et sur Internet, l’anonymat facilite l’usage de fausses informations. Et malgré les efforts des plateformes pour découvrir les cas de manipulation, l’investissement participatif attire des criminels professionnels.27
L’autre facteur qui encourage les escrocs potentiels est le fait quel’investissement participatif diffère du mode de financement traditionnel par la taille des montants d’investissements individuels. Tandis que les investisseurs qui contribuent parde larges sommes d’argent, ont l’intention de ne pas perdre la somme en cas de fraudeet alors, ils poursuivent les fraudeurs en justice. Dans le cadre de l’investissementparticipatif, il s’agit généralement de petits investisseurs qui ne disposent pas d’assez demotivation pour le faire.
Dans la littérature, les auteurs suggèrent que la fraude peut être empêchée par des vérifications nécessaires de la foule. Les investisseurs potentiels forment une communauté sur le site d’investissement. Et en tant que « foule », les investisseurs sont associés au soi-disant comportement grégaire. Cela veut dire que beaucoup d’investisseurs comptent sur l’idée que l’accumulation de capital signifie la qualité. Et bien que l’accumulation de capital soit au début souvent causée par les contributions de la part des familles et d’amis des porteurs de projets, cela peut aussi signifier l’opinion qu’ils ont sur le porteur de projet (mais pas nécessairement sur le projet-même. Les investisseurs tentent d’échanger des informations sur le projet en ligne par les chaînes de communication. Mellick dit que le taux bas de fraude aux États-Unis est dû à la capacité des investisseurs d’interagir entre eux et avec les porteurs de projet.28Tous ces types de comportement constituent un phénomène que l’on appelle : « sagesse de la foule ». L’autre risque est lié à l’incompétence des porteurs de projets. Ce risque est assez semblable à celui de la fraude. Il se peut que les porteurs de projets les étalonnent mal et que le projet attire quand même les premiers investisseurs, membres de la famille et amis. Eux, ils investissent dans ces projets malgré le risque d’incompétence car ils investissent de petits montants et en plus, ils diversifient leur investissement.
La régulation américaine mentionne que l’investissement participatif est susceptible de blanchiment d’argent sale. « Exchange Act Release no. 70741 » dit que: « Nous croyons que les sécurités offertes … pourraient être susceptibles au blanchiment d’argent sale car elles sont de prix bas, elles sont placées à l’offre qui est exemptée de régistration et n’est pas le sujet de déposition d’un processus d’examen d’une offre registrée. En plus, nous attendons que beaucoup d’émetteurs … peuvent être des Sociétés coquille, qui ont été associées avec un grand risque de blanchiment d’argent Sale.

Risques pour les entrepreneurs

Premièrement, il faut que les entrepreneurs choisissent une plate-forme convenable par l’analyse du marché – le taux de succès de la plate-forme, la longueur d’une campagne et les profils de compétiteurs. De plus, les entrepreneurs doivent se poser des questions : si de pareilles campagnes se lancent à la même période sur un même site, et si cette plate-forme dispose d’assez d’investisseurs qui pourraient potentiellement devenir actionnaires. Deuxièmement, s’il s’agit d’un entrepreneur dont le plan d’affaires est novateur, l’entrepreneur risque qu’en le montrant au public, sans avoir de brevet d’invention, l’idée soit copiée. Avec les investisseurs traditionnels, l’entrepreneur peut appliquer une mesure d’accord de confidentialité pour protéger son innovation. Aux États-Unis, ce risque est amplifié par « American InventsAct » qui dit que celui qui demande un brevet d’invention en premier est le propriétaire de l’invention30.
Troisièmement, l’entrepreneur fait face au risque s’il choisit la plate-forme avec modèle « Tout ou rien ». C’est un risque de ne pas atteindre le montant désiré pendantla campagne. Dans ce cas, l’entrepreneur ne reçoit aucun investissement bien qu’il ait déjà eu des coûts de préparation de la campagne31.
Quatrièmement, l’entrepreneur qui choisit de lancer sa campagne de l’investissement participatif souffre de coûts d’opportunité. L’opportunité est, dans ce cas, le mode de financement traditionnel car les investisseurs traditionnels peuvent aussi aider l’entreprise par leur critique.
Ainsi, nous avons analysé le cadre conceptuel de financement participatif d’où découle notre recherche et maintenant s’en suivra une analyse un peu plus approfondie dans la Dans La deuxième partie de ce mémoire, où nous allons tenter, à travers une étude empirique, et qualitative de déterminer si le crowdfunding représente une source de financement alternative pertinente pour les PME Malgaches.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : Approchethéorique
CHAPITRE I : L’Univers du financement participatif dans son ensemble
SECTION I : Définitions et Objectifs.
SECTION II : Définition d’une plateforme multi faces numérique.
SECTION III : Contexte et raisons d’apparition
CHAPITRE II : Modèles et méthodes de financement participatif
SECTION I : Les différents types de financement
SECTION II : Les méthodes appliquées au financement participatif
CHAPITRE III : Les Avantages et risques liés au crowdfunding
SECTION I : Le financement participatif : un levier de développement économique
SECTION II : Les risques liés au financement participatif
PARTIE II : Analyse empirique et qualitative du financement participatif en capital des PME en Afrique : cas de Madagascar
CHAPITRE I : Méthodologie
SECTION I : Introduction
SECTION II : Analyse de l’échantillon
CHAPITRE II : Un panorama des acteurs et des initiatives de financement participatif en Afrique Subsaharienne (cas de Madagascar)
SECTION I : Analyse du contexte socio-économique propice à la finance participative
SECTION II : Présentation et caractéristique des plateformes de Crowdfunding dans les pays en voie de développement.
CHAPITRE III : Portée et limites de l’analyse empirique 
Section I : Les défis à venir de la finance participative
Section II : Etat d’avance des initiatives
Section III : Discussion et ouverture
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES

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