Le financement des PME dans la finance conventionnelle
Introduction
Partant du fait que lโentreprise est une entitรฉ รฉconomique combinant les facteurs de production (capital, travail, matiรจres premiรจres) dans le but de produire des biens et services destinรฉs ร รชtre vendus sur un marchรฉ solvable, le financement peut รชtre dรฉfini comme lui permettant de disposer des ressources qui lui sont nรฉcessaires. Lโefficacitรฉ dโune PME dรฉpend en grande partie des moyens de financement mises en place par les entrepreneurs, afin de les aider ร crรฉer et รฉtendre leur activitรฉ, dรฉvelopper de nouveaux produits et investir dans de nouvelles recrues ou de nouveaux sites de production.
Les petites entreprises sont en grande partie le fruit dโune idรฉe formulรฉe par une ou deux personnes, qui investissent leur propre argent pour concrรฉtiser leur idรฉe. Mais avec seulement lโargent des fondateurs de la PME, cette derniรจre ne peut avancรฉe. Toutes les PME en croissance ont ร un moment ou ร un autre besoin dโinvestir pour se dรฉvelopper ou innover davantage. Cโest ร ce moment-lร que se pose le problรจme de lโobtention de financements auprรจs des banques, des marchรฉs financiers ou dโautres bailleurs de crรฉdits, qui sont beaucoup moins ouverts ร leurs demandes quโร celles des entreprises de plus grande taille. 1
Le prรฉsent chapitre comptera deux sections ; la premiรจre sera consacrรฉe aux modes de financement offert par la finance classique, allant du financement par capitaux propres jusquโร lโouverture du capital, en passant par le financement par crรฉdit bancaire, crรฉdit fournisseurs, crรฉdit interentreprises, et le crรฉdit bail. La deuxiรจme section concernera le financement des PME en Algรฉrie, dans cette section la structure de capital des PME sera รฉvoquรฉe, suivie ensuite par les problรจmes dโaccรจs aux financements par les PME algรฉriennes, pour enfin parler des autres sources de financements des PME algรฉrienne mises en dispositions par le gouvernement algรฉrien.
Les modes de financement
Tout au long de sa vie, lโentreprise doit trouver des solutions de financement pour ses diffรฉrents besoins, que ce soit au niveau de ses investissements de lancement, de croissance, de renouvellement ou au niveau de son cycle dโexploitation.1 La structure financiรจre des PME peut รชtre expliquรฉe par la thรฉorie de lโordre hiรฉrarchique qui stipule que pour financer leurs activitรฉs, les entreprises privilรฉgieraient, dans lโordre, le financement interne au financement externe et, dans ce dernier cas, le financement par dettes ร celui par fonds propres (Myers, 1984).
Le financement par capitaux propres
Le capital social
La premiรจre source de financement de lโentreprise est son capital social. Les fondateurs de lโentreprise souscrivent, ร la crรฉation de lโentreprise, ร un certain montant du capital, cโest le capital souscrit. Ces font seront affecter dans lโachat dโimmeubles, de terrains, de matรฉriel, dโoutillage, etc. Il est fort probable que lโentreprise nโait pas besoin de la totalitรฉ du capital souscrit immรฉdiatement, cโest pourquoi lโentreprise procรฉdera par appel successifs auprรจs des actionnaires en vue du versement dโune tranche du capital souscrit. Une fois la totalitรฉ du montant souscrit libรฉrรฉe, si jamais ce montant ne suffit plus ร couvrir les besoins ร long terme de lโentreprise, lโentreprise peut procรฉder ร une augmentation de capital. Lโopรฉration sera menรฉe de faรงon ร accorder aux anciens actionnaires un privilรจge en leur laissant la prioritรฉ sur les nouveaux actionnaires. Lโaugmentation du capital permet de financer le dรฉveloppement de lโentreprise (investissements nouveaux) ou de rรฉtablir une situation financiรจre saine en cas de perte (reconstitution du capital souvent appelรฉe recapitalisation). Le capital social joue un double rรดle car il reprรฉsente ร la fois une ressource stable pour le financement des investissements, et une garantie pour les prรชteurs puisquโil ne peut รชtre remboursรฉ quโen cas de dissolution de lโentreprise, cโa-d, aprรจs remboursement des dettes. De ce fait, lโimportance des capitaux propres dรฉtermine la capacitรฉ dโemprunt de lโentreprise. Le capital social est rรฉmunรฉrรฉ sous forme de dividendes, variables en fonction des bรฉnรฉfices rรฉalisรฉs par lโentreprise au cours de lโexercice. La rรฉmunรฉration du capital social nโest ni automatique, ni obligatoire, mais lโentreprise doit offrir des perspectives de dividendes suffisamment attrayante pour attirer les investisseurs.
Lโautofinancement
Lโautofinancement est constituรฉ par les sommes gรฉnรฉrรฉes par lโentreprise et qui restent ร sa disposition en permanence ou pour une longue pรฉriode. Il sโagit des bรฉnรฉfices, rรฉserves, amortissements, et toutes autres charges non dรฉcaissรฉes.3 Lโautofinancement est dรฉfini dโun angle รฉconomique comme la part non distribuรฉe et รฉpargnรฉe des profits d’une entreprise au cours d’une pรฉriode. Par comparaison avec les rรฉserves, il s’agit d’un flux et non d’un stock. Lโautofinancement correspond ร un accroissement des actifs nets rรฉels de l’entreprise au cours de la pรฉriode considรฉrรฉe, puisque la mise en rรฉserve d’une partie du bรฉnรฉfice limite la sortie de trรฉsorerie au montant des dividendes versรฉs aux actionnaires.4 Lโautofinancement permet avant tout de maintenir la valeur de lโentreprise, de prรฉvoir le renouvellement des investissements (amortissements) et la couverture des risque (provisions). Lโautofinancement permet รฉgalement de financer le dรฉveloppement de lโentreprise, et cela par lโutilisation de la partie de lโautofinancement provenant des bรฉnรฉfices non distribuรฉes dans un programme dโenrichissement interne. Il reprรฉsente ainsi une source de financement gratuite qui permet ร lโentreprise de garder son indรฉpendance financiรจre dโune part, et de renforcer la confiance des crรฉanciers dโautre part. Par contre, utilisรฉ comme seul moyen de financement, lโautofinancement freine lโexpansion de lโentreprise et limite son rythme de croissance au mรชme niveau que celui de lโautofinancement gรฉnรฉrรฉ. Lโautofinancement pourrait ainsi se rรฉvรฉler insuffisant pour couvrir la totalitรฉ des besoins de lโentreprise ร un moment donnรฉ. Il nรฉcessite aussi lโaccord des actionnaires dโรชtre peu ou pas rรฉmunรฉrรฉs afin de laisser suffisamment de moyens ร la disposition de lโentreprise. En plus, lโautofinancement reste un mode de financement qui nโest accessible quโaux puissantes entreprises puisquโil nรฉcessite une excellente trรฉsorerie et aussi une trรจs grande rentabilitรฉ.
Le financement formel (Crรฉdit bancaire)
Dรฉfinition du crรฉdit bancaire :
Un crรฉdit est souvent porteur d’un intรฉrรชt dont est redevable l’emprunteur (ou dรฉbiteur) ร son crรฉancier, liรฉ ร la durรฉe de l’emprunt. A cet intรฉrรชt s’ajoutent รฉgalement diverses assurances, frais et commissions qui constituent le TEG (taux effectif global), c’est ร dire le taux d’intรฉrรชts annuel, tous frais compris.3 Faire un crรฉdit, cโest faire confiance, cโest donner librement la disposition effective et immรฉdiate dโun bien rรฉel ou dโun pouvoir dโachat, contre la promesse que le mรชme bien, ou un bien รฉquivalent vous sera restituรฉ dans un certain dรฉlai, le plus souvent avec rรฉmunรฉration de service et du danger encouru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature mรชme de ce service . Cette dรฉfinition met en exergue trois points essentiels: ๏ท Les trois supports du crรฉdit : le temps, la promesse et la confiance. ๏ท La contrepartie de lโacte de crรฉdit : la rรฉmunรฉration du service rendu et du danger encouru. ๏ท Le risque liรฉ ร lโopรฉration de crรฉdit : le danger de perte partielle ou totale.
Typologie des crรฉdits bancaires :
Les crรฉdits bancaires sont gรฉnรฉralement classรฉs en deux catรฉgories : – Le crรฉdit ร court terme ; ย Le crรฉdit ร moyen et long terme. ๏ท Le crรฉdit ร court terme : Le crรฉdit ร court terme est un crรฉdit qui peut durer quelques jours, quelques mois, mais il ne peut dรฉpasser les deux ans. Il est destinรฉ ร financer les opรฉrations du cycle dโexploitation, et alimenter le fond de roulement de lโentreprise. Le montant de ce type de crรฉdits peut se rรฉvรฉler trรจs important, car lโentreprise nโa gรฉnรฉralement pas les disponibilitรฉs nรฉcessaires ร un rรจglement au comptant, en plus, elle nโa aucun intรฉrรชt ร immobiliser de telles sommes qui deviendrait alors des disponibilitรฉs non productives. Lโentreprise prรฉfรจre alors recourir aux banques pour assurer son financement ร court terme. ๏ท Le crรฉdit ร moyen et long terme : Le crรฉdit ร moyen terme dรฉsigne les financements qui on une durรฉe supรฉrieure ร deux ans et infรฉrieur ร sept ans, et qui sont destinรฉs ร financer des investissements mobiliers ou des investissements immobiliers ยซ lรฉgers ยป. Le crรฉdit ร long terme est dโune durรฉe supรฉrieure ร sept ans, et il est destinรฉ ร financer des investissements de longue durรฉe.ย Les crรฉdits ร moyen et long terme sont octroyรฉs aux entreprises aprรจs une รฉtude approfondie de ses plans de financement prรฉvisionnels รฉtablis ร lโappui des projets dโinvestissement. Et bien sur, ils ne peuvent รชtre accordรฉs sur la base de la situation financiรจre de lโentreprise ou de la qualitรฉ des garanties quโelle offre.
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Table des matiรจres
Introduction gรฉnรฉrale
Chapitre 1 : Concepts et dรฉfinitions des Petites et Moyennes Entreprises
Section 1 : Gรฉnรฉralitรฉs sur les PME
Section 2 : Etude de la PME algรฉrienne
Chapitre 2 : Le financement des PME dans la finance conventionnelle
Section 1 : Les modes de financement disponibles
Section 2 : Le financement des PME en Algรฉrie
Chapitre 3 : Emergence de la finance islamique
Section 1 : Fondements et concepts de la finance islamique
Section 2 : Les instruments de la finance islamique
Chapitre 4 : Le financement des PME en Algรฉrie โ Etat des lieux โ
Section 1 : La mรฉthodologie de la recherche empirique
Section 2 : Lโanalyse descriptive de lโรฉchantillon รฉtudiรฉ
Conclusion gรฉnรฉrale
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