Le feedback vidéo et le saut en hauteur
Méthode
Echantillon 32 sujets et une experte de saut en hauteur ont été recrutés pour cette expérience. Les 32 sujets étaient 20 hommes et 12 femmes, ayant déjà pratiqué le saut en hauteur. L’experte était recrutée afin de servir de modèle aux 32 autres participants. Ils étaient soit étudiants en sport à l’université de Fribourg, soit des personnes pratiquant l’athlétisme et s’étant déjà essayé au saut en hauteur, sans pour autant que cela ne constitue leur discipline de prédilection. Les sujets étaient âgés de 23.4 ± 2.4 ans alors que l’experte était âgée de 21 ans. 2.2 Design de l’étude Avant de commencer l’expérience, chaque sujet a reçu un formulaire de consentement qu’il a dûment rempli (cf. annexe 1). Une fois le formulaire signé, les participants découvraient l’endroit où ils allaient sauter et les explications leur étaient données. Ils allaient devoir partir à gauche ou à droite du tapis, selon leur pied d’appel. Ils choisissaient ensuite l’endroit depuis lequel ils souhaitaient prendre leur élan, sachant qu’ils n’auraient que trois pas d’élan. Les participants pouvaient, s’ils le souhaitaient, effectuer un saut d’essai, dans le but d’avoir les bonnes marques et de partir de l’endroit idéal pour effectuer leur saut. Tous les sujets devaient ensuite effectuer 24 sauts. 3 sauts pré-test, 9 x 2 sauts d’apprentissage et finalement 3 sauts post-test. Un feedback était donné après chaque bloc de saut (pré-test et apprentissage), ce qui constituait un total de 10 feedbacks. Les sujets avaient 1 minute pour regarder leur feedback et étaient répartis dans les quatre groupes suivants : – Groupe 1 : Feedback vidéo (VID). Les sujets recevaient la vidéo en deux dimensions du saut de l’experte. Ils regardaient la vidéo dans les plans frontal et sagittal. – Groupe 2 : Feedback vidéo virtuel interactif (FVVI) de l’experte (FVVIex). Les sujets recevaient la capture du mouvement de l’experte en trois dimensions. Ils regardaient la capture du mouvement dans les plans frontal et sagittal. – Groupe 3 : FVVI de soi et de l’experte, simultanément (FVVIplans). Les sujets recevaient la capture du mouvement de l’experte en trois dimensions à côté de leur capture du mouvement en trois dimensions. Les deux mouvements étaient alignés afin d’avoir la meilleure comparaison possible. Ils regardaient la superposition des deux mouvements dans les plans frontal et sagittal. – Groupe 4 : FVVI de soi et de l’experte, simultanément (FVVIlibre). Les sujets recevaient la capture du mouvement de l’experte en trois dimensions à côté de leur capture 14 du mouvement en trois dimensions. Les deux mouvements étaient alignés afin d’avoir la meilleure comparaison possible. Ils regardaient la superposition des deux mouvements dans tous les plans. La répartition dans les quatre groupes s’est faite de manière aléatoire. Comme tous les sujets avaient déjà pratiqué le saut en hauteur mais que personne n’était expert, nous avons jugé leur niveau similaire. La distribution dans les groupes s’est faite selon le sex-ratio ; chaque groupe était constitué de 8 participants – 5 hommes et 3 femmes. 2.3 Description détaillée des méthodes et des instruments de recherche L’étude a été effectuée dans le laboratoire de l’université de Fribourg. Son espace d’enregistrement vidéo est de 9.0m X 6.5m. Il est équipé d’un système de capture du mouvement (NaturalPoint Optitrack). 12 caméras infrarouges (Prime 17w) étaient placées sur des rails au plafond, afin de pouvoir les positionner dans les meilleurs angles, selon le mouvement à filmer. Elles étaient orientées par rapport au centre de la scène, défini par un objet en forme de « L » contenant des marqueurs et fournissant les différents axes (x,y,z), afin que les captures soient toutes orientées de la même manière. Les tapis de saut en hauteur étaient positionnés au fond du laboratoire, contre le mur. Les quatre tapis de seize formaient deux couches, en-dessous du tapis de quarante (Annexe 2). Les sujets pouvaient prendre leur élan en arc de cercle, depuis le fond du laboratoire, et atterrissaient ensuite sur les tapis. Leurs sauts comprenaient 3 pas d’élan, la phase d’appel ainsi que la phase de franchissement de la barre. 2.4 Interventions Les sujets sont venus une seule fois dans le laboratoire afin de passer l’expérience. Elle durait entre 1heure et 1 heure 15, selon le groupe dans lequel était attribué le sujet (FVVIplans et FVVIlibre nécessitaient plus de temps). L’experte a été filmée au stade de Saint-Leonard à Fribourg pour la vidéo en deux dimensions utilisée pour le groupe VID et est ensuite venue au laboratoire, où cinq sauts ont été enregistrés (cf. figure 2, PRE1) et son squelette a été construit (cf. figure 2, PRE2) Nous avons ensuite choisi le meilleur saut, afin de donner le meilleur feedback aux participants (cf. figure 2, PRE 3-4). Nous avons ensuite modifié le fichier, afin de faire une symétrie de la capture du mouvement de l’experte. Cette dernière sautant du pied droit, nous avions besoin de la symétrie de son saut avec le pied gauche. Cela permettait la superposition de sa capture et de celle des sujets sautant du pied gauche (cf. figure 2, PRE 5). 15 Le déroulement de l’expérience se faisait de la manière suivante : les sujets revêtaient une combinaison (pantalon et jaquette, chaussons, gants et bonnets) sur laquelle étaient ensuite fixés 41 capteurs. Ils se rendaient ensuite dans le laboratoire oû le saut était enregistré (cf. figure 2, EXP 1) puis, le squelette reconstitué (cf. figure 2, EXP 2). L’expérimentateur s’occupait ensuite de donner le feedback correspondant au groupe du sujet. S’il se trouvait dans le groupe FVVIlibre ou FVVIplans, son enregistrement devait être découpé, afin de pouvoir ensuite le synchroniser avec celui de l’experte (cf. figure 2, EXP 3). Suite à cela, les deux squelettes (expert-sujet) étaient présentés simultanément. La fonction« align motion » de l’application Skeleton Player permettait de redimensionner le sujet, par rapport à l’expert (cf. figure 2, EXP 4-5). Finalement, le sujet avait 1 minute pour observer son feedback (cf. figure 2, EXP 6). Il pouvait déplacer le curseur sur l’écran et observer son feedback à la vitesse qu’il souhaitait.
Résultats
Résultats des analyses biomécaniques Le premier test consistait à comparer l’experte et les sujets, au niveau spatial, donc observer les différences au niveau de la courbe d’élan ainsi que la différence de la distance du pied d’appel par rapport à la barre (cf. figure 3). FVVIex n’a pas eu d’amélioration significative La deuxième analyse a été faite pour observer la différence des sujets avec l’experte, au niveau temporel. Aucune amélioration significative entre le pré-test et le post-test n’a été trouvée, dans aucun des groupes. Aucune différence significative n’a été trouvée entre les quatre méthodes de feedback Les prochaines analyses biomécaniques concernent les différents angles importants pour une bonne technique du saut en hauteur. Le premier angle analysé est l’angle du coude lors de l’impulsion, afin d’observer si le sujet se sert de ses bras correctement. Pour l’analyse, nous avons fait la moyenne de l’angle des deux coudes. Il devrait se trouver entre 90 degrés et 180 degrés (Dapena et Fricklin, 2007), avec un angle optimal à 90 degrés (Dapena, 1979). Pour chaque groupe, un seul sujet ne se trouvait pas dans l’intervalle des valeurs idéales « 90-180 » degrés. Nous avons décidé de comparer les valeurs des sujets avec la valeur optimale de 90 degrés (Dapena, 1979). Pour ce point d’analyse, aucune différence significative entre les méthodes n’a été trouvée (F (3,27) = 0.176, p = 0.92). La différence entre les moyennes pré- et les moyennes post-test n’a montré aucune amélioration significative. Lors de cette analyse, tout comme l’analyse de l’angle du genou, le groupe FVVIlibre était composé de sept sujets au lieu de huit. Les données de la huitième personne n’ont pas pu être traitées L’analyse de l’angle du genou n’a pas non plus donné lieu à des résultats significatifs entre les différentes méthodes. Pour observer l’amélioration entre pré- et post-test, nous avons analysés les résultats des sujets par rapport à une valeur optimale de 140 degrés au début de la phase d’appel (Dimitriev, 1986). Aucune différence significative n’a été trouvée entre les groupes (F (3,27) = 0.16, p = 0.92). Aucune amélioration significative n’a été trouvée entre le pré- et post-test. Dans cette analyse, uniquement sept personnes se trouvaient dans le groupe FVVIlibre
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Table des matières
Résumé
1 Introduction
1.1 Le saut en hauteur
1.2 Les feedbacks
1.3 Le feedback vidéo et le saut en hauteur
1.4 Objectif du travail
2 Méthode
2.2 Design de l’étude
2.3 Description détaillée des méthodes et des instruments de recherche
2.4 Interventions
2.5 Evaluation et analyse statistique des données
3 Résultats
3.1 Résultats des analyses biomécaniques
3.2 Résultats de l’analyse de l’entraineur national
4 Discussion
4.1 Un feedback meilleur que les autres
4.2 Améliorations pour de futures recherches
5 Conclusion
Bibliographie
Annexes
Remerciements
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