Le faux travail phénomène fréquent qui inquiète peu les professionnels de santé

Prise en charge du faux travail

Après l’examen clinique initial, il est important de s’accorder un temps d’observation dont la durée est laissée à l’appréciation de la sage-femme. Il serait inopportun de précipiter la prise en charge d’une patiente qui n’est pas en travail ou au contraire d’effectuer un retour à domicile pour une femme ayant une réelle dystocie de démarrage nécessitant une surveillance adaptée.
Il faut prendre en charge la douleur de la patiente durant ce temps d’observation. Plusieurs méthodes, médicamenteuses ou non médicamenteuses sont possibles et sont détaillées ci dessous.

Quelque soit la prise en charge, un ERCF sera effectué afin d’évaluer le bien être fœtal et les CU. Après ce temps d’observation, un deuxième examen est possible dans le but d’analyser l’évolution clinique.
La clinique et la para clinique orienteront le diagnostic : Il s’agit soit d’un faux travail, soit d’un début de travail, soit d’une dystocie de démarrage.
Cabrol.D et. al proposent une prise en charge lors d’un faux travail ou d’une dystocie de démarrage. Selon eux, lorsqu’une patiente se présente à la maternité pour des CU, la première prise en charge est la réalisation d’un monitoring d’une durée de trente minutes. Si les CU de cette dernière sont bien supportées, l’attitude retenue est l’expectative et il lui est conseillé de déambuler. Puis si ces dernières cèdent, elle pourra à ce moment rentrer à son domicile. Cependant, si les CU sont mal supportées deux choix sont possibles :

Les CU sont très mal supportées ou il existe une forte probabilité que la patiente se mette en travail dans les 2 à 4 heures. La thérapeutique de choix est la suivante : 10 mg de Nubain® d’emblée en IM.
Les CU dont difficilement supportées mais la patiente ne semble pas être en début de travail, 5 mg de Nubain ® en IM lui sera administré. Ceci permettra de répéter la même dose plus tard si la patiente est encore douloureuse, 1 à 2 heures après la première administration.
La situation est réévaluée 2 à 4 heures après la prise en charge. Trois types de situations peuvent se présenter :

Les CU sont moins douloureuses et sont devenues plus rares voire absente: il s’agissait d’un faux travail. Les CU sont douloureuses, régulières et ont modifié le col utérin : la patiente est donc en travail. Les CU sont toujours douloureuses et sans modifications cervicales : il s’agit probablement d’une dystocie de démarrage. Il faudra ainsi diriger le travail activement malgré les conditions locales défavorables.

Conséquences du faux travail

Complications obstétricales

Le faux travail est un phénomène fréquent qui inquiète peu les professionnels de santé. Pourtant plusieurs études affirment que le faux travail n’est pas dépourvu de conséquences.
Un précédent épisode de faux travail entraine plus d’interventions obstétricales (extractions instrumentales et césarienne). Cette augmentation d’interventions est expliquée par l’utilisation augmentée du Syntocinon®. Il est cependant souligné que c’est le Syntocinon® associé à un faux travail qui augmente significativement le risque.

Schauberger met en évidence que la population « faux travail » est davantage marquée par des dysfonctionnements au cours du travail telle qu’une phase de latence prolongée ou un arrêt de dilatation cervicale .
De plus, dans son étude Quinn et al. décrivent plus d’anomalies placentaires chez les patientes faisant partie du groupe faux travail .
En résumé, tous ces articles sont en accord avec le fait que le faux travail est un facteur de risque obstétrical qu’il ne faut pas négliger.

Complications fœtales

Conséquences du faux travail sur le bien être fœtal :Lors d’un faux début de travail, le fœtus subit des CU qui ont un impact sur le débit placentaire.
Le faux travail entraine une augmentation significative des détresses fœtales et complications fœtales. On constate plus d’ARCF, de liquide méconial et d’APGAR faible à 5 minutes de vie. Ces complications sont aggravées par l’utilisation de Syntocinon®.

Selon ces études, une hypothèse est émise : les CU peuvent être un stress fonctionnel chez le fœtus et peut donc entrainer une détresse fœtale.
Les contractions utérines :Lors d’une CU, les flux utérins diminuent et cela entraine une hypoperfusion placentaire : Il y a donc une altération des transports gazeux placentaires se traduisant par une hypoxie relative chez le fœtus. L’acidose s’aggrave lors de la CU et le pH remonte lorsque la CU s’estompe.

La douleur :La douleur physique et psychologique retentit sur l’hémodynamique maternelle et par conséquent sur l’équilibre acido-basique du fœtus .
Conséquence du traitement protocole faux travail :Il s’agit essentiellement des effets secondaires de la Nalbuphine et de la Morphine.
Le Nubain® a pour conséquences des retentissements sur le RCF: il diminue de 10 à 15 bpm le RCF en début de travail, entraine une diminution momentanée de la variabilité après l’injection ainsi qu’une baisse des accélérations. De plus, cette thérapeutique est responsable d’une détresse respiratoire transitoire chez le nouveau né, surtout si l’injection de Nalbuphine a lieu moins de deux heures avant l’accouchement.
Une utilisation de Morphine peu avant l’accouchement, peut également provoquer une détresse respiratoire chez le nouveau né, néanmoins cette répercussion est essentiellement décrite en cas de fortes doses de Morphine.

Le faux travail

Selon Friedman, le faux travail est une anomalie de la phase de latence du travail survenant entre 37 et 41 SA .
Le faux travail « concerne des patientes présentant des CU douloureuses plus ou moins régulières, mais pour lesquelles les modifications cervicales sont insuffisantes pour affirmer qu’elles sont en phase active du travail. Le col a encore de la longueur (court à long), il est souvent encore postérieur avec une certaine tonicité ; en général, la dilatation est à moins de 2 cm avec une présentation non appliquée. Ces critères seront d’autant plus stricts pour ne pas considérer que la patiente est en phase active du travail qu’elle est nullipare ».

Une autre définition est donnée, complétant la première « Le faux travail correspondrait à des contractions utérines douloureuses et régulières pouvant s’amender après 2 à 3 heures, et reprendre ultérieurement. Ces séquences de faux travail peuvent se répéter sur plusieurs jours. ». Ces CU amènent la patiente à venir consulter aux urgences obstétricales. Cet épisode de faux travail concerne environ 10% des femmes enceintes.

Caractéristiques de l’épisode faux travail

Concernant la population témoin, un nombre quasi identique d’accouchements pour les primipares et les multipares est constaté. Quant à notre population, on comptabilise 56,3% de primipares et 43,7% de multipares. La fréquence plus élevée des primipares dans notre travail pourrait s’expliquer par l’inquiétude de ces dernières n’ayant jamais vécu les CU de travail.
Sur la période du 1er septembre 2015 au 15 janvier 2016 le nombre total d’entrées aux urgences obstétricales est de 4725. Le faux travail représente environ 2,2% des entrées concernant toutes les grossesses à partir de 26 SA. En revanche, si l’on compare à notre population témoin, choisie sur des caractéristiques identiques aux critères d’inclusion de notre étude, la fréquence du faux travail est de 6,28%.

Ce pourcentage est plus faible en comparaison avec la littérature qui décrit une fréquence de faux travail d’environ 10 % chez toutes les femmes enceintes .
Dans leur étude, Arulkumaran et al.  distinguent 11% de faux travail. Cette différence peut s’expliquer par la sélection de dossiers. En effet, le retour à domicile fait parti de notre définition du faux travail, ainsi on élimine tous les débuts de travail pouvant être confondus avec un faux début de travail et toutes les directions actives du travail lorsque le col était favorable.

Issues fœtales et néonatales

Environ 20 % des fœtus présentent des ARCF durant le travail nécessitant une intervention de deuxième ligne ou une extraction rapide. Dans notre étude nous n’avons pas analysé si ces ARCF étaient déjà présents avant l’utilisation la RAM et/ou l’utilisation du Syntocinon® ou secondaires à ces derniers. Cependant, nous pouvons supposer que l’utilisation du Syntocinon® est liée à l’apparition d’ARCF. Selon Simpson et al. lorsque les parturientes sont exposées à une hyperstimulation utérine, il existe une augmentation significative des ARCF et une diminution de la saturation en oxygène chez leurs fœtus. Plusieurs articles s’accordent à dire que le faux travail est un facteur de risque d’ARCF et de détresses fœtales.

Presque la moitié des nouveau-nés présentent une hyperthermie à la naissance et 8% ont un pH artériel <7,15 à la naissance.
Dans notre étude 1,94% des nouveau-nés ont été transférés en réanimation néonatale ou dans l’unité de soins intensifs néonataux. Chez la population avec les mêmes critères et n’ayant pas présenté d’épisode de faux travail, 1,34 % des nouveau-nés ont été transféré. Il y a donc peu de différence.
Concernant les complications fœtales, nous ne mettons pas en évidence une différence significative entre les primipares et les multipares.

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Table des matières

INTRODUCTION
GÉNÉRALITÉS
1. Le faux travail
1.1 Définition
1.2 Diagnostic
1.3 Diagnostic différentiel
1.4 Prise en charge du faux travail
1.4.1 Méthodes médicamenteuses
1.4.2 Méthodes non médicamenteuses
1.4.3 Conditions de retour à domicile
2. Conséquences du faux travail
2.1 Complications obstétricales
2.2 Complications fœtales
2.3 Complications maternelles
MATERIEL ET METHODE
1. Présentation de la recherche
2. Méthodologie de travail
RESULTATS 
ANALYSE ET DISCUSSION
1. Description de la population d’étude sélectionnée
2. Caractéristiques de l’épisode faux travail
3. Réadmission des patientes
4. Caractéristiques du travail
5. Issues maternelles
6. Issues fœtales et néonatales
7. Avantages, limites et biais de l’étude
a. Avantages
b. Limites & biais
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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