Le droit des personnes malades constituant des droits fondamentaux de toute personne humaine
Cโest la loi du 4 mars 2002 qui est venue consacrer lรฉgalement les droits de la personne malade, qui, en tant que sujet de droit, doit bรฉnรฉficier de dignitรฉ et de libertรฉ. Pour disposer de ces droits fondamentaux, cette loi dรฉveloppe lโobligation de rechercher le consentement des patients en toutes circonstances et de leur permettre dโaccรฉder ร lโinformation mรฉdicale qui les concerne .
Le droit et lโaccรจs ร lโinformation
Le principe du droit des patients dโรชtre informรฉs ร valeur lรฉgale depuis la loi nยฐ2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et ร la qualitรฉ du systรจme. Ce droit รฉtait jusque-lร apprรฉhendรฉ principalement sous lโangle de lโobligation dโinformation du mรฉdecin, obligation dรฉontologique largement consacrรฉe par la jurisprudence. Dรฉsormais ce droit vise ร รฉclairer le consentement du patient aux soins. Emanation du principe de dignitรฉ de la personne humaine, lโobligation dโinformation trouve sa source dans le contrat mรฉdical en mรฉdecine libรฉrale.
Cette obligation inscrite dans le Code de dรฉontologie mรฉdicale, sโapplique quelle que soit la nature de la structure de soins. ร travers la loi du 4 mars 2002, lโinformation du patient est consacrรฉe comme un droit pour le patient et รฉtendue ร lโensemble des professionnels de santรฉ comme en dispose lโart L 1111-3 du code de santรฉ publique (CSP). Le contenu de lโinformation est aujourdโhui dรฉfini ร lโarticle L 1111-2 CSP et suppose une information continue, portant notamment sur le coรปt des soins ainsi que leurs modalitรฉs de remboursement, lโacte mรฉdical en lui-mรชme, son utilitรฉ, les consรฉquences, lโopportunitรฉ et les risques. Le droit ร lโinformation subsiste postรฉrieurement ร lโacte mรฉdical, ce qui est une innovation. Lโinformation doit en tout รฉtat de cause รชtre donnรฉe dans la perspective dโun consentement รฉclairรฉ sur les conditions essentielles de lโintervention dโun acte mรฉdical.
Le respect du secret mรฉdical
Le respect de la vie privรฉe et le secret mรฉdical sont deux droits fondamentaux du patient. Le secret mรฉdical s’impose ร tous les mรฉdecins. Il couvre tout ce qui est venu ร la connaissance du mรฉdecin dans l’exercice de sa profession, c’est-ร -dire non seulement ce que lui a confiรฉ son patient, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou compris comme lโรฉnonce lโarticle R.4127-4 du code de la santรฉ publique.
Le secret professionnel est rรฉgi par lโarticle 226-13 du Code pรฉnal ainsi que par les codes de dรฉontologie ayant valeur rรจglementaire. La loi du 4 mars 2002 renforce et prรฉcise les รฉlรฉments contenus dans ces textes, notamment en modifiant lโarticle L 1110-4 du CSP. Ainsi les principes de confidentialitรฉ et de secret sont consacrรฉs comme un droit des usagers et plus seulement comme une obligation professionnelle.
Ces droits relatifs ร lโinformation, permettent au patient de consentir en toute connaissance de cause ร lโacte mรฉdical.
Le consentement comme corollaire du droit ร lโinformation
Une information prรฉalable prรฉcise, adaptรฉe et rรฉitรฉrรฉe est la condition sine qua non dโun consentement รฉclairรฉ. Ce qui fait du consentement le corollaire du droit ร lโinformation, le patient faisant suite, par une rรฉponse, ร lโinformation qui lui a รฉtรฉ dรฉlivrรฉe par le mรฉdecin. Le principe du consentement est dรฉfini par lโart L 1111-4 CSP qui รฉnonce ยซle mรฉdecin doit respecter la volontรฉ de la personne aprรจs lโavoir informรฉ des consรฉquences de ses choixยป. Il est a notรฉ quโil รฉtait dรฉjร posรฉ par les articles 16-3 alinรฉa 2 du Code civil, par lโarticle 36 alinรฉa 1รจre du Code de dรฉontologie et par la jurisprudence. Le principe figure รฉgalement dans la Charte du patient hospitalisรฉ, ainsi que dans la Convention europรฉenne sur les droits de lโhomme et la biomรฉdecine. La loi du 4 mars 2002 vient consacrer ce principe et lui donner une nouvelle force juridique : sont affirmรฉes les exigences du consentement libre et รฉclairรฉ du patient prรฉalable aux soins et sa prรฉรฉminence.
Lโรฉmergence dโun statut juridique des personnes dรฉtenues
Le statut juridique des personnes dรฉtenues a connu une longue รฉvolution, de la privation de droit ร la reconnaissance progressive de lโensemble des droits fondamentaux , ร lโexception de celui dโaller et venir. Le Conseil de lโEurope et la Cour Europรฉenne des droits de lโhomme (CEDH), ร travers leur jurisprudence, ont jouรฉ un rรดle fondateur. De mรชme le Conseil dโEtat sโest progressivement emparรฉ de la question carcรฉrale en rรฉduisant, ร partir de lโarrรชt Marie du 17 fรฉvrier 1995, le pรฉrimรจtre des mesures dโordre intรฉrieur. Dรฉsormais un droit ร la santรฉ est garanti au dรฉtenu malade .
De la privation ร la reconnaissance de droits
Jusquโร la rรฉforme Amor en 1945, la condamnation ร une peine privative de libertรฉ รฉquivaut ร la perte des droits individuels reconnus ร tout citoyen. Cette incapacitรฉ juridique est issue de la conception de la prison qui prรฉvaut ร savoir que la personne dรฉtenue doit y mener une vie austรจre. Aprรจs la Seconde Guerre Mondiale, la volontรฉ dโhumaniser les prisons sโaccompagne dโun premier mouvement de reconnaissance de droit des personnes dรฉtenues, au travers notamment dโune tentative de formalisation des rรจgles pรฉnitentiaires. Malgrรฉ cette avancรฉe, lโincarcรฉration reste assimilรฉe ร un chรขtiment ; la peine privative de libertรฉ demeure ยซcapitis diminutioยป, faisant du dรฉtenu un รชtre diminuรฉ, asservi et privรฉ de droits.
Les prรฉmices de la reconnaissance de droits au dรฉtenu est la dรฉcision rendu par la CEDH du 8 mars 1962 Ilse Koch contre RFA dans laquelle il est รฉtablit que la dรฉtention ne prive pas la personne dรฉtenue des droits รฉnoncรฉs dans la convention. Mais en France ce nโest quโร partir des annรฉes 1970 que la qualitรฉ de dรฉtenu nโexcluant pas celle de sujet dรฉtenteur de droits est admise. Une รฉvolution formulรฉe par le Prรฉsident de la Rรฉpublique Valรฉry Giscard DโEstaing qui รฉnonรงait : ยซla prison, cโest la privation dโaller et venir et rien dโautreยป. Des droits sont dรจs lors progressivement reconnus aux personnes dรฉtenues : en 1974 les conditions de dรฉtention sont assouplies (autorisation de correspondre, de fumer, de lire la presse), est reconnu le droit de vote aux personnes dรฉtenues. En 1983 elles sont autorisรฉes ร porter des vรชtements civils, en 85 la tรฉlรฉvision en cellule, en 1987 lโobligation de travail pรฉnitentiaire est supprimรฉe.
Le droit ร la santรฉ
Une nouvelle conception de la prison tend ร prรฉvaloir, lโidรฉe que les dรฉtenus restent des citoyens et quโils sont en tant que tels, titulaires de droits qui doivent รชtre amรฉnagรฉs en raison de la dรฉtention. La rรฉfรฉrence au principe de dignitรฉ contribue ร lโenracinement de ces droits en leur donnant un fondement moral et thรฉorique qui renforce leur impรฉrativitรฉ. Les dรฉtenus disposent ainsi de droits substantiels mieux protรฉgรฉs, notamment des droits fondamentaux dont fait parti le droit ร la santรฉ.
Le droit ร la santรฉ est protรฉgรฉ au niveau europรฉen, le juge de la CEDH mettant ร la charge de lโadministration pรฉnitentiaire de protรฉger la santรฉ physique du dรฉtenu et de contrรดler la compatibilitรฉ entre lโarticle 3 de la Convention 12 interdisant la torture, et une mesure dโisolement ou mรชme le maintient en dรฉtention dโune personne dont lโรฉtat de santรฉ est critique. La Cour Europรฉenne des droits de lโhomme contrรดle aussi la compatibilitรฉ des conditions de dรฉtention, voire de la dรฉtention elle-mรชme, avec lโรฉtat de santรฉ dโune personne รขgรฉe ou handicapรฉe. Enfin, elle contrรดle lโimpact de lโenvironnement de lโรฉtablissement pรฉnitentiaire sur la santรฉ des personnes dรฉtenues.
Cadre juridique de la prise en charge sanitaire en milieu carcรฉral
Quatre lois organisent la prise en charge sanitaire des personnes dรฉtenues par des personnels du ministรจre de la Santรฉ au sein des รฉtablissements pรฉnitentiaires. Ces lois se sont vues prรฉcisรฉes par de multiples dispositions rรจglementaires. Ces dispositions lรฉgales couvrent des problรฉmatiques complexes dans tous les domaines de la prise en charge notamment lโaccรจs aux soins, ainsi que son financement.
Avant tout la loi du 18 janvier 1994 transfรจre la responsabilitรฉ et la tutelle des soins, jusque-lร dรฉvolue ร lโadministration pรฉnitentiaire, vers le service public hospitalier, faisant ainsi entrer les hรดpitaux dans les prisons. Elle rend obligatoire l’affiliation ร l’assurance maladie et maternitรฉ du rรฉgime gรฉnรฉral de la sรฉcuritรฉ sociale pour toute personne dรฉtenue. Enfin elle introduit une vรฉritable รฉthique des soins en dรฉtention et lโaffirmation de lโรฉgalitรฉ des droits aux soins des personnes incarcรฉrรฉes.
Cet aspect a รฉtรฉ renforcรฉ par la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades qui รฉnonce quโune suspension de peine peut รชtre ordonnรฉe pour les condamnรฉs atteints dโune pathologie qui engagerait le pronostic vital.
La loi du 21 juillet 2008, modifiรฉe par la loi du 21 juillet 2009, et reprise ร lโarticle L 6112-1 CSP confรจre au service public de la santรฉ, notamment les รฉtablissements de santรฉ, la prise en charge des soins aux dรฉtenus en milieu pรฉnitentiaire et si nรฉcessaire en milieu hospitalier, ainsi que les soins aux personnes retenues dans les centres socio-mรฉdico-judicaires de suretรฉ. Le 7รจme alinรฉa de lโarticle L 6112-1 CSP15 lui confรจre รฉgalement les actions dโรฉducation et de prรฉvention pour la santรฉ.
Les personnes dรฉtenues intรฉgrรฉes dans le systรจme gรฉnรฉral de santรฉ
La loi du 18 janvier 1994 a prรฉvu lโaffiliation des dรฉtenus et de leur ayant droit au rรฉgime gรฉnรฉral de la sรฉcuritรฉ sociale dรจs le premier jour de leur dรฉtention . Leurs dรฉpenses de soins sont ร ce titre intรฉgralement prises en charge pendant lโincarcรฉration. Ainsi les dรฉtenus disposent dโune protection sociale et bรฉnรฉficient des prestations en nature. Demeurent nรฉanmoins des dรฉpenses de santรฉ ร leur charge ร dรฉfaut dโune complรฉmentaire de santรฉ .
La couverture sociale automatique des dรฉtenus
Dรจs leurs incarcรฉration, les dรฉtenus sont affiliรฉs aux assurances maladies et maternitรฉ du rรฉgime gรฉnรฉral de la sรฉcuritรฉ sociale, quel que soit leur รขge, leur situation pรฉnale et administrative, prรฉvenu ou condamnรฉ, et le rรฉgime dont ils dรฉpendaient avant leur incarcรฉration. Lโaffiliation au rรฉgime gรฉnรฉral dโassurance maladie permet aux dรฉtenus assurรฉs de bรฉnรฉficier de la prise en charge de leurs dรฉpenses mรฉdicales liรฉes ร la maladie et ร la maternitรฉ. Lโaffiliation de la personne dรฉtenue permet รฉgalement ร ses ayants droits dโรชtre couverts et de bรฉnรฉficier des prestations en nature de ce rรฉgime sโils ne sont pas assurรฉs ร titre personnel. Le dรฉtenu assurรฉ bรฉnรฉficie ainsi des prestations en nature des assurances maladies et maternitรฉ, tous les soins liรฉs ร une maladie ou une grossesse sont couverts par la sรฉcuritรฉ sociale, dans les mรชmes conditions quโร lโextรฉrieur du milieu carcรฉral.
Une prise en charge intรฉgrale des dรฉtenus
En principe le remboursement de la sรฉcuritรฉ sociale ne couvre pas la totalitรฉ des frais mรฉdicaux, une partie des dรฉpenses demeurant ร la charge des assurรฉs comme le ticket modรฉrateur qui nโest pas remboursรฉ par lโassurance maladie, le forfait hospitalier au titre de lโhรฉbergement et lโentretien consรฉcutifs ร lโhospitalisation, la participation forfaitaire et la franchise mรฉdicale. Nรฉanmoins les dรฉtenus, mais pas leur ayants droits, sont pour leur part pris en charge intรฉgralement. Ils sont dรจs lors exonรฉrรฉs du ticket modรฉrateur et du forfait hospitalier dont le paiement revient ร lโadministration pรฉnitentiaire. Il en est de mรชme pour la participation forfaitaire, qui est applicable aux dรฉtenus mais dont la prise en charge est faite par lโEtat. Il avait รฉtรฉ prรฉvu quโune participation pouvait รชtre demandรฉe aux dรฉtenus assurรฉs ou ร leurs ayants droit disposant de ressources suffisantes, mais ร dรฉfaut de textes dโapplication, cette disposition nโa jamais รฉtรฉ mise en ลuvre.
En pratique les personnes dรฉtenues disposent dโune dispense dโavance de frais totale pour les soins rรฉalisรฉs ร lโUCSA, lors dโune hospitalisation ou en consultation externe hospitaliรจre ; la Caisse primaire dโAssurance Maladie (CPAM) paie directement les frais ร sa charge aux professionnels de santรฉ, et lโadministration pรฉnitentiaire rรจgle ร lโรฉtablissement de santรฉ les dรฉpenses non prises en charge par lโassurance maladie. Les dรฉtenus nโont donc aucune avance ร faire, exception faite de dรฉpenses qui ne sont pas prise en charge par lโassurance maladie.
Des restrictions dโaccรจs aux soins portant atteinte ร la dignitรฉ des dรฉtenus
La CEDH engage les Etats dรฉmocratiques dans une action dynamique pour dรฉfendre la vie humaine dont la dignitรฉ signifie le caractรจre sacrรฉ de la personne. Dans son arrรชt du 27 septembre 1995 Mac Cann et autres c. Royaume-Uni, elle interdit ร lโEtat non seulement de donner la mort intentionnellement mais commande de prendre toute mesure nรฉcessaire pour protรฉger la vie de toute personne relevant de sa juridiction. Un autre arrรชt est trรจs significatif sur ce dernier point. Il sโagit de lโaffaire Keenan contre Royaume Uni, un jeune dรฉtenu, atteint de maladie mentale, sโest suicidรฉ pendant son isolement cellulaire. Sa mรจre en dรฉduit une faute des autoritรฉs pรฉnitentiaires de ne pas avoir pris les mesures nรฉcessaires pour protรฉger la vie de son fils. Car selon lโarticle 2 de la CEDH, il incombe, comme obligation ร lโEtat, de protรฉger la vie de tout citoyen dont celle des dรฉtenus .
En prison la dignitรฉ de la personne malade doit รชtre respectรฉe, la loi pรฉnitentiaire le rappelle art L 1110-2 ยซla personne malade a droit au respect de sa dignitรฉยป. Mais ce droit au respect de la dignitรฉ humaine sโentend dโune part dโune garantie de lโaccรจs aux soins, souvent mis ร mal , et dโautre part dans les conditions dans lesquelles cet accรจs est mis en ลuvre .
Des restrictions dโaccรจs communes au milieu libre et dโautres spรฉcifiques au milieu carcรฉral
Il existe des inรฉgalitรฉs trรจs fortes en France entre les rรฉgions relatives ร lโaccรจs aux soins, de la mรชme maniรจre cette inรฉgalitรฉ se constate en fonction des territoires et en fonction des รฉtablissements sโagissant des soins dont bรฉnรฉficient les dรฉtenus. Un rapport dโรฉvaluation de lโInspection Gรฉnรฉrale des Affaires Sociales (IGAS) et de lโInspection Gรฉnรฉrale des Services Judiciaires (IGSJ) rendu en juin 2001 a mis en avant lโexistence dโimportantes disparitรฉs en termes dโeffectifs de personnels mรฉdicaux au sein des รฉtablissements pรฉnitentiaires . Une disparitรฉ qui affecte les dรฉtenus.
Ainsi le phรฉnomรจne de file dโattente existant en milieu libre pour accรฉder ร certaines spรฉcialitรฉs se retrouve, et ce de faรงon plus accentuรฉe, dans la population carcรฉrale. Il est extrรชmement difficile dโavoir accรจs ร certaines spรฉcialitรฉs, notamment les ophtalmologues et les dentistes. Le rapport de lโObservatoire International des Prisons constatait en 2011 ร titre dโexemple quโau centre de dรฉtention de Bapaume les consultations ont lieu ร lโhรดpital avec une attente de dix ร douze moins, aucun ophtalmologue nโassurant des vacations. A la maison dโarrรชt de Strasbourg, le spรฉcialiste nโintervient quโune fois par mois pour 860 dรฉtenus. Une pรฉnurie inquiรฉtante sachant que lโincarcรฉration a des consรฉquences dramatiques sur la vue des dรฉtenues en raison de lโinsuffisance de lโรฉclairage et lโabsence dโhorizon. A titre de deuxiรจme exemple les soins psychiatriques relรจvent le mรชme constat : de nombreux postes de psychiatres sont vacants selon le rapport dโinformation rendu en 2009 par MM. E. Blanc et J.-L. Warsmann.
La garantie de lโaccรจs aux soins limitรฉe par lโabsence de permanence mรฉdicale
Lโaccรจs aux soins est une garantie due aux dรฉtenus malades comme vu prรฉcรฉdemment, cependant la question se pose dโune accessibilitรฉ aux soins la nuit et le week-end dans le milieu carcรฉral. Alors que des gardes sont assurรฉes en milieu libre, permettant une garantie et une continuitรฉ des soins, il est constatรฉ une absence de permanence mรฉdicale en milieu carcรฉral. Un tรฉmoignage appui ces propos ; un dรฉtenu de la Maison dโarrรชt de Bois Dโarcy frappant ร la porte de sa cellule poussรฉ par la douleur et ce jusquโร deux heures du matin en demandant une consultation. Il devra nรฉanmoins attendre jusquโau lendemain lโouverture de lโUCSA.
Malgrรฉ lโobligation de permanence des soins par la loi de 1994, il nโest pas prรฉvu par les UCSA de permanence en dehors de leurs heures dโouvertures, sauf exceptions concernant les grands รฉtablissements pรฉnitentiaires. Ainsi lorsque lโUCSA de lโรฉtablissement pรฉnitentiaire est fermรฉe, plus ou moins entre 18 heures et 8 heures le lendemain matin en semaine, et le weekend, il revient au surveillant gradรฉ de permanence dโappliquer les directives prรฉvues par le protocole signรฉ avec lโhรดpital de proximitรฉ. De faรงon gรฉnรฉrale il est prรฉvu quโen cas dโurgence le gradรฉ contacte le centre de rรฉception et de rรฉgulation des appels du Samu. Les personnels pรฉnitentiaires de permanence peuvent intervenir soit ร la demande de la personne dรฉtenue, soit de leur propre initiative, soit ร la suite dโune alerte donnรฉe par toute autre personne, notamment un codรฉtenu.
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Table des matiรจres
Partie I :Lโรฉvolution du statut juridique du dรฉtenu malade
A. Lโรฉvolution du statut juridique des personnes dรฉtenues face aux droits des personnes malades
1. Le droit des personnes malades constituant des droits fondamentaux de toute personne humaine
a. Le droit et lโaccรจs ร lโinformation
b. Le respect du secret mรฉdical
c. Le consentement comme corollaire du droit ร lโinformation
2. Lโรฉmergence dโun statut juridique des personnes dรฉtenues
a. De la privation ร la reconnaissance de droits
b. Le droit ร la santรฉ
B. La mise en ลuvre dโune qualitรฉ et continuitรฉ de soins รฉquivalente pour lโensemble de la population
1. La rรฉforme des soins en milieu pรฉnitentiaire permettant lโaccรจs aux soins
a. Cadre juridique de la prise en charge sanitaire en milieu carcรฉral
b. Organisation du dispositif dโaccรจs aux soins
2. Les personnes dรฉtenues intรฉgrรฉes dans le systรจme gรฉnรฉral de santรฉ
a. La couverture sociale automatique des dรฉtenus
b. Une prise en charge intรฉgrale des dรฉtenus
c. Les dรฉpenses non prise en charge par lโassurance maladie
Partie II :Une dรฉtention attentatoire aux droits fondamentaux de la personne malade
A. Lโincompatibilitรฉ entre dรฉtention et respect de la dignitรฉ humaine
1. Des restrictions dโaccรจs aux soins portant atteinte ร la dignitรฉ des dรฉtenus
a. Des restrictions dโaccรจs communes au milieu libre et dโautres spรฉcifiques au milieu carcรฉral
b. La garantie de lโaccรจs aux soins limitรฉe par lโabsence de permanence mรฉdicale
2. Des conditions dโaccรจs aux soins portant atteinte ร la dignitรฉ du dรฉtenu
a. Les entraves et les menottes attentatoires au principe de dignitรฉ
b. Lโincompatibilitรฉ de la dรฉtention avec la condition de dรฉtenu malade
B. Le droit de prendre une dรฉcision mรฉdicale รฉclairรฉe mis ร mal
1. Le droit et lโaccรจs ร lโinformation
2. La libertรฉ du consentement
a. Le choix du praticien limitรฉ par la dรฉtention
b. Le libre consentement ร tout acte mรฉdical respectรฉ
C. Confidentialitรฉ et secret mรฉdical face ร la coopรฉration surveillant/personnel de soin
1. Confidentialitรฉ des soins et dรฉtention
a. Une atteinte lรฉgitimรฉe par un impรฉratif sรฉcuritaire
b. Le respect de la confidentialitรฉ consacrรฉ par la loi pรฉnitentiaire
2. Secret professionnel
a. Le cahier รฉlectronique de liaison comme frein au secret mรฉdical
b. Le partage dโinformation entre les personnels soignants et pรฉnitentiaires
Partie III :Prรฉconisations susceptibles de favoriser le respect des droits des personnes malades en dรฉtention
A. Structurer une dรฉmarche de santรฉ publique
1. Mobilisation des acteurs externes
a. Le devoir dโรฉvaluation du systรจme de santรฉ des ARS
b. Garantir lโeffectivitรฉ des contrรดles extรฉrieurs par le conseil dโรฉvaluation
2. La mobilisation des acteurs internes
a. Une formation prenant en compte la relation difficile mรฉdecin/surveillant
b. Une dรฉfinition nouvelle du mรฉtier de surveillant face ร la multiplicitรฉ des acteurs
c. Responsabilisation des chefs dโรฉtablissement
3. Action de prรฉvention et dโรฉducation de la santรฉ
a. Enrichir lโinformation du dรฉtenu
b. Dรฉvelopper lโexpression individuelle et collective des personnes dรฉtenues
B. Adapter et amรฉliorer la qualitรฉ et la continuitรฉ des soins
1. Lโamรฉlioration des modalitรฉs dโintervention et de suivi des acteurs de la prise en charge sanitaires des dรฉtenus
a. Modernisation des locaux et des offres de soins
b. Le dรฉveloppement de la tรฉlรฉmรฉdecine
c. Assouplissement de certaines rรจgles de sรฉcuritรฉ afin de faciliter le travail du personnel soignant
2. Facilitรฉ la prise en charge du dรฉtenu malade dโun point de vue pratique et financier
a. Redรฉfinir les modalitรฉs de financement
b. Une possible prise en charge en milieu libre du dรฉtenu malade
c. Une prise en charge au-delร de la dรฉtention ร dรฉvelopper
Conclusion
Bibliographie
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