Voyage et information
A l’origine le mot « voyage » est lié à l’ensemble des données qui servent à faire la route, en effet le mot vient du latin viaticum traduit par « ce qui sert à faire la route ». Le document en tant que support, auxiliaire du chemin pris, prise en note de la route est dès l’origine du voyage inclus dans la définition même du mot voyage. La notion de voyage contient donc à l’origine la notion d’information utile qui va servir à réaliser le voyage : l’ensemble de ce qui sert à faire la route. C’est justement ce démonstratif « ce » que nous tenterons de définir car il nous semble contenir par essence les notions de document et d’information. Au Moyen Age, le voyage en tant que chemin à parcourir se confond avec le pèlerinage et la croisade. Au XVe siècle, le voyage devient le déplacement d’une personne qui se rend dans un lieu assez éloigné, puis, le mot se spécialise au XVIIe siècle avec l’acception de « course que fait une personne pour transporter quelqu’un, quelque chose ». Alain Rey, dans Le Robert historique de la langue française, souligne qu’il s’est employé par métonymie pour désigner ce que l’on transporte pendant le voyage avec le sens de « charge transportée ». Par métonymie également, il est employé du XVe au XIXe siècle pour désigner le récit de voyage lui-même. Selon l’historienne Christiane Deluz, il existe au Moyen Age trois grands types de documentation – entendue comme ensemble de documents – sur le voyage. Elle note ainsi qu’il est possible de consulter des « guides de voyage (on peut les qualifier ainsi) pour les villes comme Rome ou Jérusalem, pour des itinéraires, comme celui du chemin de Saint-Jacques de Compostelle » (Deluz, 2007), des informations sur le voyage sont également contenues dans « les manuels à l’intention des marchands » et enfin dans les « récits de voyage et de pèlerinage qui constituent le groupe le plus nombreux » (Deluz, 2007). Elle conclut ainsi que « le voyageur médiéval n’était en aucune façon sans bagages. Information orale, guides, récits de ceux qui avaient déjà fait la route. » (Deluz, 2007). Tzvetan Todorov dans Les Morales de l’histoire renouant avec l’emploi métonymique aujourd’hui disparu, réunit à nouveau voyage et récit de voyage. Il met même en avant l’antériorité du récit de voyage sur le voyage lui-même « Le voyage dans l’espace symbolise le passage du temps […] tout est voyage, mais c’est donc un tout sans identité. Le voyage transcende toutes les catégories, jusqu’à et y compris celle du changement, du même et de l’autre, puisque dès la plus haute Antiquité on met côte à côte voyages de découverte, explorations de l’inconnu, et voyages de retour, réappropriation du familier : les Argonautes sont grands voyageurs, mais Ulysse en est un aussi. Les récits de voyage sont aussi anciens que les voyages euxmêmes sinon plus. » (Todorov, 1991 : 121) Ainsi, le discours du voyage, l’ensemble des documents qui servent à « ‘faire la route », à « dire la route » sont indissociables du voyage lui-même. Cependant il convient de distinguer les notions d’information, de connaissance et de savoir qui ne sont pas équivalentes. Ainsi, pour Yves Jeanneret15 « nous pouvons employer le terme d’ « information » pour désigner la relation entre le document et le regard porté sur lui », « celui de « connaissance » pour indiquer le travail productif des sujets sur eux-mêmes pour s’approprier des idées ou des méthodes ;et « celui de « savoir » pour caractériser les formes de connaissance qui sont reconnues par une société » et il précise que « ces notions se conditionnent mais n’équivalent pas l’une à l’autre. » (Jeanneret, 2000 : 85). Jean-Paul Metzger précise la notion de savoir en la reliant à celle de représentation : « a priori, le savoir est une notion abstraite, le savoir n’est pas accessible à nos sens, il n’est pas observable. Pour être partagé, le savoir doit être « représenté » 16 ». (Metzger, 2006 : 46).
Document de voyage et littérature
Selon Bruno Ollivier « ce n’est pas l’objet qui constitue l’originalité des SIC, c’est leur manière de constituer l’objet en articulant des problématiques » (Ollivier, 2001 : 352). Dans cette optique, les SIC ne se définissent pas par les objets étudiés en eux-mêmes mais par les objets, analyses de situations qu’elles construisent. Bruno Ollivier place l’objet de recherche comme un objet complexe qui tisse ensemble les fils de la situation de communication dans sa globalité mais réduit l’objet à sa concrétude. Jean Davallon enrichit le notion d’objet de recherche en SIC, pour lui il ne faut pas limiter l’objet de recherche à sa seule dimension technique car c’est alors prendre le risque de le réduire « à la fois au monde des choses qui existent effectivement dans la société et à ce commun du sens commun que constitue la notion de « communication » ». Et il ajoute : « Tous les objets – spécialement les objets médiatiques et culturels (journaux, livres, émissions, expositions, représentations, etc) – deviennent aussitôt des objets scientifiques invisibles : ils sont ramenés à leur existence de moyens ou de supports, et simultanément couverts par la diversité de ce que chacun met sous le terme de communication. Jean Davallon, il existe trois types d’objets : l’objet de recherche, l’objet scientifique et l’objet concret. « L’objet de recherche » constitue le fait tel que le chercheur le construit pour pouvoir l’étudier, « l’objet scientifique » s’apparente à une représentation sociale déjà construite du réel dans la mesure où les objets de recherche de l’objet scientifique restent reliés aux caractéristiques des « objets concrets » qui appartiennent au champ de l’observation. Pour Jean Davallon l’objet de recherche est différent de l’objet scientifique dans la mesure où l’objet de recherche est un objet en quelque sorte mis en problème c’est-à-dire avec un cadre théorique d’analyse, une méthode et un terrain d’observation. Il a été considéré que les Sciences de l’Information et de la Communication trouvent en grande partie leurs origines dans les études littéraires. Dans les années 1970 Littérature et Sciences de l’Information et de la Communication ne sont pas si éloignées l’une de l’autre comme en témoigne J.-F. Têtu dans Sur l’origines littéraires des sciences de l’information et de la communication. Il souligne l’héritage littéraire des auteurs de sciences de l’information et de la communication comme Robert Escarpit, Roland Barthes et Greimas. Têtu examine leur apport, la place des orientations littéraires dans les premiers congrès et les premières thèses. Pour lui, le terme littéraire signifie dans ce cadre : « la réflexion sur le texte comme support d’une communication esthétique, la langue et les signes comme moyen de la relation, la signification pour l’usage, historique et philologique, du document » (Têtu, 2002 : 72). Recouvrant un champ d’études transdisciplinaires, la notion de communication a suscité l’intérêt de nombreux secteurs de recherches. Cependant, la théorie littéraire, et tout particulièrement les études sur la réception conservent une place au sein des problématiques étudiées par les Sciences de l’Information et de la Communication. Ainsi les Sciences de la communication empruntent à la littérature des modèles tandis que la science littéraire est contrainte de repenser la définition du lecteur. L’importance du contexte social de réception et les effets des médias ont été développées par les SIC. La recherche littéraire, en se chargeant de dégager la problématique du lecteur et de la réception, a contribué à améliorer la compréhension des dispositifs de communication. En retour, un certain nombre de paradigmes empruntés aux sciences de l’information communication paraissent exercer une influence directe sur la compréhension de l’activité de construction du texte littéraire et sur les mécanismes de production de sens. Les recherches menées par Escarpit en France illustrent, nous semble-t-il, la part qui revient à la théorie du lecteur confrontée aux modèles communicationnels : le paradigme lecteur récepteur défini par son rôle co-créateur de sens fonde ainsi l’équivalence de la production interprétation de l’œuvre littéraire d’une part et de la structuration interprétation du message médiatique d’autre part. La chercheuse en SIC Pascale Argod, privilégie l’approche littéraire et artistique pour tenter de définir le carnet de voyage. Elle utilise notamment la notion de genre iconographique. Pour elle, « le carnet de voyage oscille entre document et œuvre d’art, entre documentaire et création artistique ». Elle propose d’envisager le carnet de voyage comme un « album hybride à la croisée du documentaire et du livre d’artiste à partir d’un panorama de l’édition et d’une recherche historique des emprunts, des croisements et des interactions en arts et en sciences humaines qui seraient à l’origine du mélange des genres. » En conclusion le carnet est envisagé à la fois comme « un objet culturel » et comme une « œuvre artistique », deux composantes essentielles du carnet qui est alors qualifié par des caractères intrinsèques « hybride, intermédia et interculturel ». Son hybridité se situe du côté de la forme dans la mesure où il associe texte, illustrations et collages ; le caractère intermedia et interculturel se confondent avec la transversalité du genre dans le mesure où le carnet « retranscrit le témoignage vécu de l’auteur à travers un rendu authentique et sensible qui intègre une recherche artistique ou anthropologique » (Argod, 2009 : 581). Elle souligne, en conclusion, le rôle central de l’image qui à la fois pour elle est le déclencheur de la narration dans le carnet et le constituant artistique essentiel « carnet de fragments personnalisé, palimpseste artistique, journal intime ou récit autobiographique d’un déplacement physique autant que d’un cheminement intérieur, le carnet de voyage place l’image en position centrale puisqu’elle crée la narration et ouvre sur un horizon artistique sans frontières. » (Argod, 2009 : 582).
Document de voyage et information pour le public
La sélection du mot, « vulgarisation »53 dans la langue française pour désigner la diffusion de la science met en évidence la dimension péjorative qui est associée au terme « vulgaire ». « Vulgarisation » pointe ainsi une ambiguïté inscrite au cœur de la langue, et Yves Jeanneret souligne qu’ « en le préférant à un terme plus ancien et plus valorisant (« popularisation »), la tradition française a inscrit la communication scientifique dans la série du « vulgaire » » (Jeanneret, 1999 : 993).Pour le physicien Nicolas Witkowski dans le Dictionnaire culturel des sciences55, la « vulgarisation » regroupe « un champ de pratiques journalistiques, éditoriales, télévisuelles et autres, si divers et fluctuant que toutes les tentatives de définition ont jusqu’à présent échoué. Peut-être parce que la vulgarisation, qui existe depuis que la science (au sens moderne du mot) existe, en est une sorte d’ombre portée » (Witkowski, 2001). Les premières écriture de vulgarisation, au XVIIe siècle, semblent témoigner d’un choix politique, ou stratégique d’une communauté scientifique émergente : il s’agit de s’allier avec le milieu mondain pour constituer un groupe social influent. Ainsi Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657-1757), neveu de Corneille, considéré comme le premier vulgarisateur, est à la fois mathématicien, physicien et habile politique. La vulgarisation trouve en effet son origine dans les salons du XVIIIe siècle et s’inscrit donc dans un temps et un espace spécifique, comme le rappelle Baudouin Jurdant (1969) : « la naissance historique de la littérature de vulgarisation fut tributaire de l’existence d’un espace et d’un temps particuliers : le salon du XVIIIe (Madame de Tencin, la marquise du Châtelet, etc.) et l’oisiveté d’un certain public. Les salons se transformaient en mini-laboratoires où l’on s’amusait à faire de petites expériences. » (Jurdant, 1969 : 158) Cette tradition vulgarisatrice perdure jusqu’à ce que la science délaisse les salons de l’aristocratie pour les laboratoires des grandes écoles, au début du XIXe siècle. Le changement de statut de savant se joint alors à une considérable baisse des coûts du livre et aux progrès de l’alphabétisation pour donner à la vulgarisation scientifique son âge d’or. L’idéologie positiviste, la foi dans le progrès des sciences culminent dans les oeuvres de Camille Flammarion et de Jules Verne, où se mêlent science, fiction et poésie. Le positivisme semble faire du savant un être extraordinaire et de la science une discipline à part que seuls quelques médiateurs initiés sont aptes à transmettre. Ce schéma perdure jusqu’ au XXe siècle. Selon Witkowski, après 1945, apparaît « un vulgarisateur d’un genre nouveau, qui, à partir d’un matériau d’origine scientifique, produit une oeuvre qui n’est ni seulement scientifique ni de pure imagination, mais essentiellement hybride ». (Witkowski, 2001)
Fonctions du narrateur
Gérard Genette (1972) définit les fonctions du narrateur66 selon cinq aspects. Le premier est constitué par l’histoire et la fonction narrative qui lui est indissociablement assignée. Le deuxième est le texte narratif « auquel le narrateur peut se référer dans un discours en quelque sorte métalinguistique » pour en marquer l’organisation interne. « Le troisième aspect, c’est la situation narrative elle-même, dont les deux protagonistes sont le narrataire, présent, absent ou virtuel, et le narrateur lui-même ». C’est à ce troisième aspect qu’est liée, d’après lui, la fonction de communication. Ensuite, le quatrième aspect concerne la part que le narrateur prend à l’histoire qu’il raconte, il va être relié à ce que Genette appelle la fonction testimoniale ou d’attestation. Enfin, le dernier aspect concerne la fonction idéologique du narrateur lorsque ce dernier commente de façon didactique l’action qu’il écrit. Ce sont ces deux dernières fonctions, fonction testimoniale et fonction idéologique, que nous étudierons dans les récits de voyages de notre corpus. Elles nous semblent en effet profondément liées à la construction d’un discours d’autorité. Ainsi nous tenterons d’appréhender comment circulent dans ces textes de voyages scientifiques les fonctions de témoignage et les fonctions idéologiques du narrateur. Témoigner, n’est-ce pas la fonction première des narrateurs des récits de voyages scientifiques ? En effet, les narrateurs auteurs des récits de voyage n’écrivent-ils pas des journaux et des carnets afin de pouvoir témoigner de la réalité du voyage, ou du moins ce qui est leur représentation de la réalité ? Ces récits ne servent-ils pas de preuves de l’accomplissement du voyage scientifique ? Les voyageurs sont par excellence, les narrateurs témoins qui transcrivent ce qu’ils voient, observent, vivent au cours du voyage. Le mot « témoin » est issu du latin testimonium « attestation juridique » qui signifie plus généralement « preuve », il est dérivé de testis « personne qui peut certifier une chose ». Alain Rey (1992 : 3779) précise, dans le dictionnaire historique de la langue française, que le mot français a cumulé le sens de testimonium et de testis. Il souligne le fait qu’avant la fin du XIIe siècle témoin désigne aussi une personne qui certifie une chose vue ou entendue. Dans cette perspective, les voyageurs sont bien les témoins privilégiés dont les récits attestent la vérité des expériences lointaines. La notion de témoignage est un point essentiel de la relation de voyage : il faut parler vrai. Elle se décline sur plusieurs modes : le voir, le dire et le faire. La fonction du narrateur témoin construit donc l’autorité du voyage comme expérience de la vérité. Les documents de voyages contiennent donc le témoignage des voyageurs mais ils sont aussi dans leur forme les témoins de l’expérience du voyage. Si l’on considère le document dans ses deux dimensions à la fois contenu et contenant, la fonction témoin peut être envisagée aussi bien du point de vue du texte (narrateur témoin, narrateur idéologue) que de la forme (le support). Yves Jeanneret insiste sur la solidarité lexico-sémantique entre document et information. Rappelons qu’il considère en effet difficile voire impossible de concevoir une information qui serait une abstraction détachée de sa condition matérielle d’expression : « Le document, c’est un support utilisé d’une façon particulière, qui n’est pas seulement définie par des caractéristiques matérielles mais par des formes d’expression et des usages culturels. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de document sans support, mais aussi que le support n’est pas lui-même un document ». De même, Viviane Couzinet souligne dans sa définition du document le lien ténu entre document et information en insistant sur l’idée de circulation du contenant et du contenu, pour elle le document est « le moule dans lequel l’information, le utilisé par les voyageurs nous nous intéresserons également au carnet ou cahier et au journal en tant que contenant et contenu de l’écriture du voyage. Pour cela nous avons construit un corpus de textes issus de voyages scientifiques.
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Table des matières
Introduction
1. Le document de voyage : un document complexe
1.1 Le document de voyage comme tentative pour fixer le mouvement
1.1.1 Voyage et information
1.1.2 Voyage et récit
1.1.3 Le document pour informer
1.2 Le document de voyage entre littérature et information
1.2.1 Document de voyage et littérature
1.2.2 Document de voyage et information scientifique
1.2.3 Document de voyage et information pour le public
1.3 Etudier le document de voyage
1.3.1 Notion d’auteur et d’autorité
1.3.2 Fonctions du narrateur
1.3.3 Corpus et méthode
2. Construction de l’autorité scientifique
2.1 Fonctionnement du référent auctorial
2.1.1 Jean de Léry : auteur et autorité religieuse au XVIe siècle
2.1.2 Bougainville et Baudin : auteur et commandement au XVIIIe siècle
2.1.3 Lapérouse et Darwin : auteur et autorité scientifique (XVIIIe et XIXe siècle)
2.1.4 Arseniev et Charcot : auteur et figure du militaire début du XXe siècle
2.1.5 Lévi-Strauss et Leiris : l’autorité et le doute
2.1.6 Jean Malaurie et Jocelyn Bonnerave : singularité du voyageur et partage d’ une expérience
2.2 Auteur et Pouvoir : relations à l’Autorité
2.2.1 Les lettres d’instructions
2.2.2 Arseniev : un officier topographe sous l’autorité de l’armée russe
2.2.3 Les voyages liés à l’institution universitaire : Lévi-Strauss, Malaurie, Bonnerave et Leiris
2.3 Témoignage et idéologie : discours du voyageur
2.3.1 Authentifier le discours du voyageur par le narrateur témoin des difficultés du voyage
2.3.2 Une approche de la connaissance par les sens : Jean de Léry et Bougainville
2.3.3 Quand le « voir » ne suffit pas : Lapérouse et Darwin
2.3.4 Quand la fonction narrateur témoin s’efface devant le narrateur idéologue : Lévi-Strauss, Malaurie, Leiris
3. Construction de la « preuve » : le document de voyage comme écriture scientifique
3.1 Document et traces de l’expérience.
3.1.1 Les indices recueillis « sur le terrain » : les preuves d’observation
3.1.2 La description comme preuve du voyage : Léry, Leiris et Lévi Strauss
3.1.3 La liste et l’énumération comme preuve du voyage.
3.2 Mesures et document de voyage
3.2.1 Mesurer pour mieux naviguer : Bougainville, Lapérouse, Baudin
3.2.2 Les associations de mesures comme éléments structurant du document
3.2.3 Observations, mesures et raisonnements : des associations productrices de savoirs ?
3.2.4 Mesurer, comparer pour mieux comprendre la nature : Darwin
3.3 Cheminements hybrides d’un médiateur de savoirs
3.3.1 La collection Terre Humaine construire l’évidence scientifique
3.3.2 Le « double livre » de l’ethnologue
3.3.3 L’hybridation clé de voûte du savoir fiction
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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