LE DIAGNOSTIC MOLECULAIRE DE L’INFECTION PAR LE VIRUS RABIQUE

Particularités des animaux domestiques

         Chez le chien, la rage furieuse et la rage paralytique se succèdent, mais l’animal meurt toujours paralysé. Lors de la rage furieuse, des moments d’excitation succèdent à des phases de calme et de somnolence, puis l’animal devient de plus en plus agité, et sa voix se modifie. On peut constater une absence de sensibilité dans d’autres régions du corps. La déglutition devient difficile, l’animal devient ensuite furieux. La parésie est suivie d’une paralysie débutante par le train postérieur ou les mâchoires, qui finissent par se généraliser. L’animal meurt après 4 à 5 jours, tétanisé, par paralysie des muscles respiratoires. La forme paralytique est sans troubles sensoriels, et les paralysies débutent par quelques régions avant de se généraliser; la mort vient en 2 à 3 jours. Chez le chat, l’évolution est à peu près similaire, mais les symptômes sont moins évidents en raison des habitudes solitaires de l’animal. L’animal meurt en 2 à 4 jours. Les bovins, parmi les principaux symptômes, émettent des meuglements rauques et continus, sont atteints de dysphagie (parésie des masséters), de constipation marquée avec coliques, efforts de défécation et de miction, d’absence de rumination, d’anorexie et de météorisation. Enfin, les femelles gestantes ou les plus jeunes présentent des signes de chaleur et d’excitation génésique. Chez le cheval, la sensibilité est exaltée, on note de l’excitation génésique, l’animal est très agité, a un appétit capricieux, puis devient furieux, et enfin décède en 3 à 6 jours par asphyxie, après l’apparition de paralysies progressant très vite.

La technique d’immunofluorescence (IF)

             L’immunofluorescence est la technique la plus utilisée. Cette technique a pour principe de rechercher les antigènes viraux en utilisant des anticorps anti-rabiques fluorescents couplés à la fluorescéine. Sur des échantillons frais l’IF donne des résultats fiables en quelques heures (dans environ 2heures) dans plus de 95-99% des cas [2]. L’impression de thalamus [29], du bulbe, ou du cervelet est recommandée pour une meilleur sensibilité du test mais la corne d’Ammon peut être aussi utilisée.

Prophylaxie sanitaire

       Tout cas de rage animal doit être notifié à l’OIE, par les autorités vétérinaires du pays membre concerné, sous la responsabilité du Délégué de ce pays auprès de l’OIE. Toute modification de la situation épidémiologique ou tout événement pertinent doit être signalé auprès des autorités compétentes (tels que la direction de la santé animale, la direction de l’élevage et de la protection animale, le responsable national de la santé publique) [38]. La prophylaxie sanitaire de la rage des animaux domestiques, dans les pays indemnes, a pour principe d’empêcher l’importation d’un animal en incubation de rage. Ceci peut consister en une interdiction d’importation, en une mise en quarantaine prolongée, en une exigence de certificat sanitaire de l’animal (attestant que l’animal est en bonne santé). Comme ceci est difficile à appliquer, certains pays ont opté pour la prophylaxie médicale (par exemple la France et la Grande Bretagne) et exigent la vaccination et le contrôle sérologique des animaux en provenance des pays d’enzootie rabique. Dans les pays infectés, les mesures consistent en une élimination des animaux errants, en un sacrifice des animaux surement enragés et ceux contaminés (sauf si ces derniers étaient en état d’immunité antirabique au moment de la contamination, dans ce cas, ils sont mis en observation), en une mise en observation des animaux mordeurs pendant une durée de 10 à 15 jours selon la législation sanitaire de chaque pays [3] (l’OMS recommande 10 jours, en France et à Madagascar cette durée est de 15 jours). La prophylaxie sanitaire chez l’homme repose sur la prévention de l’exposition aux animaux enragés [38]. Les professionnels ou personnes pratiquant des activités à hauts risques doivent se protéger (par exemple porter des gants et masques) pour la manipulation des animaux suspects. Pour les voyageurs : il est déconseillé de caresser des animaux sauvages et animaux malades, apparemment dociles, des animaux errants et même les chiens et chats domestiques. Il faut éviter aussi de toucher des animaux morts. Il convient à tous d’éviter les gestes pouvant aboutir à la morsure ou griffure, tels que “embêter une femelle allaitant ses petits », « séparer une bagarre de chien », « embêter un animal qui en train de se nourrir ». Le public devrait être averti de ne pas manipuler ou nourrir les animaux sauvages [39].

Utilisation pour le diagnostic de la rage

          La faisabilité de l’utilisation du papier buvard pour le diagnostic de l’infection par le virus rabique a déjà été démontré [14-16]. Picard M. démontre l’intérêt d’utiliser les papiers buvards de type FTA® pour préserver l’ARN du virus de la rage pour cinq des sept génotypes [13]. Les résultats indiquent que l’ARN viral extrait des échantillons fixés sur la carte FTA® conserve avec fidélité les séquences de nucléotides tout au long des processus d’échantillonnage, de stockage et de récupération de l’ARN. L’ARN était stable pendant au moins 43 jours à température ambiante. Dans cette étude, le papier était imprégné directement avec un isolat de virus de la rage [14]. Dans l’étude de Wacharapluesadee [14] le papier buvard (de type Whatman 903) était imprégné de tissu cérébral et l’étude démontre la stabilité de l’ARN sur le papier buvard stocké pendant 222 jours à température ambiante [15]. Une étude de Takéo [15] démontre que parmis les éluents, l’eau sans RNase et le TE-buffer permettent d’obtenir le même taux d’ARN viral (ARNv) en 30 mn d’élution mais le TE-buffer donne un taux d’ARNv encore plus élevé au-delà de 30 mn et que le papier FTA® permettent d’obtenir la détection du virus rabique jusqu’à au moins 3 semaines et celle sur le papier buvard conservé à +4°C est d’au moins 8 semaines. Mais pour conserver le papier buvard pendant une plus longue durée (au-delà de 3 mois), une conservation sous congélation (à -20°C) est nécessaire [16]. Cependant, ces études précédentes n’ont pas pu évaluer la spécificité et la sensibilité de la technique de papier buvard puisqu’elles ont été effectuées sur des nombre d’échantillons limités. D’où l’intérêt de la présente étude.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. RAPPEL SUR LA RAGE
I.3. Virologie
I.3.1. Classification de l’agent causal
I.3.2. Description du virus
I.3.3. Résistance physico-chimique
I.3.4. Pathogénie
I.5. Importance
I.5.1. La rage dans le monde
I.5.2. La rage à Madagascar
I.6.1. Epidémiologie descriptive
I.6.2. Epidémiologie analytique
I.7. Les symptômes et lésions
I.7.1. Symptômes
I.7.2. Lésions
I.8. Diagnostic
I.8.1. Diagnostic clinique
I.8.2. Diagnostic différentiel
I.8.3. Diagnostic de laboratoire
I.9. Traitement
I.10. Prophylaxie
I.10.1. Prophylaxie sanitaire
I.10.2. Prophylaxie médicale
II. LE PAPIER BUVARD
II.1.Description
II.2.Avantages
II.3.Limites
II.4.Domaines d’utilisation
II.4.1. Exemples de domaines d’utilisation autres que le diagnostic de la rage
II.4.2. Utilisation pour le diagnostic de la rage
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. MATERIEL ET METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.1.1. Description du site d’étude
I.1.2. Description du diagnostic et des prélèvements de rage au LNR rage de l’IPM
I.2. Type d’étude
I.3. Période d’étude
I.4. Durée de l’étude
I.5. Population d’étude
I.6. Echantillonnage
I.6.1. Taille de l’échantillon
I.6.2. Critère d’inclusion
I.6.3. Critère d’exclusion
I.7. Mode de collecte
I.8. Méthode d’intervention
I.8.1. Matériel
I.8.3. Diagnostic de laboratoire
I.8.4. Protocoles pour chaque technique
I.9. Expression des résultats
I.9.1. La sensibilité
I.9.2. La spécificité
I.9.3. Le délai d’utilisation du papier buvard
I.10. Traitement des données
I.11. Mode d’analyse des données
I.12. Considération éthique
I.13. Limite de l’étude
II. RÉSULTATS
II.1.Description de la population d’étude
II.1.1. Répartition des prélèvements par état de fraîcheur
II.1.2. Répartition des prélèvements par région
II.1.3. Répartition des prélèvements par espèce
II.2. Détermination du seuil de détection de l’ARN
II.3. Détermination de la sensibilité (Se) et la spécificité (Sp) de la PCR sur tissu cérébral (PCR-TC) et de la PCR sur papier buvard (PCR-PW) par rapport à l’immunofluorescence (IF)
II.4.Détermination du délai limite de détection du virus rabique sur papier buvard
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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