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CADRAGES THEORIQUES ET PRATIQUES
Dans ce chapitre, l’ouvrage est articulé autour des connaissances théoriques acquises tout au long du cursus universitaire, des diverses documentations et des connaissances générales qui concernent le sujet. Nous allons parler de tous ce qu’il faut connaitre à propos du diagnostic financier (définition, objectifs et champ d’application). Les termes techniques qui vont avec comme la rentabilité, l’équilibre financier, performance financière.
Le diagnostic financier
Dans cette section, nous allons nous focaliser à l’aspect théorique de notre élément clé. Pour ce faire, nous avons partagé cette section en quatre sous-sections à savoir : la définition du diagnostic financier, le champ d’application et objectifs, la rentabilité, l’équilibre financier, la démarche du diagnostic financier et la performance financière.
Définition
« Le diagnostic est un terme souvent employé par la médecine pour pouvoir repérer, d’identifier des symptômes de dysfonctionnement et de mettre en œuvre une thérapeutique adaptés l’état de santé en général d’un patient »16. Ce terme est aussi présent dans d’autres domaines comme dans la finance, pour connaitre la situation financière d’une entreprise à une certaine période. Selon C0HEN Elie, le diagnostic financier constitue « un ensemble de concepts, des méthodes et d’instruments qui permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière d’une entreprise, aux risques qui l’affectent, au niveau et à la qualité des performances17 ». En d’autres termes, il permet aussi de faire une comparaison entre la réalisation et la prévision. Etablir un diagnostic financier, c’est analyser la situation passée d’une entité. Le diagnostic est également un outil d’analyse dynamique qui permet d’élaborer divers documents pour pouvoir anticiper les besoins de financement futur cette dernière.
Nous pensons que le diagnostic financier peut aussi être défini comme étant le fruit de l’analyse de la situation financière de l’entreprise : sa solvabilité, sa rentabilité, son autonomie, etc… Ce diagnostic est essentiel parce que non seulement, il permet de connaitre à quel point l’entreprise est performante mais aussi de donner des indicateurs fiables et précis pour les utilisateurs des états financiers comme les actionnaires, les institutions financières, les créanciers, les gérants, les fournisseurs, les commissaires aux comptes, etc.
Généralement, l’établissement des états financiers pour les PME et MPE à Madagascar ne sert que pour : faire face aux diverses obligations légales et ou fiscales afin d’éviter toute forme de sanction émanant des administrations publiques compétentes ; un complément de dossier pour la banque en cas d’octroi d’un prêt ou de financement. Mais pour d’autres, les états financiers sont utilisés correctement et de manière efficace et sont considérés comme outils de décision qui aident les dirigeants ainsi que ces utilisateurs à prendre des décisions.
« Le diagnostic comptable et financier a besoin de supports quantitatifs et qualitatifs. Il se fonde, principalement sur le système comptable de l’entreprise et sur ses deux composantes essentielles, les principes comptables d’une part, les nomenclatures et modèles du plan comptable d’autre part »18. Le diagnostic financier est une expression du formalisme comptable presque inévitable.
De ces définitions, on peut en conclure que le diagnostic financier se fonde sur les informations comptables. En outre, le diagnostic financier est différent de son proche voisin, le contrôle. Le diagnostic se focalise sur l’analyse de la performance ultérieure tandis que le contrôle est un moyen comparatif de la situation passée par rapport à la situation actuelle.
Champ d’application et objectifs
Champ d’application
Le champ d’application du diagnostic financier découle du plan comptable. Ce dernier s’applique à toute personne physique ou morale soumise à l’obligation légale d’établir des états financiers (Bilan, Compte de résultat, Tableau de flux de trésorerie, Etat de variation des capitaux propres et annexes). De ce fait, le diagnostic financier est une méthode universelle applicable à tout type ou forme de personne physique ou morale qui possède des états financiers.
Objectifs
Les principaux objectifs du diagnostic financier sont de :
mesurer la rentabilité ;
mesurer l’équilibre de la structure financière;
mesurer son évolution ;
formuler un diagnostic.
D’un point de vue général, le diagnostic financier a pour objectif d’étudier la situation de l’entreprise, d’interpréter les résultats afin d’y prendre les décisions qui impliquent des flux monétaires. Son but est de porter un jugement destiné à éclairer les actionnaires, les dirigeants, les salariés et les tiers sur l’état de fonctionnement d’une firme, face aux risques auxquels elle est exposée en se servant d’informations et de sources externes. En outre, il a aussi comme objectif d’utiliser les ressources limitées d’un agent économique de façon la plus efficace possible. BERZILE Rejean distingue trois décisions essentielles pouvant être prises sur base de la gestion financière, à savoir : « la décision d’investir ; la décision de financer l’entreprise ; et la décision de distribuer les dividendes »19. Selon REFAIT Michel, « Son but est de porter un jugement destiné à éclairer les actionnaires, les dirigeants, les salariés et les tiers sur l’état de fonctionnement d’une firme, face aux risques auxquels elle est exposée en se servant d’informations et des sources externes 20».
Le diagnostic financier est un outil qui permet de mener l’entreprise à tous les niveaux du processus d’analyse dynamique. A ce titre, le diagnostic financier est d’un intérêt capital à tous les utilisateurs des états financiers de l’entreprise (Actionnaires, dirigeants, les bailleurs, etc..). Le diagnostic financier contribue et anticipe normalement sur l’élaboration de divers documents de gestion.
Dans la majorité des cas, le diagnostic sera mené dans un contexte assez particulier et en fonction du destinataire des résultats. Selon les utilisateurs, l’analyse financière sera plus particulièrement adaptée à l’objectif poursuivit. Un diagnostic financier mené pour l’intérêt de la règlementation aura des préoccupations un peu différentes de celles qui intéressent en premier lieu les investisseurs. Si dans tous les cas, la démarche reste similaire, les attentes d’une analyse financière pourraient un peu varier d’un cas à un autre
En général, le diagnostic financier dans le domaine du transit est effectué dans l’intérêt des partenaires qui veulent s’assurer de la continuité de la collaboration entre les deux parties. En effet, sur la base des résultats d’un diagnostic financier, les partenaires peuvent déterminer les forces et les faiblesses de la structure.
La rentabilité
De manière simple, on peut définir la rentabilité de l’entreprise comme sa capacité à produire des résultats. La rentabilité est aussi la capacité d’un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes financiers. Selon YEGLEM Jean-Yves et PHILIPPS André « la rentabilité est donc le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les ressources employées pour l’obtenir 21» Cette définition nous montre que la rentabilité est un retour sur investissement. Une autre définition parle de la dimension performance de l’entreprise comme l’objectif de l’évaluation de la rentabilité. Pour être pérenne, une entreprise doit optimiser ses facteurs de production et en tirer des excédents et des avantages. La rentabilité est la première condition nécessaire, mais non suffisante de sa survie. La notion de rentabilité paraît en première analyse très simple : le capital génère un profit, et donc le rapport entre le capital et le profit se traduit par un taux de rentabilité. Au cours d’une période donnée, la rentabilité d’une entreprise se mesure en rapportant son résultat de la période à son capital en début de période. La rentabilité classique est obtenue en faisant le rapport Revenu/Capitaux. Sous cette forme, d’une apparente simplicité, elle est reliée à l’objectif de profit. En outre, elle donne une image pratique de l’entreprise à l’extérieur, puisqu’elle permet de la classer en bonne (rentable) ou mauvaise (peu ou pas rentable) sans analyse approfondie. Elle est aussi un indicateur honnête de l’efficacité, tant au niveau de la totalité de l’entreprise qu’au niveau de chacun de ses centres de responsabilité. Cette rentabilité peut être analysée sous l’angle économique ou sous l’angle financier.
La rentabilité économique
Selon DEGOS Jean-Guy et ABOU FAYAD Amal, afin de maitriser la triple fonction économique : « fonction économique de l’entreprise, fonction de consommation, fonction de production et fonction de répartition »22. Les analystes financiers ont étudié des formules de soldes de gestion. Le plan comptable a concrétisé leurs réflexions en organisant les charges et les produits en deux classes de comptes et en élaborant un tableau des soldes de gestion. Il convient de préciser que les méthodes de calcul des éléments des états financiers font référence au plan comptable général 2005 applicable à Madagascar.
Les soldes intermédiaires d’exploitation
Selon le plan comptable général, les soldes intermédiaires de gestion sont : la marge commerciale, la production de l’exercice, la valeur ajoutée d’exploitation et l’excédent brut d’exploitation ou EBE. La marge commerciale est le premier solde intermédiaire de gestion. Il concerne les entreprises commerciales ou la branche commerciale des entreprises qui achètent pour revendre en l’état. La marge commerciale est obtenue en faisant la différence entre les ventes nettes et le coût d’achat des marchandises vendues.
La production de l’exercice est composée de la sommes de la production vendue qui résulte de la somme des ventes de produits finis, de produits intermédiaires, de produits résiduels, de travaux, d’études, de prestations de services, de produits des activités annexes, corrigée des rabais, remises et ristournes accordées par l’entreprise à l’occasion de toutes ces opérations et accessoirement complétée par la production stockée, la production immobilisée ou les produits nets sur opérations à long terme.
La valeur ajoutée peut être calculée de manière soustractive ou additive. Le calcul soustractif est recommandé par le plan comptable général. La valeur ajoutée est égale à la production de l’exercice, plus la marge commerciale et moins les consommations en provenance des tiers. Les consommations en provenance des tiers sont toutes les consommations intermédiaires achetées à l’extérieur de l’entreprise : achats d’approvisionnements stockables corrigés de leur variation de stock, de fournitures non stockables (électricité, eau, gaz), achats de sous-traitance, services extérieurs multiples, frais accessoires, diminués des rabais, remises, ristournes obtenus correspondants.
L’excédent brut d’exploitation : l’excédent brut d’exploitation est un indicateur privilégié de performance économique qui échappe à de nombreux facteurs de distorsions. Il est presque indépendant de la politique financière de l’entreprise puisqu’il est calculé avant prise en compte des charges et des produits financiers. Il est indépendant de sa politique d’amortissement, car il ne tient pas compte des dotations aux amortissements, aux provisions et pertes de valeur. Mais les dotations aux amortissements ne tiennent pas compte, elles-mêmes, de l’amortissement complet mais seulement des dotations correspondant à l’année d’exercice. Il est aussi relativement indépendant de la politique fiscale instauré dans le pays ou dans l’entreprise puisqu’il est calculé avant imposition des résultats.
Il est obtenu en ajoutant à la valeur ajoutée produite les subventions d’exploitation octroyées, qui sont souvent des encouragements fiscaux de façon indirect et en retranchant les impôts, taxes et versements assimilés et les charges de personnel. Il ne fait intervenir que des charges et des produits décaissés, c’est donc avant tout un solde de flux de liquidités qui décrit le surplus de trésorerie d’exploitation engendré par les opérations courantes, au décalage de temps près.
On peut dire que l’Excédent Brut d’Exploitation est à la fois la première mesure du profit de l’entreprise considérant les fonctions de production et de commercialisation. Il exprime la capacité de celle-ci à gérer ses disponibilités en trésorerie, la partie principale de la capacité d’autofinancement.
Les soldes de résultat
Cette rubrique est composée du résultat d’exploitation avant résultat financier, du résultat comptable net d’impôt, du résultat extraordinaire et du résultat net de l’exercice. Le résultat d’exploitation avant charges et produits financiers est obtenu à partir de l’excédent brut d’exploitation auquel on retranche les dotations aux amortissements et provisions de l’exercice et certaines charges de gestion courante telles que les redevances sur brevets et licences, les jetons de présence, les pertes sur créances irrécouvrables et les droits d’auteurs et auquel on impute les autres produits de gestion courantes exactement réciproques des charges que nous venons d’énoncer, les reprises d’amortissements et provisions et les transferts de charges d’exploitation.
Le résultat avant impôt : ce solde est essentiellement constitué du résultat opérationnel ou résultat d’exploitation avant résultat financier que l’ajoute avec le résultat financier. Le résultat comptable net d’impôt est constitué du résultat avant impôt déduit de l’impôt exigible sur le résultat et de la variation des impôts différés.
Le résultat exceptionnel : il n’est pas obtenu en cascade mais de manière indépendante. Il a une utilité indirecte : c’est un poste où on a regroupé les opérations qui auraient biaisé le résultat courant. Il donne une indication du poids relatif des éléments exceptionnels dans le résultat final. La définition des opérations exceptionnelles a évolué ; actuellement on considère que les charges et les produits sur exercices antérieurs ne sont plus des éléments exceptionnels de gestion mais sont des éléments normaux, simplement différés. Ce solde regroupe le surplus qui cumule tous les défauts des autres soldes qui ne peut pas vraiment être un solde significatif pour l’analyse de la gestion. Le résultat exceptionnel est un solde obtenu après le calcul d’impôt.
Le résultat net comptable de l’exercice est l’ultime solde, directement donné par la comptabilité.
Obtenu par addition du résultat net d’impôt et du résultat exceptionnel.
Rentabilité financière
Il y a souvent un rapport très net entre la rentabilité économique et la rentabilité financière, mais l’avantage généré par l’effet de levier, pivot de la rentabilité financière, n’a pas toujours un caractère déterminant. La rentabilité financière de l’entreprise est le produit de la rentabilité économique par l’effet de levier financier.
L’équilibre financier
C’est l’harmonisation des ressources et des emplois figurant au bilan qui découle de la règle dite de l’équilibre financier minimum. Cette règle s’énonce de la manière suivante : « les capitaux utilisés par une entreprise pour financer une valeur de l’Actif, doivent rester à la disposition de l’entreprise pendant un temps qui correspond au moins à celui de la durée de la valeur de cet Actif »23. La règle de l’équilibre financier exige que les capitaux utilisés par l’entreprise pour acquérir des biens (immobilisation, stock, crédit clients) restent à la disposition de l’entreprise pendant une durée correspondant à la durée de vie ou d’utilisation du bien acquis.
L’équilibre financier permet à la firme de payer ses dettes à court terme et d’assurer son financement rationnel. Pour ce faire, il faut analyser la situation de trésorerie de l’entreprise et la structure de son financement, c’est-à-dire la part des fonds propres et des dettes. La liquidité permettant de faire face aux paiements immédiats peut paraître en première analyse du domaine du court terme : l’entreprise doit être assurée à chaque instant de sa possibilité de faire face aux échéances, mais cette exigence est permanente tant que les structures de l’entreprise ne changent pas et elle concerne le moyen terme. Cet équilibre financier est traduit par le fonds de roulement (équilibre financier à long terme) et le besoin en fonds de roulement (équilibre financier à court et moyen terme).
Ces deux ratios découlent des informations obtenues par le bilan. Le fonds de roulement net global est défini comme l’excédent de capitaux stables, par rapport aux emplois durables, utilisé pour financer une partie des actifs non courant. De ce fait, le fonds de roulement correspond à : la partie des capitaux propres qui ne finance pas les actifs non courants ; une partie des actifs courants financée par les capitaux propres.
Par définition, le besoin en fonds de roulement (BFR) « représente le montant qu’une entreprise doit financer afin de couvrir le besoin résultant des décalages des flux de trésorerie »24. Qui correspond aux dépenses et aux recettes liés à son activité. Le BFR est justifié sur un principe simple : une créance bien qu’acquise et certaine, n’est généralement pas réglée tout de suite par le client ; un stock n’est pas vendu immédiatement donc les articles sont emmagasiné pendant une durée plus ou moins longue avant d’être vendus. De ces faits, vont générer un besoin financier pour l’entreprise qui devra être financé, soit par le délai de règlement négocié auprès des fournisseurs, soit par le fonds de roulement, soit par la trésorerie.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I: CADRE GENERAL DE L’ETUDE
PRESENTATION DE L’ENTITE
Section 1: Historique
Section 2: Secteur d’activité
Section 3: Structure organisationnelle
CADRAGES THEORIQUES ET PRATIQUES
Section 1: Le diagnostic financier
Section 2: La rentabilité
METHODOLOGIE D’APPROCHE
Section 1: Méthodes de collecte de données
Section 2: Approche méthodologique
Section 3: Démarche de vérification des hypothèses et limites rencontées
PARTIE II: ANALYTIQUE
RESULTATS DES ANALYSES SUR TERRAIN ET INTERPRETATIONS
Section 1: L’équilibre financier
Section 2: La rentabilité de l’entreprise
FORMULATION DES PROCESSUS
Section 1: L’équilibre financier
Section 2: La rentabilité
PARTIE III: SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS
PROPOSITIONS DES SOLUTIONS
Section 1: Recherche de l’équilibre financier de l’entreprise
Section 2: Amélioration de la rentabilité
PLAN DE MISE EN OEUVRE
Section 1: Amélioration de l’équilibre financier
Section 2: L’amélioration de la rentabilité
IMPACTS
Section 1: Impact sur l’équilibre financier
Section 2: Impact sur la rentabilité financière
CONCLUSION GENERALE
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