Le développement local : théories et concepts

Parler du développement, c’est intégrer tant le domaine de la croissance, que celle de la lutte contre la pauvreté et pour le social. Ce concept ne cesse d’évoluer depuis plusieurs années en rapport avec la situation économique mondiale. Ses nombreuses facettes nous montrent que la science économique est une des sciences les plus importantes pour mettre en avant la réalité dans laquelle les hommes vivent, riche en relations et riche en inégalités.

Etudier le développement est ambigu, car nous pouvons parler de nations, mais aussi de localités. Et la localité est considérée comme la base de l’avenir du développement national, même international. D’où une importance singulière mérite d’être accordée, pour le cas des pays en développement, et notamment pour le cas de Madagascar, à la localité.

Au fil des études du développement local, les acteurs vont s’élargir, en partant du citoyen membre de la communauté, premier participant et premier bénéficiaire, jusqu’aux acteurs directs tels que l’Etat et la société civile, composée essentiellement par les Organisations Non Gouvernementales (ONG). Depuis la fin des années 90, les ONG vont s’affirmer sur la scène internationale comme étant des acteurs incontournables du développement de la localité.

L’émergence des ONG à Madagascar vient avec l’indépendance. Malgré cela, force est de constater que, toujours, depuis l’accession à l’indépendance, la situation nationale ne s’améliore guère. Madagascar est considéré comme faisant partie des pays les plus pauvres dans le monde, et actuellement, fait face à une dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds et de la Communauté Internationale, tant « systémique que financière » ; Madagascar est constituée par des localités marquées par une stagnation évidente du développement. Le rôle attribué à l’Etat est alors assumé par ces ONG dans la mesure où il n’arrive plus mettre en place un développement efficace.

Le développement local : théories et concepts 

Du sous-développement au développement local 

Parler du développement à l’échelle locale implique une mise en place du contexte global du sousdéveloppement. Il s’agit ici d’un concept défini par rapport aux besoins. Même si le développement par la satisfaction des besoins fondamentaux n’est pas certain de rendre les hommes meilleurs, l’on n’est pas sans savoir qu’il met en évidence un cadre logique et appréciable pour rendre plus facile cette capacité des hommes à être meilleurs. L’idée première et spontanée du développement local est effectivement cette prise en considération des hommes, d’un point de vue holistique. Donc mettre en relation cette idée avec les théories en présence permettra de mieux cerner l’évolution du concept et ses caractéristiques.

Caractéristiques essentielles du sous-développement : insatisfaction des besoins fondamentaux

Les besoins fondamentaux sont des besoins dont la satisfaction est indispensable à l’intégrité physique et psychique de l’homme : l’alimentation, la santé, l’éducation, l’activité (emploi), et la participation. Ils sont cités ici du fait de leur universalité, de leur mesurabilité, et de leur productivité.

a. L’alimentation
Les carences alimentaires constituent un véritable trait du sous-développement d’un pays, même si la situation et l’évolution de l’alimentation au niveau global reste incertain. On distingue généralement les concepts suivants :

• La sous-nutrition, définie comme une insuffisance alimentaire ou le manque de calories.
• La malnutrition, définie comme les insuffisances d’éléments nutritifs spécifiques.

b. La santé
Le besoin de santé, c’est-à-dire de vie, constitue le besoin le plus universel. Il est intimement lié à celui du besoin alimentaire, nous pouvons dire que celui-ci est englobé dans la santé. Il est relativement mesurable grâce aux phénomènes que sont la mortalité et la morbidité. La mortalité constitue le fait de mourir, et la morbidité constitue les cas de maladies en fonction de leur durée et de leur gravité.

c. L’éducation
L’ignorance est le produit d’un manque d’accès à la connaissance et à la culture, qui ne permet pas le développement. Pour apprécier l’ampleur du phénomène, différents indicateurs sont traditionnellement retenus qui ont trait à l’alphabétisation et à la scolarisation. Néanmoins, des informations concernant la qualité de l’enseignement et la variété culturelle des modes d’accès à la connaissance constituent des limites sur ces indicateurs.

d. L’emploi
Ne jouer aucun rôle d’emploi, de travail ou d’étude nuit à la capacité productive d’une personne. Il s’agit ici d’examiner le sous-emploi à travers le chômage ou de sous-activité, considéré dans ce qu’il a de plus permanent.

e. La participation
Le concept de participation a des significations différentes dans des situations différentes. Cependant, nous nous accordons à reconnaitre que la véritable participation doit accorder une certaine forme de pouvoir à la population, au niveau des prises de décisions. Les obstacles au développement participatif sont mis en avant à travers les régimes politiques fortement centralisés et autoritaires qui tendent à empêcher son adoption, le manque ou bien l’inexistence de démocratie en est la base. Nous notons aussi le non accès libre à certains biens et à certains droits, même aux droits primaires.

Cadre général : La qualité de la population

a. Capital humain et développement
Les théories de la croissance ont longtemps méconnu les fondements du capital humain. L’un des premiers modèles attribués aux facteurs de la croissance était le modèle de Cobb-Douglas (1928), ou le travail et le capital sont parfaitement substituables. Le travail est vu à travers la croissance de la population et les performances des travailleurs n’influencent pas cette croissance. SOLOW R. (1956) introduit un nouveau facteur qui influence l’efficacité du travail. Il s’agit du progrès technique, qu’il appellera le résidu de Solow . Selon lui, ce facteur est exogène au modèle de production initial, qui améliore juste les facteurs de production initiaux. Le travail est ainsi perçu différemment, à la fois quantitativement et qualitativement. Les économistes CARRE J., DUBOIS P. et MALINVAUD E. (1974) parviennent à la même conclusion en analysant la croissance française entre 1950 et 1975. Selon eux, l’exceptionnelle croissance française (en moyenne 5% par an sur la période), est due à une accélération de la contribution de ce facteur exogène à la croissance. Celui-ci, que l’on nomme le progrès technique, reflète l’amélioration de la connaissance scientifique et de l’innovation et mesure l’efficacité dans l’emploi des facteurs de production et en particulier du facteur travail. Ces avancées théoriques et ces études empiriques réunissent progressivement les conditions d’une identification du rôle du capital humain dans la croissance.

La théorie du capital humain commence à se développer initialement grâce aux travaux de SCHULTZ T. (1961), prix Nobel d’économie en 1979. A partir de ses travaux sur l’agriculture, il apportera de nombreuses études sur le développement rural. Il marquera également la théorie de la croissance en étant l’initiateur de la théorie du capital humain. Ses études empiriques lui font dire que le développement du facteur humain est un préalable indispensable au développement économique. C’est donc en généralisant et en améliorant l’éducation et la formation des populations que l’on parviendra à vaincre la pauvreté. La modélisation économique du capital humain (1993) a été mise en place par BECKER G. . Il pense en effet que l’on peut utiliser le principe coûts avantages et les outils de la microéconomie à toutes sortes de comportements sociaux. Il en va ainsi de l’étude du crime, du mariage, de l’éducation, de la justice, de la discrimination raciale et de bien d’autres domaines jusqu’alors réservés à la sociologie. Il modélisera par cela le capital humain. Selon lui, le capital humain est capital acquis par l’homme dès la naissance, permettant pour lui de percevoir un revenu. L’individu rationnel effectue ainsi un calcul d’investissement par rapport au travail qu’il peut engendrer, ce qui constitue un arbitrage entre études et emploi. Ce capital humain est par ailleurs à rendement constant, voire croissant, car il se dégage des idées.

b. Motivations et développement
Il s’agit ici d’une étude des facteurs de motivations à l’ égard des phénomènes économiques, favorables au développement selon les grilles ci-après :

❖ Selon LEWIS (1983), la propension ou la volonté d’avoir une conduite économique se détermine en fonction de 2 grands facteurs qui sont le désir de richesse et le coût de l’effort. Le désir de richesse est la valeur assignée aux biens matériels, et le coût de l’effort dépend de l’attitude à l’égard du travail et à l’esprit d’aventure.
❖ Le besoin de réussite de CLELLAND M. (1961), appelé aussi besoin d’accomplissement personnel. C’est le motif qui pousse un individu à rechercher le succès, à travers des actes excellents. Ce besoin dépend de l’organisation sociale; il est le plus fort dans les classes moyennes ou des communautés qui ont un désir d’améliorer leur situation.
❖ L’hypothèse de frustration sociale : Selon HAGEN E. (1963), le changement ou le stade de développement vient à travers un accident historique (accession d’un nouveau groupe au pouvoir,…) qui place l’élite moyenne dans un sentiment de performance moindre. Ce sentiment appelle, à travers l’éducation et la transmission des valeurs, à une source non négligeable d’innovations. Nous pouvons rapprocher cette théorie de celle de Galbraith, qui émet l’hypothèse d’une rupture dans la société d’une minorité qui cherche à sortir de la pauvreté, ce qui va avoir un effet important sur le développement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : CADRAGE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET DES ONG
Chapitre I : Le développement local : théories et concepts
Section 1 : Du sous-développement au développement local
Section 2 : Approches et stratégies du développement local
Section 3 : Les plateformes et objectifs internationaux de développement local
Chapitre II : Fondements conceptuels des ONG
Section 4 : Présentation des ONG
Section 5 : Portée globale du rôle accordée aux ONG
Section 6 : Les ONG par rapport aux théories du développement
PARTIE 2 : LA PLACE DES ONG DANS LE DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR
Chapitre III : Cadre national
Section 7 : Evolution des principaux programmes de développement de Madagascar
Section 8 : Situation socio-économique de Madagascar
Chapitre IV : Analyse des approches des ONG à Madagascar
Section 9 : Etude des ressources des ONG
Section 10 : Etude des secteurs clés de l’intervention des ONG
Section 11 : Forces et limites des ONG à Madagascar
CONCLUSION

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