LE DEVELOPPEMENT ET LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

L’ancienne théorie de la croissance

a. Les classiques : Précurseurs de l’économie politique moderne, ces auteurs classiques anglais ont aussi posé les premiers jalons d’une théorie de la croissance. Adam Smith (1776) et David Ricardo (1819) présentent tous deux la croissance économique comme résultant de l’accumulation du capital, c’est-à-dire de la quantité des instruments (« moyens de production produits », selon Smith) à la disposition des travailleurs. L’augmentation de la richesse par tête provient de celle du capital par tête. Cependant, les classiques partagent une vision plutôt pessimiste du long terme : la croissance est destinée à disparaître progressivement, à s’annuler dans un « état stationnaire » (D. GUELLEC et al., 2003) Le progrès technique a déjà été citée dans la pensée des classiques, notamment par l’intermédiaire de Smith et sa division du travail qui partant de l’exemple de la manufacture d’épingle avance l’idée que la division du travail est une source de gains de productivité. En effet, le gain de productivité s’effectue par l’économie faite sur les temps de changement d’opération par un même individu, et surtout par l’augmentation de l’expertise qui naît de la spécialisation. Mais ce n’est pas seulement la division du travail au sein de l’entreprise qui est invoquée, mais aussi la division du travail entre firmes, liées par le marché, et qui a des conséquences similaires. On peut en tirer que la productivité dépend de l’échelle de l’activité, qui elle-même dépend de la productivité (par le niveau du revenu qui en est issu). On a ainsi un cercle vertueux de croissance, qui annonce certains modèles plus récents de croissance.
b. Les keynésiens : Keynes a connu l’époque de la grande crise des années trente, et il est adepte de l’idée selon laquelle, le système capitaliste est voué à la crise du fait de sa dynamique même. L’Etat doit donc intervenir pour soutenir l’investissement et l’emploi. En plus des politiques de grands travaux Keynes est favorable à l’idée d’une redistribution des richesses qui va dans le sens du maintien de la croissance économique (Catherine Aubertin et al., 2010) En effet, si on augmente les revenus des classes populaires qui ont une propension à consommer supérieur à celle des classes aisées, on crée des débouchés qui vont inciter les capitalistes à investir et à embaucher. C’est à partir de ces réflexions, que les économistes keynésiens, R. Harrod et E. Domar ont élaborés dans les années quarante les premiers modèles de croissance. Les mécanismes invoqués par Keynes concernent le court terme, lequel est défini par le fait que les capacités de production sont fixées. Harrod et Domar prolongent l’analyse, en se posant plus la question de la stabilité de la croissance que celle de ses sources, et ils insistent sur la nécessité d’une intervention de l’Etat pour palier en partie aux problèmes de croissance sur le long terme. Le schéma de ces auteurs renvoi à un rôle déterminant de l’épargne dans le processus de la croissance. Le taux de croissance est alors en relation directe avec la capacité de mobilisation de l’épargne. Harrod et Domar sont très pessimistes quant à la possibilité d’une croissance durable et assurant le plein emploi. Cependant, ils n’attribuent pas cela à des facteurs techniques (rendements d’échelle décroissants), mais aux problèmes de rigidités et de coordination identifiés par Keynes. En particulier, il n’existe pas de lieu où les agents puissent se communiquer leurs projets d’investissement et coordonner leurs anticipations de demande (D. GUELLEC et al., 2003).
c. Les nouveaux classiques : Dans les années cinquante, une réponse optimiste a été proposé par les théoriciens néoclassiques notamment par l’intermédiaire du modèle de croissance construit par Robert Solow. En 1956, Solow apporte une réponse aux prédictions pessimistes de Harrod. Il construit un modèle qui engendre un déplacement au cours du temps de l’équilibre économique, le niveau d’activité devenant de plus en plus élevé. La succession d’équilibres, qualifiée de sentier de croissance, est de plus stable, c’est-à-dire que si, à un moment donné, pour une raison quelconque, l’économie s’en éloigne, elle y retournera par la suite. Ce modèle selon les termes de Solow, doit être compris comme une « parabole », une « histoire simplifié à l’extrême » : l’économie y est représentée par une fonction de production macroéconomique qui ne produit qu’un seul bien à l’aide de deux facteurs de productions. (Catherine Aubertin et al., 2010, p21) La règle à suivre est de maintenir la croissance de la productivité marginale du capital au même rythme que les autres variables de l’économie que sont la population et l’offre de travail. Et contrairement à la tradition analytique des classiques, cette nouvelle représentation de la croissance économique ne reconnait plus l’existence de limites sociales et environnementales à l’accumulation du capital.

Origine de l’économie du développement

                  Les années 1940 et 1950 voient aussi la constitution d’une économie du développement, dont l’objet est de démontrer l’incapacité des modèles néoclassiques à guider les politiques économiques dans les pays du tiers monde (Catherine Aubertin et al., 2010). La dégradation des termes de l’échange, causé directement par le ralentissement du commerce international après la deuxième guerre mondiale et la grande dépression des années trente, a eu pour effet la remise en question par les économistes latino-américains du mécanisme de l’économie classique avec leurs principes standards de laisser-faire et de spécialisation agricole. C’est dans ce contexte que nait l’approche structuraliste qui voit dans l’industrialisation par substitution d’importations la clé du développement. Le groupe d’économistes latinoaméricains de la CEPAL (commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes), réunis autour de Raoul Prebrish, alors à la tête de la Banque centrale d’Argentine, considèrent que les économies en développement ont des faiblesses structurelles héritées de leur passé colonial et entretenu par le commerce international. Ainsi les pays qui recherchent le développement devraient s’émanciper de leur dépendance vis-à-vis de la demande étrangère d’exportation primaire comme moteur de croissance et stimuler l’expansion de leur secteur industriel national. Le but est de permettre un rattrapage du retard technique par rapport aux pays développés et d’effectuer un rééquilibrage de l’activité économique au profit des secteurs productifs. Ici, les priorités données au productivisme et aux « industries industrialisantes » font disparaitre les préoccupations environnementales. Simultanément, au lendemain de la seconde guerre mondiale, les économistes occidentaux sont préoccupés par l’urgence de promouvoir le développement économique dans les régions sous-développées pour favoriser le maintien de la stabilité internationale et contenir l’expansion du communisme. La vision occidentale exprime que tous les pays sont appelés à connaitre le même processus de développement économique, indépendamment de cultures, d’histoire et de contexte nationaux fort différents : certains ont une avance, d’autres ont un retard, mais tous empruntent la voie du développement. Le sous-développement est imputé à des facteurs endogènes, tels des institutions inadaptés et un taux d’épargne trop faible en raison du bas revenu.

Economie environnementale et développement durable

                      Le concept de développement durable est apparu dans la terminologie de la politique internationale depuis la Commission « Brundtland » en 1987 et a été propulsé au centre des attentions du monde par l’intermédiaire des sommets mondiaux : sommet de la Terre de Rio au Brésil en 1992 et le sommet sur le développement soutenable de Johannesburg à l’Afrique du Sud en 2002. Il vise à la «satisfaction des besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs ». La soutenabilité est le maintien d’une capacité constante de la société à produire du bien-être c’est à dire du développement durable. Les besoins des générations futures sont satisfaits par le maintien du stock de capital disponible qui convient de maintenir dans le temps. En plus des deux branches de l’économie environnementale au sens large que sont l’économie des ressources naturelles et l’économie de l’environnement, et qui appliquent toutes deux les méthodes d’analyse économique néo-classique à des problèmes d’environnement, une troisième branche, l’économie écologique, a vu le jour à la fin des années quatre-vingt. Cette discipline part du principe que l’environnement ne peut qu’être étudié de manière interdisciplinaire entre l’économie et les sciences naturelles (essentiellement l’écologie et la thermodynamique). Le cadre d’analyse dépasse celui de l’économie néo-classique puisque le système économique est maintenant perçu comme faisant partie d’un système plus large, la terre. Cela ne remet pas en cause toute l’économie de l’environnement et l’économie des ressources naturelles mais seulement sa mise en perspective. Cela signifie donc que le développement durable peut être analysé – économiquement – de manière plus économique ou plus écologique en fonction de son appartenance à l’une ou l’autre des deux grandes écoles.

Un renouvellement de la prise de conscience

                Le rapport Stern sur les implications économiques du changement climatique a estimé en 2006 que les coûts résultant des dommages liés à ce phénomène d’ici 2050 pourraient représenter entre 5 et 20 % du PIB mondial, tandis que ceux que les systèmes économiques devraient supporter pour lutter efficacement contre l’effet de serre n’en représenteraient qu’1%. Dans le même principe, vers la fin de l’année 2014, la Commission mondiale sur l’économie et le climat, présidée par l’ancien président mexicain Felipe Calderon et dont la vice-présidence est assurée par Nicholas Stern, a publié un rapport sur la nouvelle économie climatique (« Une meilleure croissance, un meilleur climat »). Celui-ci met en avant le fait que le potentiel d’innovation est immense et que les quinze prochaines années d’investissement seront donc déterminantes. Alors que des avancées technologiques rapides continueront à changer les entreprises et les modes de vie et qu’un milliard de personnes supplémentaires viendront habiter dans les villes, ces quinze années décideront de l’avenir du système climatique mondial. Dans cette situation, des initiatives sectorielles complémentaires ont vu le jour (par exemple sur l’énergie, les forêts, les transports ou encore l’agriculture) afin de donner une nouvelle dimension à la lutte contre le dérèglement climatique. Elles viennent en soutien aux négociations onusiennes, en étant plus ancrées dans la réalité. Le Sommet sur le climat organisé par le Secrétaire général des Nations unies à New York le 23 septembre 2014 a permis de mettre en relief la forte mobilisation des différents acteurs et le souhait de poursuivre et d’amplifier cette dynamique. De nombreuses initiatives sectorielles ont ainsi pu être conçues ou réunies.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: CONCEPT ET ETET DE L’ART
CHAPITRE 1 : Le développement et la croissance
I. La question de la croissance
1. L’ancienne théorie de la croissance
a. Les classiques
b. Les keynésiens
c. Les nouveaux classiques
2. La nouvelle théorie de la croissance
a. Importance de l’ « idée » sur la croissance économique
b. Rôle de l’accumulation des connaissances
c. Rôle du capital humain
d. Rôle de la recherche-développement
II. La question du développement
1. Origine de l’économie du développement
2. L’extension des théories de développement
CHAPITRE 2: Le développement durable
I. Origine du développement durable
1. L’apparition de la considération de l’environnement dans l’économie
2. Le club de Rome
3. La conférence de Stockholm
II. Analyse contemporaine et développement durable
1. Economie environnementale et développement durable
2. Débat conceptuel : soutenabilité forte et soutenabilité faible
a. La soutenabilité faible
b. La soutenabilité forte
3. Les questions sur la valorisation
a. Valorisation du futur : actualisation
b. Valorisation des biens environnementaux : le capital naturel
c. Valorisation du bien-être et de la croissance économique
4. Tendre vers la soutenabilité
PARTIE II : analyse des positions des pays développées et es pays en voie de développement vis-à-vis du développement durable
CHAPITRE 1 : Du développement durable aux conventions sur le climat et la biodiversité
I. Les divergences entre pays du Nord et pays du Sud
1. Le contexte général
2. L’opposition entre pays en développement et pays développés
II. Les conventions sur le climat et la biodiversité : la position des différents acteurs dans les débuts des négociations
1. La convention sur le climat
2. La convention sur la diversité biologique
CHAPITRE 2 : L’actualité des conventions sur le climat et de la biodiversité
I. Vers un renouveau des relations internationales
1. Un nouveau contexte mondial
2. Un renouvellement de la prise de conscience
II. Les nouvelles positions des pays à la suite des conférences internationaux COP21 et COP22
1. Un nouvel accord entre les pays du Sud et pays du Nord
2. La continuité des accords
3. Les perspectives à venir
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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