Le développement économique
La croissance et le développement économique
La mondialisation a été un facteur important pour la relance des débats et des analyses théoriques. Elle bouscule les habitudes de pensée dans les pays développés comme dans les pays sous-développés. Elle interroge les chercheurs sur ses effets à la fois dans les pays industrialisés et les pays du Tiers Monde (compétition internationale, délocalisation, circulation des facteurs de production…) et redessine les relations et les enjeux (alliance du capital international et du capital financier, conflits pour certaines catégories sociales comme les salariés, ou les agriculteurs mis en danger par la concurrence sur les marchés agricoles…) Par ailleurs la mondialisation a exacerbé, tout au moins en Europe, mais aussi dans beaucoup de pays du Sud les inégalités territoriales de développement internes aux pays. C’est ainsi que des phénomènes comme le développement inégal qui était perçus jusqu’alors comme relevant plutôt des différences entre pays industrialisés et pays du Tiers Monde ont pénétré les espaces ruraux des pays industrialisés.
Le sous-développement n’existe pas seulement dans le Tiers Monde, il pénètre aussi un certain nombre d’espaces des pays du Nord. La nécessité de donner la priorité aux problèmes d’environnement constitue le deuxième phénomène majeur de ces quinze dernières années. Il contribue largement à poser dans les pays industrialisés des problèmes de gestion des ressources qui remettent en cause le modèle de développement. Le débat sur le développement n’est donc plus restreint aux seuls pays sous-développés qui voient leur modèle de développement atteindre ses limites. Par ailleurs, les économies des pays développés connaissent depuis les années 80 des problèmes persistants comme le chômage, qui s’accompagne parfois du développement de l’économie informelle ou de la pluriactivité, phénomènes qui étaient jusqu’alors surtout présents dans les pays sousdéveloppés. Aujourd’hui, face à la persistance de la pauvreté et l’accroissement des inégalités, la question du développement économique et plus particulièrement le problème de sa durabilité se pose avec acuité. En effet le concept de durabilité suscite l’intérêt depuis la décennie 1980, il constitue un objectif mondial pour la majorité des institutions internationale. Le développement économique met, aujourd’hui, en avant la lutte contre la pauvreté et ce pour l’ensemble des pays pauvres. Or, la lutte contre la pauvreté ne signifie pas uniquement la réduction des inégalités mais aussi une croissance économique qui doit répondre aux conditions de développement économique.
Il est donc question d’une croissance qui prend en considération l’aspect humain dans toutes ses dimensions économique, sociale et éthique. Une croissance qui devrait permettre de réduire les disparités dans le temps (autrement entre générations) et celles spatiales et régionales, au sein d’un même pays et entre les pays du Nord et ceux du Sud. C’est ainsi que l’économie du développement doit traiter de nouvelles interrogations qui intéressent à la fois les pays développés et les pays sous-développés. Elle doit le faire d’autant plus que les échecs des politiques néo-libérales, comme les politiques d’ajustement structurel, est maintenant admis jusque dans les sphères les plus officielles des institutions dites « de développement » comme la Banque Mondiale et le FMI. De nouvelles interrogations et de nouvelles politiques doivent être imaginées. Elles ne peuvent l’être que si elles sont fondées sur une analyse solide de la réalité1.
la croissance économique
La croissance économique est l’un des phénomènes les plus passionnants de la science économique, car elle permet d’expliquer non seulement le processus d’enrichissement des nations mais aussi d’expliquer les disparités de niveau de vie entre pays riches et pauvres. Etant donné que tous les hommes aspirent au mieux-être et que les performances économiques débouchent sur des revenus accrus et des plus grandes possibilités de consommation, la réalisation de la croissance économique constitue un objectif majeur de la politique économique et des politiques de développement des pays. Dans le présent cours, nous parlerons du phénomène de la croissance économique, de ses différents contours, des problèmes ou questions qu’elle soulève, et plus particulièrement des différentes théories proposées par les économistes pour rendre compte de son déroulement. Aussi, nous parlerons de l’hypothèse de convergence des économies du monde vers un même niveau de vie ou de revenu. Il convient d’ores et déjà de noter que les théories de la croissance ont connu trois grandes phases de développement. Les post-keynésiens Harrod et Domar sont les fondateurs de la macro dynamique en ce qu’ils sont les premiers à avoir proposé un modèle qui cherche les possibilités d’une croissance équilibrée. Leurs travaux ont consisté à un prolongement – dans le long terme – de l’analyse de Keynes sur l’instabilité des économies de marché.
Domar a montré que l’investissement était nécessaire pour qu’une économie croisse et qu’il exerçait une double influence sur l’économie. Par son aspect demande ou par le mécanisme du multiplicateur, il modifie le revenu national et la demande globale. Au même moment, il accroît par son aspect offre la capacité de production de l’économie. Dans ces conditions, la croissance sera qualifiée d’équilibrée, lorsque la croissance de l’offre est égale à la croissance de la demande. En introduisant les anticipations dans la détermination de l’investissement, il est arrivé à la conclusion que la relation déterminant le taux de croissance est instable. Harrod a montré que la croissance économique de plein-emploi est par nature instable, c’està- dire qu’elle ne peut être que le fruit du hasard ou d’interventions stabilisatrices de l’Etat grâce aux instruments monétaires et budgétaires. Ceci parce que l’égalité nécessaire entre le taux de croissance effectif, le taux de croissance garanti (nécessaire pour que l’égalité entre l’épargne et l’investissent soit vérifiée) et le taux naturel ne peut se faire que sur le fil du rasoir.
A la suite des performances réalisées par les pays de l’OCDE après la seconde guerre mondiale, les économistes se sont interrogés sur la possibilité de ne plus rencontrer des profonds retournements de conjoncture. En effet, après que les économies les plus développées du monde aient été secouées par la grande crise des années 1930 et que la deuxième guerre mondiale ait ravagé plusieurs d’entre elles, il a paru quelque peu étonnant de voir ces pays renouer assez rapidement avec une forte croissance économique : 5.%. Les analystes, particulièrement Solow et Swan ont remis en cause le principe de l’instabilité de la croissance de plein-emploi de Roy Forbes Harrod et se sont proposés de mettre en évidence les déterminants de la croissance et de caractériser son comportement dans le temps. Ils ont montré que dans le long terme, seul le progrès technique est le seul déterminant de la croissance des revenus individuels. De tous les modèles suggérés dans les années 1950-1960 pour rendre compte du processus de croissance, c’est celui de Solow [1956] qui a reçu les plus grandes lettres de noblesse. Il constitue le point de départ de presque toutes les analyses car la plupart des modèles se comprennent bien par lui, même ceux qui semblent s’en écarter considérablement1. Le principal reproche adressé au modèle de Solow est celui de traiter le progrès technique comme une grandeur exogène. C’est ainsi que les nouvelles théories de la croissance qui se proposent de remettre en cause l’idée d’un progrès technique exogène ont vu le jour dans les années 1980.
A dire le vrai, les tentatives d’endogénéisation du progrès technique ne remontent pas aux années 1980, car Kaldor [1957] et Arrow [1962] s’étaient déjà intéressés à cette avancée théorique. Un des aspects essentiels des théories de la croissance endogène est l’hypothèse de rendement constant du capital. La première démarche théorique fut d’abandonner définitivement l’hypothèse des rendements décroissants du capital retenue par Solow. Le capital est alors perçu comme « l’ensemble exhaustif des facteurs de production susceptibles d’être accumulés », aussi bien le capital humain que le stock de connaissances. De plus, le renouveau des théories de la croissance repose sur une nouvelle façon de considérer l’origine et le rôle du progrès technique, qui n’est plus exogène, mais bien au contraire une variable qui renvoie à des comportements et des grandeurs macroéconomiques. Les premiers travaux sur la croissance endogène sont ceux de Paul Romer 2et de Robert Lucas.
L’ambition de leurs recherches était de rendre compte du caractère auto-entretenu de la croissance et du progrès technologique qui, dans les théories traditionnelles, était considéré comme une grandeur exogène ou une manne qui tombait du ciel. A la suite de Romer [1986], certains analystes ont cherché le moteur de la croissance dans le phénomène d’apprentissage par la pratique (learning by doing). Une deuxième voie de recherche a été ouverte par Lucas [1988], et a privilégié le processus d’accumulation de capital humain au sein du système éducatif des pays. Romer [1990] et Aghion-Howitt [1992] ont – par la suite – fait du progrès technique un stock d’innovations, produit d’une activité volontaire de recherche et développement (R&D). Barro [1990] a ouvert la voie à une autre piste de recherche : il a fait des dépenses publiques un déterminant de la productivité de l’économie.
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Table des matières
Résumé Table de matières
Liste des tableaux et figures
Introduction générale
Chapitre 01 : la croissance et le développement économique
Introduction du chapitre
Section 1 : la croissance économique Quelques notions liminaires
La nature et le rythme de la croissance
Variables clé de la croissance économique
La composition du PIB
Faits stylises de la croissance
Les modèles théoriques de la croissance économique
La Bref historique des théories de la croissance
Les théories de la croissance exogène
Les nouvelles théories de la croissance endogène
Section Ⅱ : Le développement économique
I.Quelques notions liminaires
1.Définir le développement et sous-développement
2.Histoire des théories du développement
3.Les grandes familles de théories du développement
4.Le contexte historique de naissance des théories du développement
II.Les modèles théoriques du développement économique
1.Les théories du rattrapage
2.Le développement par la lutte contre la pauvreté
3.Les ajustements structurels / ajustements par le commerce
4.Théorie de la gouvernance
5.Les théories du développement durable
6.Les théories du post-développement
Conclusion du chapitre
Chapitre 02: Les investissements directs étrangers et l’ouverture économique
Introduction du chapitre
Section : la mondialisation et les firmes multiples nationales
I.La mondialisation
1.Quelques notions liminaires
2.Les défis et les facteurs dynamiques de la mondialisation
3.les effets supposés positifs et Les différents aspects de la mondialisation
II.Les firmes multiples nationales
1.Quelques notions liminaires
2.Les stratégies des firmes multiples nationales
3.Les objectifs et les effets des firmes multiples nationales
Section Ⅱ : l’ouverture et les investissements directs étrangers
I.La politique d’ouverture
1.La politique économique
2.Principaux indicateurs et déterminants de la politique d’ouverture
II.Les investissements directs étrangers
1.Quelques notions liminaires
2.Les principales théories explicatives des I.D.E
3.Les stratégies des Investissements Directs Etrangers
Conclusion du chapitre
Chapitre 03: L’ouverture et le développement économique en Algérie
Introduction du chapitre
Section : l’ouverture et la croissance économique dans le monde
I.Le rôle de l’ouverture dans la croissance économique
1.L’ouverture et la croissance économique
2.Les investissements directs étrangers et son effet sur la croissance économique (une revue de la littérature)
II.Les expériences de l’ouverture dans le monde
1.Echec de la libéralisation : Thaïlande et expériences similaires
2.Libéralisation contrôlée : Chine et expériences similaires
3.Evolutions des investissements directs internationaux
Section Ⅱ : l’ouverture et le développement économique en Algérie
I.La politique Algérienne envers l’ouverture économique
1.Le programme d’ajustement structurel 1994-1998
2.Le plan de la relance Économique « PRE » 1999-2005
3.Les accords d’association EURO-MED
Le Programme de développement quinquennal 2010-2014
I.Les tendances des investissements directs étrangers en Algérie
1.L’évolution des investissements directs étrangers en Algérie
2.L’évolution des IDE dans les pays M.A.T (Revue statistique)
3.Le contexte macroéconomique algérien
Conclusion du chapitre
Chapitre 04 : l’impact de l’ouverture sur la croissance économique Algérienne :
Étude économétrique
Introduction du chapitre
Section : les travaux empiriques
I.Littérature sur l’ouverture
1.Les analyses théoriques
2.Quelques études empiriques récentes
II.Littérature sur les IDE
1.Etudes et résultats dans les pays en développement
2.Etudes et résultats dans la méditerranée
3.Les analyses de causalité IDE – Croissance
Section Ⅱ: l’ouverture et la croissance économique en Algérie ;analyse empirique
I.Principaux déterminants de l’ouverture économique : Estimation Econométrique
1.Modélisation d’une série temporelle
2.Error! Bookmark not defined.
3.L’estimation économétrique du modèle
4.L’analyse économétrique des résultats
5.Interprétation et discussion des résultats économétriques
II.le rôle de l’ouverture à travers les IDE dans la croissance ; estimation économétrique
1.La présentation du modèle empirique
2.L’estimation économétrique du modèle
3.L’analyse économétrique des résultats
4.Interprétation et discussion des résultats économétriques
Conclusion du chapitre
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe
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