LE DEVELOPPEMENT DURABLE : SEULE OPTION POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
La coopération mondiale devient nécessaire pour faire face aux nombreux problèmes environnementaux parmi lesquels, ceux qui nous touchent le plus, le réchauffement climatique et la destruction de la couche d’ozone. Aucun état ne peut prétendre les résoudre tout seul. Les scientifiques conscients de la dégradation de l’environnement ont exercé une pression continue sur les responsables politiques des pays industrialisés pollueurs. Cette pression a conduit à la mobilisation de la communauté internationale qui, par le biais de l’organisation des nations unies, a adopté des résolutions et organisé des conférences internationales qui ont abouti au concept du développement durable.
Définition du développement durable
La définition la plus citée est celle extraite du rapport dit «Rapport Brundtland», connu sous l’intitulé «Notre avenir à tous» publié en 1987 par une commission internationale pour l’environnement et le développement.
Enoncé de la définition: » Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion :
• le concept de «besoins», et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité.
• L’idée des «limitations» que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » .
Une autre définition commune, reprise régulièrement, consiste en une représentation géométrique du développement durable en trois sphères d’égale importance qui s’entrecroisent : l’une économique, l’autre sociale et la troisième environnementale. François Besancenot, auteur d’un livre consacré au développement durable, explique les liens qui unissent ces différentes sphères : l’équitable, le vivable, le viable, et le durable.
– L’équitable représente les liens entre les sphères sociale et économique. Il exprime l’impossibilité pour le développement économique de se concevoir aujourd’hui et demain s’il ne prend pas en compte le progrès social et la lutte contre les inégalités. Pour cela, il convient d’œuvrer pour une répartition équitable des richesses.
– Le vivable s’obtient à condition que l’environnement satisfasse les besoins des sociétés et que celles-ci respectent l’environnement.
– Le viable implique que les réserves en ressources naturelles se maintiennent, et donc que l’économie cherche à renouveler ces mêmes ressources pour les préserver.
– La durabilité fait la synthèse des critères précédemment cités. Seule la présence de l’équitable, du vivable et du viable, agissant de manière harmonieuse, garantira la durabilité.
Genèse du développement durable
L’expression « Développement durable » est le nom d’un concept c’est-à-dire une idée dont la genèse est passée par trois étapes :
– Celle des années 1970
C’est l’étape de la prise de conscience du problème par les scientifiques, prise de conscience concrétisée lors de la conférence de Stockholm sur l’environnement en 1972 et les travaux du Club de Rome juste après, par la publication de leur ouvrage « Halte à la croissance ».
– Celle des années 1980
C’est l’étape qui a vu naitre la prise de conscience des organismes internationaux notamment l’organisation des nations unies avec le lancement des programmes: Plan des Nations Unis pour le Développement (PNUD) et Plan des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). C’est précisément en 1987 qu’est né le concept du développement durable et présenté sous la forme d’un rapport conçu par une commission mondiale sur l’environnement et le développement sous la direction de Mme Gro Harlem Brundtland (rapport Brundtland).
– Celle des années 1990
Celle-ci est cruciale puisque c’est celle de la diffusion et de la sensibilisation des gouvernements et élus locaux du concept. En un mot, c’est celle du passage du concept à l’application même. Cette étape est marquée par la tenue de la conférence de Rio de Janeiro en 1992, à laquelle aient participé 140 chefs d’état.
Cet aperçu sur le développement durable peut suffire, nous semble-t-il, pour souligner le caractère planétaire et l’importance qu’il revêt, mais, aussi et surtout, les engagements que notre pays doit honorer envers la communauté internationale. L’Algérie a ratifié plusieurs accords mondiaux concernant le développement durable et la protection de l’environnement; elle doit donc appliquer le contenu de ces accords à l’échelle nationale et locale. C’est dans ce cadre que sont nés plusieurs organismes et conçus plusieurs textes régissant: la protection de l’environnement, du littoral, des forêts, des espaces verts, du patrimoine, la maitrise de l’énergie, les énergies renouvelables, la gestion des déchets, etc.
L’EFFICACITE ENERGETIQUE DANS LE BATIMENT : UNE CONDITION ESSENTIELLE A LA CONCRETISATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Le rapport entre le développement durable et l’efficacité énergétique
Le développement durable vise la mise à la disposition du plus grand nombre d’individus et d’une manière équitable des ressources naturelles nécessaires au développement économique et social dans le respect de l’environnement. Néanmoins, ces ressources doivent être exploitées rationnellement afin de préserver les potentialités du développement pour les générations futures. Et parmi ces ressources, les sources énergétiques constituent un moyen indispensable au développement économique (industrie, transport, communication, agriculture, etc.) et social (santé, éducation, logement, confort domestique, etc.). Les sources d’énergie les plus utilisées sont les énergies fossiles. Elles assurent plus de 80% de la fourniture mondiale en énergie. Le mode et l’organisation de leur exploitation s’avèrent en opposition avec l’esprit du développement durable; vus les risques et menaces qui pèsent sur le développement global de l’humanité.
– Le risque d’épuisement
Les énergies fossiles proviennent de la décomposition progressive sous hautes pression et température des végétaux et des animaux durant des millions d’années. Cette origine implique que la quantité disponible est limitée, car leur taux de renouvellement est trop long par rapport au rythme de leur consommation. Les énergies fossiles sont aujourd’hui menacées par l’épuisement après seulement un siècle et demi d’exploitation intensive. La figure ci-dessous illustre l’évolution de la production d’énergie primaire sur une période de 60 ans (1970- 2030), où il apparait clairement que cette production a doublé au cours de ces trois décennies, et qu’elle va augmenter de 50% dans le quart du siècle à venir. Les tensions sur les approvisionnements conduisent à une instabilité des prix et des conflits politiques entre les pays.
– Les atteintes à la santé de l’Homme.
La combustion des énergies fossiles entraine la pollution de l’air dans les villes et les zones industrielles. Des teneurs élevées de polluants favorisent les réactions photochimiques qui se produisent en présence d’un rayonnement solaire important, donc principalement pendant l’été. Ces réactions conduisent à la formation de composés oxydants, comme l’ozone, irritants et nocifs à respirer notamment chez les personnes fragiles (enfants, personnes âgées ou souffrant d’insuffisance respiratoire). Les particules les plus fines, dont le diamètre est compris entre 0.01µ et 0.1 µ, sont les plus dangereuses. Elles pénètrent profondément dans les alvéoles pulmonaires, dans lesquels elles ne sont éliminées que lentement à condition que l’exposition à la pollution ne soit pas permanente.
– Les atteintes à l’environnement.
La combustion des énergies fossiles augmente la teneur des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, surtout le CO2. Les gaz à effet de serre sont responsables du réchauffement climatique observé depuis la révolution industrielle. Le réchauffement climatique a de multiples conséquences physiques et biologiques (le recul des banquises polaires, la montée régulière du niveau des mers; l’immersion des régions côtières, la multiplication des épisodes de canicule et de sécheresse, la désertification, les incendies de forêts, Les cyclones, les pluies torrentielles, etc). Ces conséquences ont des prolongements sociaux (famines, migrations massives, maladies, conflits, etc.).
Le plus inquiétant dans le réchauffement climatique est:
– son rythme accéléré, jamais connu auparavant,
– son caractère global, les menaces ne connaissent pas de frontières, car il s’agit d’atteintes globales face auxquelles on se trouve démunie si on ne dispose pas d’outils d’action tout aussi globaux que la menace. Personne n’est à l’abri des effets pouvant se propager à l’échelle du monde entier
– ses conséquences imprévisibles qui se manifestent par des atteintes apparemment lointaines dans le temps et dans l’espace.
Si sur l’épuisement des énergies fossiles, les réserves permettent de poursuivre leur consommation jusqu’à la fin de ce siècle, sur les conséquences du réchauffement climatique, la réduction urgente des émissions des gaz à effet de serre par une réduction significative de la consommation des énergies fossiles est plus que nécessaire. Dans ce sens, la conférence mondiale sur les changements climatiques tenue en Décembre 2015 à Paris a rassemblé plus de 195 pays entre producteurs d’énergies fossiles, gros consommateurs et pollueurs et victimes du changement climatique. La conférence est conclut par un accord sur la nécessite de la réduction urgente des émissions des gaz à effet de serre par l’investissement dans l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. Cet accord rentrera en vigueur d’ici 2020. L’efficacité énergétique se réfère à la réduction de la consommation d’énergie sans toutefois provoquer une diminution du niveau du confort ou de la qualité de service dans le bâtiment, et la qualité et la quantité de la production dans l’établissement industriel. Les énergies renouvelables trouvent leur source dans le soleil et dans la chaleur des profondeurs de la terre. Elles sont également appelées « les énergies nouvelles ». Mais, il s’agit en réalité des énergies que l’homme utilisait depuis très longtemps, elles ont été largement améliorées au plan du rendement et de la facilité d’utilisation pour suffire à l’ampleur de nos besoins. Contrairement aux énergies fossiles, les énergies renouvelables sont inépuisables, et leur consommation ne nuit pas à l’environnement.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I- Introduction
II- Problématique
III- Hypothèse
IV- Objectifs
V- Méthode d’approche
VI- Contraintes rencontrées
VII- Structure du mémoire
PREMIER CHAPITRE DEVELOPPEMENT DURABLE ET EFFICACITE ENERGETIQUE DANS LE BATIMENT
Introduction
1. Le développement durable : seule option pour la protection de l’environnement
1.1. Définition du développement durable
1.2. Genèse du développement durable
2. L’efficacité énergétique dans le bâtiment : une condition essentielle à la concrétisation du développement durable
2.1. Le rapport entre le développement durable et l’efficacité énergétique
2.2. La consommation de l’énergie en Algérie
2.3. Les intérêts de l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment
2.4. Les mesures appropriées à l’amélioration du confort thermique pour réduire la consommation de l’énergie dans le bâtiment
Conclusion
DEUXIEME CHAPITRE CLIMAT ET CONFORT THERMIQUE
Introduction
1. Eléments de climatologie
1.1. Notions sur le climat
1.1.1. Le rayonnement solaire
1.1.2. La température de l’air
1.1.3. Le vent
1.1.4. L’humidité de l’air
1.2. Notions sur le microclimat
1.2.1. La nature du sol
1.2.2. L’altitude et le relief
1.2.3. Le climat en milieu urbain
1.3. Ensoleillement
1.3.1. La détermination de la position du soleil
1.3.2. Le diagramme solaire polaire
2. Confort thermique
2.1. Paramètres déterminants le confort thermique
2.1.1. La température de l’air ambiant
2.1.2. La température des parois
2.1.3. L’humidité relative de l’air
2.1.4. Le mouvement de l’air
2.1.5. Le métabolisme énergétique humain
2.1.6. Les vêtements
2.1.7. Les facteurs psychologiques et culturels
2.2. Les outils d’aide à la conception bioclimatique
2.2.1. Le diagramme bioclimatique du bâtiment
2.2.2. Les tables de Mahoney
Conclusion
TROISIEME CHAPITRE LES EFFETS DE L’ORIENTATION DU BATIMENT SUR LE CONFORT THERMIQUE
Introduction
1. Considérations climatologiques affectant le choix de l’orientation
2. Ensoleillement des façades
2.1. Intensité du rayonnement solaire sur une surface
2.2. Effet de l’orientation d’une surface sur l’intensité du rayonnement solaire reçu
2.3. Conditions de l’efficience de l’ensoleillement
2.3.1. Rôle des couleurs des surfaces externes
2.3.2. Rôle des propriétés thermiques des matériaux de construction
2.3.3. Rôle des protections solaires
2.4. L’inertie thermique
2.5. L’isolation thermique
2.5.1. Modes de déperditions de chaleur
2.5.2. Nature de l’isolant
2.5.3. Emplacement de l’isolant
2.5.4. Cas particulier des ponts thermiques
2.6. Les protections solaires
2.6.1. Les protections solaires fixes
2.6.2. Les protections solaires réglables
2.6.3. Les éléments architecturaux
2.6.4. La végétation
2.6.5. L’indicateur d’occultation solaire
3. Vent et ventilation naturelle
3.1. Définition et rôle du vent et de la ventilation
3.2. Mécanismes physiques de la ventilation
3.2.1. Le thermosiphon
3.2.2. La force du vent
3.3. Maitrise de la distribution de la vitesse de l’air à l’intérieur
3.4. La ventilation nocturne
4. La disposition des pièces selon leurs besoins thermiques
Conclusion
QUATRIEME CHAPITRE LE LOGEMENT SOCIAL: UN LEVIER POUR L’EFFICACITE ENERGETIQUE
Introduction
1. L’état de l’efficacité énergétique dans le logement
1.1. Cadre réglementaire et législatif de l’efficacité énergétique
1.1.1. Les lois
1.1.2. Les documents techniques réglementaires (DTR)
1.2. Aperçu sur les politiques du logement
2. Le logement social et l’efficacité énergétique
2.1. Définition du logement social et ses formules
2.2. Les intérêts de l’efficacité énergétique dans le logement social
3. ECOBAT : un programme pilote de logements sociaux économes en énergie
CONCLUSION GENERALE