Le milieu du XXème siècle est le théâtre de l’essor spectaculaire de certains pays, mais aussi une période successive de croissance et récession, et a fait naître la « notion du développement durable » qui semble aujourd’hui atteindre son paroxysme. La conciliation de la protection de l’environnement et la croissance est devenue un thème majeur de la réflexion et de l’action. En effet si la théorie économique de la croissance a fait ses premiers pas, vers les années 50, la plupart des pays se trouvent encore en mal de croissance, en sousdéveloppement.
L’irruption de l’économie de l’environnement trouve ses racines dans l’économie des ressources naturelles, avec l’ampleur de divers sinistres résultant directement de défaillances ou du fonctionnement même du système de production. L’économie de l’environnement désigne les moyens pour gérer les rejets, la pollution ou la nuisance qu’entrainent les activités économiques, et l’économie des ressources s’intéresse à l’extraction des ressources et aux incidences de l’activité sociale économique sur la reproduction des ressources naturelles. La protection de l’environnement, selon Laurent Kenigswald [2002], prend la place d’un moyen de croissance donc de développement. Des services environnementaux se sont alors vus propulsés si bien qu’ils sont déjà, ou deviennent, incontournables : approvisionnement en ressources naturelles, régulation climatique, services culturels. Et des services d’appui font – progressivement — partie intégrante du quotidien. Les ressources naturelles, l’environnement représentent un moyen particulier pour atteindre la croissance.
L’écologie est ainsi devenue un thème nouveau de l’économie, la raréfaction des biens environnementaux induits subrepticement à leur protection. Cependant, des conceptions sur la protection de l’environnement revêtent une divergence. D’une part, certains théoriciens admettent cette conception, et d’autre part certains s’y opposent. En effet, la protection de l’environnement à Madagascar, un luxe pour les pays riches, s’est vue progressivement mise en place : protection des aires protégées, des protocoles pour la biodiversité, ratification des conventions internationales qui sont dictées par les bailleurs de fonds traditionnels… Ce qui octroie à la protection de l’environnement une place prioritaire dans les politiques de développement. Alors que l’exploitation des ressources naturelles par la population ou par les grandes entreprises est source de revenu donc de croissance. Bien que Madagascar soit légèrement en retard en matière de croissance économique, il s’avère intéressant d’examiner si la protection de l’environnement, au nom du développement durable, entrave à la croissance. Compte tenu de ses potentialités qu’offre la nature.
Le développement durable, jalon de la théorie économique
L’industrialisation, où les matières premières dépendent des ressources naturelles, a permis une longue période de croissance économique. Tant de théoriciens ont alors élaboré des théories pour expliquer ce phénomène. Alors que nombre de pays du Sud ont opté pour un modèle de croissance comme celle des pays du Nord, le terme développement durable apparaît. Puisque les chocs pétroliers ont conduit les pays riches à avoir conscience du facteur limitatif de la croissance, la préservation de l’environnement est désormais une préoccupation dominante. La question brûlante jusqu’à aujourd’hui est alors : faut-il refuser désormais le droit au développement aux pays du Sud au nom de la protection de l’environnement ? Pour mener cette étude, il convient de faire un soubassement théorique des différents thèmes à exploiter, d’observer leurs origines afin de voir les possibilités de liens entre ces derniers, c’est ce qui sera entamé dans la première partie.
Les grands thèmes de la théorie économique
« Le développement est l’objectif et la croissance en est le moyen » . Dans cette première section, nous analyserons les modèles de croissance et de développement que les pays du Sud tendent à imiter. Le premier paragraphe s’articulera autour de deux points : un survol des définitions et une revue de la littérature des anciennes et nouvelles théories de la croissance. Le second paragraphe discutera d’une approche par l’objet « le développement » et d’un renouveau théorique.
Les principales théories de la croissance de longue période
« Celui qui croit qu’une croissance infinie est possible dans un monde fini est un fou… ou un économiste ». (Kenneth Boulding) La croissance économique est, depuis longtemps, une des principales questions de recherche des économistes. J. Tobin, prix Nobel d’économie en 1981, a dit que : « le problème de la croissance n’a rien de neuf : les économistes ont toujours tenté de comparer présent et avenir ». Néanmoins, les raisons qui les ont poussés à étudier cela n’ont pas toujours été les mêmes.
Une rapide définition
La croissance économique est un concept polysémique. Elle est limitée à des critères uniquement quantitatifs. Pour Perroux F, la croissance est « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels » Perroux F, et Kuznets ajoute que « la croissance est essentiellement un phénomène quantitatif. A cet effet, on peut définir la croissance économique d’une nation comme un accroissement durable de la population et du produit par tête ». Quant à Schumpeter, la croissance est « un processus de destruction créatrice qui révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique en détruisant continuellement des éléments neufs».
Ces définitions sont valables selon le contexte. En effet, avant la révolution industrielle anglaise, la croissance économique est un phénomène inconnu. Il faut attendre les années cinquante pour comprendre ce phénomène. La théorie économique vise à définir les mécanismes susceptibles de conduire à une croissance assurant le plein-emploi. Deux familles de théorie bien distinctes ont été émises jusqu’à maintenant, selon un contexte différent : pendant une période de croissance où les théories tendent à expliquer la croissance et pendant la récession où l’objectif des théories était de découvrir les facteurs de croissance. De ces considérations se dégagent les deux volets suivants :
• les anciennes théories de la croissance
• la nouvelle théorie de la croissance
Les anciennes théories de la croissance
« Si l’investissement augmente la capacité de production et crée du revenu, quelle doit être l’étendue de la somme à investir ou quel doit être son taux de croissance de manière à rendre l’augmentation du revenu égale à celle de la capacité de production? Une équation ne pourrait-elle être établie dont le premier terme serait l’accroissement (ou le taux d’accroissement) de la capacité de production et le second, celui du revenu et dont la solution donnerait le taux de croissance requis ? ». Evsey Domar, Capital Expansion Rate of Growth an Employment .
La spécificité de ce premier point est de présenter les caractéristiques de la croissance, dans le sens où cette théorie a été élaborée dans un contexte d’expansion. Pour les anciens théoriciens de la croissance, deux idées divergent sur l’objet « la croissance». Les néo-classiques avancent que, c’est la flexibilité des techniques de production qui permet d’atteindre le plein emploi. Quant aux «postkeynésiens » cette flexibilité est due par contre à l’impact des variations de la répartition des revenus sur le taux d’épargne.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: CONCEPT ET ETAT DE L’ART
Chapitre I : Le développement durable, jalon de la théorie économique
Section 1 : Les grands thèmes de la théorie économique
Section 2 : Archéologie du terme « développement durable »
Chapitre II : analyse critique
Section 1 : réflexion critique sur les approches du développement durable
Section 2 : avis personnel
PARTIE II : CONFRONTATION DES THEORIES AUX REALITES DU TERRAIN
Chapitre III : Approche empirique
Section 1 : essai de modélisation économétrique
Section 2: Rio Tinto Q.M.M
Chapitre IV : Discussions et recommandations
Section 1 : DISCUSSIONS
Section 2 : essai de recommandation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
ANNEXES