Le développement du sujet masochiste freudien – concordances avec severin

La « perversion » : problèmes de terminologie et définitions contemporaines

Classifications contemporaines

Qu’en est-il de la classification contemporaine des déviances sexuelles ? Celle-ci semble rester conforme à celle du 19 ème siècle sur la forme. En effet, s’il existe de nombreuses et nouvelles classifications actuellement, beaucoup s’inspirent de la classification faite entre perversion de but et perversion d’objet, que nous avons évoquée plus tôt. Cependant, le fond connait quelques variations ; de nouvelles perversions surgissent, d’autres disparaissent ou n’ont même jamais existé selon le point de vue adopté, et ceci est une fois de plus révélateur du problème définitionnel qui entoure le terme de « perversion ». En effet, les frontières entre conduite sexuelle normale et conduite sexuelle pervertie sont parfois poreuses, ou se déplacent avec le temps. L’exemple de l’homosexualité est à cet égard particulièrement exhaustif ; autrefois considérée comme perversion, l’homosexualité est désormais établie comme« conduite normale », du moins dans notre monde occidental.

Le terme de « perversion », lui-même polysémique

Les discussions psychanalytiques –ou encore psychopathologiques- engagent très nettement des points de vue aussi variés que contradictoires quant à l’étude définitionnelle de la perversion. Ces nombreux désaccords proviennent peut-être du terme de « perversion » lui-même, largement polysémique –la question restant de savoir si cette polysémie est intrinsèque au concept depuis le départ, ou si elle a été acquise avec le temps et par la florescence des différents points de vue. Ceci vaut pour le concept général de perversion, mais aussi pour ceux du « masochisme » et du « sadisme » –et de leur petit dérivé, le « sadomasochisme ».La nature polymorphe de la perversion fait que chaque point de vue psychanalytique différent révèle une caractéristique différente de sa nature globale insaisissable. Au fond, nous pourrions affirmer que chacune des conceptions de la perversion alimentent le système général induit par le concept de perversion, en apportant un pan définitionnel différent -mais non moins important- de la précédente et de la suivante.
Ainsi, le terme « perversion » a été la cible de remises en question visant son contenu moral. Si le qualificatif « pervers » s’est popularisé dans le langage courant, il a également acquis une connotation négative trop axée sur le dérèglement moral du sujet. La définition en étant altérée, le terme « perversion » disparait progressivement du langage clinique. Des expressions telles que « paraphilie » viennent le remplacer. Par ailleurs, la sphère psychanalytique elle même chasse le terme de « perversion » au profit d’expressions telles que « comportements (ou conduites, etc.) sexuels déviants », pour l’une des raisons définitionnelles que nous avons relevées ci-dessus : certaines conduites déviantes ne sont pas pour autant « perverses » ou relatives au champ des perversions sexuelles, mais peuvent incarner de simples pratiques érotiques. Ici, nous garderons l’emploi du terme de « perversion » – ou de « comportements pervers » dans le cas d’un individu dit normal ayant une conduite sexuelle déviante. Le terme de « paraphilie » ne semble pas convaincant. A trop vouloir dépouiller le terme de ses résonnances « négatives », on en vient à presque à célébrer l’amour induit par cette nouvelle vision du concept ; en effet, sa structure étymologique comporte philia, terme grec renvoyant à la camaraderie, à l’affection d’un sujet pour son prochain, etc. Cette nouvelle définition nous laisse douteux, d’autant plus que l’idée de déviance propre à la perversion a quelque peu disparu.

Amour VS perversion

Afin de distinguer attitude perverse et attitude dite normale, la psychanalyse et la psychologie contemporaines optent généralement pour une méthode qui parait à première vue très simple : il s’agit de noter la présence ou l’absence d’échanges amoureux et tendres qui accompagnent les rapports sexuels. Selon De Masi, la sexualité dit normale est définie ainsi : « Un tel type de sexualité caractérise ceux qui recherchent le plaisir sexuel au sein d’une relation faite d’amour et de tendresse, et que l’on considère comme des personnes mûres et bien intégrées. La sexualité n’a alors rien d’impulsif, et peut perdurer tant que les conditions d’une relation intime sont réunies : le plaisir provient de la jouissance procurée au partenaire et de celle recherchée pour soi-même. »
Un point important de ce paragraphe est l’évocation de la pulsion (« impulsif ») et de la jouissance auto-érotique qui caractérisent l’acte pervers. Cependant, établir l’attitude perverse en fonction de l’absence de tendresse ne semble pas convaincant. Chacun conçoit son rapport à l’autre et à leur sexualité à sa façon : certains couples aiment les relations sexuelles impulsives, sans pour autant manquer de tendresse par ailleurs. D’autres aiment alterner entre l’amour tendre et l’amour d’ordre sexuel pur. D’autres n’ont pas besoin de cette tendresse physique au sein de leurs relations sexuelles. Il semble que la sexualité est indépendante de l’amour lui-même. Séverin, comme nous le verrons, posera problème à ce propos : il aime sa partenaire plus que tout, mais cet amour le conduit justement à un désir masochiste. Où se situer ? Pense-t-il au plaisir de sa partenaire (avant le sien), ou est-il borné par la mise en place de ses scénarios masochistes et par la réalisation de sa jouissance, par ailleurs ?

La perversion, un développement psychosexuel déviant De Masi, Franco. La perversion sadomasochiste

Certes, les perversions ne sont pas toutes d’ordre sexuel –telles que les perversions narcissiques. Notre sujet, cependant, s’inscrit dans la sphère des perversions sexuelles, mais est-ce tout ? La sexualité, qui met en jeu des composantes physiologiques (la pulsion, l’instinct selon certains, etc.), implique par ailleurs une composante psychique. Celle-ci est peu à peu reconnue ; Freud parlera de « développement psychosexuel ». Selon lui, « il ne faut ni négliger, ni sous-estimer le facteur psychique ». Aujourd’hui, nous considérons en effet que la sexualité humaine n’est pas uniquement le fruit d’une détermination biologique, mais qu’elle inclue également des facteurs psychologiques et psychiques.
L’influence de ces facteurs n’est pas aussi aisément « calculable » -il est toujours difficile de faire la part entre ce qui est inné ou ce qui est acquis d’un point de vue comportemental, mais semblent largement participer à l’élaboration de certaines instances, tel que l’imaginaire sexuel du sujet, son rapport à la jouissance, à sa castration, etc. Selon Jacques André, citant Lacan : « Les aspirations sexuelles insatisfaites, dont les symptômes sont des satisfactions substitutives, ne peuvent que « très imparfaitement trouver leur débouché par le coït ou d’autres actes sexuels ». Les insatisfactions sexuelles ne se résolvent pas dans le sexuel ! L’insatisfaction sexuelle désigne autant du sexuel insatisfait que l’insatisfaction du sexuel. Elle est, comme la satisfaction, psychique. »
La satisfaction comme l’insatisfaction sexuelle peuvent donc être d’essence psychique, et pas uniquement –ou pas du tout- sexuelle. Le génital ne fait donc pas tout, sujet pervers ou non. Les pulsions elles-mêmes sont psychiques, comme nous le verrons. Quant au fantasme, au manque, à l’angoisse de castration, ou à lajouissance, ils tirent leurs origines du psychique, indéniablement.

La perversion, entre scénario, pulsions, jouissance autoérotique, emprise de l’autre et fantasmes

A défaut de pouvoir donner une définition claire de la perversion –pour le moment, quels sont les points communs récurrents que l’on retrouve au fil des lectures contemporaines quant aux perversions sexuelles, et qui peuvent nous indiquer une part de sa nature malgré elles ?
André, Jacques ; Chabert, Catherine ; Guyomard, Patrick. La perversion, encore. PUF. 2015 Selon Gérard Bonnet, une perversion sexuelle, pour qu’elle le soit, impose un scénario (soit différents éléments ou méthodes visant à faire progresser l’individu pervers vers sa jouissance), est sous le joug d’une forte pulsion, et tend vers une jouissance autoérotique. Selon lui, « toute perversion est solitaire » , le partenaire étant considéré comme simple accessoire. Est-ce toujours vrai, cependant ? Séverin, dans La Vénus à la fourrure semble certes « objetiser » Wanda, mais il en est également fou amoureux au point de l’idéaliser et de l’objetiser, justement. N’est-elle qu’un outil afin qu’il accède à sa propre jouissance ? S’il a besoin de mettre en place des scénarios, que révèlent-ils de plus essentiel quant au masochisme qui le caractérise ? Nous y reviendrons.
Quelle que soit la nature du rôle donné à la pulsion, il semble en effet qu’elle ait un rôle important à jouer quant au développement pervers du sujet. Nous étudierons avec Freud la nature des différentes pulsions qui selon lui régissent le comportement sexuel humain. Ici, il s’agit d’une domination de la pulsion qui s’exprime chez le pervers, mais de quelle pulsion parlons-nous ? Que signifie cette affirmation ? Que dire par ailleurs de la pulsion d’emprise, qui caractérise généralement l’individu pervers selon les analyses courantes ?
Par ailleurs, Gilles Marchand, reprenant les dires de Mc Dougall et d’Alberto Eiguer son point de vue quant à la nature de la perversion : « Selon J. McDougall, plutôt qu’une sexualité diversifiée les pervers rechercheront la quantité, la fréquence jusqu’à l’addiction pour se rassurer au niveau identitaire. Le psychanalyste Alberto Eiguer insiste sur ce que recherche le pervers à travers sa quête : la sensation, pour laquelle il consacre l’essentiel de sa vie. Il craint ses propres fantasmes sexuels, non pas parce qu’ils risqueraient de le pousser dans des comportements érotiques toujours plus extrêmes, mais au contraire parce qu’ils pourraient lui ôter toute envie de les mettre en pratique. « Dominer avant de se laisser dominer par ses propres pulsions, par sa vie intérieure, par les faveurs que demande l’autre pour satisfaire les rêves (du sujet), ses images, ses désirs: voilà peut-être ce que cherche le pervers. »

La perversion, un désir ou mouvement déviant

Les contours généraux du développement pervers étant éclaircis, nous pouvons désormais aborder le problème du masochisme et celui de son articulation au désir avec plus de clarté. La perversion du désir serait donc un phénomène, ou un processus interne au sujet mettant en péril le mouvement du désir, dévié de sa norme -à considérer que le désir suive une norme donnée, dans une situation donnée. Si nous prenons la situation particulière du masochiste son désir perverti Ibid. l’est en tant qu’il incarne ce mouvement déviant de la norme sexuelle, le sujet masochiste cherchant le plaisir -voire son point d’acmé qu’est la jouissance- dans la douleur (pratique hors-norme) et visant, par une soumission absolue, à se réduire lui-même à l’état d’objet de l’autre. Cependant, cette définition du masochiste recherchant douleur et soumission absolue, issue du langage courant (créée tout d’abord par Krafft-Ebing comme nous l’avons vu, puis reprise par Freud), soulève un problème : il y a ici bien visé du plaisir dans la douleur par le masochiste ; or, si le plaisir du masochiste en question est bien présent, si l’objectif de son désir est atteint dans la soumission, si nous considérons que le sujet masochiste, dans son instrumentalisation, dans sa réduction à l’état d’objet par l’autre est responsable de son sort, n’y aurait-il pas une forme de remise en question de la représentation classique que l’on se fait du masochiste « victimisé » par son bourreau ? Est-il vraiment victime ? Et quel serait le statut de son bourreau, en ce sens ? Avant d’aller plus loin, intéressons-nous aux principales problématiques posées par le masochisme, à savoir : comment est-il possible d’articuler plaisir et douleur ? Au fond, quelles sont les modalités du désir masochiste ? Afin d’y répondre, nous étudierons dans un premier temps le sens freudien du masochisme, dont l’importance est manifeste, bien qu’il ait, comme nous le verrons, laissé à tort certaines traces dans notre langage courant. Nous interrogerons ensuite sa pertinence à travers les caractéristiques psychosexuelles et pathologiques du héros de Masoch, Séverin.

L’individu pervers, un enfant « pervers polymorphe » entre fixations et pulsions partielles

Freud, dans les Trois Essais, réinvesti un emploi moins « critique » du terme de perversion en brisant la frontière entre le pathologique et le normal ; la perversion, selon lui, est tout d’abord « naturelle », en ce sens que l’enfant est « polymorphiquement pervers ». Selon lui, il s’agit de distinguer la perversion sexuelle de l’enfant, qui est « normale », et celle de l’adulte, qui en découle mais qui aurait dû disparaitre avec le temps : « la perversion est partie intégrante de la constitution normale » . De même, selon les dires de Freud : « Devant le fait, dès lors reconnu, que les penchants pervers étaient largement répandus, l’idée s’imposa à nous que la prédisposition aux perversions était la prédisposition originelle et universelle de la pulsion sexuelle humaine. »
Or, tout adulte humain a été un jour un enfant. Freud avance donc l’idée d’une « disposition perverse polymorphe infantile ». En quel sens ? En ce sens qu’elle est perverse quant à son but et à son objet. La sexualité infantile se caractérise par trois éléments : elle est auto-érotique, elle est du ressort du physiologique (par exemple, la satisfaction de besoins primaires tels que la faim) et la satisfaction est le résultat de l’excitation d’une zone érogène mettant en jeu une pulsion partielle.
La pulsion partielle, chez l’enfant, n’est pas unifiée comme doit le devenir celle de l’adulte, se comble à partir de zones érogènes, et vise des objets prégénitaux (oral, vocal, anal…). Plus précisément, la sexualité infantile évolue en deux phases, de la phase prégénitale à la phase génitale. Cette transition doit « normalement » marquer l’unification des pulsions partielles et l’abandon du choix d’objet incestueux par l’individu –la petite fille souhaitant l’amour incestueux du père par exemple. Philippe Julien synthétise cette théorie du changement d’objet nécessaire : « Seul le primat ultérieur du génital devrait permettre le dépassement des perversions par unification des pulsions partielles de la vie infantile en une seule pulsion totalisante dirigée vers l’objet génital dit hétérosexuel, suivant le modèlede la finalité biologique de la reproduction. »
Que se passe-t-il dans le schéma de l’individu pervers, cependant ? Quels mécanismes sont mis en place et comment agissent-ils sur le développement psychosexuel de l’individu ? Selon Pirlot et Pedinielli : « Les perversions sont des troubles du développement sexuel, développement difficile, soumis à de multiples aléas puisqu’il peut exister des arrêts (sous l’influence de causes internes ou externes) qui produisent des régressions à une étape antérieure. Les perversions apparaissent alors comme des fixations à des étapes infantiles et des dissociations (remise en cause de l’unification des pulsions) des pulsions à une période ultérieure. »
Ainsi, les deux auteurs mettent en évidence le phénomène de mise en arrêt du système psychosexuel par des facteurs –constitutifs ou environnementaux, sans doute- et par la conservation des pulsions à leur état partiel, « dissocié », et non unifié. Cette forme de paralysie au stade infantile caractérise ainsi la perversion freudienne ; perversion qui sera visible à l’âge adulte seulement, donc. Est-ce toujours le cas, cependant ? N’y a-t-il pas des éléments annonciateurs de l’enfance qui permettraient d’anticiper le caractère pervers de ce même individu à l’âge adulte ? Séverin est battu par sa tante dans son enfance, et cette scène, particulièrement marquante (au sens propre comme au sens figuré…) sera significative quant au développement pervers de l’individu. Nous y reviendrons.
L’enjeu serait alors, en prenant la question à l’envers, de savoir si tous les développements sexuels des enfants battus se fixent inévitablement à ce stade infantile, si leurs pulsions ne s’unifient jamais (si leurs objets d’amour persistent à être incestueux par exemple) et s’ils sont donc voués à être reconnus « pervers » à l’âge adulte. Au fond, il s’agit de savoir s’il existe ou non une « structure » perverse en tant que telle.

Le non dépassement du stade œdipien et le complexe de castration

La perversion est donc la production « avortée » d’une phase de l’évolution libidinale. Cela dit, la perversion n’est pas seulement la persévérance de pulsions partielles, mais elle est également le résultat d’une incapacité de l’individu à se détacher du complexe d’Œdipe.
La sexualité infantile détermine donc celle de l’adulte. Or, toute sexualité infantile est toujours refoulée selon Freud, car elle révèle des désirs sexuels incestueux ; le père et la mère –ou encore un frère ou une sœur- incarnent les objets du désir, à un moment donné du développement psychosexuel de l’individu. Or, les normes sociales font de l’inceste une interdiction. Selon Freud, ce désir d’inceste, interdit, est inconscient. Comment l’individu passe-t-il d’une sexualité infantile dont les désirs sont incestueux et refoulés à une sexualité « normale », conforme aux règles sociétales ? Freud, pour y répondre, invoque le dépassement de deux complexes : le complexe d’Œdipe et le complexe de castration. Le premier, paradoxalement, rapproche et sépare l‘individu de ses désirs incestueux envers le père ou la mère. Afin que ce complexe soit dépassé, et donc que l’individu se libère de ses désirs incestueux, le complexe de castration intervient. Le complexe de castration vient remplacer le complexe d’Œdipe en un sens, en apportant d’idée d’une « castration symbolique », résultat du clivage entre objets permis et objets interdits. Cette castration symbolique signe le refoulement d’un objet du désir encore inconscient.Selon Juan Pablo Lucchelli.
« Selon l’hypothèse freudienne, un sujet désire consciemment un objet mais, dans le même temps, il est inconsciemment lié à un autre objet. Le sujet « ignore » ce lien –c’est ce qu’on appelle refoulement. Cette ignorance est à la racine de la sexualité, laquelle est conditionnée par un refoulement, une « castration » foncière qui sépare à jamais un sujet de son « vrai » objet du désir (qui reste inconscient) ».
Ce refoulement est d’ordre sexuel mais pas seulement ; la réalité du monde qui entoure le sujet en est touchée. La question reste donc de savoir comment le sujet se retrouve confronté à la castration. Comment ? Par une menace imaginaire, qui vient perturber l’image que l’enfant se fait de son propre corps. Cette menace, c’est celle de la différence des sexes. Il réalise qu’il existe des petits garçons « comme lui », et d’autres qui ne sont pas comme lui –les filles. Suite à la castration symbolique, nous avons désormais une « castration imaginaire » pour l’enfant : le petit garçon prend peur à l’idée de perdre son pénis, tandis que la petite fille réalise qu’il lui manque ce pénis, et elle souhaite désormais l’avoir.
Comme Freud le souligne, il y a chez l’enfant –fille comme garçon- cette idée qu’il existe un seul organe génital, le pénis. Ainsi, le corps « masque » la différence sexuelle. Dans « L’organisation génitale infantile » (1923), Freud précise.

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Table des matières

RESUME 
MOTS-CLES
INTRODUCTION
PARTIE 1 
LE DEVELOPPEMENT DU SUJET MASOCHISTE FREUDIEN – CONCORDANCES AVEC SEVERIN
CHAPITRE 1. LA PERVERSION, UN CONCEPT POLYMORPHE
I. DESIR ET PERVERSION, DEFINITIONS
a. La nature ambivalente du désir, ou le désir défini comme mouvement
b. Etymologie et contours généraux du terme « perversion »
c. L’origine de la perversion : nature perverse innée, acquise, ou prédisposition perverse innée qui s’actualise ?
II. LA CLASSIFICATION DES PERVERSIONS SEXUELLES AU 19 EME SIECLE, PAR RICHARD VON KRAFFT-EBING
a. La perversion, une dégénérescence entre judiciaire et médical
b. Krafft-Ebing, un précurseur
c. Krafft-Ebing, un pionnier de la sexologie… encore influencé par l’organicisme de son époque
d. La perversion selon Krafft-Ebing : innée ou acquise ? Expériences infantiles déterminantes ou secondaires ?
e. L’œuvre de Krafft-Ebing, ou l’une des clés essentielles de la révolution freudienne
III. LA « PERVERSION » : PROBLEMES DE TERMINOLOGIE ET DEFINITIONS CONTEMPORAINES
a. Classifications contemporaines
b. Le terme de « perversion », lui-même polysémique
c. Amour VS perversion
d. La perversion, un développement psychosexuel déviant
e. La perversion, entre scénario, pulsions, jouissance autoérotique, emprise de l’autre et fantasmes
f. « Structure »/« organisation » perverse, ou simple « phénomène »/ « comportement » pervers ?
g. La perversion, un désir ou mouvement déviant
CHAPITRE 2. LE MASOCHISME FREUDIEN, OU LE DESIR DU DEPLAISIR GUIDE PAR LA PULSION DE MORT
I. LE DEVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DEVIANT FREUDIEN
a. Présentation générale de la perversion selon Freud
b. L’individu pervers, un enfant « pervers polymorphe » entre fixations et pulsions partielles
c. Le non dépassement du stade œdipien et le complexe de castration
d. Pulsion d’emprise et instrumentalisation de l’autre
e. Le premier tournant freudien, un dépassement du biologique
II. PULSIONS ET PRINCIPES MOTEURS DU DEVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL
a. Le plaisir freudien
b. Le principe de plaisir et le principe de réalité
c. Pulsion de vie et pulsion de mort
d. La seconde topique (à partir de 1920)
III. LE MASOCHISME FREUDIEN
a. Le masochisme érogène, un système défensif de décharge
b. Le masochisme féminin, ou le désir de mort du père
c. Le masochisme moral
d. Evolution et élargissement du masochisme freudien
IV. LE SADOMASOCHISME FREUDIEN
a. Le sadisme et le masochisme, l’envers et l’endroit d’une seule et même perversion
b. Différence entre attitude sadique et perversion sadique
c. Le plaisir masochiste, ou le rappel du plaisir sadique par identification à l’objet souffrant
d. Le retournement pulsionnel d’un point de vue clinique
e. Contradiction dans le schéma freudien ; et si la pulsion masochiste et la pulsion sadique étaient indépendantes, finalement ?
f. Pulsion sadique, et perversion sadique
g. Influences conceptuelles freudiennes contemporaines et remises en question
CHAPITRE 3. SEVERIN, UN (SADO)MASOCHISTE FREUDIEN ?
I. LE DESIR FREUDIEN DE SEVERIN, OU LA RECHERCHE D’ACTUALISATION DU FANTASME FEMININ ET INFANTILE
a. Désir d’asservissement
b. Reconstruction d’une scène de punition infantile et figure du martyr
c. Recherche de la femme complète, aimante et amante. Et si Wanda n’était qu’un substitut du père autoritaire ?
II. SEVERIN, UN MASOCHISTE FREUDIEN, ENTRE HAINE DU PERE INCARNEE PAR WANDA  ET COMPLEXE D’ŒDIPE NON DEPASSE
a. « Un enfant est battu » (1919) et masochisme féminin de Séverin
b. Le masochisme moral de Séverin
c. Séverin : entre masochisme primaire, pulsion de mort sadique et masochisme secondaire
d. Passage du masochisme au sadisme
e. Séverin, un sadomasochiste freudien ?
f. Un sadomasochisme au moins pulsionnel
III. INSTRUMENTALISATION ET/OU AMOUR ?
a. Perversion, ou « mère-version » ?
b. Wanda, instrumentalisée ? Pulsion d’emprise de Séverin ?
c. Amour ou perversion ?
PARTIE 2
ANGOISSES, IDENTITE DU SUJET PERVERS MASOCHISTE ET FETICHISTE ET CONSTRUCTION DE L’AUTRE – RENVERSEMENT FREUDIEN ET NOUVELLES PERSPECTIVES DU DESIR MASOCHISTE
CHAPITRE 1. ANALYSE CONCEPTUELLE, CONSTRUCTION ET IDENTIFICATIONS DU SUJET
I. LA CONSTRUCTION DU SUJET, ET PENSER « L’AUTRE EN SOI-MEME »
a. Identification du sujet, entre imaginaire et symbolique
b. L’inconscient, structuré comme un langage
c. Risque : la Spaltung, ou fente du sujet
II. LA CONSTRUCTION DU SUJET DIT « PERVERS »
a. « Le Fétichisme » (1927), une nouvelle perspective de la perversion
freudienne révélant le déni de la différence des sexes
b. Le retournement lacanien de la pulsion sur le sujet lui-même, transformé en objet (et retournement de l’objet antérieur en sujet)
III. LA VERLEUGNUNG, UNE DEFENSE DU SUJET FACE A L’OBJET CASTRATEUR
a. Le primat phallique freudien, castrations imaginaire et symbolique
b. La Verleugnung et son apparent paradoxe
c. Le fétiche, entre déni et reconnaissance de la castration féminine
IV. LA PLACE DU SUJET PERVERS, DE L’AUTRE, ET DE LA JOUISSANCE
a. Freud, et l’attribution du phallus à la mère
b. Dépassement de Freud par Lacan : attribution du phallus au sujet lui-même
c. Le fétiche comme défense du sujet face à la mère dévoreuse
d. La question du voile, et la place de l’autre
CHAPITRE 2. SEVERIN, UN SUJET MASOCHISTE ET FETICHISTE ENTRE ANGOISSES,
CLIVAGES, ET CONSTRUCTIONS DE SON OBJET WANDA
I. WANDA, OBJET CONSTRUIT PAR SEVERIN ?
a. L’amazone, un idéal féminin
b. Wanda, l’être complet
c. Wanda, objet fétichisé et phallicisé
II. ANGOISSE ET CLIVAGES DE SEVERIN FACE A WANDA, CETTE « MERE FATALE » CASTRATRICE
a. Fourrure, Verleugnung, et manque de l’ « objet manquant » masqué
b. Spaltung et aliénation de Séverin
c. Le voile posé par Séverin, révélant et masquant le désir manquant de la mère
d. Séverin et Wanda, deux êtres « pleins »
e. Wanda : plus qu’un père, une « mère fatale » particulièrement phallique
CHAPITRE 3. LE MASOCHISME DE MASOCH, ENTRE RENVERSEMENT FREUDIEN ET RENVERSEMENT SUJET/OBJET AU SEIN DU COUPLE WANDA-SEVERIN
I. LE SADISME ET LA MASOCHISME, DEUX PERVERSIONS NON COMPLEMENTAIRES
a. La critique deleuzienne du sadomasochisme
b. Entre désir masochiste d’idéalisation et désir sadique de destruction du corps de l’autre
c. Séverin, un intellectuel « suprasensuel » vivant au cœur de son imaginaire foisonnant et de ses fantasmes
d. Entre contrat et institutions sociales
e. Le masochiste, ou l’art de la persuasion
II. LE JEU DES RENVERSEMENTS : UN MASOCHISTE ACTIF ET MASOCHISANT, UN BOURREAU MASOCHISE
a. Un bourreau éduqué par la victime elle-même, et désir masochiste d’être destinataire des actes de l’autre
b. Le renversement de Wanda d’objet à sujet
c. Le désir d’être à la fois destinataire et maître des actes de l’autre
d. Wanda, devenu sujet-bourreau… sadique ?
e. Wanda, « séverinisée» /« séverinisante » (rendue/rendant pervers à la façon de Séverin)
f. Chute du fantasme et basculement du jeu dans la réalité : Séverin, dépassé
CHAPITRE 4. LE MASOCHISME : LE DESIR DU DESIR, OU… UN SIMPLE JEU PERVERS NARCISSIQUE ?
I. LE MASOCHISME, OU LE DESIR DU DESIR
a. Le désir de « l’attente » ?
b. Le désir du retardement ?
c. Le désir du désir
d. Désir masochiste réalisé et chute du fantasme
II. LA PEUR DE LA MERE FATALE DEVORANTE
a. Le désir de « la tante » et scène renouvelée, un système défensif contre la peur de la castratio
b. Un masochisme du retardement face à la « mère fatale » dévorante
c. Une sexualité féminine insatiable et dévorante
d. Le féminin érotico-maternel et l’irreprésentable
e. « Séverinisation » et Séverin dévoré
III. UN MASOCHISTE DEGUISE EN SADIQUE ?
a. Théorie du marteau et de l’enclume de Goethe, et hypocrisie de Séverin
b. Orgueil d’un homme blessé et désir de vengeance
c. La lettre de Wanda, et la reprise du jeu
IV. UN PERVERS NARCISSIQUE DEGUISE EN MASOCHISTE ? MANIPULATION DE L’AUTRE ET RAPPORT DE FORCE
a. Séverin, un metteur en scène
b. Wanda, un défi non relevé
c. Un duel narcissique
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
TABLE DES MATIERES

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