Le développement de l’enfant et l’alimentation

Le développement de l’enfant et l’alimentation

Développement de l’enfant

L’être humain se développe et évolue dès sa conception, et cela jusqu’à sa mort. L’enfance est une période particulièrement riche en apprentissages et évolutions. Le développement de l’enfant est donc un sujet très exploré et documenté, notamment sur les plans psychomoteur, cognitif (Piaget,…), et psychologique (Freud, Erickson, …). Depuis quelques années, de nouvelles approches se développent et permettent d’approfondir les connaissances sur le sujet. Je pense notamment aux neurosciences, qui sont en plein essor et nous apportent, grâce aux récentes connaissances sur le fonctionnement du cerveau, de nouveaux éléments de compréhension du développement de l’enfant.
Selon Pelletier (2001) cité par Bouchard (2008, p. 16), le développement est un « processus progressif et continu de croissance simultanée de toutes les dimensions de la personne. Il sousentend l’acquisition de connaissances, la maîtrise d’habiletés et le développement d’attitudes sur les plans cognitif, psychomoteur, social, affectif et moral ». Selon de Suremain et Razy (2012, p. 455), Le passage de l’enfance à l’âge adulte est jalonné d’étapes physiologiques auxquelles correspondent divers apprentissages parmi lesquels celui, essentiel, des pratiques alimentaires. Eminemment variables, elles se fondent sur des représentations de l’alimentation, mais également de la « personne » et de son corps – constituée d’entités, de composantes, d’organes et de substances -, et de son développement psychomoteur.

Alimentation de l’enfant

Selon la Société Suisse de Nutrition, l’alimentation de l’enfant se réfère au disque alimentaire, représenté ci-dessous. Il est constitué des éléments suivants :
L’eau, les fruits et légumes, ainsi que les repas réguliers, qui sont trois éléments garantis en crèche par l’organisation des journées et les normes d’hygiène.
Le fait de bouger régulièrement est aussi, de plus en plus, mis en avant dans les concepts pédagogiques des structures d’accueil, par exemple par la labélisation
Des repas variés, qui sont souvent promus en crèche, par la labélisation « Fourchette Verte ».
Le dernier point, « savourer avec tous ses sens », sur lequel je me base, en partie, dans le chapitre touchant à l’éducation alimentaire.
Selon Gassier, Beliah-Nappez et Allègre (2013), l’alimentation est un des éléments essentiels au développement cognitif, psychomoteur, social et affectif de l’enfant. Cependant, il est important de savoir qu’elle ne se limite pas à un apport de nutriments ; le repas constitue aussi un temps d’échanges privilégiés. Il représente pour l’enfant une source de communication essentielle avec l’adulte qui prend soin de lui et avec l’entourage, et un moyen d’intégration sociale (p.250).

Néophobie alimentaire et réticences

« Littéralement la néophobie décrit la peur (phobie) de la nouveauté (neo) » (Monnery-Patris, 2013, p. 50). Concrètement, il s’agit de « la réticence à goûter un aliment non familier, ou un aliment habituel mais présenté sous une forme nouvelle » (Monnery-Patris, 2011, p. 40). Elle semble être une phase normale du développement, fréquemment rencontrée chez les enfants dès 24 mois. Le degré de néophobie est variable d’un enfant à l’autre, il n’existe donc « pas une néophobie, mais des néophobies alimentaires » (Husser & Barraco-de Pinto, 2015, p. 11).
La néophobie peut se manifester de diverses manières, allant de la simple grimace au refus de toucher l’aliment (Monnery-Patris, 2013, pp. 52-53).
La néophobie alimentaire étant le sujet principal de ce travail, elle sera développée de façon complète et détaillée dans la deuxième partie de ce dossier. Une fois la néophobie définie, il m’est alors possible d’identifier les rôles de l’EDE face aux enfants qui démontrent des comportements néophobiques, c’est pour cette raison qu’il s’agit du prochain concept.

Rôle de l’EDE ou mission éducative

De façon générale, le rôle de l’EDE est d’offrir un « encadrement socio-éducatif » et un «accompagnement de qualité auprès des enfants et de leurs parents ». Sa mission est également de proposer « des opportunités spécifiques d’apprentissage et d’expérience de socialisation », et d’« accueillir et soutenir l’enfant dès le plus jeune âge » (Ecole Supérieure – Domaine Social Valais, 2013).
De manière plus précise, le Plan d‘études cadre pour les filières de formation des écoIes supérieures «Education de l‘enfance ES » (SEFRI, 2015) nous renseigne sur les rôles de l’EDE.
Voici les éléments principaux en lien avec mon thème :
« Accueillir l’enfant dans une structure collective extra-familiale ».
« Soutenir le développement de l’enfant dans sa globalité ».
« Observer et documenter l‘évolution et les apprentissages de l’enfant ».
« Elaborer et mettre en pratique le concept pédagogique ».
« Développer une action réflexive sur la fonction, ses tâches et son rôle ».
« Gérer le travail en équipe ».
« Collaborer avec les familles et accompagner la parentalité ».
« Collaborer et coopérer avec les réseaux externes ».

Education alimentaire

Selon Demanche (2010, p. 35), l’éducation alimentaire « a pour objectif la vulgarisation d’une ou plusieurs informations relatives à la nutrition (alimentation et activité physique) auprès d’un public sain… . Elle propose avant tout une fonction pédagogique et une action de prévention ».
Elle a trois objectifs :
Une prise de conscience par l’enfant que sa santé est liée son alimentation.
Une modification de ses comportements et habitudes alimentaires.
Une bonne collaboration avec les parents, permettant au professionnel de leur transmettre des informations sur le thème de l’alimentation de l’enfant.
En d’autres termes, selon Gassier et al. (2013), « l’éducation alimentaire consiste à faire prendre à l’enfant de bonnes habitudes alimentaires en ce qui concerne la variété et la structure des repas » (p. 275), le but de cela étant d’« apprendre à l’enfant à « aimer tous les aliments » » (p. 276). Selon ces mêmes auteurs, l’éducation alimentaire serait composée principalement de deux parties, la première étant l’éducation au goût et la seconde l’éducation à l’autonomie et à la socialisation. L’éducation au goût se compose de trois principes, liés aux aspects sensoriels, le premier étant de « mettre l’eau à la bouche » en soignant la présentation des assiettes. Le deuxième point est de permettre à l’enfant d’apprécier les couleurs de chaque aliment en évitant au maximum de les mélanger ou de les masquer. Le troisième principe est de laisser les enfants toucher leurs aliments. L’éducation à l’autonomie consiste par exemple à apprendre à l’enfant comment utiliser ses services, mâcher correctement, etc. (pp. 275-276).
L’éducation à la socialisation a également toute sa place puisque « manger est un acte de socialisation et de construction de l’identité » qui permet à l’enfant « de se faire une place dans la société, familiale d’abord puis élargie » (Clerc-Bérod, Hugo, & Luisier, 2012, p. 11).

Activités permettant de favoriser la découverte alimentaire

Activités permettant une familiarisation avec les aliments

Afin de familiariser les enfants avec les aliments, il est intéressant de les présenter avant qu’ils ne se retrouvent dans leurs assiettes. Cela peut se faire de diverses manières :
Le jardin : Le fait d’avoir un jardin et de s’en occuper permet aux enfants de « sentir, goûter, toucher » les fruits et légumes, ce qui leur offre, par la même occasion, la possibilité de développer leurs sens et leur autonomie (Hélan, 2010, p. 33). Ils peuvent aussi bien sûr y récolter les fruits et légumes qu’ils ont fait pousser, ce qui peut les amener à apprécier des aliments qui ne l’étaient pas auparavant. En plus de cet aspect, le jardin permet d’expliquer aux enfants quels sont les fruits et légumes de saison, comment ils poussent, etc… (Vondermans &Hanon, 2014, pp. 116-118)
Les ballades et sorties : Selon l’âge des enfants, il peut être intéressant de se balader au marché afin d’y découvrir ses bonnes odeurs (fruits, poulet rôti, épices, pain frais, …) et de leur montrer les aliments qu’on y trouve (Monnery-Patris, 2013, p. 74). Malenfant (2010), nous propose également diverses sorties rejoignant l’idée du marché telles que, par exemple, la visite d’un verger, ou encore celle d’une boulangerie, ce qui offre la possibilité aux enfants de voir comment le pain est fabriqué, de sentir son odeur appétissante à la sortie du four, etc. (p. 140).
les activités culinaires : Selon Hélan (2010), elles offrent aux enfants l’opportunité de mélanger, malaxer, couper, étaler, décorer, jouer avec les textures et les couleurs tout en découvrant de nouvelles odeurs et saveurs. Cela éveille leur intérêt pour ce qu’ils consomment. Ces ateliers culinaires sont des occasions d’ « apprentissages sensoriels concrets qui stimulent l’envie de goûter des aliments moins familiers » et permettent donc d’enrichir le registre alimentaire de l’enfant (p. 34). Pour les plus petits, on peut bien évidemment adapter cette activité en leur demandant simplement d’effectuer des gestes simples et adaptés à leur niveau de développement tels que, par exemple, disposer des olives sur une pizza

Activités sensorielles

Les activités sensorielles offrent à l’enfant la possibilité de découvrir l’alimentation avec ses cinq sens : la vue qui, on l’a vu, a une grande importance pour l’enfant, mais également l’ouïe.
le toucher, le goût et, bien sûr, l’odorat, sans lequel une perception entière des goûts ne serait pas possible. En effet, les récepteurs gustatifs situés sur la langue ne nous permettent que de percevoir le sucré, le salé, l’acide et l’amer. Afin de savourer chaque bouchée de notre plat, la langue et le nez travaillent ensemble dans le but de nous permettre d’apprécier ce que l’on appelle scientifiquement les flaveurs, c’est-à-dire, l’ensemble des « sensations olfactives (odeurs, arômes) et gustatives (sucré, salé) » (Monnery-Patris, 2013, pp. 25-26).

 

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Cadre de recherche
1.1.1 Illustration
1.1.2 Thématique traitée
1.1.3 Intérêt présenté par la recherche
1.2 Problématique
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3 Objectifs de la recherche
1.3 Cadre théorique et/ou contexte professionnel
1.3.1 Développement de l’enfant
1.3.2 Alimentation de l’enfant
1.3.3 Néophobie alimentaire et réticences
1.3.4 Rôle de l’EDE ou mission éducative
1.3.5 Education alimentaire
1.4 Cadre d’analyse
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2 Méthodes de recherche
1.4.3 Méthodes de recueil des données et résultats de l’enquête effectuée
2 Développement
2.1 Introduction et annonce des grandes parties du développement
2.2 Présentation des données
2.2.1 Le développement de l’enfant et l’alimentation
2.2.2 La néophobie alimentaire
2.2.3 Education alimentaire
2.2.4 Rôle de l’EDE lors des repas
2.2.5 Activités permettant de favoriser la découverte alimentaire
2.2.6 Collaboration et information aux parents
3 Conclusion
3.1 Résumé et synthèse des données traitées
3.2 Analyse et discussion des résultats obtenus
3.3 Limites du travail
3.4 Perspectives et pistes d’action professionnelles
3.5 Remarques finales
4 Références

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