Les autres activités
L’artisanat C’est une minorité de paysans qui se focalise sur l’artisanat dans cette Commune. La fabrication des planches est la plus pratiquée grâce à la présence des forêts dans cette partie Est de la Région Haute Matsiatra. Pour avoir le permis de coupe, il faut d’abord faire une demande au Fokontany, à la Commune et à la DREF et cette dernière fait la reconnaissance des lieux. En cas de dérèglement, l’artisan est sanctionné par le « dina Matsiatra », c’est-à dire qu’il va payer une amende de 10 000ar/bois. L’association des femmes fabrique des paniers et des décorations de maison à l’aide du raphia. Les produits finis sont vendus à Ranomafana.
Le charbon de bois Le charbon de bois n’est entré dans cette Commune que depuis 2010. Alors, depuis ce temps, le nombre de producteurs ne cesse d’augmenter. Il faut aussi avoir le permis de coupe comme le cas de la planche pour pratiquer cette activité. Elle rapporte beaucoup pour plusieurs personnes parce que le prix d’un sac de charbon coûte 10 000 Ar4 chez les revendeurs et 5 000 Ar chez les producteurs. Malgré cela, elle présente d’énormes impacts négatifs pour l’environnement, par exemple la diminution de la couverture forestière, la disparition de la forêt et certaines espèces, l’érosion et le changement climatique. Actuellement, les impacts sont encore moins perçus et moins évidents dans la zone. C’est ainsi que la VOI3FT (200 membres de jeunes plus de 18 ans) est mise en place pour préserver les restes de cette forêt. Elle est située à Sahavondronina à 5 km d’Ambatovaky. La superficie de la forêt préservée compte au total 2 227 ha. La VOI3FT est en collaboration avec l’ANGAP, Rano sy Ala, Valbio, Commune Androy et le Fokontany Ambatovaky, dans ce projet.
L’huile essentielle Cette fabrication d’huile essentielle est une activité récente pour cette Commune. C’est pourquoi, il n’y a qu’une seule famille qui se penche principalement sur cette activité. Le matériel utilisé est fabriqué par la famille, elle-même : c’est le « tabika » (voir photo 3). Elle fournit aussi une partie des matières premières. Les autres matières premières sont collectées auprès des paysans comme le bois citronné. Les différents produits d’huile essentielle sont conçus à partir de ravitsara, de rambiaza, de géraniums, de romarins, de bois citronnés. La période de récolte de ces matières premières est différente, parce que lors de la saison du ravitsara, par exemple, l’entreprise fabrique uniquement de l’huile essentielle de ravitsara et ainsi de suite. Le marché se trouve, surtout en dehors de la Commune, parce que l’huile doit être encore raffinée et transformée en médicament comme le baume ravitsara (un produit connu dans le territoire national).
La briqueterie La briqueterie est l’une de la spécialité de ce district, parce que les briques s’étalent le long de la RN7. Une bonne partie de la population de la Commune Rurale d’Androy en fabrique et en fait un travail complémentaire. Une pièce coûte 50 Ar sur place durant la période sèche et 80 Ar lors de la période pluvieuse. Tout le monde en a besoin pour la construction, comme nous sommes loin du temps des maisons « rotso peta » ou le « tefy kirepoka ».
La production des alevins en amont de la filière piscicole
Les différents aménagements des étangs pour la production des alevins : Pour avoir une meilleure production d’alevins : tout d’abord, il faut un terrain qui a de l’eau en permanence et bien propre. C’est pourquoi l’eau est indispensable pour ce secteur. Ensuite, le débit de l’eau versée dans l’étang doit être de 5 à 10 l/s/ha9. Puis, il doit y avoir une pente entre 2 et 8%. Il doit être près des habitations pour le surveiller des vols ou des sabotages. Enfin, il doit être argileux pour la rétention d’eau. Afin de savoir que le terrain est argileux, il faut labourer 1 m de profondeur et enlever un échantillon de terre en le malaxant dans la main pour savoir sa texture. Si elle est bien collante, la terre est argileuse. Elle est donc favorable à l’activité piscicole. La production des alevins a tellement besoin d’entretiens (voir photo 5) qu’il faut au moins 3 étangs pour pouvoir les produire. Le premier étang est pour mettre les géniteurs femelles et le deuxième pour les géniteurs mâles et le dernier pour élever les alevins. Avant tout, il est strictement nécessaire de bien préparer l’étang une semaine avant la mise en place des alevins. La préparation est la suivante :
L’étang doit être incliné pour faciliter le vidage de l’eau
Il doit être ni trop profond ni peu profond pour pouvoir régulariser la température minimale et maximale suivant la saison.
Puis, il faut mettre de la dolomite (5 à 10 kg/a) et des engrais biologiques (10 à 20 kg/a).
Enfin, l’eau est versée dans l’étang.
Pour une bonne oxygénation des produits, des canaux d’irrigation sont construits sur une partie de l’étang. Pour l’alimentation des alevins, la construction de « valanjezika » ou composte est nécessaire. Il est composé de mousses et des engrais biologiques venant d’excréments d’animaux comme les zébus. Ce système est idéal pour produire des nourritures naturelles destinées aux alevins (voir annexe II).
Les différents acteurs : Pour la production des alevins, il faut plusieurs acteurs afin de terminer les travaux. Tout d’abord, ce sont les jeunes du programme FORMAPROD qui construisent les kakaban10 (voir photo 4). Ils utilisent le « vonitra » parce qu’il a une texture fibreuse très dure à casser. Il faut bien le tisser et le fixer pour qu’il ne détache pas au coup des poissons lors de l’accouplement. Les œufs sont également déposés sur celui-ci pour la fécondation. En plus, cette matière fibreuse dure plusieurs années. Aujourd’hui, ils n’utilisent plus d’anjavidy peur de présenter un risque aux géniteurs. Ensuite, ce sont les producteurs d’alevins qui prélèvent la température de l’eau. Cette étape est la plus importante pour l’accouplement des géniteurs. Ils doivent donc avoir le pH-mètre pour savoir le pH et la température de l’eau. La condition optimale pour l’accouplement est le mois de Septembre au mois d’Octobre. Cela dépend de la température. Pour que la production soit bien réussie, l’eau doit avoir un pH neutre11 et une température de 20 à 24°C. Puis, les pisciculteurs séparent les géniteurs femelles et mâles avant l’accouplement. Les géniteurs femelles sont placés en haut de tous les étangs, c’est-à-dire que les canaux d’irrigation qui se déversent dans l’étang doivent être différents pour éviter l’accouplement sauvage. Enfin, les pisciculteurs ont besoin de mains d’œuvre dans le choix des bons géniteurs, pour que tous les œufs soient bien fécondés. Les géniteurs mâles sont surtout à savoir s’ils sont bien murs et actifs (voir annexe III). Les différentes espèces d’alevins les plus élevées dans cette zone sont le Tilapia ou Oreochromis niloticus, la carpe royale ou Cyprinus caprio L. et le « trondro gasy » ou Cyprin doré (Carassius auratus L.). Ils sont choisis parce que leur développement est plus rapide et ils sont faciles à élever. Seulement en 3 mois, les producteurs peuvent déjà vendre les poissons au marché. Dans la Commune Rurale d’Androy, il y a une espèce endémique de Madagascar en cours de recherche. C’est le fiamanga ou paratilapia : c’est un poisson carnivore, il ne mange que des vers de terre et des termites, et il constitue l’un des moyens employés pour réduire les prédateurs comme le « foza orana » (écrevisse). Son étang de ponte est différent des autres parce qu’il éclot sous une pierre d’où il n’a pas besoin de kakaban (voir photo 6).
Des compétences techniques contribuant à l’amélioration de l’activité et des revenus
Pour que les paysans aient des aptitudes à considérer cette activité piscicole comme une autre source de revenus afin de combler leurs besoins quotidiens, il est nécessaire de renforcer leurs techniques. Des formations techniques sont données gratuitement au niveau de chaque association, afin que tous les producteurs soient au même niveau de capacité. Les associations organisent un recyclage chaque année dans chaque district pour renouveler leurs techniques piscicoles. Elles font aussi des suivis. Les membres reçoivent des techniques sur la production des alevins et des poissons comme le « tilapia monosexe », la carpe et le tilapia, de la préparation des étangs et/ou des rizières jusqu’à l’arrivée des produits aux marchés. Pour que les formations soient plus claires et nettes, et facile à assimiler, les techniciens offrent des livres en version malagasy. Dans ces livres, les explications de la production piscicole sont détaillées d’une étape à une autre. Ce système d’enseignement est très efficace parce que parmi eux, il y a des personnes non scolarisées. C’est le cas des jeunes entre 15 à 29 ans qui n’ont pas eu la chance de continuer leurs études ou n’ont pas eu les moyens d’aller à l’école. À la présence de cette formation technique, ils peuvent accomplir des missions afin d’avoir les compétences à produire dans le but d’améliorer leur niveau de vie. Différents ONG et associations ravitaillent leurs membres avec des matériels et des semences pour qu’ils suivent les techniques concrètement et réellement à la lettre. Le pH-mètre est l’une des priorités mais comme ’il coûte très cher (à 500 000 Ar12) alors l’AROPA choisit de l’offrir suite à une moindre participation des associations. Il est vraiment indispensable pour connaitre le paramètre de l’eau.
L’ APPAFI, une association d’appui à l’activité piscicole durable
Avant d’entrer dans le détail des différents projets, l’association APPAFI est l’un des moteurs du développement de la pisciculture dans toute la Région Haute Matsiatra. C’est pourquoi, il est mieux de consacrer du temps pour en parler un peu plus depuis son fondement jusqu’à nos jours. Elle est fondée en 1991 par 5 personnes réparties dans 5 districts de la Région : district de Lalangina, district d’Isandra, district d’Ambalavao, district d’Ambohimahasoa et district de Fianarantsoa dont le nom social est APPAFI. C’est en 2004 qu’elle est reconnue administrativement mais depuis sa création plusieurs personnes ont déjà tiré des profits de sa présence. Depuis, elle a changé 2 fois de président et elle est parmi les associations qui jouissent des projets de la FAO, AROPA et PROSPERER. Actuellement, elle travaille avec le GIZ. Elle gagne cette confiance parce qu’elle travaille correctement en appliquant les compétences techniques acquises et que plusieurs paysans en bénéficient. En ce moment, les membres comptent 10 000 paysans. Cette association ne cesse de trouver des moyens pour atteindre ses objectifs. Alors cette association permet aux paysans de tourner vers ce secteur piscicole. En effet, l’activité piscicole va devenir une activité durable grâce à la participation de la population locale.
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Table des matières
Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des croquis
Liste des photos
Liste des acronymes
Glossaire
Introduction
Partie I: Démarche de recherche et organisation spatiale de la commune rurale d’Androy
Chapitre I : La démarche de recherche et l’occupation du sol dans la Commune Rurale d’Androy
I.1. La démarche de recherche
I.2. L’occupation du sol de la Commune Rurale d’Androy
I.2.1. Les activités agricoles
I.2.2. L’élevage
I.2.3. Les autres activités
I.2.4. L’activité piscicole
Chapitre II : La pisciculture liée à plusieurs conditions
II.1. Les conditions physiques
II.1.1. Le relief
II.1.2. La condition climatique
II.2. La répartition inégale de la population de la Commune Rurale d’Androy
Partie II : La filière piscicole dans la commune rurale d’Androy
Chapitre III: La filière piscicole d’amont en aval
III.1. La notion de la filière
III.2. La production des alevins en amont de la filière piscicole
III.3. Les acteurs du grossissement des poissons
III.4. La commercialisation des alevins et des poissons en aval
Chapitre IV : L’évolution de la filière
IV.1. Répartition des pisciculteurs dans la Commune Rurale d’Androy
IV.2. L’évolution de la production
Partie III : Les opportunités et les blocages de développement économique de la filière piscicole
Chapitre V : Les avantages pour la commune rurale d’Androy
V.1. Un complément de revenu par excellence
V.2. Les retombées pour la Commune
Chapitre VI : Les différents projets liés à la pisciculture
VI.1. L’ APPAFI, une association d’appui à l’activité piscicole durable
VI.2. Différents projets liés à l’activité piscicole
VI.3. L’insécurité et le manque de ressources matérielles
VI.4. Les stratégies des acteurs
VI.5. Les suggestions
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
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