Le développement de la communication publicitaire

Un media 

Le terme latin média est le pluriel de medium, le moyen. De par il renvoi à l’idée d’intermédiaire, de moyen, de canal de transmission. Or il existe toujours entre la source et la destination (émetteur, récepteur, le destinateur et le destinataire) une voie, un conducteur, un instrument, un appareil – ne sera ce que l’air ambiant qui transporte les sons de bouche à oreille – qui permet au signal de transiter d’un endroit à l’autre et donc permet aux messages de circuler. La diffusion de messages par des médias de masse possède certaines caractéristiques spécifiques :
– Diffusion unidirectionnelle (un ou des destinateurs émettent simultanément en direction d’un grand nombre de destinataires qui ne pourront pas leur répondre dans un même temps
– Diffusion médiatisée (destinateurs et destinataires ne sont pas face à face)
– Diffusion destinée à un ensemble important d’individus relativement isolés les uns des autres (individus dont les similitudes de comportement et d’attitudes sont considérées comme plus importantes que leurs différences).
Un média de masse s’agit de tout moyen visant à la production et à la distribution massive et rapide des messages à des audiences vastes et souvent hétérogènes. Le média de masse que nous allons employer lors de cette étude est celui de l’Internet. Internet se défini comme étant un système constitué de milliers de réseaux regroupant des ordinateurs situés dans le monde entier, qui peuvent ainsi s’échanger des données, des messages électroniques, des informations multimédia et des fichiers.

L’homme et la technique

Reprenons ici nos interrogations sur l’utilisation des outils d’expression dans notre société actuelle. Pour ce faire nous allons s’appuyer sur les propos de deux grands philosophes de notre époque, Michel SERRES et Bernard STEIGLER. Dans un premier temps il convient de présenter l’idée de symbiose qui existe depuis toujours entre l’homme et la technique pour dans un deuxième temps expliquer d’un point de vue philosophique la révolution culturelle de notre civilisation actuelle.
Le rapport entre l’homme et la technique est un processus de co-construction depuis le début du temps et nous pourrions définir la technique comme « la poursuite de la vie par d’autres moyens de la vie81». Selon Bernard STIEGLER « tout est technique. Il s’agit de ne plus opposer homme et technique. Il y a anthropogenèse dans la mesure où le devenir de l’homme se confond avec le devenir du monde et les objets82». C’est à partir de cette co-construction entre l’homme et la technique et plus particulièrement à partir des technologies de la mémoire que la plupart des phénomènes sociaux, culturels, politiques et cognitifs pourront être considérés comme des hypomnémata – les supports de mémoire ou des médias. La technique en tant que résultat de ce que LEROI-GOURHAN a nommé le « processus d’extériorisation » est ici une structure de mémoire où mémoire sociale en expansion.
Bernard STIEGLER propose le concept de mémoire technique ou « épiphylogénétique » car elle désigne le rapport noué par les techniques entre les mémoires individuelles (épi) et la mémoire de l’espèce (phylo) : « L’épiphylogenèse, accumulation récapitulative, dynamique et morphogénétique
(phylogenèse) de l’expérience individuelle (épi), désigne l’apparition d’un nouveau rapport entre l’organisme et son milieu, qui est aussi un nouvel état de la matière».
Selon STIEGLER c’est cette notion de mémoire épiphylogenèse qui permet la transmission par le biais des technologies de mémoire.

Effets couplage support/message

Michel SERRES lors d’une conférence intitulée « Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive » à l’INRIA en décembre 2007, vient en appui sur cette philosophie de rapport entre l’homme et la technique. Il traite surtout le phénomène des nouvelles technologies et leur impact sur le comportement culturel et cognitif de l’homme.
D’ores et déjà il identifie quatre caractéristiques que l’homme et l’ordinateur – notre outil – aient en commun : la capacité de stocker, traiter, émettre et recevoir de l’information :
« …le jour où nous avons inventé un objet qui stocke, traite, émet et reçoit de l’information – je veux parler de l’ordinateur – nous avons inventé un outil universel.
Il est universel parce qu’il mime le comportement de tous les objets de ce monde…  ».
Il poursuit son discours en énonçant que la révolution culturelle ou cognitive est avant tout et à la fois un changement pratique sur les métiers et culturel sur les langages. Pour démontrer ceci il convient de remonter dans l’histoire afin de mieux comprendre le couplage entre un support et un message. A l’époque du stade oral (dans le sens linguistique) le cerveau et le corps humain servent de support. Le stockage, le traitement et l’émission correspondait au corps, à la mémoire et à la voix. C’est au cours de l’Antiquité qui se produisit une première révolution concernant le support de mémoire. Avec la peau de bête, le papyrus ou le papier l’écriture devint le premier support extérieur au corps humain. Dès le moment où le couplage support/message change, tout change dans notre civilisation. L’impact de cette première révolution se voyait au travers des mutations multiples, par
exemple : l’organisation des villes devient possible grâce à un droit écrit stable ; l’invention de la monnaie ; l’invention de la géométrie ; l’invention des religions monothéistes du livre ; la pédagogie – désormais chaque enseignant a des textes à sa disposition et n’a plus besoin de connaître par coeur les leçons.
La deuxième révolution arrive deux millénaires plus tard avec l’invention de l’imprimerie autour du 15ième siècle. De nouveau à partir de cette révolution du couplage support/message arrive une transformation complète de l’ensemble de la culture et de la civilisation : le commerce est bouleversé par les inventions du cheque, la banque et du traité de comptabilité ; le capitalisme naît ; l’imprimerie engendre surtout la naissance de la science moderne ; une crise religieuse surgit suite à l’impression de la bible qui, désormais à la disposition de tout le monde, permettait une certaine liberté dans les comportements des fidèles ; ce fût le début de la démocratie au sens moderne du terme.
Pour Michel SERRES nous sommes, aujourd’hui, « les contemporains d’une révolution qui porte sur le même couplage support/message ». Déduisons alors qu’avec l’arrivée de l’ordinateur un nouveau support mémoire est né, notre civilisation est dans un processus de changement radical et l’homme est en pleine mutation comportementale. Citons ici, comme exemple, un impact formidable et déjà bien identifié de cette « troisième révolution de la civilisation » – la mondialisation.
Cependant il poursuit en citant d’autres conséquences pas encore tout à fait identifiable tout comme la révolution scientifique (qu’un professeur de science enseigne aujourd’hui autour de 70% de contenus scientifiques qu’il n’a pas « appris à l’université ») et la crise pédagogique en cours qui est, selon lui « difficile à régler ».
Il appuie ses propos sur des faits historiques. Chaque fois que l’homme invente un outil, son organisme perd les fonctions qu’il externalise dans l’outil. Pour inventer la roue, par exemple, il suffit d’externaliser la rotation des articulations. En parlant de la mémoire, SERRES est d’avis que la mémoire a deux sens – le sens subjectif (avoir de la mémoire) et le sens objectif (la mémoire de l’ordinateur). L’écriture et l’imprimerie étaient des mémoires et aujourd’hui avec l’ordinateur nous disposons de mémoires bien supérieures. Selon la logique de SERRES nous avons perdu la mémoire subjectivement mais elle s’est externalisée objectivement. Il appelle cela le « phénomène l’exo-darwinisme de la technique », c’est-à-dire qu’il y a externalisation des objets et ces objets évoluent à la place de nos corps humains. Désormais la mémoire dépend du support et ne peut plus être considérée comme une faculté cognitive.

La communication

Ayant comme objectif de trouver un positionnement qui permettrait à notre cas d’étude, ENS Cachan Antenne de Bretagne de bâtir une action de communication autour de la valorisation de la recherche au niveau doctorat, quelles seront les caractéristiques éventuelles de cette action ? Commençons donc par identifier notre cible, notre champ d’étude et nos besoins en matière de communication.
Jusqu’alors nous avons à plusieurs reprises référé aux étudiants comme des « consommateurs de masse », les offres de formation et de recherche comme des « produits » et les établissements d’enseignement supérieur comme des « producteurs de connaissances ». Le contexte de notre étude se situe dans une logique de marché concurrentiel à l’échelle mondiale, délimité au marché des « postgraduates ».
Désormais la mission pour un établissement d’enseignement supérieur est d’attirer la clientèle chez lui et de « vendre » sa marchandise objectivement sur Internet au travers des tactiques de communication stratégique. Rappelons ici que la clientèle est la population d’étudiante étrangère et la marchandise/produit de consommation s’agit de l’offre de faire de la recherche qui se traduit par « le doctorat ». A partir d’une action de communication nous souhaitons donc faire connaître, faire circuler la valeur de notre marchandise en s’adressant à l’étudiant étranger lambda qui aura une éventuelle aptitude à poursuivre une carrière qui s’oriente autour de la recherche.
C’est alors que nous avons décidé d’adopter une démarche communicationnelle qui se retrouve tout à fait dans un champ « marketing ».
Etant donner ses origines anglophones, il convient ici d’employer la terminologie anglais afin de bien comprendre l’essentielle du mot market. To MARKET signifie bien « mettre sur le marché » (y faire circuler les marchandises), les échanger, les qualifier, argumenter en leur faveur. Selon Giulia CERIANI (2003) aucune circulation de valeur ne peut se passer de la prise en compte de ces facteurs qui permettent « d’expliquer la particularité, la richesse et les difficultés qui caractérisent la dynamique des produits de consommation, qu’il s’agisse de biens ou de services ».
Dans une logique de circulation – soit de bien soit de message – le champ textuel est vaste et complexe. Ses supports ont en commun d’être les acteurs communicatifs et les instruments d’une stratégie ou d’une tactique de marketing. Il s’agit, à partir de là, d’approfondir la notion de communication pour aboutir à ce concept de circuit communicatif comme échange de biens, de discours et de valeurs qui va constituer notre acceptation de marketing.

Même les ratons laveurs le font

Pour Yves WINKIN la communication est un « terme irritant », une véritable « fourre-tout, où l’on trouve des trains et des autobus, des télégraphes et des chaînes de télévision, des petits groupes de rencontre, des vases et des écluses, et bien entendu une colonie de raton-laveurs… ». Précisons que l’ouvrage de WINKIN a été publié en 1981 avant « l’explosion» des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans notre société, comment qualifierait-il le terme aujourd’hui, presque trente ans après ? « Communiquer » et « communication » apparaissent dans la langue française dans la seconde moitié du XIVème siècle. Le sens de base « participer à » est encore très proche du latin « communicare » qui veut dire mettre en commun, être en relation.
Proche de l’idée de « communion », « de fusion », de « partage », le sens du terme va évoluer au XVIème siècle vers l’idée de « faire part(age) » d’une nouvelle. Dès lors, à la fin du siècle, « communiquer » commence à signifier aussi « transmettre ».
Actuellement la communication concerne essentiellement les « moyens de communication », dont les trains, les téléphones et les médias, c’est-à-dire des moyens de passage de A à B. Il convient de considérer que le terme communication renvoie à l’idée de transmettre, envoyer, propager, diffuser, répandre : « faire passer une personne, un objet ou une information d’un endroit à un autre».
La communication se voit associée à l’information et souvent les deux termes et utilisations se confondent. Définissons alors le terme « information » et ce afin de mieux comprendre sa distinction avec le terme « communication ».

Le rapport communication/information

Informer/information : issu du mot latin informare, « former », « donner une forme », mais aussi « façonner l’esprit », le verbe « enformer » signifie au XIIIème siècle « instruire », « enseigner ». Le sens actuel d’ « informer » est plutôt celui d’ « aviser », « rapporter un événement », « mettre au courant »93. Quant au terme « information », celui-ci est aujourd’hui polysémique de sorte, par exemple, qu’en français ce même mot est utilisé pour traduire trois termes anglais dont le sens est très différent :
– Data (les données de l’information)
– News (les nouvelles du journaliste)
– Knowledge (le savoir, la connaissance).
Le terme « information » sert à la fois à désigner un symbole ou un signe ou bien une quantité transportée précisément mesurable ou enfin une qualité, soit la signification des messages transmis.
Pour approfondir la distinction entre information et communication faisons donc référence à Robert ESCARPIT95. Selon lui, un bon moyen d’éviter l’ambiguïté en matière d’information et de communication consiste à :
– Employer le mot « transport » pour désigner le transfert de matière ou d’énergie et à réserver celui de « communication » au transfert de l’entité nommée « information ».
– Considérer que la communication est un acte, un processus de transmission issu du fonctionnement d’un appareil, d’une « machine » biologique ou non (cerveau humain ou animal, ordinateur par exemple). L’information quant à elle, l’entité mesurable objet de l’échange, du processus de communication.
Pour résumer la communication pourrait se voir définir comme « un lien établi entre deux ou plusieurs partenaires par l’intermédiaire d’un moyen quelconque de transmission, et qui permet l’échange d’informations entre ces correspondants ».

Retour aux sources

Deux concepts fondamentaux mais tout à fait opposés, sont à la base de la conception communicationnelle, le modèle cybernétique, dit circulaire, dit « orchestre » et le modèle mathématique, dit linéaire, dit « télégraphe ». Pour mieux comprendre les origines de ces deux modèles ainsi que leur impact sur l’ensemble de la pensée communicationnelle, il convient de présenter, d’une manière succincte, leurs sources.
En 1948, Norbert WIENER98 publie « Cybernetics ». Cet ouvrage est fondé sur les résultats des ses travaux d’études scientifiques effectuées durant la Seconde Guerre mondiale sur le problème de la conduite de tir des canons anti-aériens. La problématique est la suivante : l’avion, volant à très grande vitesse, il faut pouvoir prédire sa position future à partir de ses positions antérieures. Si le canon est informé de l’écart entre la trajectoire réelle et la trajectoire idéale de ses obus, il peut parvenir à cerner progressivement l’avion et finalement l’abattre. WIENER reconnaît dans ce problème le principe du « feedback » ou rétroaction. Ce principe deviendra la clé de son concept de cybernétique, c’est-à-dire la science du pilotage. Il voit dans le canon qui cherche à atteindre son avion ou l’image du bras portant le verre d’eau à la bouche un processus circulaire : « tout effet rétroagit sur sa cause : tout processus doit être conçu selon un schéma circulaire».

Le modèle télégraphique de la communication, une matrice de référence et son influence sur le modèle de communication verbale de JACKOBSON

Le modèle de la communication de Claude SHANNON, élaboré dans les années cinquante à partir d’une théorie mathématique de la communication se voit uniquement linéaire et en opposition totale au modèle circulaire de WEINER. C’est une théorie de la « transmission ». L’objectif pour SHANNON, qui travaillait pour Bell Telephone, s’agissait de proposer une solution mathématique au problème suivant : comment transmettre dans des conditions optimales un message à travers un moyen de communication ? Pour résoudre sa problématique il proposa un schéma du système général de la communication, c’est-à-dire une chaîne d’éléments qui se présentaient comme suite : la source d’information – qui produit un message, l’émetteur – qui transforme le message en signaux, le canal – qui est le milieu utilisé pour transporter les signaux, le récepteur – qui reconstruit le message à partir des signaux et la destination – qui est la personne ou la chose à laquelle le message est envoyé. Durant la transmission les signaux peuvent être perturbés par du bruit. Ce modèle, très mécanique, est axé sur la transmission de signaux entre une source et une destination constituées pour être parfaitement adaptées l’une à l’autre. De sorte qu’il est souvent retrouvé, relativement modifié mais toujours fidèle à son principe de « émetteur/récepteur », comme fondement pour appuyer des travaux des ingénieurs, des physiciens, des sociologues, des psychologues et même des linguistes.

Le modèle orchestral de la communication, l’importance des ensembles significatifs

Au cours des années cinquante un groupe de chercheurs américains tente de reprendre à zéro l’étude du phénomène de la communication interpersonnelle sans se référer au modèle de SHANNON. Le groupe, composé de chercheurs en sciences humaines – Grégory BATESON (anthropologie), Ray BIRDWHISTLE et Edward HALL (anthropologie/linguistique), Erving GOFFMAN (sociologie), Don JACKSON et Paul WATZLAWICK (psychiatrie) formera le « Collège invisible » connu par ailleurs sous le nom de l’Ecole de Palo Alto. Pour les membres de ce collège la recherche sur la communication entre les hommes ne commence qu’à partir du moment où est posée la question : « parmi les milliers de comportements corporels possibles, quels sont ceux retenus par la culture pour constituer des ensembles significatifs ? ». La communication est donc, pour ses chercheurs, un processus social permanent intégrant de multiples modes de comportement : la parole, le geste, le regard, la mimique, l’espace interindividuel entre autres. Il ne s’agit pas, par ailleurs, de faire une opposition entre la communication verbale et la communication
non-verbale car la communication « est un tout intégré » et il ne convient pas d’isoler chaque composant du système de communication. De même les énoncés du langage verbal et les « messages » issus d’autres modes de communication n’ont de signification que pris dans leurs contextes. Le modèle orchestral propose donc une analyse de contexte par opposition d’une analyse de contenu que favorise le modèle télégraphique. L’analogie de l’orchestre a pour but de faire comprendre comment on peut dire que chaque individu participe à la communication plutôt qu’il en est l’origine ou l’aboutissement. C’est dans ce sens que l’on pourrait parler d’un modèle orchestral de la communication par opposition au modèle télégraphique. Le modèle orchestral revient en fait à voir dans la communication le phénomène social que le tout premier sens du mot rendait aussi bien en français qu’en anglais :
Communiquer/communicate : la mise en commun, la participation, la communion. Malgré leurs qualités simplistes et réductionnistes, il était nécessaire de présenter ces modèles afin de faciliter la compréhension des évolutions théoriques et conceptuelles de la communication surtout par rapport à notre approche sémiotique. Nous reviendrons en détail sur ce point mais d’abord regardons la place de la consommation dans la communication.

La place de la consommation dans la communication

Dans ce cas de figure le schéma de la communication peut être représenté de la manière suivante :Dans la communication le pôle émetteur construit un énonciateur qui est l’image représentée de la marque et du produit. L’image représentée définit à son tour un positionnement, c’est-à-dire une identité de proposition, un ethos – l’image sousjacente de l’émetteur transmise par le message -, une promesse faite à « quelqu’un ».
Ce « quelqu’un » est l’énonciataire, c’est-à-dire la représentation des attentes du consommateur (le récepteur, la cible) et éventuellement de sa sanction face à la proposition de l’émetteur ou énonciateur. Que la promesse soit matérielle ou immatérielle, que les pôles émetteur et récepteur soient médiatisés ou non ne change rien au modèle.

La communication stratégique

« Le calcul (ou la manipulation) de forces qui postule un lieu susceptible d’être circonscrit comme un propre et d’être la base d’où gérer les relations avec une extériorité de cibles ou de menaces (les clients ou les concurrents) ».
Cette définition de « stratégie » donnée par Michel de CERTEAU en 1980, est née au coeur des sciences humaines. Son intérêt est fondé sur le fait qu’une stratégie est avant tout un discours. C’est un espace de manipulation de l’Autre à l’intérieur duquel se déploie une action ou une série d’actions visant à modifier l’état émotionnel et cognitif du sujet, son savoir et son vouloir. Le but étant de lui faire exécuter un programme donné, en faisant être ou en faisant faire.
La détermination du positionnement d’une marque, des caractéristiques de sa cible, des étapes de sa « présence au monde » par des actions de communication met en jeu ce que la sémiotique qualifie de stratégie discursive. C’est-à-dire celle d’un sujet qui intervient sur un autre sujet, virtuel, censé représenter l’interlocuteur idéal, en lui transmettant un récit qui relève de ce que l’on peut appeler une stratégie narrative, c’est-à-dire un agencement de programmes permettant la circulation de valeurs. La sémiotique aide à identifier la valeur à promouvoir pour individuer une marque ou un produit.
La sémiotique greimasienne a longuement travaillé sur la persuasion et distingue à ce propos deux stratégies majeures, la communication participative et la communication assumée.

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Table des matières

INTRODUCTION
Contexte
1 : L’impact des nouvelles technologies
1.1 : Internet facilite l’accessibilité aux informations et bouleverse les habitudes de gestion et de promotion de la mobilité internationale étudiante
1.2 Les classements médiatiques internationaux : l’amplification de la visibilité et la mis en concurrence des universités à l’échelle mondiale
1.2.1: Le classement THE-OS
1.2.2 : Le classement de Shanghaï
1.2.3 : Ces classements contribuent à la mutation des stratégies de communication à l’international dans le but d’attirer des étudiants étrangers
1.3 : La provocation de changements radicaux dans l’organisation d’un système éducatif
1.3.1 : L’Allemagne – la création des clusters
1.3.1.1 : La France – au Senat
1.3.2 : La situation en Grande Bretagne – vue par la presse anglaise
1.3.2.1 : Les classements critiqués par la presse anglaise
2 : Contexte historique et sociologique
2.1 : L’Europe, la concurrence qui mène à la reforme – le pourquoi et le comment
2.1.1 : Pourquoi ?
2.1.2 : Comment?
2.2: La Stratégie de Lisbonne et l’économie de la connaissance
2.2.1 : L’économie de la connaissance
2.2.1.1 : Les caractéristiques d’un bien public
2.2.2 : Le continent de pratique humaine
2.3 : L’histoire de la connaissance comme objet d’investissement
2.3.1 : La société de l’information
2.3.2 : Une organisation alternative qui porte sur la coordination et la production
3. La réaction de la France – le pourquoi et le comment
3.1 : La toute aussi étrange Révolution française
3.2 : La bataille mondiale de la connaissance
3.2.1 Le système français vs. le monde – le « Rapport PHILIP »
3.2.1.1 : Le label « université »
3.2.2 : le partenariat
3.2.3 : les questions
3.3 La mise en application du PRES – le cas de L’Université Européenne de Bretagne
3.3.1: L’UEB se donne comme objectifs
3.3.2: La Région Bretagne et l’Université Européenne de Bretagne
3.3.2.1 : Effectifs
3.3.3: Répond-t-il réellement aux besoins ?
Interrogations, hypothèses et problématique
PARTIE I 
I.1 : La tête dans l’écran
I.1.1 : Un media
I.1.2 : L’homme et la technique
I.1.3 : Effets couplage support/message
I.2 : La communication
1.2.1 : Même les ratons laveurs le font
I.2.1.1 : Le rapport communication/information
I.2.2 : Retour aux sources
I.2.2.1 : Le modèle télégraphique de la communication, une matrice de référence et son influence sur le modèle de communication verbale de JACKOBSON
I.2.2.2 : Le modèle orchestral de la communication, l’importance des ensembles significatifs
I.2.3 : La place de la consommation dans la communication
1.2.3.1: Consommé : un acte de production de sens
1.2.3.2: La communication stratégique
1.3 : Le développement de la communication publicitaire
I.3.1 : Son histoire
I.3.2 : Le concept de la publicité moderne
1.3.2.1 :Fonctions principales de la publicité
1.3.3: Courants de la publicité
1.3.3.1: Convaincre
1.3.3.2: Matraquer
1.3.3.3: Séduire
1.3.3.4: Valoriser
PARTIE II
II.1. A quoi peut servir la sémiotique ?
II.1.2 Sémiotique greimasienne vs sémiotique piercienne
II.1.3 Les origines historiques de la sémiotique
II.I.3.1 : La sémiologie SAUSSURIENNE
II.1.3.2 : Le « tournant sémiotique » – la sémiologie des années 60
II.2 : L’Ecole de Paris, la sémiologie devienne la sémiotique
II.2.1 : La sémiotique structurale de A.J. GREIMAS
II.2.2 : La sémiotique narrative
II.2.2.1 : Le schéma narratif
II.2.2.2 : Le carré sémiotique, premier aperçu
II.3 : Les principes de la sémiotique greimasienne
II.3.1 : Plus d’intelligibilité
II.3.1.1 : Plus de pertinence
II.3.1.1.1 : Pertinence de la sémiotique au niveau du concept
II.3.1.2 : Plus de différenciation
II.3.2 Le positionnement comme processus différentiel
II.3.2.1 : Définir un positionnement
II.3.2.2 : La sémiotique distingue entre différentes qualifications de valeur
II.3.3 : Le carré sémiotique
PARTIE III
III.1 : Définir la cible à partir d’une enquête
III.1.1 : Les conditions de l’enquête
III.1.2 : Les questions, quoi et pourquoi
III.1.2.1 : Les observations
III.1.3 : Présentation qualitative et quantitative de l’enquête
III.1.4 : Analyse de l’enquête
III.2 : L’ENS Cachan Antenne de Bretagne – l’état de lieu
III.2.1 : Qu’est ce que c’est une école normale ?
III.2.1.1 : Les spécificités des Ecoles normales
III.2.1.2 : Les origines et l’idéologie derrière une Ecole normale
II.2.2 : Présentation générale de l’Ecole normale supérieure de Cachan
III.2.2.1 : Débouchés
III.2.2.2 : Ecoles doctorales et collèges de recherche
III.2.2.3 : Les partenariats avec l’industrie
III.2.3 : Présentation de l’ENS Cachan, Antenne de Bretagne
III.2.3.1 : Statut juridique
III.2.3.1.1 : Chiffres clés
III.2.3.2 : La recherche à l’ENS Cachan Antenne de Bretagne
III.2.3.2.1 : La Valorisation de la recherche
III.2.3.3 : Les départements et les formations
III.2.4 : L’activité à l’International
III.2.5 : L’analyse descriptive, les forces et les faiblesses
III.3 : A la recherche de réponses
III.3.1 : Se distinguer
III.3.2 : Quand CONSOMMER veut dire DONNER
III.3.3 : Le sens valorisé
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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