Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
La diminution généralisée des populations d’oiseaux
Si la diminution contemporaine des milieux naturels a profondément modifié nos paysages et notre environnement, elle est également considérée comme le bouleversement le plus important qui ait jamais affecté l’avifaune sauvage [Olff et Ritchie, 2002 ; Youth, 2002 ; Rocamora et Yeatman-Berthelot, 1999].
A une échelle internationale, nombreuses sont les études et les synthèses bibliographiques publiées sur cette thématique spécifique [Dolman et Sutherland, 1995 ; McLaughlin et Mineau, 1995 ; Olff et Ritchie, 2002 ; Chace et Walsh, 2006]. Globalement, « parmi les espèces identifiées comme menacées par Birdlife International, 85 % d’entre elles sont touchées par la destruction de leur habitat. 900 vivent en forêt, 400 dans des prairies et 150 en zones aquatiques » [Youth, 2002]. Pour Pereboom (2006), « la destruction du milieu forestier est la première cause de la disparition des espèces dans le monde alors qu’en Europe et en Amérique du nord, c’est surtout la destruction des bosquets, des arbres isolés et des haies qui met la survie des populations en danger ».
A une échelle nationale, différents programmes scientifiques permettent des suivis réguliers et de plus en plus fiables de l’évolution des populations aviennes sur le territoire français. Parmi ces derniers, le programme STOC (Suivi Temporel d’Oiseaux Communs), initié par le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO), le réseau Vigie-Nature et le Muséum national d’Histoire naturelle, permet un suivi national des populations d’oiseaux communs depuis 1989 (site internet : http://www2.mnhn.fr/vigie-nature). Les résultats de ces suivis sont particulièrement éloquents : « si l’on considère le type d’habitat qu’occupe la majorité des individus détectés, on peut regrouper les espèces en quatre grands groupes : les espèces spécialistes des milieux agricoles, des milieux forestiers, des milieux bâtis, et les espèces généralistes (dont l’abondance est distribuée de manière plus ou moins uniforme entre les habitats). Globalement, sur la période 1989- 2007, les espèces spécialistes sont en déclin marqués : -28 % pour les espèces agricoles, -27 % pour les spécialistes bâtis, et -18 % pour les spécialistes forestiers. Ces résultats sont en concordance avec le constat global de déclin des espèces spécialistes chez les animaux (oiseaux, mammifères, araignées, poissons) et les plantes. A l’inverse, les espèces généralistes sont en augmentation, ces espèces remplaçant dans de nombreux cas les espèces spécialistes qui souffrent de la dégradation des habitats. Globalement, toutes espèces confondues (65 espèces étudiées), la France a perdu 18 % de ses oiseaux nicheurs communs entre 1989 et 2007 » [Jiguet, 2007] (cf. fig. 1).
Des populations d’oiseaux d’autant plus fragilisées par la fragmentation de leurs habitats
Si la disparition des milieux naturels tend à une diminution inévitable et quasiment mathématique des effectifs d’oiseaux [Dolman et Sutherland, 1995 ; Goss-Custard, Caldow, et al., 1995 ; Yates, GossCustard, et al ., 1996], elle provoque également une concentration, un regroupement des populations actuelles sur des espaces plus réduits en superficie et discontinus géographiquement. On parle alors de fragmentation des milieux. Pour Ramade (2002), la fragmentation est une « action par laquelle des phénomènes d’origine naturelle ou anthropique fractionnent les habitats d’un écosystème qui étaient jointifs dans les conditions initiales ». Pour Franklin, Noon, et al., (2002), la fragmentation peut être définie comme « la discontinuité, résultant d’un ensemble de mécanismes, de la distribution spatiale des ressources et des conditions présentes dans une zone à une échelle donnée et qui affecte l’occupation, la reproduction et la survie de certaines espèces ». Enfin, tout en restant prudent quant à son origine, on citera la définition imagée donnée par l’encyclopédie collaborative « Wikipédia » pour laquelle la fragmentation est « un phénomène de morcellement de l’espace, qui peut ou pourrait empêcher une ou plusieurs espèces vivantes de se déplacer comme elles le voudraient et le pourraient en l’absence de facteurs de fragmentation ». Bien que, selon lui, leurs conclusions ne sont pas toujours généralisables, Blondel (1995) confirme que de nombreuses études relatives à la fragmentation des milieux naturels font état d’une réduction des diversités spécifiques, sur ces petits espaces morcelés, tant chez les vertébrés que chez les invertébrés. « La fragmentation des habitats a des conséquences sur les diversités locales et régionale, sur la structure des peuplements, et sur les traits d’histoire de vie des populations » [Blondel, 1995].
Par leur capacité à voler, on a longtemps cru que les oiseaux n’étaient pas ou peu affecté par la fragmentation de leurs habitats. Aujourd’hui, de nombreuses études nous prouvent le contraire. Ainsi, en France, Menoni, Levet, et al., (1996), ont montré que la fragmentation des milieux forestiers est la principale menace pesant sur la conservation du grand Tétras (Tetrao urogallus) dans les Pyrénées françaises. « Nos résultats sont importants du point de vue de la conservation de l’espèce. Le grand tétras est clairement associé à d’immenses étendues de vieilles forêts, qui sont le milieu où l’espèce a évolué. Sa survie est susceptible par conséquent d’être gravement affectée par le morcellement de son habitat ».
Dans un autre contexte, Genot [1991, in Clec’h, 2001] considère que la circulation routière, une autre cause importante de fragmentation des habitats, serait responsable de 52,6 % des causes de mortalité de la chevêche d’Athena (Athene noctua). De la même façon, Clec’h (2001) observe que les routes à fréquentation élevée (voies express et routes départementales) entrainent à leur proximité (jusqu’à 2 kms) une diminution du nombre de sites de reproduction de la chevêche d’Athena (en comparaison avec les routes à faible fréquentation). Dans une étude réalisée en 1996, Weiserbs et Jacob (2001) démontrent également une diminution de l’abondance des oiseaux nicheurs (toutes espèces confondues) à l’approche des grands axes routiers. Ces derniers déclarent : « En conséquence, la superficie de forêt utile pour l’avifaune serait diminuée là où le bruit se fait trop intense ». Au nord-est des Etats-Unis, le phénomène de fragmentation est particulièrement étudié chez les oiseaux migrateurs néotropicaux dont le déclin est généralisé et spectaculaire [Blondel, 1995].
Plus globalement, associée à une diminution des milieux naturels, la fragmentation des habitats représente un puissant facteur d’isolement écologique qui peut conduire à la fragilisation de certaines populations d’oiseaux déjà mal en point. Ainsi, « lorsqu’une population meurt, le populations restantes deviennent isolées et leur diversité génétique s’en trouve appauvrie » [Youth, 2002].
Face à ce constat de disparition et de fragmentation généralisée des milieux naturels, on a longtemps pensé que la seule protection foncière des milieux suffirait à protéger la faune sauvage, y compris l’avifaune. Ainsi, ont été créés successivement parcs nationaux, réserves naturelles ou encore terrains du Conservatoire du littoral. Or, quelque soit leur statut de protection, les espaces naturels (y compris les espaces naturels non protégés) doivent pourtant faire face à une autre problématique qui tend à se surajouter aux précédentes : l’augmentation de la fréquentation humaine sur ces mêmes espaces naturels.
Un attrait grandissant pour les espaces naturels
Une forte mobilité des hommes sur le territoire
L’artificialisation et le morcellement des milieux naturels sont les conséquences directes des besoins en matière d’espace des hommes (pour se loger, pour produire). Ils sont également les conséquences indirectes des différentes politiques d’aménagement visant à améliorer l’accessibilité des populations humaines à l’ensemble du territoire national.
Ainsi, si depuis l’Antiquité, les pouvoirs publics n’ont eu de cesse d’exercer un pouvoir dans l’organisation et l’aménagement des territoires, on ne peut nier que l’ampleur des actions entreprises a été considérable depuis les années 50 [Cléach, Le Morvan, et al., 2000]. On pense notamment aux grands programmes mis en œuvre au début de la cinquième République par le biais de la DATAR [Cléach, Le Morvan, et al., 2000]. Ainsi, la politique des transports, à travers la densification des voies de communication, a constitué pendant longtemps, l’instrument privilégié de la valorisation du territoire. « La France se flatte d’avoir l’un des meilleurs réseaux routiers du monde. On y compte plus de 800.000 kms de voies routières de toute sorte. L’effort pour relier chaque citoyen au réseau de routes goudronnées, même quand il réside dans une ferme isolée des régions rurales les moins denses et les plus reculées, a été continu et efficace » [Cléach, Le Morvan, et al., 2000]. Aujourd’hui encore, ces politiques continuent d’exister et se déclinent à tous les niveaux des territoires administratifs : pays, régions, départements, communes. Si ces dernières ont effectivement pour objectifs d’améliorer la cohésion de l’espace économique et de l’espace social [Cléach, Le Morvan, et al., 2000], elles ont également participé à augmenter considérablement la mobilité et la diffusion des hommes dans le pays. Ce constat est vrai pour les territoires qui étaient déjà peuplés et souvent massivement anthropisés. Il est également vrai pour des territoires restés longtemps isolés des centres économiques. Les milieux montagnards et littoraux sont tout à fait emblématiques de ces espaces longtemps délaissés par les populations humaines suscitant même des sentiments de crainte, d’hostilité et de laideur [Meur-Férec, 2007]. Associés à un changement d’image de ces derniers, les différents programmes d’aménagement du territoire qui se sont succédés au cours du 19ème et surtout au cours du 20ème siècle permettent d’expliquer en partie que ces mêmes espaces sont aujourd’hui massivement occupés par les hommes.
Aujourd’hui, la forte mobilité des hommes est telle que plus aucune partie du territoire (aussi petite soit-elle), mais par conséquent, plus aucun milieu naturel, n’est devenue inaccessible aux populations humaines. Cette mobilité se vérifie à toutes les échelles d’analyse, aussi bien à une échelle nationale qu’à une échelle locale. Pour Roger Mahéo, spécialiste national et international des oiseaux d’eau que nous avons rencontré au cours d’un entretien, l’accessibilité accrue des hommes aux milieux naturels est l’une des grandes causes qui permet d’expliquer aujourd’hui les enjeux qui se jouent autour du dérangement de l’avifaune. Ainsi, évoquant le cas particulier des littoraux et notamment du golfe du Morbihan qu’il connaît parfaitement, il explique : « Il faut toujours se caler dans une logique historique et c’est vrai qu’à partir du début des années 70, il y a eu les grosses politiques d’aménagement du territoire et de désenclavement routier. Il faut reconnaître que l’on a multiplié les points d’accès routiers directement au rivage. A partir de là, l’espace littoral n’est alors plus un monopole réservé par des chasseurs qui y exercent leur activité mais est partagé avec des gens qui viennent se balader, regarder, promener leurs chiens, etc. ». Toujours concernant les littoraux, on peut également citer la loi littoral de 1986 qui, même si elle s’est efforcée de protéger d’un point de vue foncier les milieux naturels, a contribué à améliorer l’accessibilité des populations humaines au rivage en multipliant les points d’accès et en favorisant la circulation des piétons le long des sentiers littoraux.
Un engouement sans précédent pour les espaces de nature
A une époque où les milieux naturels n’ont jamais été aussi mal menés, il est assez contradictoire de constater que jamais la nature n’a connu un tel succès, un tel engouement de la part de nos contemporains. Ce succès est bien évidemment indissociable de l’essor du tourisme et notamment du tourisme de nature. Dès le 19ème siècle, le géographe Elisée Reclus avait ressenti les prémices de ce qui allait devenir un siècle plus tard un véritable phénomène de société : « Il se manifeste depuis quelques temps une véritable ferveur dans les sentiments d’amour qui rattachent les hommes d’art et de sciences à la nature. Les voyageurs se répandent en essaims dans toutes les contrées d’un accès facile, remarquables par la beauté de leurs sites ou le charme de leur climat » [Reclus, 1866]. Ce succès actuel n’est pourtant pas un hasard dans la mesure où il intervient à une époque où le temps consacré aux loisirs, aux activités sportives et au tourisme est sans commune mesure avec le passé. Les raisons de ce succès sont multiples et complexes et sont à rechercher dans l’évolution de la société contemporaine : démocratisation et urbanisation de la société, apparition des congés payés en 1936, augmentation du temps libre, [Merlin, P., 2008], reconnaissance par le public et les médias de l’environnement et de ses richesses [Le Berre, 2008], etc.
Quelques chiffres-clés permettent d’apprécier ce succès : en France, on estime que ce sont 6 millions de personnes qui fréquentent annuellement les sept parcs nationaux [Ifen, 2002], 200.000 les réserves naturelles régionales [Réserves Naturelles de France, 2003], 5 millions sur les Réserves Naturelles de France [Réserves Naturelles de France, 2003] ou encore 30 millions les terrains du Conservatoire du littoral [Michel, 2005]. Les espaces naturels protégés ne sont pas les seuls à profiter de ce succès. Ainsi, par exemple, on estime qu’environ 60 millions de personnes fréquentent annuellement les forêts françaises (protégées ou non) depuis le début du 21ème siècle.
L’effet et l’impact du dérangement : deux notions qui n’ont pas la même portée
Un dernier point terminologique important nécessite d’être abordé. Celui-ci concerne l’utilisation des termes « effet » et « impact » pour aborder les conséquences du dérangement. Quelles sont les difficultés rencontrées lors de l’emploi de ces deux notions ?
Tout d’abord, rappelons que si le terme de « dérangement » revêt une connotation a priori négative [Manesse, 1994], il n’en est rien sur le plan terminologique. Ainsi, le dérangement n’est en réalité qu’une activité humaine qui provoque un changement comportemental (ou physiologique) chez un ou plusieurs oiseaux à son approche. Le dérangement n’a pas à être négatif ou positif ; il est simplement un fait. Ainsi, par exemple, l’envol d’un oiseau ou l’arrêt de l’alimentation à l’approche d’une présence humaine n’a rien de négatif en soi. Cette idée est également avancée par Triplet, Sournia, et al., (2003) pour qui « déranger et être dérangé constituent deux éléments de la vie quotidienne. […]. L’Homme, en tant qu’élément des écosystèmes, est également source potentielle de dérangement ». Ce sont en réalité les conséquences du dérangement qui peuvent être négatives mais elles peuvent tout aussi bien être neutres, positives, à court terme ou à long terme. C’est ainsi que, pour désigner et qualifier les conséquences du dérangement à plus ou moins long terme, il est nécessaire d’employer des termes comme « effet » et/ou « impact ».
Dans le cadre de notre travail, nous avons choisi de distinguer clairement les effets et les impacts comme deux niveaux d’analyse distincts du dérangement. Ce choix a également été fait par de nombreux autres auteurs (Blanc, Guillemain, et al., 2003 ; Davidson, 1997 ; Madsen, 1995 ; Hill, Hockin, et al., 1997 ; Robinson et Pollitt, 2002 ; Triplet, 2003).
Ainsi, on considérera que l’« effet » est la réaction de l’animal (réaction qui peut être visible ou non) suite à un dérangement (Blanc, Guillemain, et al., 2006). Si l’on reprend la situation imaginaire exposée précédemment, on peut alors dire : « Le dérangement provoqué par le promeneur près de la mare a eu pour effets de faire s’envoler la totalité des oiseaux et de modifier leur distribution spatiale ». On parlera d’impact lorsque les effets cumulés affecteront véritablement, à long terme, « la dynamique de population des espèces par réduction de leur survie et / ou du succès de leur reproduction » (Tamisier, Bechet, et al., 2003). On peut alors dire : « Le dérangement provoqué par le promeneur a eu pour impact une diminution dans le temps des effectifs d’oiseaux de la mare ». Plus transparente, c’est également cette conception qui est couramment employée dans le cadre des études d’impacts environnementaux. Ainsi, pour Leduc et Raymond (2000), « il est essentiel de séparer l’évaluation des effets de celle des impacts, et ce, tant d’un point de vue pédagogique que pour la rigueur méthodologique même de l’évaluation des impacts environnementaux. C’est ainsi que nous considérons que les actions humaines ont, dans un premier temps, des effets sur l’environnement, puis que, dans un deuxième temps.
La recherche scientifique sur le dérangement de l’avifaune : constats et enjeux
C’est à travers une analyse et une synthèse détaillée de la bibliographie scientifique internationale que nous pouvons véritablement rentrer dans le cœur de notre problématique.
Ce travail revêt des objectifs multiples. Il s’agit d’une part de cerner avec précision et objectivité toute l’étendue de notre sujet d’étude. Ce premier objectif est d’autant plus important que le dérangement de l’avifaune est un thème encore récent en géographie qui nécessite d’être présenté, commenté et illustré. Cette étape devrait ainsi nous permettre de répondre à plusieurs questions simples mais incontournables : peut-on dater l’apparition de la notion de dérangement de l’avifaune dans la recherche scientifique ? Quels sont ses effets et ses impacts ? Finalement, quelle est l’importance que l’on doit accorder à cette problématique dans une optique de conservation de l’avifaune ?
Il s’agit d’autre part, d’aller plus loin dans l’analyse pour tenter de dégager des enjeux communs à l’échelle internationale. Ces enjeux peuvent être bien sûr biologiques mais également géographiques. Ainsi, il s’agira de répondre à un certain nombre de questions complémentaires : existe-t-il des espèces d’oiseaux plus étudiées que d’autres et pour quelles raisons ? Existe-t-il des activités humaines mais aussi des milieux naturels plus étudiés que d’autres et pour quelles raisons ? Finalement, autour de quelles espèces, activités humaines et milieux naturels se situent à l’heure actuelle les enjeux autour des interactions hommes/oiseaux dans le monde?
Enfin, il s’agira de mettre en évidence les forces et les atouts mais aussi les contraintes et les faiblesses de la recherche actuelle sur le dérangement de l’avifaune tant d’un point de vue conceptuel que méthodologique. Il s’agira alors pour nous, géographe, d’apporter une vision extérieure sur la pertinence de ces études mais aussi de nous positionner dans cette recherche afin de comprendre quelle est notre légitimité et notre place dans ce microcosme scientifique.
Une synthèse bibliographique pour mieux comprendre : première analyse et premiers résultats généraux
La méthodologie
La synthèse bibliographique que nous avons réalisée s’appuie sur des publications qui ont été sélectionnées en nous basant sur un certain nombre de critères communs à chaque base de données. Ces critères sont les suivants : un nombre de bases de données bibliographiques fixes, une période d’étude comparable, une recherche basée sur des mots-clés identiques quel que soit la base de données étudiée.
Cinq bases de données internationales ont été sélectionnées. Il s’agit de « Current Contents », « Asfa », « Pascal », « Science direct navigator » et le « Web of Science ». Si, ces bases de données ne sont pas spécifiques à l’ornithologie, elles constituent en revanche des références majeures dans les domaines des sciences de la vie, de la terre et de l’environnement en France.
La période analysée s’étend de 1976 à 2005, c’est-à-dire 30 ans de recherche sur le dérangement. Deux raisons essentielles expliquent ce choix. D’une part, les bases de données auxquelles nous avions accès n nous permettaient pas de pouvoir accéder à des références antérieures à 1975 pour toutes les revues concernées par le sujet. D’autre part, il nous a semblé qu’une période de 30 ans était un laps de temps amplement suffisant pour dégager de potentielles tendances.
Enfin, plusieurs noms communs se référant à notre thème d’étude ont été sélectionnés et systématiquement utilisées comme mots-clés dans les différents moteurs de recherche. Nous les avons choisi très généraux mais emblématiques de notre sujet. Ces derniers sont au nombre de trois :
– dérangement humain (« human disturbance »),
– dérangement (« disturbance »),
– oiseaux (« birds »).
Finalement, ce sont au total 272 références scientifiques qui ont été sélectionnées puis analysées et ceci à partir de 81 revues différentes (cf. annexe 1). Elles se décomposent de la manière suivante : 167 articles (61,4 %) et 105 résumés (38,6 %). Ce chiffre de 272 références ne constitue bien sûr pas un chiffre exhaustif à l’échelle internationale. L’exhaustivité n’était pas le but recherché.
Une fois cette sélection et ce tri effectués, chacune des publications a été « décortiquée » et ses caractéristiques intégrées à une base de données grâce au logiciel de sociologie Modalisa, un logiciel de traitement de bases de données. Ce sont ainsi une vingtaine de caractéristiques qui ont été examinées pour chacune des publications retenues17 (cf. tabl. 2).
|
Table des matières
EMERCIEMENTS
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE. ETAT DES LIEUX D’UNE PROBLEMATIQUE DEVENUE INCONTOURNABLE SUR LES ESPACES
NATURELS PROTEGES
INTRODUCTION
Chapitre 1 : Historique du dérangement de l’avifaune en France : des causes globales pour des conséquences locales
1.1. La dégradation contemporaine des milieux naturels
1.2. Un attrait grandissant pour les espaces naturels
1.3. Une fréquentation en extension… des habitats non extensibles
Chapitre 2 : La recherche scientifique sur le dérangement de l’avifaune : constats et enjeux
2.1. Une synthèse bibliographique pour mieux comprendre : première analyse et premiers résultats généraux
2.2. Des effets et des impacts nombreux et variés
2.3. Les enjeux de la recherche sur le dérangement de l’avifaune
Chapitre 3. Le dérangement de l’avifaune en Bretagne
3.1. Le contexte général
3.2. Le dérangement de l’avifaune en Bretagne vu par des gestionnaires de sites naturels protégés
3.3. Les raisons de la difficile cohabitation entre les hommes et les oiseaux sur les sites naturels protégés de Bretagne
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE. L’ETUDE DE FREQUENTATION : UN PREALABLE A L’ETUDE DU DERANGEMENT DE L’AVIFAUNE. APPLICATION A DEUX ZONES HUMIDES LITTORALES
INTRODUCTION
Chapitre 4. Présentation des deux sites d’étude et du cadre méthodologique
4.1. Les vasières de Tascon : un site hautement stratégique pour l’accueil des populations d’oiseaux à l’échelle du golfe du Morbihan
4.2. Le site de la Petite Mer de Gâvres : un site naturel en devenir
4.3. L’étude de fréquentation : un préalable incontournable à l’analyse du dérangement de l’avifaune
Chapitre 5. Le site de Tascon : une zone humide discrète caractérisée par une fréquentation sous influence des populations touristiques et des résidents secondaires
5.1. Une fréquentation aux variations temporelles et aux logiques spatiales peu complexe
5.2. Un site sous influence des populations touristiques et des résidents secondaires
5.3. Le cas particulier de la pêche à pied
5.4. Synthèse des résultats de l’étude de fréquentation sur le site de Tascon
Chapitre 6. La Petite Mer de Gâvres : une fréquentation de proximité rythmée par les week-ends et les marées
6.1. Analyse des comptages sur sentiers
6.2. La pêche à pied sur la Petite Mer de Gâvres, une institution !
6.3. Deux activités difficiles à cerner : les exercices militaires et la chasse
6.4. Des sports de glisse en plein essor sur la Petite Mer de Gâvres ?
6.5. Synthèse des résultats de l’étude de fréquentation sur la Petite Mer de Gâvres
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE. POUR UNE APPROCHE PLURIDISCIPLINAIRE DU DERANGEMENT DE L’AVIFAUNE
INTRODUCTION
Chapitre 7. L’étude des interactions hommes/oiseaux : un cadre méthodologique inhabituel mais standardisé
7.1. Le volet ornithologique
7.2 Un cadre méthodologique qui privilégie la pluridisciplinarité
Chapitre 8. Tascon : des interactions hommes/oiseaux spatialement limitées dans le temps et dans l’espace
8.1. Les interactions hommes/oiseaux liées à la fréquentation des sentiers littoraux
8.2. Les interactions pêcheurs à pied/oiseaux sur l’estran
8.3. Le cumul des activités
8.4. Synthèse des interactions hommes/oiseaux sur le site de Tascon
8.5. Quelles perceptions du dérangement de l’avifaune par les usagers du site de Tascon ?
Chapitre 9. Petite Mer de Gâvres : des interactions hommes/oiseaux changeantes en fonction du cycle de marée
9.1. Les interactions hommes/oiseaux liées à la fréquentation des sentiers littoraux
9.2. Les interactions pêcheurs à pied/oiseaux
9.3. Sports de glisse et oiseaux d’eau : des interactions multi-facettes
9.4. Synthèse des interactions hommes/oiseaux sur le site de la Petite Mer de Gâvres
9.5. Quelles perceptions du dérangement de l’avifaune par les usagers de la Petite Mer de Gâvres?
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet