Le déplacement fluvial : un transport doux en expansion

Le déplacement fluvial : un transport doux en expansion

L’homme a besoin de mieux prendre en compte son impact sur l’environnement. Depuis les années 2000, la notion de développement durable marque toutes les politiques et les projets des collectivités. Au niveau national, le Grenelle de l’Environnement a fixé des priorités et des objectifs impactant les politiques de déplacements. Les lois SRU (Solidarité et renouvellement urbains) et celles pour l’égalité des droits et des chances, nécessitent aussi de revisiter les politiques de déplacements notamment au bénéfice de la mobilité des personnes fragilisées. La mobilité durable se présente comme la solution la plus efficace afin de limiter l’empreinte carbone sans pour autant freiner le dynamisme des villes. L’idée est de se tourner vers un mode de transport doux, collectif, et d’améliorer le cadre de vie. Il ne s’agit pas  d’entrer en conflit avec la voiture mais la délaisser progressivement pour rééquilibrer les modes de transport. Les réseaux de transports constituent l’armature du développement urbain, d’où l’intérêt de les préserver et les optimiser. D’ailleurs, la Présidence de 2008 avait placé la politique de déplacement comme l’un des trois piliers de la Métropole (au même titre que le logement et l’économie). Les collectivités se doivent donc de proposer des services efficaces et propres pour tous leurs usagers.

Les canaux délaissés depuis des décennies se présentent donc comme un support de transport envisageable. Ils sont désengorgés, souvent à l’intérieur de la ville et ils présentent un faible coefficient de frottement. Le long du cours est aussi un moyen ludique et nouveau de voyager. L’idée de proposer des navettes fluviales, (encore appelés « bateau-bus ») régulières, avec une organisation similaire aux réseaux de bus, germe alors. Ce transport peu consommateur de carburant , peut être épargné des heures de pointes et bénéficier de l’esthétisme du cours d’eau. Ce transport semble correspondre aux critères actuels de réappropriation des cours d’eau de France tout en préservant l’environnement en proposant un service innovant et écologique. Cependant, il est légitime de se demander s’il est tributaire du territoire, si toutes les communes fluviales peuvent espérer mettre en place un tel système. Alors, il semble important d’établir les modalités de réussite d’un tel mode de transport, afin de mieux orienter le futur projet.

Exemple de Lille

Un premier projet avait été commandé par la Maison du Projet de Lille afin de trouver une ligne de transport, qui desservirait le nouvel EcoQuartier des Rives de la Haute Deûle, au long du canal. Ce quartier est encore en chantier. 25ha sont actuellement en chantier mais 75ha restent encore à aménager. Labellisé EcoQuartier, la question des transports et de la mobilité y est donc primordiale. Dans cet exercice, les questions des interactions au sein même du quartier mais aussi avec le centre-ville de Lille sont prépondérantes. Il faut aussi s’intéresser aux réseaux déjà mis en place et en chantier. Dans cette perspective, il m’avait été demandé de réfléchir à l’organisation de la mobilité des futurs habitants au long du canal pour apporter un projet de navette fluviale cohérent avec leurs besoins et des services proposés.

Présentation de Lille

Lille est une commune du nord de la France . Cette préfecture de la région Nord-Pas-De-Calais, étendu sur 34,83 km², approche une densité de 6 565 hab/km². Elle constitue avec 85 autres communes, la « Métropole Européenne de Lille » au 1er janvier 2015, accueillant 1 119 877 habitants .Elle se place donc à la quatrième place des agglomérations française par sa population . D’un point de vue plus vaste, la commune a donné naissance au premier groupement européen de coopération territoriale avec ses voisins Belges : l’« Eurométropole Lille Kortrijk Tournai » et totalise plus de 2 100 000 habitants, qui se hisse dans le classement des 20 plus grandes agglomérations européennes. Enfin, Lille fait aussi partie d’un plus grand ensemble avec les villes de l’ancien bassin minier de près de 3 800 000 habitants appelé de l’« aire métropolitaine de Lille ». La ville mise aussi sur ses nombreux atouts afin d’attirer le plus grand nombre de personnes. Lille est une ville riche d’une histoire de plus de dix siècles, qui se traduit par la présence de nombreux monuments, encore bien conservés aujourd’hui grâce à une politique forte de conservation et de restauration de ce patrimoine. De nombreuses activités y sont aussi proposées. Que ce soit sur le plan culturel avec de nombreux musées, d’œuvres dans la ville, autour des monuments qui proposent régulièrement des visites guidées et manifestations ouvertes à tous, ou encore pour les loisirs avec une offre importante d’attractions, centres commerciaux et activités diverses. Enfin, la ville comme présentée plus tôt est un pôle économique fort, marqué par la présence de nombreux sièges sociaux et entreprises, surtout spécialisées dans l’innovation technologique et un port commercial en perpétuelle évolution (qui devrait profiter de la réalisation du canal Seine Nord). Une bonne illustration de ces différents aspects de la vie à Lille se trouve sur le parc de la citadelle, qui s’étend sur 90 hectares. Ce poumons vert de la ville propose aussi de nombreuses activités que ce soit pour les familles (manèges pour les enfants, zoo ouverts à tous et gratuits, animations, sensibilisation sur l’environnement et découvertes du patrimoine historique) ou pour les plus sportifs (parcours de santé, circuit de promenade).

Il s’agit donc d’une ville très attractive et dynamique, qui s’inscrit dans de très grands ensembles urbains du Nord. Formée sur une île des marécages de la vallée de la rivière de la Deûle, son rapport avec la Deûle remonte à Gallo-romaine. Aujourd’hui, une partie de cette rivière a été aménagée en canal à grand gabarit afin de répondre aux besoins actuels, en assurant des transports de marchandises avec ses territoires limitrophes.

Le réseau de transport dans la métropole Lilloise

Actuellement, la métropole Lilloise dispose d’un squelette de transports collectifs lourds (Train, Métro, Tramway, Réseau de Bus, Vélos en libre-service…). La première gare de voyageur a été emplantée dans l’enceinte de la ville en 1848, suivi des premiers tramways à chevaux, le réseau de transports collectifs n’a cessé de s’étoffer à Lille. Aujourd’hui, c’est deux lignes de métro, un tramway autour du Grand Boulevard et des lignes de bus important qui desservent la population tout au long de l’agglomération. Elle est reliée aux territoires proches, par le TER, et plus lointains par la grande vitesse ferroviaire. Sa desserte aérienne est assurée par l’aéroport de Lesquin.

Une enquête préliminaire au PDU (Plan de Déplacement Urbain) sur les modes de transports a été menée. Des tendances ont pu être remarquées dans la métropole :

♦ Baisse importante des déplacements en voiture (-12% en 10 ans contre 1,8% sur le territoire français) et augmentation en transports collectifs (+40% contre 20,3% ).
♦ Le trafic routier reste stable puisque les habitants utilisent moins leur voiture mais pour une plus grande distance parcourue. La vitesse moyenne des voitures ne dépasse pas les 22 km/h dans la métropole, en comptant le temps de stationnement et les feux.
♦ Bien que le vélo reste, peu utilisé (à peine 2% en moyenne), se cantonnant surtout aux étudiants et aux Lillois, les habitants de la métropole sont de bons marcheurs par rapport à la moyenne nationale. En effet, 31% des déplacements pédestres sont concernés, et 81% pour des trajets inférieurs à un kilomètre.
♦ A noter que les déplacements souvent courts : en moyenne 4km. 35% sont des trajets de moins d’un kilomètre. Les domicile-travail, qui représentent 21% des trajets, sont plus longs (7,5 km en moyenne).
♦ La Métropole Lilloise a le meilleur indice moyen de qualité de l’air des agglomérations de plus de 500 000 habitants, après Nantes. Aussi, le trafic routier représente 54% des émissions de bruits à Lille.

Enfin, il a été noté que la plupart des déplacements sont réalisés pour la consommation, aller travailler et les loisirs.

Tout en prenant en compte les objectifs européens et les directives de la France, la mairie a aussi inclus les conclusions découlant de l’analyse préliminaire dans son plan d’action concernant les déplacements urbains.

L’objectif est donc d’améliorer le cadre de vie par des déplacements durables et raisonnés. Cela concerne une économie en déplacements automobiles en faveur de l’usage des modes de transports alternatifs tout en maintenir la mobilité globale des habitants. Il s’appuie sur le concept de « ville intense » (= armature de l’agglomération) pour rayonner et mieux répondre aux mieux aux besoins. Aussi, l’économie de marché engendre des problèmes pour les marchandises. Il faut donc proposer des orientations fortes pour les différents modes de transports. Pour cela, le PDU s’axe en six points :

Densification autour des réseaux existants, rendre le réseau actuel plus opérationnel et pertinent mais aussi compléter ce réseau en favorisant le maillage entre ces différents modes de transport. Pour optimiser les déplacements, il s’agit de privilégier les nouveaux projets de développement urbain à proximité des axes de transports collectifs « lourds » déjà existants.

Valoriser les nœuds de transports : l’accès aux gares, renforcement des capacités des métros, création d’un réseau de tramtrain complet, poursuivre la mise en œuvre du réseau de bus à haut niveau de service rapide et sécurisé (lianes) ainsi que la création de nouvelles lignes de bus dans les secteurs les moins bien desservis actuellement, proposer des solutions alternatives à l’automobile (taxi collectif, autopartage, covoiturage, …) et proposer un réseau de parc relais autant pour les voitures que les vélos. Ces stationnements incitatifs facilitent la suite des déplacements par un transport en commun. Souvent en périphérie des villes, ils allègent la pression de stationnement au sein du centre-ville.

Partage de la rue (modes alternatifs) : Il faut ré-équilibrer la part des différents modes de transports dans l’espace public. Se partager la rue au profit des modes dits « doux » : 50 % pour l’automobile (circulation et stationnement) et 50% pour les transports doux, végétalisation ou encore pour d’autres usages urbains. L’accessibilité piétonne et cyclable sera améliorée grâce à cette reconquête de la rue et des trottoirs. Si de nouvelles routes sont créées, elles seront pour contourner, désenclaver. Il faut aussi modérer la vitesse pour diminuer les pollutions et sécuriser. L’objectif de diminuer de 21% [Voir Figure9 ] l’utilisation des voitures, au profit des transports doux et transports en communs, paraît alors réalisable.

Transport de marchandises : les déplacements générés par ces activités accentuent les problèmes de pollution et de congestion mais sont indispensables au développement de la Métropole. D’où l’intérêt de favoriser les modes alternatifs (ferroviaire et fluvial) et optimiser l’usage du transport routier pour limiter les impacts sur la ville. A noter que cela implique une augmentation des flux de marchandises au niveau des cours d’eau.

Environnement, santé, sécurité : l’objectif est de se déplacer au mieux pour préserver l’environnement et voyager en toute sécurité. Non seulement ce premier objectif s’articule autour d’actions de sensibilisation de la population aux modes de déplacement consommation d’énergies et rejets de gaz à effet de serre ; mais aussi par des opérations ciblées sur les zones très denses, réduire le bruit en ville et en favorisant l’usage d’énergies propres pour les transports en commun. Le second objectif ambitionne de réduire l’accidentologie pour les usagers vulnérables et les deux roues mais aussi d’augmenter les effectifs humains dans ces transports pour réduire l’insécurité, qu’elle soit réelle ou ressentie.

Mise en œuvre, suivi, évaluation du PDU : développer des partenariats avec tous les acteurs du territoire. Faire partager les valeurs du PDU à travers le territoire et au-delà. Suivre et évaluer les actions menées et les pratiques de mobilité.

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Table des matières

Introduction
A – Le déplacement fluvial : un transport doux en expansion
I – Exemple de Lille
1 – Présentation de Lille
2 – Le réseau de transport dans la métropole Lilloise
3 – Le choix du territoire
4 – Le projet
II – Exemple de Calais
1 – Présentation de Calais
2 – Le projet autour de la navette
3 – Le Majest’In, une navette moderne
4 – Un succès vecteur de dynamisme
B – La réhabilitation du Canal de Bergues
I – Présentation du terrain
1 – Le Canal de Bergues et son territoire
2 – Des disparités autour du canal
3 – L’état du domaine fluvial et de ses aménagements
II – Enjeux du territoire
1 –Réflexion sur l’enjeu « transport fluvial »
2–Réflexion sur l’enjeu « Service rendu par l’eau »
3–Réflexion sur l’enjeu « préserver la qualité de l’eau »
4–Réflexion sur l’enjeu « préserver la biodiversité »
5–Réflexion sur l’enjeu de l’attractivité
III – Propositions d’aménagements
1–Interdire l’accès aux voitures
2–Transports doux
3–Accessibilité à la halte
4–Lieu de rencontre
5–Idées futures
Conclusion

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