Définition de la Psychomotricité
Le terme de « Psychomotricité » n’est maintenant plus inconnu. Pour· tant, il nous apparaît encore es sentie d’en préciser les principales utilisations. Une ambiguité particulière caractérise ce concept.Ce terme est utilisé , d’une part , par les » cliniciens « et , d’autre part, par les « spécialistes de l’éducation ». Dans le premier cas , l’ intérêt est porté sur la pathologie , dans le second, il s’agit de se consacrer à l’étude ou à la pratique de l’éducation psychomotrice, génélalement, chez l’individu sain. « Mens Sana in corpore Sano » [maxime de Juvénal (Satires, X, 35G)]; l’adage n’est pas d’hier puisqu’il est antérieur à Jésus-Christ. Pourtant, la confusion règne encore. Doit-on étendre le dualisme de l’âme et du corps, au comportement au sens néo-watsonnien ou limiter le concept de mouvement, au « mental » ou au conscient? L’origine de cette notion de psychomotricité se retrouve à la fois chez Piag·et et chez Wallon qui, chacun selon une approche pr·opre, ont clairement démontré que le « moteur· » et le « psychisme » n’étaient pas étrangers l’un à l’autre mais, au contraire, étaient contemporains, synergiques; traduisant ainsi la manifestation de l’adaptation de l’individu avec son milieu environnant. Le préfixe « psycho », présenté devant le mot motricité, n’est pas simplement joint par un trait d’union. Psychomotricité est un mot entier qui reflète le fait qu’il s ‘agit de l ‘expression de l ‘une des plus grandes fonctions psycho-physiologiques spécifiques à 1 ‘être humain. Chez Piaget (195G), le rapport qui existe entre les deux pôles moteur et psychique est le résultat d’une équilibration constante entre » l’assimilation » lorsque l’individu incorpore les objets et les personnes à son activité propre et « l’accomodation » quand celui-ci réajuste ces structures , en fonction des transformations subies sous l’influence du milieu environnant.
Le développement psychomoteur
Ce sont les deux éléments comportement de l’ organisme humain, fondamentaux motricité et psychisme, qui constituent le terme « psychomotricité ». Très peu différenciés chez le nouveau-né, ces deux éléments vont évoluer, parallèlement au départ, puis, avec la myélinisation, vont se différencier et s’intégrer de façon de plus en plus spécifique et de plus en plus hiérarehisée. Toutefois, malgré cette différenciation, ces deux composantes vont rester solidaires l’une de l’autre dans tout le développement ultérieur. Ajuriaguerra (lD70), distingue trois phases principales dans le développement. La première phase comprend l’organisation de la charpente motrice, l’organisation tonique du tonus de fond, l’organisation proprioceptive et lu disparition des réactions primitives. La seconde phase est celle de l’organisation du plan moteur, ou il y a passage de l’intégration successive à l’ intégration simultanée. C’est e e qu’il a appelé la « mélodie kinétique », où les formes motrices se font, en se défaisant et en se refaisant. La troisième phase correspond à l’automatisation de l’acquis et , donc , à la réalisation des praxies . Mais il ne faut pas, selon Ajuriaguerra (1970), réduire la psychomotricité à l’étude del ‘homme moteur. Cela serait une erreur.
Les dysfonctionnements psychomoteurs
Il existe plusieurs définitions des troubles les psychomoteurs dont celle de Bucher (1972) qui les dêcrit comme étant les symptômes d’un dysfonctionnement d’ensemble, dans lequel diverses influences se côtoient et interfèrent . Elle précise alors qu’il est difficile de faire la part de ce qui relève d’un processus psycho-affectif et d’une altération fonctionnelle hors de toute origine dêficitaire.Pour Corraze (1981), la pathologie psychomotrice est êvoquée, non pas par les « hard signs », mais davantage par les « soft signs » qui, de plus, sont étroitement dépendants de l’environnement et souvent associés à des troubles affectifs. Outre les mouvements choréiques ou athétosiques, Touwen (U:l79), tout en soulig·nant le rapport étroit qui existe entre les « t r·oub les psychomoteurs » et le dysfonctionnement cérébral a minima, leur ajoute les syncinésies, les différentes incoordinations motrices et les anomalies sensorielles. Rutter , Grahamet Yule (1970) ,Hertzige et Birch (1968) et Monroe (1977) associent les troubles psychomoteurs aux troubles psychiatriques. Albaret et Pour re (1987), en plus des caractéristiques précédentes, reconnaissent aux troubles psychomoteurs celle plus particuliêre de l’étiologie qui, en plus d’être pluridimensionnelle, réunit des facteurs aussi disparates que l ‘hérédité, les facteurs biologiques et psycho-sociaux.Mais, c’est la définition clinique d’Ajuriaguerra (1970) que nous retiendrons pour notre recherche. Les conséquences des lésions neurologiques en foyer seront exclues de notre notion de dysfonctionnement psychomoteur, comme l’auteur les a ôtées de sa définition des « désordres psychomoteurs ». Plus ou moins voulus, plus ou moins subis, plus ou moins motivés et plus ou moins automatiques, les dysfonctionnements psychomoteurs sont reliés aux affects et unis au « soma », par leur fluence à travers la voie finale commune. Avec l’absence de dérèglement d’un système défini qui les caractérisent, on s’aperçoit de leur persistance et de leur labilité dans leur forme. « Variables dans leurs expressions, ils restent, chez un même individu, intimement liés aux afférences et aux situations. » Ajuriaguerra, (1970, p.268) Souvent, leur expression est caricaturale et les caractères primitifs (quoique modifiés par l’évolution ultérieure) qu’ils conservent, les rapprochent des phases primitives de contact ou de répulsion, de passivité ou d’agression. Perdant même parfois la forme du mouvement primaire, ces dysfonctionnements psychomoteurs ne gardent de ce mouvement que la valeur d’un symbole. On rencontrera, dans le cadre de ces désordres psychomoteurs, certaines formes de débilité motrice, telles que les a précisées, en 1907, Dupré (1909), les instabilités psychomotrices, les inhibitions psychomotrices, certaines maladresses d’origine émotionnelle ou conséquences de désordres de la latéralisation, les dyspraxies d’évolution, certaines dysgraphies, certains tics et stéréotypies motrices, le bégaiement, etc.
La relation « psycho » et « motricité »
L’éducation psychomotrice semble rester « l’éternel parent pauvre de la pédagogie moderne » (Rideau, 1981), reproduisant en cela la prédominance historique dans la pensée occidentale du cartésianisme, [ Je pense, donc je suis »], sur les conceptions des anciens grecs qui ne dissociaient pas le corporel du mental. Dien que cette dichotomie tende présentement de plus en plus à s’estomper (médecine psycho-somatique, approches alternatives à la médecine traditionnelle etc .. ), elle reste encore très visible dans la définition des objectifs éducatifs. Or, pour Rideau (1975), « Même les petites difficultés psychomotrices ont leur importance. » Rideau, (1975, p.110). En effet, il peut y avoir juxtaposition, dans le développement psychomoteur, de différents retards à chaque étape successive. Si bien que, comme l’observent Lévi et Parisi (1981), » Chez l’enfant présentant un retard psychomoteur, se manifestent( … ), entre trois et six ans, une maladresse et une gaucheté dans les skills à peine plus complexes, et une sorte de « stupidité » dans l’utilisation du mouvement en tant qu’instrument de pensée ou de rassemhlement d’information. » Lévi, Par·isi, (1981, p.l35) De plus, sur le plan sémiologique, cet enfant est, selon eux, incapable d’utiliser de façon adaptative et intelligente même, les modèles qu’il semblait avoir acquis à la perfection, lorsque ces modèles sont stimulés de façon inhabituelle, d’où la nécessité d’un dépistage précoce aussi hien que d’un traitement actif.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES ANNEXES
RESUME
INTRODUCTION
CHAPITRE I. Le contexte théorique
I.A. La notion de psychomotricité
I.A.1. Définition de la psychomotricité
I.A.2. Le développement psychomoteur
I.A.3. Les dysfonctionnements psychomoteurs
I.B. Le dépistage précoce des dysfonctionnements psychomoteurs
I.B.1. La relation « psycho » et « motricité »
I.B.2. Le programme de dépistage précoce
I.B.3. Les tests
CHAPITRE II. La méthodologie de la recherche
II.1. Détermination de la nature du problème
II. 2. Détermination des conditions auxquelles la solution doit satisfaire et proposer différentes variantes
II.3. Choix de l’une des variantes
II. 4. Mise en oeuvre de la démarche retenue afin d’atteindre les résultats eseomptés
II.4.1. La eonstruction de l’outil
II.4.2. Le choix des items
II.4.3. La pr·éexpérimentation
II.4.4. L’expérimentation dans le milieu scolaité
CHAPITRE III. Présentation des résultats
CHAPITRE IV. Analyse des résultats
IV.A. Analyse quantitative
IV.B. Analyse qualitative
IV.B.1. Les r·éférences
IV.B.2. Le modèle d’intervention
CHAPITRE V. Conclusions
V.A. Analyse critique de la recherche et perspectives futures
V.B. Conclusions
REFERENCES
ANNEXES
LEXIQUE
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