Le déficit cognitif léger lié au vieillissement

Le test neuropsychologique traditionnel: le test de Stroop

Les fonctions aUentionnelles et exécutives chez les personnes avec DeL

Les recherches réalisées au cours des dernières années, auprès des personnes présentant un DCL, ont particulièrement mis l’emphase sur les déficits de la mémoire épisodique (Rabin et al., 2006). Cependant, plusieurs études subséquentes ont démontré que d’autres domaines cognitifs pouvaient être atteints. En effet, outre les atteintes du langage et des fonctions visuospatiales, il a été démontré que la vitesse de traitement de l’information visuelle était aussi réduite chez les DCL (Bonney et al., 2006; Okonkwo et al., 2008).
De plus, étant donné que la mémoire est hautement dépendante des processus attentionnels, un déficit de l’attention peut augmenter les difficultés d’encodage et de récupération de l’information (Nelson & O’Connor, 2008). Ainsi, une étude prospective chez les personnes âgées ayant des plaintes mnésiques a démontré qu’une diminution aux résultats des tests verbaux de mémoire, en rappel différé et aux tests d’attention, était corrélée avec une haute fréquence de conversion en MA (Visser, Verhey, Ponds, & JolIes, 2001). D’ailleurs, chez les personnes avec MA légère, l’attention serait le premier domaine affecté au niveau cognitif ne renvoyant pas à la mémoire (Perry & Hodges, 1999).D’autres recherches corroborent ces résultats. En effet, des études sur les processus attentionnels et exécutifs ont été réalisées dans les stades légers de la démence. Entre
autres, il a été démontré que l’attention divisée et sélective étaient particulièrement vulnérables, tandis que l’attention soutenue demeurerait relativement préservée (Perry & Hodges, 1999). De plus, il a été démontré que différents contrôles attentionnels étaient gravement atteints chez les personnes en début de MA tels que a) l’inhibition (Arnieva et al., 2004); b) la manipulation de l’information (Belleville, Rouleau, & Van der Linden, 2006); et c) l’attention divisée (Baddeley, 1986; Belleville, Peretz, & Malenfant, 1996).Les atteintes cognitives du contrôle attentionnel/exécutif chez les personnes atteintes de DCL semblent se placer sur un continuum entre le vieillissement normal et pathologique, du moins, c’est ce qui est rapporté dans les recherches suivantes. Belleville et al. (2007) ont étudié les fonctions attentionnelles et exécutives auprès de personnes atteintes de DCL et de MA, dans le but d’évaluer trois processus attentionnels, soit: 1) l’attention divisée, mesurée par la tâche de Brown-Petersen : une tâche qui demande de rappeler trois lettres après un délai de 5, 10 ou 20 secondes, avec ou sans tâche interférente; 2) l’inhibition, mesurée par le test de Hayling : une tâche qui demande de faire une phrase complète avec des mots non pertinents à leur contexte; et
3) le test Alphabetical Recall qui renvoie à la capacité de manipulation mentale. Cette étude a démontré que les personnes avec MA présentaient un affaiblissement grave sur les trois composantes du contrôle attentionnel. Cependant, les personnes avec un DCL ont seulement éprouvé un affaiblissement à la tâche d’attention divisée. Les données des deux groupes ont révélé une corrélation significative entre les déficits généraux et l’affaiblissement sur les tâches de contrôle attentionnel, démontrant ainsi le déclin au niveau du contrôle attentionnel sur le continuum DCLIMA, c’est-à-dire d’atteintes plus marquées lorsque la maladie évolue.
Une analyse sur l’attention visuelle a été réalisée auprès d’une population DCL à l’aide d’un test sur ordinateur « UFOV, Useful Fiel of View » (Edwards et al., 2005, 2006) qui mesurait trois dimensions de l’attention visuelle: simple, sélective et partagée. Cette étude a démontré une hiérarchie de l’affaiblissement attentionnel allant de la composante la moins touchée, c’est-à-dire l’attention simple, à la composante la plus affectée, soit l’attention divisée. Parmi les participants, 53 % des personnes atteintes de DCL avaient un affaiblissement de l’attention divisée comparativement à 19 % chez le groupe contrôle. De plus, une pauvre attention a été associée à un faible statut cognitif
général (Okonkwo et al., 2008). Traykov et al. (2007) ont confirmé que les participants DCL avaient des problèmes d’inhibition, de shifting et de flexibilité cognitive au test de Stroop et au WCST
traditionnel. Dans le même sens, Ready, Ott, Grace et Cahn-Weiner (2003) ont rapporté des affaiblissements sur les fonctions exécutives à l’échelle de comportement des systèmes frontaux (FrSBe) et tout particulièrement au niveau de l’inhibition et au niveau du shifting, tout en mentionnant que ces atteintes ne démontraient cependant aucune répercussion sur le niveau fonctionnel des participants.De même, Zheng et al. (2012) ont démontré chez les personnes avec un DCLa unaffaiblissement au niveau de la MdT, de l’inhibition et au niveau de la flexibilité mentale
comparativement aux participants CN. Des résultats similaires ont également été observés dans l’étude de Saunders et Summers (2011) réalisée auprès de personnes avec DCL et DCLa. Ces auteurs ont conclu que les deux groupes de DCL avaient présenté un dysfonctionnement au niveau des processus attentionnels, des fonctions exécutives et en MdT. Toutefois, une seconde mesure prise dix mois plus tard démontrait un déclin seulement au niveau de l’attention divisée.

La neuroimagerie cérébrale chez les personnes avec DeL

Des études de neuroimagerie fonctionnelle (IRMf1) ont démontré une activation anormale des lobes frontaux chez les patients DCL pendant la réalisation de tâches sollicitant les FE, soit le Trail Making Test et le Stroop Test (Rosano et al., 2005; Saykin et al., 2004). D’ailleurs, Mc Donald et al., (2012) ont également établi une association entre le déclin au Trail Making Test planche B et l’atrophie au niveau des régions préfrontale médiane gauche et ventrolatérale.
Dannhauser et al. (2005) ont également démontré, par leur expérimentation auprès de 10 participants présentant un DCLa et 10 personnes témoins sur une tâche d’attention divisée, une atténuation des activations corticales préfrontales et un déficit clair au niveau de l’attention divisée. Ces derniers devaient cliquer sur le bouton de la souris d’un ordinateur avec l’index droit chaque fois qu’ils voyaient la lettre cible « q » ou qu’ils entendaient le chiffre cible « 8 » qui étaient présentés parmi une série de lettres et de chiffres dis tracteurs. Pendant cette tâche d’attention divisée, autant chez les DCLa que chez les témoins, il a été observé à l’IRMf des activés similaires au niveau des régions de l’hémisphère préfrontal gauche s’étendant à travers le gyrus frontal inférieur [Aire de Brodmann (AdB ) 44/45], le cortex préfrontal dorsolatéral (AdB46), l’insula (AdB71) et le cortex visuel extra strié bilatéral (AdB19). Toutefois, la comparaison entre les groupes
a révélé une zone d’activation significativement atténuée à l’intérieur de la région préfrontale gauche (AdB44/45) chez les patients avec DCLa. Figueredo, Balthazar et Damasceno (2008) ont présenté une étude de cas d’une dame âgée de 49 ans et onze années de scolarité. Au bilan neuropsychologique, cette femme présentait une altération significative sur les tests qui mesuraient les FE (Stroop, Trail Making, empan de chiffres, fluence verbale et go-no-go) et un bon rendement aux tâches mnésiques et perceptuelles. Cette personne avait été diagnostiquée DCLna. À l’lRMf, elle présentait une atrophie frontale et à la tomographie d’émission monophotonique (SPECT1), une hypoperfusion corticale modérée qUI était principalement localisée dans les lobes frontaux. Des résultats similaires avaient été relevés par Kume et al. (2011) qui avaient rencontré 38 personnes atteintes d’un DCLa et avait regroupé les participants DCLmd selon leurs performances aux tests exécutifs (basses et hautes). Les résultats ont démontré que les participants qui avaient obtenu de faibles performances aux tâches exécutives présentaient une diminution de l’activation
(du débit sanguin cérébral au SPECT) au niveau des régions frontolatérales gauche et médiane droite comparativement au groupe où les performances étaient élevées. Comme nous venons de le démontrer, l’atteinte cérébrale au niveau des régions frontales est de plus en plus documentée dans les études de neuroimagerie chez notre population clinique. Toutefois, d’autres régions cérébrales seraient également sollicitées lors d’épreuves exécutives. C’est ce qui sera présenté dans les prochaines études. En effet, lors d’une tâche de MdT réalisée auprès de huit individus MC la et huit personnes en bonne santé, les résultats obtenus ont permIs de démontrer à l’imagerie
spectroscopique proche infrarouge2, en plus d’une diminution de concentration d’hémoglobines oxygénées dans les aires préfrontales dorsolatérales gauche, une diminution au niveau de l’aire motrice supplémentaire droite et dans la région temporale supérieure gauche. Les auteurs expliquent que les participants DCL, comparativement aux sujets témoins, n’ont pas réussi à recruter suffisamment leurs aires cérébrales pour bien exécuter la tâche exécutive (Niu et al., 2013).

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Table des matières

Introduction
Contexte théorique
Le vieillissement normal et pathologique: un continuum
Définitions et visions du vieillissement
Le déficit cognitif léger lié au vieillissement: évolution du concept
Classification des personnes DCL selon des échelles ordinales
Classification des personnes DCL selon la description syndrornique des troubles cognitifs liés à l’âge
Données épidérniologiques sur le vieillissement de la population
Incidence et prévalence du déficit cognitif léger
Le déficit cognitif léger: approches évaluatives et dysfonctions cognitives
Controverses sur les procédures d’identification et d’évaluation du DCL
Critères diagnostiques du DCL
L’évaluation du DCL
Les critères de Petersen et al. (1999)
Les évaluations de dépistage
L’approche neuropsychologique traditionnelle versus l’approche écologique
La réalité virtuelle
Les fonctions attentionnelles et exécutives
Les fonctions attentionnelles et exécutives chez les personnes avec DCL
La neuroimagerie cérébrale chez les personnes avec DCL
Problématiques, objectifs et hypothèses
Les approches évaluatives du DCL : tests de dépistage et les critères de Petersen et al. (1999)
Les approches évaluatives du DCL : test traditionnel et test virtuel (écologique)
Objectifs
Étude exploratoire
Hypothèses
Méthode
Participants
Critères d’exclusion
Instruments de mesure
Mesures de contrôle
Mesures pour les critères de Petersen et al. (1999)
Mesures dépendantes servant aux questions relatives aux approches évaluatives du DCL : tests de dépistage et critères de Petersen et al. (1999)
Le Mini-Mental State Examination (MMSE)
Le Montreal Cognitive Assessment (MoCA)
Les critères de Petersen et al. (1999) associés à un test mnésique standardisé
Mesures dépendantes servant aux questions relatives aux approches évaluatives du DCL : test traditionnel et test virtuel (écologique)
Le test neuropsychologique traditionnel: le test de Stroop
Le test de Stroop en réalité virtuelle: la ClinicaVR: Apartment Stroop
Mesure sur l’expérience virtuelle
Les cybermalaises
La propension à l’immersion
Le sentiment de présence
L’expérience en RV
Le bilan neuropsychologique
La mémoire
La mémoire visuospatiale
Les habiletés visuospatiales
Le langage
Les fonctions visuopraxiques et visuoconstructives
Les fonctions attentionnelles
Les fonctions exécutives
Déroulement
Résultats
Traitement des données
Partie 1 : Les approches évaluatives du DCL : tests de dépistage et critères de Petersen et al. (1999)
Cas de DCL selon les deux outils de dépistage au seuil < 26/30 et selon les critères de Petersen et al. (1999)
CVLT : Test californien d’apprentissage et de mémoire verbale .
Cas de DCL selon les deux outils de dépistage au seuil < 26/30 pour le MMSE et au seuil ~ 23 pour le MoCA, et selon les critères de Petersen et al. (1999)
Cas de DCL selon les critères de Petersen et al. (1999) avec un seuil de -1 ,5 ÉT au test de mémoire
Partie 2 : Les approches évaluatives du DCL : test traditionnel et test virtuel (écologique)
Analyses sur la validité de la tâche virtuelle
Sensibilité de la tâche virtuelle à l’identification des déficits attentionnels et exécutifs auprès des personnes ayant un DCL selon le MMSE
Sensibilité de la tâche virtuelle à l’identification des déficits attentionnels et exécutifs auprès des personnes ayant un DCL selon le MoCA au seuil
Sensibilité de la tâche virtuelle à l’identification des déficits attentionnels et exécutifs auprès des personnes ayant un DCL selon le MoCA au seuil
Sensibilité de la tâche virtuelle à l’identification des déficits attentionnels et exécutifs auprès des personnes ayant un DCL selon les critères de Petersen et al. (1999) au seuil de -1,5 ÉT au test de mémoire
L’expérience virtuelle
Cybennalaises
Propension à l’immersion
Sentiment de présence
Appréciation de l’expérience en RV
Discussion
Le MMSE comme outil de dépistage du DCL
Performance au bilan neuropsychologique des participants identifiés DCL à 1 ‘aide du MMSE
Le MoCA comme outil de dépistage du DCL
MoCA au seuil < 26
MoCA au seuil :s 23
Performance au bilan neuropsychologique des participants identifiés DCL à l’aide du MoCA
Profil cognitif des participants DCL selon les critères de Petersen et al. (1999)
Comparaison du profil cognitif des participants identifiés DCL selon le MoCA ou selon les critères de Petersen et al. (1999)
Hypothèse 1
Hypothèse 2
Hypothèse 3
Les approches évaluatives du DCL : contribution de l’approche traditionnelle et de l’approche virtuelle (écologique)
Validité de la tâche écologique : le Stroop Virtuel comme mesure des fonctions attentionnelles et exécutives
Sensibilité du Stroop virtuel pour l’identification des personnes avec DCL
Le Stroop Virtuel auprès de personnes identifiées DCL à l’aide du MoCA
Le Stroop virtuel auprès des personnes identifiées DeL à l’aide des critères de Petersen et al. (1999)
L’expérience virtuelle
Hypothèse 4
Les limites de la recherche
La réalité virtuelle, une technologie relativement nouvelle
Recherches futures
Le raffinement des approches évaluatives pour dépister les personnes avec DCL
L’amélioration et le développement de nouvelles tâches virtuelles
Conclusion
Références
Appendice A. Moyennes et écarts-types au Stroop Virtuel selon les groupes d’âge et le genre chez les participants témoins

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