LE DEBAT NATIONAL SUR L’ENERGIE ET L’ENVIRONNEMENT EN 1994

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LE NUCLEAIRE PARE DE VERT

Nous allons analyser dans un premier temps la vision du rapporteur Jean BESSON, et ses conclusions. Par la suite nous présenterons le débat parallèle organisé par les ONG et leurs propositions sur la politique énergétique et pourrons ainsi comparer la vision du gouvernement et celle des militants écologistes.
La première constatation du rapport BESSON est l’émergence d’une nouvelle préoccupation en matière d’énergie : l’impact humain sur l’effet de serre et son lien avec la raréfaction des ressources énergétiques fossiles. Des questions traditionnelles » comme l’indépendance énergétique, la compétitivité des sources d’énergies et l’incertitude des prix de l’énergie n’ont pas été abordées lors de celui-ci, ou de façon secondaire. Nous pouvons légitimement nous demander : Est-ce que la mise en avant des questions écologiques lors de ce débat sur l’énergie a été seulement une question de mode (influence des conférences de Rio, Johannesburg…), ou est-ce au contraire une vraie préoccupation de la société civile qui a trouvé une possibilité de s’exprimer ? Quelle est la contribution des différents modes de production d’énergie à la diminution de l’effet de serre, a été le sujet central tout au long de ce débat.
Le constat de l’impact humain sur le réchauffement climatique est déjà admis comme une certitude. Le rapport qui résulte du débat ne peut pas en faire l’impasse.
La modification rapide et forte, par l’homme, de ce phénomène naturel qui, à l’origine, aurait rendu possible l’éclosion de la vie sur la terre, est de plus en plus perçue comme une authentique menace pour l’avenir voire, selon certains, comme une source potentielle de catastrophes. (Rapport BESSON, 2003 : 8)
Devant cette menace le gouvernement propose des solutions et des schémas de développement industriel préalablement établis. À la différence des documents fournis sur ce sujet par les ONG, où figurent d’amples explications sur la possible contribution des énergies renouvelables au ralentissement du phénomène, leur place n’est définie dans le rapport que par un discours général, en conclusion, où la responsabilité de la France est diluée dans la responsabilité globale de tous les pays.
Bref, s’agissant d’une menace qui pèse sur l’ensemble de la planète, la réponse ne peut être que mondiale et coordonnée et reposera tout autant sur d’importants efforts de maîtrise et de diversification énergétiques que de recherche et développement pour mettre au point les énergies du futur, respectueuses de l’environnement. (Rapport BESSON, 2003 : 10)
Les énergies renouvelables ne sont pas concrètement mentionnées. Le langage est assez flou, mais en analysant le rapport en entier, nous trouvons que derrière le terme énergie du futur, respectueuses de l’environnement » le rapporteur sous-entend inclure, en premier lieu, l’énergie d’origine nucléaire dont il est largement question dans la partie consacrée à l’effet de serre. C’est donc en faveur de l’énergie nucléaire qu’il faut faire une effort pédagogique car son image n’est pas populaire.
Ainsi est-il frappant de constater que l’énergie nucléaire qui continue à susciter de l’inquiétude chez un certain nombre de nos concitoyens (on y reviendra) est peu créditée, dans les sondages, de sa non-contribution au développement de l’effet de serre. (…) Il paraît donc important de continuer à mener, auprès du grand public, une action d’information et d’explication sur l’effet de serre en insistant à la fois sur : la nature du phénomène et la responsabilité particulière de certains énergies, de certaines activités industrielles et agricoles ainsi que du résidentiel et enfin de certains comportements ; les enjeux pour la France et pour le monde. (Rapport BESSON, 2003 : 9)
La solution du nucléaire est présentée par le rapport BESSON comme la solution écologique par excellence. Sans émission de gaz à effet de serre, l’énergie nucléaire dans le discours officiel est propre : …s’agissant des déchets qui sont en quantité limitée, des solutions techniques existent déjà, telles le stockage, l’entreposage ou, dans certains cas, le recyclage. (Rapport BESSON, 2003 : 17)

UN OBJECTIF MAJEUR : L’INDEPENDANCE ENERGETIQUE

L’objectif d’indépendance énergétique de la France est l’objectif principal de la future politique énergétique française : telle était la recommandation du Premier ministre J.-P. RAFFARIN dans sa lettre adressée au député BESSON avant le début du débat. Il n’y avait pas matière à tergiversation à ce sujet. De plus, l’Europe soutient le même discours. Ainsi, la légitimité de ce point de vue n’est pas mise en doute.
L’objectif de l’indépendance énergétique devrait être maintenu, dans l’avenir, au moins au niveau actuel en tenant de le placer dans le contexte européen (on a vu que la Commission était très attentive à ce sujet). (Rapport BESSON, 2003 : 23)
Un deuxième objectif, déjà ancien, est celui du bas prix du kWh « pour assurer aux entreprises un avantage dans la concurrence internationale et préserver le pouvoir d’achat des ménages ». Le rapporteur répond aux critiques potentielles en essayant de montrer que l’opposition entre système de consommation et protection de l’environnement n’a pas de raison d’être.
Cecile maintient du bas prix de l’énergie ne veut absolument pas dire que les atteintes à l’environnement ne doivent pas être prises en compte! Au contraire, elles doivent l’être mais selon des mécanismes appropriés à mettre en place de manière coordonnée dans l’Union Européenne et, si possible, dans un cadre plus vaste encore. (Rapport BESSON, 2003 : 24)
Ce souci de maintenir le système de consommation actuel en l’état fait pourtant l’objetde critiques de la part des militants écologistes. Le mouvement de la « décroissance » prend petit à petit de l’ampleur : marches pour la décroissance, revue La décroissance.
Un parti politique, Parti pour la décroissance, s’est également formé en France le 15 octobre 200535. Les partisans de ce mouvement militent pour une vie déconnectée du système économique pour un plus grand épanouissement personnel. Mais là encore, le rapporteur laisse la responsabilité de décisions sur les questions écologiques à l’Union
Européenne ou à une autre structure supranationale non définie. La France ne propose rien de concret, ce qui suscite la désapprobation des ONG.
Selon le protocole de Kyoto, l’Union Européenne doit baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 8% à l’horizon 2008-2010 et la France doit stabiliser son niveau atteint en 1990. Cette réduction des émissions, l’Union Européenne espère l’obtenir en développant les énergies renouvelables. De cette décision découle la directive européenne sur la production d’électricité d’origine renouvelable qui oblige la France, d’ici 2010, à augmenter de 15 à 21 % sa consommation d’électricité d’origine renouvelable.
Cette obligation pèse sur la politique nationale et cela se ressent dans le discours des détracteurs de l’éolien. Dans le rapport BESSON, la situation de la France par rapport aux gaz à effet de serre et aux efforts demandés à la France est exposée ainsi :
La France qui n’est à l’origine que de moins de 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ne peut évidemment pas agir de manière isolée. Le réchauffement climatique est un phénomène mondial et cumulatif. Pour le combattre efficacement, il faut une prise de conscience internationale et une action coordonnée au niveau mondial. En admettant même que la France réduise de 50% ses émissions de gaz à effet de serre, sa part dans le total mondial passerait à 0,5% soit un gain de 1,5%, toutes choses égales par ailleurs. (Rapport BESSON, 2003 : 25)
En résumé, la France est présentée comme n’étant responsable que d’une partie quasiment infime de la pollution mondiale. Les efforts demandés paraissent donc trop importants. La diminution de 50% des émissions de gaz à effet de serre en France impliquerait un effort considérable, mais n’assurerait qu’un gain de 1,5 % sur sa part d’émission au niveau mondial. Si le calcul prend en compte l’important parc nucléaire dont le fonctionnement ne dégage pas de CO2, la France peut être sûre de ne pas être la mauvaise élève de la classe quant il s’agit d’émissions des gaz à effet de serre. Partant de ces constatations, le rapporteur examine les stratégies possibles qui s’offrent à la France pour que, d’une part, elle assure son autonomie énergétique, et d’autre part elle réponde aux exigences de lutte contre l’effet de serre en anticipant une raréfaction possible du pétrole et du gaz.

LE SOPHISME DU FAUX DILEMME

Deux stratégies possibles sont évoquées. La première implique massivement les énergies fossiles, notamment le gaz, mais aussi les énergies renouvelables. La seconde repose sur un recours au nucléaire et aux énergies renouvelables. Paradoxalement, la première stratégie ici définie, où la part des énergies renouvelables est très importante, est qualifiée de « libéral-vert » et, d’après le rapporteur, n’a rien d’écologique.
La stratégie « libéral-vert » conduit à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et elle est donc, ce qui peut paraître paradoxal, totalement incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique et les moyens qu’elle suppose (…) Bref, cette stratégie ne s’inscrit pas dans une perspective de développement durable. En plus, elle risque de se traduire par des hausses sensibles de prix et par une dépendance énergétique accrue à l’égard de fournisseurs en situation d’oligopole. (Rapport BESSON, 2003 : 26)
Soutenue par les écologistes, la première stratégie exclut le nucléaire et se base sur l’utilisation massive du gaz. Ce recours massif au gaz s’accompagne d’une émission de CO2, (moins élevée cependant que celle produite par l’utilisation du pétrole). Sur ce point, le scénario des écologistes se révèle peu écologique, car la production de CO2 est maintenue. Selon le document, il ne reste, naturellement, qu’une seule issue à la France pour résoudre le problème complexe du futur énergétique : le nucléaire, accompagné des quelques pourcentages d’énergies renouvelables préconisées par l’Europe.
Il faut donc, en plus des économies d’énergie, recourir au nucléaire et aux énergies naturelles renouvelables (ENR) pour gagner la bataille du réchauffement climatique et celle de l’indépendance énergétique. La véritable question est de savoir dans quelles proportions. Si on se situe au niveau mondial qui est pertinent en l’occurrence, on est frappé de constater que les scénarios de l’Agence internationale de l’énergie, par exemple, envisagent, sur le long terme, au plus un maintien de la part de marché mondial du nucléaire. Est-ce suffisant ? La lecture d’autres travaux, notamment ceux de P. R. BAUQUIS, montre la nécessité, pour atteindre les objectifs précités, d’un véritable redémarrage mondial du nucléaire qui pourrait atteindre vers 2050 entre 20 et 25% de part de marché mondial de l’énergie primaire contre à peine 7% aujourd’hui. Bien sûr ce redémarrage ne peut se faire que dans des pays offrant des garanties, notamment de stabilité politique. L’Europe, l’Amérique du Nord et l’Extrême-Orient (Chine…) sont certainement les régions les plus en mesure de répondre à ces conditions. Les énergies naturelles renouvelables sont assurément l’autre grande source d’énergie à développer pour lutter contre l’effet de serre. On sait cependant que, malgré leurs atouts, elles se heurtent à des limites et à des contraintes physiques. (Rapport BESSON, 2003 : 26)
Les risques inhérents à la production d’énergie nucléaire étant occultés, la perspective du développement des énergies renouvelables est encore une fois présentée comme limitée. La solution nucléaire est à l’inverse présentée comme un privilège des pays riches et politiquement stables, les énergies renouvelables restant avantageuses pour le contexte des pays en voie de développement. Ainsi, dans le futur « bouquet énergétique », expression de Madame la Ministre déléguée à l’Industrie, Nicolle FONTAINE, la place centrale de la composition est tenue par le nucléaire. La loi sur le lancement d’un nouveau type de centrales nucléaires (EPR), sortie peu après ce débat, le prouve. Seuls l’éolien et les efforts pour la maîtrise de l’énergie témoins d’une volonté de diversification, garantissent une petite variabilité dans la composition de « ce bouquet » assez homogène par ailleurs.

LA PLACE DE L’EUROPE DANS LA POLITIQUE FRANÇAISE DE L’ENERGIE

Durant ce débat sur la politique énergétique française, les arguments qui revenaient souvent sur la scène s’appuyaient sur des politiques communautaires. L’Europe commence d’une façon indirecte à prendre une place dans la politique énergétique française à travers les recommandations sur la protection de l’environnement, l’effet de serre et l’ouverture du marché européen de l’électricité et du gaz. Ce dernier est prévu pour le 1er janvier 2004 pour les consommateurs professionnels et le 1er juillet 2007 pour les ménages. Sur la question énergétique proprement dite, il n’y a pas de consensus au sens de l’Europe, à l’exception peut-être de la question de l’indépendance énergétique de l’Union. Les axes de la politique énergétique européenne figurent dans le livre vert publié en novembre 2000 intitulé : « Vers une stratégie européenne de sécurité d’approvisionnement énergétique » mais chaque pays européen mène sa politique propre. Le député BESSON déplore la faiblesse de la politique européenne énergétique.
On peut naturellement s’étonner de voir l’Europe figurer parmi les nouveaux acteurs tant elle présente des signes de faiblesse en matière énergétique : il n’existe pas de compétences communautaires énergétiques et les travaux de l’actuelle convention ne prévoient rien en ce domaine. Les Etats membres apparaissent divisés sur la stratégie à suivre à propos de la production d’électricité, les uns misant sur le gaz, les énergies renouvelables complétées éventuellement par un recours au charbon et les autres optant pour le nucléaire Finlande, Suède, d’une certaine manière, et récemment la Suisse, même si elle n’est pas membre de l’Union). (Rapport BESSON, 2003 : 12)
La diversité des solutions ne semble pas inspirer le député. La France confirme sa particularité nucléaire. Cependant l’Europe veillera au respect des normes de sécurité, du traitement des déchets radioactifs et de leur transport. L’avenir du nucléaire sur le vieux continent dépendra essentiellement des choix que fera la France en la matière. À l’issue de ce débat national sur l’énergie, la loi d’orientation sur l’énergie semble avoir précipiter le développement du futur du nucléaire en France, en prévoyant le lancement d’un nouveau projet, l’EPR. L’importante place qui a été consacrée à ce projet dans la loi désespère les militants des énergies renouvelables qui ne trouvent pas écho à leurs revendications exprimées lors du débat.
Si les orientations globales de la politique énergétique se décident à un niveau national ou supranational, les applications directes de ces orientations sont à la charge des collectivités territoriales. Le rapporteur décharge l’Etat des responsabilités sur le développement des énergies renouvelables en attribuant cette charge aux collectivités locales.
La dimension énergétique pourrait être d’avantage intégrée dans les politiques de l’habitat, des transports et plus généralement dans l’organisation urbanistique de la cité ; (…) le soutien, encore trop souvent ponctuel, aux énergies renouvelables accordé par certaines collectivités pourrait évoluer pour aboutir à l’élaboration de véritable stratégies visant à encourager le développement de ces énergies nouvelles. (Rapport BESSON, 2003 : 14)
Donner de nouvelles responsabilités aux élus locaux est une démarche tout à fait logique quand il s’agit des énergies décentralisées, comme c’est le cas des énergies renouvelables. Cependant, étant donné que la politique énergétique relève encore de décisions centralisées, les actions des collectivités locales ne peuvent être plus efficaces qu’avec l’aide de l’Etat (soutien administratif, aides économiques par exemple).
Le rapport que nous venons d’analyser ne met pas en valeur le rôle des associatifs. Ils sont d’ailleurs absents du chapitre «L’émergence de nouveaux acteurs». Pourtant, les associations, pour certaines depuis des années, pour d’autres plus récemment, ont pris une place importante dans la prise de conscience au niveau local des enjeux des énergies. CLER, AMORCE, ASDER et beaucoup d’autres associations régionales et départementales, devenues aujourd’hui des points d’info-énergie labellisés par l’ADEME, sont des partenaires locaux indispensables pour les promoteurs des énergies renouvelables. En même temps, dans la pluralité des débats, un grand rôle est joué par les associations anti-éoliennes de riverains, souvent attachées à la protection d’un site donné, et qui ont foisonné depuis le programme Eole 2005 en réponse à la progression rapide de l’éolien dans la campagne française. D’autres associations comme France Nature Environnement, Greenpeace, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ou la Fédération régionale des associations de protection de la nature (FRAPNA), qui mènent des actions plus larges dans le sens de la protection de la nature, ont exprimé leur soutien au développement des énergies renouvelables. Cependant, elles restent particulièrement vigilantes quant à la réalisation technique des ouvrages et au respect de l’environnement local. Les associations comme la FRAPNA et LPO bien implantées localement, sont particulièrement à même de donner des conseils pertinents aux promoteurs et aux élus, étant donné leur fine connaissance du terrain. Il est donc très difficile de comprendre et de justifier leur absence dans le rapport BESSON.
LE DEBAT ALTERNATIF : « LE VRAI DEBAT »
Parallèlement à ce débat national sur l’énergie, des rencontres, sur le même thème, organisées par des ONG ont eu lieu. À l’origine de ces réunions, que les organisateurs ont nommées « Le Vrai débat », sont les associations environnementales suivantes : Les Amis de la Terre, Agir pour l’Environnement, France Nature Environnement, Greenpeace, Réseau Action climat, Réseau Sortir du Nucléaire et WWF. Ils ont voulu par cette action montrer leur mécontentement sur le déroulement du débat gouvernemental sur l’énergie.

LES ONG ET LEUR DECEPTION

Dans un premier temps, un certain nombre d’actions du gouvernement français avaient donné l’espoir aux associations environnementales d’une meilleure prise en compte des questions écologiques dans la politique française. Le gouvernement avait mis en place un Comité interministériel du développement durable, ainsi qu’un Conseil national du Développement Durable. De plus en 2003 la rédaction d’une charte d’environnement adossée à la Constitution de la République, et la publication d’une Stratégie Nationale du Développement Durable semblait montrer la volonté de l’Etat de mettre en œuvre une politique de développement durable. Le « Débat national sur l’énergie », sous la direction du Ministère de l’Industrie, se voulait très ouvert. Cependant l’annonce du débat sur l’énergie par Jean-Pierre RAFFARIN a laissé comprendre le but ultime du débat
– une opération de communication du gouvernement à partir de positions préalables au débat. Les associatifs l’ont décrit « bien plus comme une opération de communication et de pédagogie gouvernementale que comme un véritable débat » (Editorial de Global Chance, n°17, septembre 2003).
Selon les ONG, l’exercice de démocratie qu’aurait dû être ce débat, n’a pas été mené à bien. Un certain nombre de reproches ont été formulés à l’encontre du processus. Tout d’abord le fonctionnement du Comité des Sages qui devrait encadrer le débat, et du Comité de pilotage dont la structure pluraliste devrait l’enrichir n’ont pas fonctionné comme prévu. Les ONG, qui ont été invitées à participer à ce dernier comité, ont quitté la structure faute d’avoir la possibilité de se faire entendre. L’absence de dialogue dans cette structure, ainsi que le manque de temps suffisant pour le dialogue avec les participants durant les réunions publiques organisées, ont confirmé, aux yeux des ONG, le caractère médiatique de l’action, plus que l’envie d’une véritable discussion avec l’opinion publique.
C’est en réaction que les ONG concernées par la question énergétique se sont alors organisées, pour mettre en place un débat ouvert et démocratique dont le contenu et le déroulement réponde mieux à leur attente. Les séances organisées n’avaient volontairement que trois ou quatre intervenants par jour, pour qu’un temps suffisamment long soit alloué à la discussion avec le public. Elles avaient pour ambition d’arriver à une discussion approfondie sur les politiques énergétiques alternatives, avec un point particulier, mettre en avant l’expérience européenne dans la matière. Les organisateurs de ce débat ont eu comme objectif de donner « une idée plus précise des véritables enjeux, des priorités et des moyens d’une politique énergétique responsable, équitable et compatible avec les exigences du développement durable » (Editorial Global Chance, n°17, 2003).
Ce débat s’est déroulé sous forme de divers colloques organisés par les associations citées ci-dessus, dont le premier a eu lieu le 25 février 2003 à Paris. Se sont succédées, par la suite, des rencontres à Strasbourg, Rennes, Toulouse, Lyon, Lille, mais également des rencontres organisées par des associations et des partis politiques, toujours dans la perspective de donner la place aux alternatives de la politique énergétique française en place.
Nous analyserons ce débat pour montrer la diversité des opinions concernant la question de prospection énergétique, et pour donner la place aux opinions des ONG dont les connaissances sur le sujet des énergies renouvelables réunies au cours des années d’opposition à l’énergie nucléaire sont importantes. Notre présence à quelques-unes de ces réunions nous a confirmé que les règles posées par les organisateurs de ce débat parallèle ont été respectés. Par exemple, les quatre intervenants lors d’une réunion à Paris, le 24 septembre 2003 : Benjamin DESSUS (Association Global Chance), Claude TURMES (Député vert européen), Guillaume DUVAL et Thierry SALOMON (négaWatt) ont pu répondre très en détail aux questions d’un public jeune. Les séances organisées par les ONG réunissaient un public moins nombreux que les séances du débat gouvernemental, mais se distinguaient de ces dernières par une implication du public beaucoup plus importante. Le temps imparti pour la discussion favorisait les échanges.

LES ORGANISATEURS DU DEBAT ALTERNATIF

Nous ne pourrons pas détailler les profils de tous les intervenants lors de ce débat, ni de tous les responsables de son organisation, militants dans les associations environnementales. Cependant, il est important de décrire les personnalités les plus engagées dans ce mouvement écologiste pour le développement des énergies renouvelables.
Tout d’abord, nous présenterons brièvement les associations organisatrices de ce débat et quelques personnalités qui par leur discours et leurs actions sont devenues des références tant pour les activistes que pour les pouvoirs publics.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I L’ENERGIE DU VENT, HIER ET AUJOURD’HUI EN FRANCE
CHAPITRE I. L’EOLIEN, UNE NAISSANCE DIFFICILE
1. DU PREMIER AEROGENERATEUR A L’EOLIENNE ACTUELLE
2. 50 ANS D’HISTOIRE ENERGETIQUE FRANÇAISE (1946-1996) ET LA PLACE DE L’EOLIEN
CHAPITRE II. UN CONTEXTE NATIONAL FRANÇAIS PEU PROPICE A L’EOLIEN
1. LE MOUVEMENT ANTI-NUCLEAIRE/PRO-ENERGIES DOUCES
2. LES DEBUTS DE L’EOLIEN A GRANDE ECHELLE
3. L’IMAGE DES ENERGIES RENOUVELABLES AU FIL DES ANS
CHAPITRE III. DU SECRET D’ETAT AU DEBAT NATIONAL
1. LE DEBAT NATIONAL SUR L’ENERGIE ET L’ENVIRONNEMENT EN 1994
2. LE DEBAT NATIONAL SUR L’ENERGIE DE 2003
3. LE DEBAT ALTERNATIF : « LE VRAI DEBAT »
PARTIE II. ETUDE DE TERRAIN : L’EOLIEN EN ARDECHE
CHAPITRE IV. LE DEPARTEMENT DE L’ARDECHE : LA MONTAGNE A LA RECHERCHE DE NOUVELLES VOIES DE DEVELOPPEMENT
1. UN MILIEU NATUREL ENTRE LE PITTORESQUE ET L’ORDINAIRE
2. DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET ECONOMIQUE
3. L’ELABORATION D’UN SCHEMA DEPARTEMENTAL DE L’EOLIEN
CHAPITRE V. LA CONSTRUCTION SOCIALE DU PLATEAU DE SAINT-AGREVE
1. DELIMITATION PHYSIQUE ET CULTURELLE DU TERRITOIRE
2. UN PAYS VERT A PROTEGER
3. L’EOLIEN : UN PROJET NOUVEAU POUR UN TERRITOIRE NOUVEAU
PARTIE III. LA CAMPAGNE : LIEU D’INNOVATION, LIEU DE NEGOCIATIONS
CHAPITRE VI. LE CANTON DE SAINT-AGREVE SE FAIT CONNAITRE
1. UN PROJET EOLIEN EXEMPLAIRE
2. L’IMPORTANCE DES CONVICTIONS PERSONNELLES
3. LE CHOIX DU SITE POUR LES EOLIENNES DE SAINT-AGREVE
CHAPITRE VII. LA CONCERTATION : UN FACTEUR D’ACCEPTABILITE
1. ENTRE NIMBY ET VIGILANCE CITOYENNE
2. LE RESEAU LOCAL ANTI-EOLIEN
3. L’IMPORTANCE DE LA CONCERTATION LOCALE
CHAPITRE VIII. LA PERCEPTION DE LA TECHNOLOGIE EOLIENNE SUR LE PLATEAU SAINT-AGREVOIS
1. LES EOLIENNES ET LES APPROCHES ECOLOGIQUES
2. ENTRE L’ENERGIE EOLIENNE ET LA TECHNOLOGIE EOLIENNE : UNE DIFFERENCE D’ACCEPTATION
3. LE SYSTEME ENERGETIQUE MIROIR D’UNE SOCIETE EN CRISE
4. EN GUISE DE CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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