LE CREDIT MORAL ET L’AUGMENTATION DE LA PROPENSION A DETOURNER

Le crédit moral

1. Définition : Le crédit moral ou licence morale est un terme utilisé en psychologie sociale pour décrire le phénomène inconscient qui accroît la confiance et la sécurité dans l’image de soi et tend à faire un individu moins inquiet sur les conséquences de comportement immoral ultérieure et, ainsi, plus susceptibles de faire des choix immoraux et d’agir de façon immorale. Il peut être considéré comme un exemple de la catégorie plus large de l’autorisation psychologique qui est « la perception que son historique comportementale, le contexte social ou une catégorie de membres permettent de faire légitimement ou de dire quelque chose qui examinerait l’individu ». Il fait appel aux bonnes actions passées de chacun. Selon Merritt et al.1, quand les gens sont sous la menace que leur prochaine action pourrait être moralement douteuse, ils peuvent tirer la confiance de leur comportement moral passé, de telle sorte qu’une feuille de route impeccable augmente leur propension à se livrer à des actions autrement suspectes.
2. Théorie du crédit moral : La théorie de la licence morale ou crédit moral postule que les gens qui se comportent d’abord d’une façon morale peuvent ensuite afficher des comportements qui sont contraire à l’éthique. Cela évoque que la licence morale peut être interprétée comme faisant partie d’un cadre plus large d’autorégulation morale. L’idée est que l’équilibrage interne de l’auto-valeur morale et les coûts associés à un comportement pro-social déterminer si on va afficher un comportement moral ou immoral. Une bonne action à priori, par exemple, fournit une «licence» qui permet d’effectuer un comportement immoral plus tard. D’autre part, selon Khan et Dhar2 un choix antérieur, qui active et stimule un autoconcept positif, par la suite accorde une licence au choix d’une option plus complaisante. Autrement dit, lorsque le concept de soi est surestimé, on se permet d’agir de façon plus indulgente. Dans leur article, ils ont montré que la réalisation de bonnes actions aide les gens à stimuler leur auto-concept positif, c’est-à-dire à surestimer soi même. Cette surestimation les permet de se comporter immoralement. Ainsi, le fait d’accomplir des bonnes actions dans le passé procure aux gens le droit d’agir comme bon leur semble sans se sentir coupable de leur mauvais comportement. Lorsque l’image morale de soi est établie, une action immorale est permise sans la crainte de perdre cette image morale (conduisant à une licence). A l’inverse, quand on semble être immoral vis-à-vis des autres, des actions positives ultérieures sont nécessaires pour restaurer l’image morale (conduisant à la compensation ou au nettoyage). Tout se passe comme avec à un compte bancaire moral : les bonnes actions établissent des crédits moraux qu’on peut retirer à « acheter » le droit de faire de mauvaises actions avec impunité. Les gens savent bien que leur comportement est méprisable mais ils pensent que leurs bonnes actions compensent leurs mauvaises actions. Par ailleurs, les bonnes actions modifient la signification du comportement subséquent. Dans ce modèle, l’attitude passée est un renseignement important expliquant le comportement présent. Il sert comme une lentille à travers laquelle on interprète le comportement courant, et quand la motivation pour le comportement courant est ambiguë, il est désambiguïsé dans la ligne avec le comportement passé. Ainsi, au lieu de se sentir donner le droit pour transgresser, ce sont les bonnes actions qui clarifient que le comportement ultérieur n’est pas une transgression du tout. Ce phénomène s’appelle « le modèle des références morales », une autre version du crédit moral.

Domaine politique

                 Dans le domaine politique le crédit moral se présente sous forme de manque de préjugé6. L’inquiétude associée à la convenance politique dans les États-Unis actuels fournit de nombreuses occasions d’observer la morale auto-autorisant (licence morale) ou le crédit moral. Les Américains modernes souhaitent généralement éviter de se sentir ou de paraître plein de préjugés. Cependant tous, les même, peuvent être tenté d’exprimer des vues qui pourraient être interprétées comme plein de préjugés. Pour le démontrer, Monin et Miller ont réalisé une expérience à deux étapes. L’une consiste à montrer le manque de préjudice et l’autre à faire preuve de non racisme. Pendant la première partie de l’expérience, Monin et Miller ont laissé les participants à démontrer leur manque de préjugé en leur demandant qu’ils jouent le rôle d’un patron qui choisit quel candidat embaucher pour un travail de consultant. Dans le groupe cible, le meilleur candidat qualifié s’est trouvé être un Afro-américain et quatre autres étaient blancs. Presque tout le monde a sélectionné le candidat Afro-américain, un choix qui, sans doute, les a faits sentir comme non racistes quand ils sont allés dans la deuxième partie de l’expérience. Dans le groupe de contrôle, tous les cinq candidats étaient Blancs, les participants du contrôle n’ont pas obtenu donc une chance de démontrer un manque de préjugé. Dans la deuxième partie de l’expérience, comme chef de police d’une petite ville, les participants devaient embaucher un nouvel adjoint. Pourtant, on sait que les prédominances sur la force des officiers Blancs ont des attitudes négatives vers les Noirs, et ces conditions actives hostiles ont mené récemment un officier Noir à démissionner. On leur demande s’ils pensent que le travail est mieux adapté pour une personne Noire, une personne Blanche, ou bien également pour les deux races. Comme prédit, les participants qui avaient été capables de démontrer leurs attitudes du non préjugé dans la première étape de l’expérience ont dit que le travail de la police a été mieux adapté pour une personne Blanche que les gens dans la condition du contrôle. Il paraît donc que l’occasion d’obtenir une licence morale a libéré des participants de l’inquiétude qui va avec prendre des décisions moralement ambiguës. Monin et Miller ont également démontré que quand les participants ont établi des références en tant que personnes non-partiales, ils étaient plus enclins à exprimer des avis politiquement incorrects malgré le fait que le public est inconscient de leurs qualifications. Leur recherche a prouvé qu’une occasion d’approuver Barack Obama pendant l’élection présidentielle a fait de ses partisans plus probable d’exprimer des points de vue qui ont favorisé les Blancs au détriment des Afro-Américains. Essentiellement, l’endossement a fait des gens à se sentir comme s’ils avaient prouvé qu’ils n’étaient pas influencés, en leur donnant une licence pour exprimer ultérieurement des points de vue raciaux préjudiciables. Leur recherche a aussi montré que les individus recherchent stratégiquement l’occasion d’agir moralement s’ils savent qu’ils peuvent avoir besoin d’une licence morale pour une action douteuse prochaine. En résumé, établir son manque de préjugé, même avec un geste symbolique comme choisir le bon candidat qualifié qui se trouve être un membre d’un groupe de la minorité, autorise des individus à exprimer des préférences douteuses autrement, tel que favorisé des Blancs sur des minorités.

Expérience sur le crédit moral et Fraude

                     Dans cette expérience, on dit aux participants qu’ils vont participer à un projet d’étude dans le cadre d’une réalisation de mémoires universitaires. On leur attribue chacun un numéro unique pour identifier les questionnaires et pour conserver l’anonymat. L’expérience va durer 1 heure environ. Pendant cette heure, on leur demande de remplir une série de questionnaires concernant la prise de décision ainsi que leurs perceptions vis à vis de l’environnement. Ils vont également participer à un jeu de hasard consistant en un petit jeu de dé auquel ils disposeront d’un montant initial de 1000 Ariary et d’un gobelet troué. Ils vont secouer le dé dans le gobelet et vont le retourner sur leur table, une seule fois. Ils le feront tous en même temps après notre signal de départ. Ils regarderont le résultat à travers le trou du gobelet. Selon le numéro obtenu sur le dé, leurs 1000 Ariary seront multipliés ou perdus. Ce premier questionnaire y compris le jeu de dé va durer 10 minutes environ. Quand les 10 minutes seront écoulées, on récupère les questionnaires et on leur demande de détacher leur numéro qui se trouve sur les questionnaires pour leur permettre de collecter leur gain à la fin de l’expérience. On leur distribue ensuite un deuxième questionnaire (questionnaire socio environnemental) et on leur demande d’indiquer leur numéro sur ce deuxième questionnaire pour les identifier. Ils disposent de 40 minutes pour le remplir. (Voir annexe 1)

Expérience sur la fraude et le prélèvement « Joueur A »

a) Pour le groupe de traitement : Que ce soit pour l’expérience sur le crédit moral et fraude ou pour celle sur le crédit moral et prélèvement « Joueur A », le questionnaire comporte quatre (04) parties. Il est dit auparavant que ces expériences sont relatives à la première hypothèse qui prédit que la réalisation au préalable d’une bonne action incite les gens à faire des transgressions comme la fraude ou le prélèvement. De ce fait, la première partie de ce questionnaire consiste à accomplir une bonne action. Vu que nos cibles sont des étudiants, alors on leur a mis dans une situation imaginaire à laquelle ils ont la possibilité de faire une bonne action en faveur de leur département pendant sa journée. Ils ont le choix entre deux propositions : soit faire un grand nettoyage de l’entourage des bâtiments, afin d’améliorer l’image du département ; soit faire un guide pour les nouveaux étudiants afin de faciliter leur intégration dans le département.Plus tard, après la réalisation d’une expérience, on a ajouté un troisième choix à ces deux propositions : le fait de ne pas participer du tout à l’activité, cela afin que les participants ne se sentent pas obliger de faire la bonne action. On a également inséré la durée du temps auquel ils vont consacrer pour faire l’activité. Ils peuvent alors vraiment exprimer leur volonté : participer ou non à l’activité du département, pendant combien de temps. D’après la recherche d’Eduardo B., Andrade a et Dan Ariely11, le fait de s’imaginer avoir accompli une bonne action provoque des sentiments auxiliaires. Par conséquent, on a demandé aux participants, dans la deuxième partie du questionnaire, ce qu’ils ressentaient après avoir contribué à l’activité du département. Par ailleurs, Uzma Khan et Ravi Dhar12 ont montré qu’après la réalisation d’une bonne action les gens sont amenés à surévaluer eux-mêmes. Ils ont utilisé les variables : « je suis sympathique » ; « je suis généreux » ; « je suis serviable » ; « je suis compatissant » pour le prouver. Nous avons repris ces variables dans notre expérience et dans la troisième partie du questionnaire, on demande aux intervenants d’indiquer sur une échelle de 1 (=pas du tout) à 7 (= très) comment ils se trouvent. La quatrième partie différencie le questionnaire des deux expériences. Pour la fraude, elle consiste à faire un jeu de dé auquel, seul, chaque participant connait le résultat et le rapporte dans le questionnaire. Quant au prélèvement « Joueur A », il s’agit de faire un prélèvement ou non dans la cagnotte pour l’Université destiné à améliorer les infrastructures. (Voir annexe 2 et annexe 5)
b) Pour le groupe de contrôle : Le questionnaire pour le groupe de contrôle est le même que celui du groupe de traitement sauf qu’il n’y a pas de partie qui consiste à faire une bonne action et ce qu’on ressent après l’avoir accompli. Ces deux parties sont remplacées par une partie à laquelle les participants mettent en ordre des mots afin de former des phrases. Une partie qui est tout à fait sans lien avec la réalisation de bonne action. Bref, le questionnaire pour le groupe de contrôle comprend trois parties. La deuxième et troisième partie ressemblent à la troisième et quatrième partie du questionnaire du groupe de traitement. (Voir annexe 3 et annexe 6)

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

sLISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
INTRODUCTION
I. REVUE DE LA LITTERATURE
A. Le crédit moral
1. Domaine politique
2. Domaine économique
3. Domaine social
II. HYPOTHESE
III. METHODE
A. Méthode expérimentale
1. Avantages
2. Inconvénients
IV. PROTOCOLE ET INSTRUCTION
A. Présentation du protocole et des questionnaires
1. Expérience sur le crédit moral et Fraude
2. Expérience sur le crédit moral et prélèvement
B. Construction des questionnaires
1. Expérience sur la fraude et le prélèvement « Joueur A »
2. Expérience sur le prélèvement « Joueur B »
3. Questionnaire socio environnemental
C. Recrutement des participants
D. Conditions pour le bon déroulement de l’expérience
V. PRINCIPAUX RESULTATS
A. Expérience sur le crédit moral et la fraude
B. Expérience sur le crédit moral et le prélèvement Joueur A
C. Expérience sur le crédit moral et le prélèvement Joueur B
VI. ANALYSE DES RESULTATS
VII. LIMITE DU CREDIT MORAL
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *